Hamane Niang élu président de la FIBA ce jeudi

 Le nouveau président Hamane Niang et les nouveaux membres du Bureau central pour la période 2019-2023 de la FIBA (Fédération internationale de Basketball) ont élu ce jeudi 29 août 2019 par des délégués de 156 fédérations nationales présentes au XXIe Congrès de l’instance de basketball. 

Élu à l’unanimité, le malien Hamane Niang 67 ans, succède à Horacio Muratore au poste de président. Avant son nouveau poste, il a été vice-président de la FIBA et président de FIBA Afrique de 2014 à 2019.

Au Mali l’on se rappelle qu’il a été président de la fédération malienne de basketball et ministre des sports. C’est donc reconnaissant des soutiens des fédérations qu’il déclare avec beaucoup d’émotion après son élection à la tête de la FIBA: « Je tiens à sincèrement remercier les fédérations nationales pour la confiance qu’elles ont placée en moi aujourd’hui. C’est avec humilité que j’accepte cette responsabilité. Je promets de me vouer complètement à la FIBA tout au long de mon mandat et de servir les intérêts de notre sport adoré aux quatre coins du monde. » L’Allemagne reste fidèle à son poste avec Ingo Weiss réélu pour un second mandat comme trésorier de la FIBA.

Hamane Niang : « Le Mali est devenu une référence, une école au niveau de FIBA-Afrique et de FIBA-Monde »

A un jour du début de l’Afrobasket à Bamako, le président de FIBA-Afrique, le malien Hamane Niang nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il partage son regard sur l’état du basket au Mali et explique les innovations qu’apportent One Fiba.

Qu’est-ce que One Fiba ?

One Fiba est le résultat d’une concertation à l’intérieur de la famille du Basket-Ball, qui a pour but de fédérer, de mettre en synergie toutes les potentialités du monde du basket-ball dans le même panier. Au lieu que chaque continent parle en son nom, le Basket a décidé de parler d’une seule voix, faire du basket la plus grande communauté sportive et amener de nouveaux pays dans l’instance internationale du basket-ball. One Fiba c’est aussi l’amélioration de notre gouvernance, avec la mise en place d’un comité exécutif qui n’existait pas avant, il y’avait un bureau central. Il y’a une commission des jeunes qui a vu le jour. Nous avons voulu que les parties prenantes soient sur la même table, à savoir la NBA qui n’était pas membre du bureau central, nous l’avons invité à en faire partie, et du comité exécutif aussi, qui est un comité restreint. Nous avons aussi une nouvelle commission, qui est celle des joueurs, présidé, coaché, animé par des joueurs amateurs, professionnels, et semi-professionnels. Nous mettons également ensemble nos ressources humaines et financières. C’est-à-dire l’Afrique a son compte, l’Europe a son compte, mais la solidarité financière doit être de mise, dans la mesure où aujourd’hui chaque zone à travers ses bureaux régionaux prépare son budget et le soumet au bureau central, au comité exécutif pour l’exécution de son budget. Comme exemple, si l’Europe a un budget déséquilibré et que ça été adopté par One Fiba, si l’Europe n’a pas les ressources de faire face à ce budget, et bien c’est One Fiba qui va l’aider à mobiliser les ressources financières. Ensuite, dans One Fiba, vous avez beaucoup plus de visibilité sur le basket à travers le monde. Tous les matchs sont en direct sur les réseaux sociaux et sur Youtube. C’est aussi One Fiba qui organise tout ce qui est droit tv, la production et le dispatching à travers le monde entier. Un des piliers aussi, c’est que ce sont les fédérations qui sont au cœur du système. On veut que la fédération soit très proche des prises de décision. Depuis 2014 et l’adoption de One Fiba, nous organisons tous les deux ans, des congrès mi-mandat, avant c’était tous les quatre ans. Les fédérations ont la possibilité d’influer la prise de décision au niveau de Fiba à travers les congrès mi-mandat. A partir de 2023, il y’aura un congrès chaque année.

Quel regard portez-vous sur le basket malien actuellement ?

J’avoue que c’est une satisfaction, il faut donner une très bonne note au Basket –Ball malien. Pour cela, il faut rappeler qu’aujourd’hui en matière de petites catégories, les U-16 et les U-18, féminins aussi bien que masculins, le Mali est devenu une référence, une école au niveau et de FIBA Afrique et de FIBA Monde, puisque toutes les années, l’équipe du Mali participe aux coupes du monde. Il faut saluer, ça veut dire que c’est un travail qui a été fait, qui continu d’être fait, ça veut dire qu’il y’a une bonne filière. Le Mali a pris de l’avance dans les catégories de jeunes, il faut la consolider, la valoriser, pour que ça puisse impacter sur les sélections séniores.

Cette dynamique de succès a débuté sous votre présidence, ressentez-vous une fierté personnelle ?

Le mérite n’est pas personnel, ceux qui se rappellent de mes interviews lorsque j’étais président de la fédération, j’avais toujours dit que c’était une équipe avec un grand E, ça veut dire que c’est ensemble que nous l’avons bâti, et je pense que ça continu. Cela fait plaisir en tant que malien de voir que partout où on va, on parle du basket-ball malien. Je pense que l’on parle plus du basket malien en dehors du Mali, on a besoin de rectifier cela Il faut que les maliens soient fiers de ces titres Cela me fait vraiment plaisir de voir jouer le Mali dans les phases finales. Donc chapeau aux acteurs de maintenant.

Les équipes africaines ont souvent beaucoup de difficultés dans les compétitions internationales, est-ce à cause d’une trop grande différence de niveaux avec les équipes d’autres continents ?

Non, il faut suivre les résultats d’une manière générale. Nous ne pouvons pas dire que l’écart se creuse ou encore que le fossé est grand. La preuve, que ce soit les équipes maliennes, angolaises ou même égyptiennes arrivent à battre d’autres équipes d’autres zones, et même des équipes de la zone nourricière qu’est l’Europe, même si ce sont les Etats-Unis qui dominent le basket mondial, mais tout le monde puisent d’une manière ou d’une autre sur l’Europe. Nous gagnons face à des équipes comme le Portugal ou l’Italie. Ce qu’il y’a lieu de dire c’est qu’en Afrique, nous sommes des amateurs. Pour le moment, le basket n’est pas devenu professionnel sauf dans certains pays. En Europe, depuis 14 ans déjà ou c’est dans les centres très développés, ou ce sont des pré-contrats. Ils ont plus de matchs dans les jambes et dans les bras que nos nôtres. Quand tu regardes tout ça, tu dois dire chapeau à ces jeunes maliennes. On a du chemin faire, il faut qu’on continu à travailler, il faut qu’on développe des ligues professionnelles. Si nous le faisons, les joueuses et les joueurs auront plus de match dans les jambes pour rivaliser avec l’Europe. Ce sont nos joueurs qui dominent les championnats en Europe, il y’a plus de 100 joueurs africains qui animent les championnats européens, cela veut dire que ce ne sont pas des tocards. Depuis 2015, même la NBA a commencé à organiser des matchs de gala en Afrique, où des joueurs de NBA viennent jouer en Afrique. Pourquoi ? Parce que simplement de plus en plus, les africains comptent dans le NBA, cela veut dire qu’ils sont bons.

Comment voyez-vous l’avenir du basket malien ?

J’ai bon espoir, nous avons les infrastructures, il faut rappeler qu’à chaque fois qu’il y’avait une coupe, il y’avait dix terrains de basket-ball à la base, ces terrains à travers le district de Bamako et à travers les différentes régions, je pense que ça a beaucoup aidé, nos infrastructures dans la capitale sont nulles pareilles dans la sous-région. Si on continue avec cette politique de développement des conférences zonales pour que tout le monde ait sa chance dans nos différentes sélections, je reste persuadé que le Mali a encore un bel avenir devant lui dans le domaine du basket-ball.