Hama Amadou, le prisonnier-candidat

Le dimanche 21 février, le Niger élit son nouveau président ainsi que ses députés. La campagne électorale prend fin ce 19 février, après deux semaines d’occupation du terrain par les 15 candidats. Le président sortant, Mahamadou Issoufou, représente le PNDS-Tarraya et 41 partis alliés. Ses partisans n’hésitent pas à  prédire sa victoire dès le premier tour. Serait-il atteint lui aussi du syndrome « un coup K-O », comme l’Ivoirien Ouattara ou le Burkinabé Kaboré ? Face à  lui, une opposition en ordre dispersé semble attendre le second tour pour former une coalition. Sur la route « déja tracée » d’Issoufou, se dresse cependant le spectre du prisonnier le plus célèbre du Niger, Hama Amadou, candidat du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN-FA LUMANA-AFRICA), ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale. Bien qu’il n’ait pas pu battre campagne, puisque détenu depuis trois mois dans le cadre d’un présumé trafic de bébés importés du Nigeria, il risque fort de créer la surprise en arrivant deuxième. Ses avocats, dont les tentatives de le faire libérer ont été infructueuses, dénoncent une « affaire politique ». « Hama Amadou savait bien qu’il y avait un dossier en justice et mandat d’arrêt lancé contre lui, quand il déposait sa candidature », répond Ouhoumoudou Mahamadou, directeur de campagne du candidat-président. Dans son message écrit depuis la prison de Filingué, Hama Amadou dénonce une détention « au mépris de l’équité judiciaire, ainsi que des règles électorales prônant le principe de l’égalité des chances entre tous les candidats. » Alors qu’on évoque une possible présentation au juge dans l’entre deux tours, on peut s’attendre à  un scénario inédit si jamais Hama Amadou, « faiseur de président » et éternel troisième, réussissait l’exploit d’arriver deuxième ce dimanche.

Syrie : Pas de trêve du Ramadan

De nombreuses manifestations ont eu lieu ce 05 aout, premier vendredi du mois de Ramadan dans tout le pays. Des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté, demandant le départ de Bachar el-Assad et manifestant leur solidarité avec les habitants de Hama. La ville du centre de la Syrie, devenue le symbole de la répression brutale du régime du président syrien, a été bombardée par l’armée pour le sixième jour consécutif. Déjà  135 morts depuis dimanche sur une population d’environ 700.000 habitants. Alors qu’en Egypte les manifestants de la Place Tahrir ont levé le camp le temps de respecter le mois du Ramadan, les syriens eux durcissent leur mouvement, prêts désormais à  aller jusqu’au bout, jusqu’à  la chute du régime. «Nous ne voulons pas de Bachar!» scandaient les syriens, qui depuis des mois, tiennent tete à  Bachar Al Assad, au pouvoir depuis une dizaine d’années. Durant le ramadan « chaque jour est un vendredi », écrivent sur leur site les insurgés de « Syrian Revolution 2011 ». Les premières manifestations de la journée ont eu lieu selon elles dans la province orientale de Daà¯r az Zour, dans les plaines du Hauran au Sud, à  Homs, Djableh et dans plusieurs quartiers de Damas. L’armée a ouvert le feu sur les manifestants, tuant une personne à  Homs et sept à  Erbine, une banlieue de Damas, selon les Comités de coordination locale. «Nous n’avons pas peur, Dieu est avec nous», scandaient les manifestants, criant leur solidarité avec Hama et réclamant la démission du président. «Peuple syrien, lève tes mains, nous ne voulons pas de Bachar!», chantaient les manifestants sur un reportage en direct de la chaà®ne de télévision al-Jazira. Guerre des chiffres… Depuis le début de la crise en Syrie, les seules informations sur l’ampleur de la rébellion et les images qui sont diffusées dans les images proviennent des militants ou de l’agence de presse officielle, SANA, puisque la presse étrangère est interdite de séjour dans le pays. Les visas sont systématiquement refusés à  la presse. Ce qui pousse à  s’interroger sur la fiabilité des informations transmises. Pour Le Monde, le nombre de morts fait peu de doutes. « Pour la plupart, les ONG disposent de leurs noms », explique Ignace Leverrier, auteur d’un blog dédié à  la Syrie sur le site du quotidien français. Ce qui pose plus question par contre, C’’est l’ampleur de la rébellion. « l’image de la Syrie qui est proposée dans les médias occidentaux, image d’un pays en en plein chaos régulièrement ébranlé par des manifestations gigantesques rassemblant plusieurs centaines de milliers de personnes, ne correspond en aucun cas à  la réalité observable sur le terrain », explique Pierre Piccinin, un professeur belge sur un site internet, précisant que seule la ville de Hama, « quasiment en état de siège », poursuit une mobilisation de grande ampleur. Mais pas autant que le dit la presse, selon lui. « Le soir même, rentré dans ma chambre d’hôtel, quelle ne fut pas ma surprise de lire la dépêche de l’AFP, qui annonçait un million de manifestants à  travers la Syrie, ce 15 juillet, considéré comme la journée ayant connu la plus forte mobilisation depuis le début de la contestation, dont 500 000 à  Hama. A Hama, ils n’étaient, en réalité, pas 10 000 », écrit-il. Ce qui est en outre certain, C’’est que la répression est sanglante en Syrie. Et la communauté internationale semble avoir beaucoup de mal à  s’entendre pour faire face au régime Al Assad. En début de semaine, l’ONU, qui n’a pas ,non plus le droit de se rendre sur place a,enfin, condamné, du bout des lèvres, les violences contre le peuple syrien.

Syrie, Libye, pas la même chose…

A l’instar de leurs frères des autres pays arabes, les syriens se sont laissés grisés par le vent de la liberté qui souffle depuis le début d’année dans la région. Ils se sont levés, juste pour demander un peu plus de justice et d’égalité. Mais, ils ont trouvé devant eux un régime féroce, prêt à  les exterminer pour se maintenir. Rien que ces dernières 24h, quelques 150 personnes ont perdu la vie dans la ville martyre de Hama, devenue centre de la contestation, assiégée depuis plusieurs jours et cible d’un assaut depuis hier. Les manifestations n’en faiblissent pas pour autant et chaque vendredi, après la prière, ils sont des dizaines, voire centaines de milliers à  prendre les rues des villes du pays. En quatre mois d’insurrection, le bilan est très lourd 1600 morts, 20 000 arrestations et une inaction incompréhensible de la communauté internationale. Incompréhensible pour nous autres en tout cas. Les politiciens entre eux, semblent très bien se comprendre…Même les attaques des ambassades françaises et américaine n’ont déclenché que de mous reproches adressés au régime. On en est encore à  l’étape des mots, qui pourtant ne sauve aucune vie en Syrie. Obama s’est fendu d’un « L’attitude du président syrien, M. Bachar al-Assad, est inadmissible. » Et Sarkozy, à  l’issue du défilé militaire du 14 juillet a joué dans le registre menaçant : « Chaque dictateur qui fait couler le sang aura à  en rendre compte devant le Tribunal pénal international. » Cause toujours…lui répondrait presque El-Assad ! Ce dernier semble savoir qu’il ne risque rien de la part de ses amis d’hier. Il a poussé le cynisme jusqu’à  apparaà®tre à  la télévision pour féliciter les militaires qu’il a envoyé tirer sur leurs frères hier à  Hama. Pas question d’intervenir! Comme le Guide libyen, al-Assad ordonne quotidiennement à  l’armée de tirer sur son propre peuple ; comme la grande Jamahiriya libyenne, le régime baasiste de Damas n’a jamais tenu ses promesses économiques et politiques. « La comparaison s’arrête là « , tempère pourtant Hillary Clinton : pas question d’intervenir militairement en Syrie. Et les caciques du régime syrien le savent très bien. « Contrairement à  l’Irak ou à  la Libye, nous n’avons pas de pétrole. Ils ne viendront pas », proclamait fin juin dernier Walid Mouaalem, le ministre syrien des Affaires étrangères ». « L’organisation de la contestation rend toute intervention extérieure extraordinairement compliquée. Une action aérienne en Syrie ne réglerait rien du tout. » Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan, rappelle aussi qu' »en Libye, nous opérons sur la base d’un mandat de l’ONU avec l’appui de pays de la région. Il n’y a pas de telles conditions en Syrie ». A l’inverse de Mouammar Kadhafi désavoué par ses anciens alliés du Golfe et du Levant, Bachar al-Assad a toujours le soutien de la Ligue arabe. Son nouveau secrétaire général s’est d’ailleurs rendu à  Damas le 13 juillet pour fustiger les « ingérences » de Paris et Washington : « Personne n’a le droit de dire que le président de tel ou tel pays arabe a perdu sa légitimité. » «Les syriens n’en veulent pas» « L’action militaire en Syrie n’a pas de soutien international », confirme Tony Blair. « C’est au peuple syrien de décider de son avenir, renchérit le département d’Etat à  Washington, les prochaines étapes s’écriront en Syrie. » Sur leur page Facebook, les contestataires syriens ne disent pas autre chose : « Le peuple syrien refuse formellement et catégoriquement toute intervention étrangère mais salue davantage de pressions internationales sur le régime. » L’Union européenne a d’ores et déjà  gelé les avoirs européens d’une trentaine de personnes : le président syrien et ses proches, des caciques du régime et trois responsables des gardiens de la révolution iraniens accusés d’avoir prêté main forte aux forces de sécurité syrienne pour mater les contestataires. Aux Nations Unies o๠tout devrait se mettre en place, les puissances font montre d’une superbe division. Elles n’arrivent pas à  se mettre d’accord sur l’attitude à  adopter face à  un Bachar El Assad que rien ne semble faire flancher. Depuis plusieurs semaines, quatre pays européens – Grande-Bretagne, France, Allemagne, Portugal – tentent en vain de faire voter au Conseil de sécurité un projet de résolution condamnant la répression en Syrie et appelant à  des réformes politiques. Mais la situation en Libye qui est en train de tourner au bourbier irakien, ne donne guère envie à  la Chine et la Russie, qui s’étaient abstenues d’utiliser leur droit de veto pour empêcher cette intervention étrangère en Libye. Aujourd’hui, ces deux pays bloquent le vote. Les doutes de la communauté internationale se portent sur les bénéfices d’une entreprise qui mènerait à  un changement de pouvoir, et ce inévitablement au profit de la majorité sunnite. Le conflit israélo-arabe étant omniprésent dans l’esprit de tous les acteurs, la posture de la Syrie post Assad vis-à -vis d’Israà«l est aussi un sujet de préoccupation. Ce qui est sûr, c’est que le régime actuel peut garantir le statu quo vis-à -vis de l’Etats hébreu, sans être à  même de délivrer la paix. Du côté israélien, Chaoul Mofaz, à  la tête de la commission affaires étrangère et défense de la Knesset, avait en revanche déclaré qu’il préférerait que la majorité sunnite soit au pouvoir en Syrie et qu’un tel changement serait bénéfique aux efforts de paix, « les Sunnites étant plus modérés… cela ouvrira des nouvelles possibilités de négociation ». Alors même que des représentants de l’opposition se réunissaient à  Damas, sur une initiative d’Al-Assad, signe de l’assouplissement d’un régime comprenant que l’heure du changement avait sonné ou peut être en recherche d’une légitimité désormais perdue face à  l’épreuve de la rue.

Niger : Le Musée Boubou Hama pris d’assaut par les caravaniers

L’occasion était belle pour les caravaniers de se distraire et de découvrir les merveilles dont regorge ce musée. Création du Musée Créé en décembre 1959 à  Niamey par Boubou Hama dont il porte le nom depuis 2008, le Musée national a vu le jour grâce à  Pablo Tousset qui fut son premier directeur. Outre son expérience dans la création des musées dans les pays arabes, il avait été appuyé par des techniciens nigériens tel que Moustapha Alassane. Mais c’était Albert Féral, directeur de 1974 à  1990, qui est à  la base de la transformation du musée en établissement public à  caractère administratif. Le Musée National Boubou Hama constitue le noyau de la vallée de la culture, vu son implantation sur un site stratégique à  proximité des marchés, de l’IRSH, du CELHTO, de la SOPAMIN, des complexes hôteliers, des institutions culturelles tel que le Centre Culturel Français de Niamey et une formidable vue sur le fleuve Niger. Tout cela milite en faveur d’une affluence qui fait du musée, un centre de convergence. Une superficie de 24 ha Cette infrastructure culturelle s’étend sur une superficie de 24 ha. Elle présente en son sein un musée ethnographique avec un style pavillonnaire s’inspirant du potentiel traditionnel. En plus du parc zoologique qui présente la diversité floristique et faunique du Niger, le musée présente un centre artisanal regroupant les meilleurs artisans des quatre coins du pays qui œuvrent pour la valorisation de l’artisanat traditionnel. Le musée participe aussi à  l’action éducative et sociale à  travers son centre éducatif. Le rôle de ce centre est en effet de récupérer des enfants après l’école primaire pour leur donner une formation professionnelle afin de les insérer dans la vie active. 55 Espèces des animaux Dans un parc composé de 55 espèces d’animaux, il existe une diversité animale qui se compose de mammifères, d’oiseaux, de reptiles… Les animaux les plus curieux ceux sont la chèvre à  trois pâttes , un mouton male et femelle à  la fois, un âne cheval, un oiseau d’une seule patte,les squelettes de dinosaures et celui du crocodile du monde , ainsi qu’un arbre miraculeux qui permet d’orienter les gens perdus dans la foret etc. En somme, tous les éléments constituant le Musée National Boubou Hama s’insèrent dans l’illustration du système éducatif nigérien. Ce qui explique par ailleurs l’affluence des scolaires au Musée o๠on estime à  60% la fréquentation des jeunes. Mais la girafe et l’éléphant sont absents au Musée, bien qu’ils fassent partie de la faune nigérienne et sont beaucoup cités dans les contes et légendes du Niger. Il est donc important que les caravaniers découvrent ces animaux au musée dont la renommée a dépassé les frontières nationales. Autres animaux attractifs, des hippopotame agé de 31 ans, le caà¯man de 45 ans, des pitons boas, des bœufs aquatiques dont les cornes volumineuses constituent des nageoires.