Razzy Hammadi, le député français qui a le Mali dans la peau

Razzy Hammadi n’a pas de temps à  perdre. Il fonce dans la rue de Paris, l’artère commerçante de Montreuil (en région parisienne) dont il a été élu député, en juin 2012, comme il fonce à  travers le paysage politique français. A 33 ans, il est l’un des plus jeunes députés du nouveau Parlement. Dans la rue, on l’interpelle: «Monsieur le député, permettez-moi de vous présenter une requête»; on le salue, on l’encourage. Razzy Hammadi est un notable dans cette ancienne forteresse communiste à  la périphérie de Paris. Pourtant, il est un étranger à  Montreuil. Il a grandi à  Toulon, dans le sud de la France. Il s’est installé dans la ville, il y a trois ans. En juin 2012, il a pris la circonscription au pas de charge, s’imposant face aux notables locaux: l’ancien député-maire communiste Jean-Pierre Brard, la maire Europe Ecologie-Les Verts, Dominique Voynet, et les caciques du Parti socialiste local. Il s’est implanté tout seul dans cette circonscription de Seine Saint-Denis, soutenu par une poignée de fidèles et de nouveaux convertis, tel ce jeune commerçant montreuillois qui rapporte sa légende:«Razzy a frappé, personnellement, à  7.774 portes sur la ville.» Une vocation politique née en Afrique L’élu est l’un des dix nouveaux députés socialistes issus de la «diversité». Un nouveau visage, un symbole pour la nouvelle majorité. Son père est algérien, sa mère tunisienne. Mais, Hammadi ne veut pas bâtir sa carrière sur sa «gueule»:«Je suis fier de ce que je suis. Ces origines sont une richesse, une force. Mais elles ne sont pas un résumé de ce que je suis. Je suis issu de cette tradition migratoire qui fait la France, et je me sens pleinement Français. Je pense que l’avenir se trouve à  notre sud, que les problèmes de citoyenneté, de République et de laà¯cité se traitent avec cette richesse des cultures, c’est un plus. Mais un plus ne veut pas dire quelque chose d’exclusif.» C’est en Tunisie qu’il a trouvé sa vocation. «Après mon bac, j’ai vécu une année à  Sfax (deuxième ville de Tunisie, à  200 kms, à  l’est de Tunis). Je me suis frotté au militantisme politique à  travers les mouvements étudiants contre Ben Ali. C’est là  que j’ai vu que l’action politique n’était pas un luxe, mais un privilège dans certains pays.» De retour en France, il s’engage. Il milite au MJS (Mouvement des jeunes socialistes, dont il devient président en 2005) et trouve sa place dans les instances du PS, tout en poursuivant ses études (en économie) et une carrière dans le privé (le conseil en logement et habitat). Lirela suite sur Slateafrique.com http://www.slateafrique.com/99497/razzi-hammadi-mali-politique-francaise