Droits des personnes vivant avec un handicap : le CapDH renforce les capacités des acteurs de la justice

Dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan de plaidoyer pour l’amélioration du bien-être des personnes vivant avec un handicap à travers la promotion et la protection de leurs droits,  le Centre d’assistance et de promotion des Droits humains (CapDH) a initié des ateliers de renforcement de capacités des acteurs de la justice sur le droit de ces personnes . Ces ateliers qui vont s’étendre sur 3 semaines ont démarré ce jeudi 1er septembre 2022 à Bamako, dans les locaux de l’AGETIC.

L’objectif général de ces ateliers est  de contribuer à l’amélioration de la prise en compte du handicap dans les juridictions et les unités d’enquête.

La première session ouverte ce jeudi pour 48h, est dédiée aux agents des unités d’enquête et des services centraux de la police et de la gendarmerie de la rive droite du district de Bamako tandis que  la deuxième, programmée pour les 5 et 6 septembre prochain sera consacrée à ceux de la rive gauche.

La 3ème session qui se tiendra du 7 au 8 septembre sera à l’endroit des greffiers, secrétaires de greffe et de parquet ainsi que des agents de  services centraux, entre autres. Plusieurs résultats sont  attendus à l’issue de ces ateliers.

« Nous voulons que les participants soient suffisamment renforcés sur les droits de personnes vivant avec un handicap, les instruments juridiques relatifs aux droits de l’homme de façon générale  et ceux spécifiques aux droits de personnes vivant avec un handicap », souligne Achérif Ag Assalat, Chargé de volet Justice et Droits humains du CapDH.

« Il est également attendu que les participants s’approprient aussi la notion de handicap pour que dans leur travail quotidien, ils puissent prendre en compte les besoins spécifiques de ces personnes », ajoute-t-il

A l’initiative du CapDH, la plate-forme « Handi-Capable » regroupant plusieurs organisations de personnes vivant avec un handicap, a été  créé pour accompagner le plan de plaidoyer, avec pour objectif de mener des actions tels que les formations, et sensibilisation sur le droit des personnes vivant avec un handicap mais aussi des adresses de plaidoyer à l’endroit des autorités pour améliorer le cadre juridique de protection des droits de ces personnes et inciter à la mise en œuvre effective des textes déjà existants.

« Cette plateforme est issue d’un atelier de renforcements de capacités du CapDH au cours duquel les problèmes cruciaux sont ressortis notamment les difficultés d’accès des personnes vivant avec un handicap aux services sociaux de base comme la santé et l’éducation. C’est pour apporter des solutions à ces différents problèmes qu’elle a été créée », explique Mme Diallo Oumou Sidibé, vice-présidente de la plateforme Handi-Capable, Secrétaire générale de la Fédération malienne des organisations des personnes vivant avec un handicap (FEMAPH).

Au total, 90 participants sont concernés par ces ateliers, à raison de 30 participants par session. Cette série d’ateliers est financé par l’ambassade Royale du Danemark à travers le Fonds d’Appui aux Moteurs du Changement (FAMOC).

Rokiatou Diakité : Réussir sa vie malgré un handicap

Rokiatou Diakité dit Rose est parvenue à se faire une place dans la société malienne. Pourtant, depuis l’âge de deux ans, elle vit avec un handicap. Son parcours scolaire n’a pas été du tout facile mais elle a pu surmonter toutes les difficultés grâce à l’appui sans failles de ses parents.

Rokiatou est aujourd’hui, conseillère conjugale, métier qu’elle a appris aux côtés de sa mère, et Présidente de l’association des artisans en situation de handicap au Mali. En outre, Rose est la Secrétaire générale de la Fédération locale des associations des personnes handicapées de la commune I de Bamako.

Ambitionnant de réussir dans la vie, Rokiatou a suivi un cursus scolaire normal, comme tous les autres enfants. Elle est aujourd’hui titulaire d’une licence en informatique. Avec ce profil, elle décide d’accompagner sa mère en 2000, à l’aidant à faire la promotion de ses produits à travers un site internet. Elle gérait également un cybercafé à côté du Rail DA, sous le nom d’UNI (Univers du Net et de l’Informatique). Pour sa mère, Rokiatou Diakité répertoriait les produits, les étiquetait et faisait en sorte de rendre le travail plus professionnel. Dévouée à la cause des femmes, elle a publié avec sa mère un livre dénommé « Réussir sa vie de couple », dont elles ont vendus plus de 2 000 exemplaires à travers le monde en 2016. « Elle aide les femmes à être des bonnes maitresses de maisons, à être de bonnes épouses et à être de bonnes mères. Mais, surtout à être à l’écoute de leurs maris au quotidien ». Tout ceci n’empêchera pas Rose d’avoir une vie associative très active, pour permettre aux handicapés de bénéficier de meilleures conditions de vie sur le plan éducatif et professionnel, plus particulièrement les femmes handicapées.

Elle œuvre beaucoup pour la scolarisation des enfants handicapés. Pour Rose « nul n’est indispensable et nul n’est irremplaçable. Nous devons nous donner la main, handicapés ou sans handicap, femmes ou hommes, pour que tous les enfants puissent recevoir avoir une bonne éducation ».

 

Bégaiement : un handicap oublié

Le 22 octobre est la journée mondiale du bégaiement. L’occasion de parler de ce trouble du langage très peu pris en charge, alors que s’achève justement la semaine de la personne en situation de handicap du mois de la solidarité 2016.

Son frère Ibrahim lui a promis 10 000 francs CFA à la condition qu’elle prononce d’un trait « Hippodrome ». La vieille Nana se lance : « Hippo…Hippopo…Hipp… ». Elle déchaine l’hilarité autour d’elle, et pique une grosse colère à l’idée qu’à cause de son bégaiement, les 10 000 francs sont en train de lui échapper. Cette anecdote, qui n’est malheureusement pas exceptionnelle, donne une idée de la perception qu’ont les gens du bégaiement, qui est plutôt considéré comme une tare que comme un handicap. Le bégaiement est un problème d’origine neuromusculaire, qui entraîne une difficulté à coordonner la respiration, la vibration des cordes vocales et le mouvement des articulateurs de la parole (langue, palais, lèvres). Le bégaiement peut être clonique (répétition), tonique (blocage) et tonico-clonique (c’est le plus grave), selon un orthophoniste.

Incompréhensions Ce trouble du langage affecte la vie de plus de 70 millions de personnes à travers le monde, dont environ 1 million au Mali, soit une personne sur quinze. Selon Aguibou Tall, orthophoniste de l’Association vaincre le bégaiement (AVB) créée en 2005, « le phénomène reste tabou au Mali. Les gens ne comprennent pas les bègues. On les met de côté, on les dénigre. On ne prend pas assez en compte ce handicap ». Alors que, ajoute-t-il, « c’est héréditaire. C’est l’environnement qui fera que l’enfant va développer le mal ou pas. C’est pourquoi il faut éviter de le gronder, d’être sévère avec lui, cela ne fait qu’aggraver sa situation ». L’AVB, en plus des activités de sensibilisation pour mieux faire comprendre la maladie, prend en charge les bègues de tous âges au centre ville de Bamako, près du PMU Mali, à travers un travail psychologique pour leur faire accepter leur handicap, puis des exercices comme la prise de souffle, l’articulation, la communication, le maintien du regard. Selon Soumaïla Coulibaly, président de l’AVB, beaucoup de difficultés demeurent, comme l’inexistence d’un centre de prise en charge, ou le manque de ressources financières pour payer les honoraires des orthophonistes qui ne sont d’ailleurs que quatre pour tout le Mali. Il dénonce également le manque d’implication de l’État, qui « n’a jusqu’à présent pas mis en place de politique prenant en compte les troubles de langage comme le bégaiement ».

 

 

« Reconstruire la mosaïque »: les populations du Nord veulent la réconciliation

« La rupture est profonde mais pas irréparable ni irrémédiable ». Ces quelques mots du Directeur pays d’Oxfam au Mali, Mohamed Lamine Coulibaly illustrent les résultats d’une enquête menée en Juin 2013 auprès de 2000 personnes à  Gao, à  Tombouctou, à  Bamako et dans des camps de réfugiés maliens au Burkina Faso. Le rapport présenté ce jeudi au Radisson de Bamako est l’oeuvre d’une équipe composée de représentants de OXFAM, Handicap International et WILDAF Mali. Ilaria Allegrozzi, responsable de la campagne pour les droits en situation de crise au Mali à  Oxfam et co-auteure du rapport, explique le bien fondé de cette étude. « Nous avons pensé qu’il fallait donner la parole à  ceux qui ont vécu la crise, qui en ont été victimes, directement ou indirectement. Ce rapport est fidèle à  ce qui a été dit par les populations » rencontrées et interviewées sur les différents sites. Deux faits marquants au terme de ce travail de recherche: les populations veulent que la paix et la reconciliation soient effectives, mais elles désirent avant tout que justice soit rendue. « Sans jsutice, on ne peut pas parler de réconciliation, pas de recontruction du tissu social » peut-on lire dans le rapport. Plus jamais ça » Le conflit qui a secoué le Mali de 2012 à  2013 a laissé de profondes séquelles dans le tissu social malien. Les relations entre individus et communautés qui entretenaient jadis des liens particuliers ont été tendues allant parfois jusqu’à  des situations d’extrême violence, voire de haine. « Cette crise est un cauchemar pour moi, témoigne un habitant d’un village près de Tombouctou. Elle a tout bouleversé ». Malgré ce sentiment général de « désastre », et la peur et la méfiance qui se sont installées, et toujours selon le rapport, on sent une volonté très forte de tourner la page. « Plus jamais ça, nous a-t-on dit. Partout », affirme le directeur Oxfam Mali. Cependant, le rapport fait état de « minorités non négligeales, issues de populations déplacées internes et surtout réfugiées »,qui estiment « la séparation entre communautés plus appropriée pour la reconstruction du Mali ». Le « premier défi » sera donc celui du dialogue, conclut l’étude qui invite en terme de recommandation, les autorités maliennes à  écouter la voix des populations. Restaurer la communication entre les individus et les communautés, les faire « s’asseoir ensemble, se parler, se donner la main et regarder dans la même direction ». Eviter d’utiliser la question ethnique, minimisée par les populations, à  des fins politiques et promouvoir la justice pour tous, afin que le tissu social mis à  mal puisse se reconctituer correctement, en tirant des leçons des reglements des conflits précédents.Autant de pistes évoquées par les populations interrogées qui aspirent à  une normalisation rapide de leur situation sociale, économique et sécuritaire. Le rapport « Reconstruire la mosaà¯que, perspectives pour les relations sociales au nord du Mali » a été lancé simultanément au Mali et au Burkina Faso. Il fera l’objet d’une large diffusion dans les régions ciblées et d’une mission de plaidoyer auprès de l’Union Africaine à  Addis Abeba et des prinicpales capitales occidentales, partenaires de la reconstruction du Mali.

Handicap : L’association « Synergie » interpelle ATT !

«Â ATT a tout fait pour les hommes valides, mais nous, nous sommes restés les parents pauvres de sa politique d’insertion sociale ». Un cri d’alarme lancé par le président de l’Association «Â Synergie pour les handicapés physiques«Â , M. Dramane Dembélé. Commerçant de métier, il déplore les conditions de vie difficiles des personnes invalides et surtout ceux qui veulent faire du sport Manque de terrain d’entrainement, de cités pour les handicapés, mauvais traitement dans les stades, non attribution de logements sociaux, sont leurs principales doléances. Cela, malgré les nombreuses promesses des pouvoirs publics à  leur égard et les dons envoyés par les partenaires dans le cadre de leur insertion sociale. «Â La promesse de favoriser l’intégration des handicapés diplômés dans la Fonction publique, n’a pas été tenue même à  20% », affirme Dramane Dembélé . Beaucoup font leurs études dans des conditions extrêmement difficiles. Et une fois, le diplôme en poche, ils se retrouvent confrontés au chômage. «Â Nous demandons donc à  ATT de trouver une solution à  notre situation ! ». Insertion sociale et sportive Grand amateur de sport, Dramane Dembélé, explique le rôle joué par les handicapés en matière de compétition sportive. «Â Dans plusieurs disciplines (comme le javelot, les courses de vélos, etc.), nous avons ramené de nombreuses médailles, pourtant, nous n’avons jamais été récompensés pour cela. Nous avons même demandé une place au Stade Omnisports Modibo Keà¯ta pour suivre les matchs. Mais une fois au stade, nous avons difficilement accès aux gradins. Et nous sommes obligés de sortir avant la fin du match pour ne pas avoir des ennuis. Malgré tout, la Fémafoot et la Ligue de football du district de Bamako ne veulent rien entendre », s’indigne le président de l’association Synergie. Qui regrette qu’au Mali les droits fondamentaux des handicapés ne soient pas pris en compte. «Â Le plus grave, C’’est l’attitude des policiers et des forces de l’ordre à  notre égard, qui nous considèrent comme des moins que rien ». Dramane Dembélé souligne aussi les actions sporadiques » des entreprises dans le cadre du mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion. Lesquelles, soutient-il, ne profitent qu’à  des «Â voleurs »Â  qui détournent tout ce que les partenaires débloquent pour la cause des handicapés ».

Handicap précoce : deux projets ambitieux pour la prévention

Le handicap par définition est synonyme de déficience, d’incapacité, et d’infirmité. Selon Mamadou Tangara, assistant médical et physiothérapeute, toute personne victime de limitations d’activité ou de restrictions à  la vie en société en raison d’une altération substantielle ou (définitive d’une ou de plusieurs fonctions, physiques, sensorielles, mentales et psychique) est un handicapé. La prévention et la lutte précoce contre le handicap chez l’enfant est une initiative de l’association « enfance sans handicap ». Elle est composée d’hommes et de femmes de tout âge désirant apporter leur soutien aux œuvres de prévention contre le handicap chez l’enfant. Conformément à  ses textes, l’association a crée un espace sanitaire d’appui pluridisciplinaire pour l’enfant(ESAPE), qui aura pour mission de tenir des conférences d’informations et de conseils pour la prévention du handicap chez l’enfant et les déficits de l’appareil moteur chez l’enfant de (0 à  5 ans. La formation du personnel du corps médical, le dépistage précoce etc.… «Cette initiative fait suite aux besoins de réduire le plus possible le degré d’invalidité physique des enfants avant l’âge de la scolarisation». Physiosport C’’est le deuxième projet de l’association. Le physiosport est l’association médico-sportive adapté aux normes physiopathologiques à  tout âge et ayant pour slogan « bouger pour mieux vivre!». La discipline est ouverte à  tous ceux qui veulent pratiquer du sport pour promouvoir leur bien-être. Selon le Dr Mohamed Djiré, la gymnastique prépare la femme à  l’accouchement notamment les primipares, celles qui en sont à  leur première maternité. Madame Awa Koné en sa qualité sage-femme a soutenu que la pratique de ce sport est un facteur d’accouchement facile pour les femmes. Créée en 2008, l’association a déjà  enregistré beaucoup d’adhérents.

Lutte contre le Sida : la dimension « handicap » négligée

Pour ce faire, il faut de la sensibilisation et des plaidoyers auprès des autorités compétentes pour corriger cette faiblesse. Voila l’objet d’une rencontre entre les personnes handicapées et les acteurs de lutte contre le Sida. C’’était ce mercredi à  la fédération malienne des personnes handicapées (FEMAPH) à  Bakaribougou. les handicapés, des personnes vulnérables aux mesures préventives Le Mali a développé et mis en place plusieurs plans et programmes, initiés conjointement avec les bailleurs de fonds, dans divers secteurs clefs du CLSP, dont la santé et la lutte contre le VIH/ Sida. Bien que les personnes handicapées soient incluses dans le plan stratégique national 2006 2010 en tant que personnes vulnérables, les initiatives et actions mises en œuvre en termes d’accessibilité aux mesures de prévention, de dépistage et de traitement n’intègrent pas suffisamment les spécificités du handicap. C’’est pourquoi à  l’avantage de son choix comme sous bénéficiaire du fond mondial round, la fédération malienne des associations des personnes handicapées, a procédé à  l’élaboration, d’un plan de plaidoyer afin de faciliter des solutions sur la thématique. l’un de ces plaidoyers est cette rencontre. Pendant trois jours, les acteurs vont se plancher sur le thème «renforcement des capacités des structures d’encadrement et de l’équipe de plaidoyer. » Il faut redoubler d’efforts en terme de sensibilisation Moctar Bah, président de la FEMAPH après son mot de bienvenue, reconnaà®t qu’une grande politique de lutte contre le sida a été élaborée par les plus hautes autorités du pays pour une réponse efficace et rapide au VIH SIDA. « Comme tout le monde le sait, le sida constitue un réel danger pour l’humanité entière en terme de développement économique », rappelle t-il. Force est de reconnaà®tre que malgré les avancées notoires, la dimension handicap n’est pas suffisamment prise en compte. « Pour cela, il faut redoubler d’efforts en terme de sensibilisation, de plaidoyer pour que cette faiblesse puisse être corrigée le plus rapidement possible et redonner espoir aux personnes déjà  durement éprouvées par le handicap » a dit Moctar Bah. Le groupe Pivot engagé Pour sa part, le Dr Keita du groupe Pivot « santé population » au Mali rappelle que dans les foras de lutte contre le Sida, la dimension handicape reste lettre morte. Espérant qu’avec une telle rencontre, dont le groupe pivot (santé population) est partenaire financier, cela permettra d’attirer l’attention des décideurs sur la dimension handicap. Pendant ces trois jours, les modules de formation seront donnés sur l’éducation par les pairs, la définition des concepts, le rôle des éducateurs, et des travaux de groupe sur la sensibilisation. Que vise cette campagne de plaidoyer ? l’objectif global de la compagne est d’amener les bénéficiaires du fonds mondial Round 8 à  intégrer la dimension handicap dans les programmes et projets de lutte contre le VIH/SIDA au Mali d’ici fin 2013.

Une journée de plaidoyer pour les droits et la dignité des personnes handicapées au Mali

Une convention pour la promotion des droits de personnes handicapées La mise en œuvre de cette convention permettra d’inclure la dimension du handicap dans les secteurs et toutes les phases du cycle de développement. Autrement dit sa programmation, sa mise en œuvre, son suivi et l’évaluation. Ainsi les personnes handicapées participeraient pleinement au processus et stratégies du développement. Selon le ministre Sékou Diakité, la réadaptation à  base communautaire, constitue un terrain idéal pour la mise en œuvre de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. De son coté, le ministre de l’administration territoriale pense que la promotion des droits des personnes handicapées doit s’inscrire dans les objectifs prioritaires du développement du Mali. «Â En ce qui concerne mon département, nous allons veiller à  ce que cette promotion s’inscrive, à  travers des actions concrètes, dans le processus de décentralisation. Aussi la lutte contre la pauvreté ne peut être une réalité sans la prise en compte des besoins des populations les plus vulnérables et handicapées », insiste le ministre Kafougouna Koné. Une frange importante de la population Les handicapés constituent une frange importante de la population. Pour le président de la Fédération des Associations de personnes handicapées, Moctar Bah.  «Â Il n’est plus nécessaire d’indiquer des statistiques pour savoir que les personnes handicapées représentent un pourcentage important des populations du Mali ». Des études ont montré que les personnes en situation de handicap sont estimées à  plus d’1 million dans le monde soit 10% de la population mondiale. En ratifiant cette convention, la promotion et la protection des droits et la dignité des personnes handicapées sera encouragée. Le président de l’Assemblée Nationale a promis que son institution veillera à  la mise en œuvre de cette convention. Cette cérémonie a été marquée par la remise des diplômes de reconnaissance à  tous ceux qui se sont illustrés dans ce combat. Parmi eux, nous pouvons citer Mme Touré Lobbo Traoré, Mme Sanogo de l’Amaldem, Ismaà«l Konaté, président d’honneur des personnes handicapées, Handicap International, la maison de la presse etc. La cérémonie s’est déroulée à  la maison des Aà®nés sous la présidence de l’honorable Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale et des membres du gouvernement.

Tahara Haidara : « Je suis doublement handicapée puisqu’étant une femme »

Force de caractère Depuis l’enfance, Tahara est sujette aux moqueries de la part de ses camardes de jeu, d’école, bref, du quartier. [i Ils se moquaient tous de moi parce que je boitais. Mais, cela ne m’a pas empêché d’aller à  l’école. Bien au contraire, cela m’a emmené à  me plonger dans les études et montrer aux autres que les handicapés peuvent très bien étudier comme les personnes normales et devenir de hauts cadres du pays et même ailleurs ] , raconte telle. En 1990, Tahara obtient son diplôme de secrétaire comptable à  Goa. Deux ans plus tard, elle se fait embaucher par l’ONG Care International grâce à  sa maitrise de l’outil informatique. Elle y travaille deux ans avant de se faire recruter par le programme d’appui pour les ex-combattants du nord (PAECN) pour une durée de 6 ans. Tahara acquièrt des expériences à  travers ses différents postes et sa force de caractère. Elle passera également par Handicap International, pour la consolidation d’acquis pour la réinsertion du Nord Mali, et ira à  à  l’agence pour le développement du Nord Mali (ADN) o๠elle travaille comme secrétaire comptable. Une auberge à  son nom En 1996, Tahara construit une auberge à  Tombouctou. Elle est aidée par certaines ONG sur place à  Tombouctou. Mais, son entreprise sera vu d’un mauvais œil dans cette «Â ville sainte » o๠l’Islam occupe une part importante dans toutes les activités. Certains la taxent de vouloir encourager la débauche en ouvrant un tel lieu et qui accueille des étrangers, surtout pour une femme. Tahara qui est soutenue depuis ses débuts par son époux, ne se décourage pas et tient bon. Elle est mariée et mère de quatre enfants. Boycott à  la quinzaine touristique et culturelle Lors d’une saison touristique et culturelle à  Tombouctou, Tahara a été décommandée à  la dernière minute. Ses chambres avaient été réservées mais, ses commandes seront données à  d’autres, des hommes en l’occurrence. Ce qui lui fait dire qu’elle est «Â doublement handicapée ». Les femmes ont beaucoup de mal à  s’imposer surtout dans un milieu majoritairement musulman o๠les femmes, ont très peu de pouvoir de décision. Tahara explique que ce sont au contraire «Â ces coups bas » qui lui donnent plus de force et de courage pour continuer à  lutter pour le droit des femmes et celui des handicapées. Douze années de lutte Le 8 Mars comme on le sait est la journée Internationale de la Femme. Tahara a donc décidé de venir en aide aux femmes handicapées trop souvent marginalisées. l’association a démarré avec une quinzaine de femmes handicapées, grâce à  l’appui de la direction régionale du développement social de Tombouctou. Tahara confie « Un jour, alors que je faisais des achats dans une boutique, J’ai rencontré un couple d’allemands et nous avons échangé. Je leur ai parlé de notre centre et nous sommes restés en contact pendant un bon bout de temps avant qu’ils ne se décident à  nous financer un centre de formation. » Un centre de formation pour les femmes handicapées Notons que le centre verra le jour en 2002. Le centre de formation des femmes handicapées de Tombouctou, fonctionne aujourd’hui avec plus d’une centaine de femmes et jeunes filles. Les femmes sont formées en savonnerie, en teinturerie, en couture… Cependant, il n’est pas toujours facile pour ces femmes de supporter le quotidien. Elles manquent cruellement de soutien mais aussi de technique, de matériels et moyens financiers et humains. Tahara déplore le fait qu’elles peinent même à  trouver un gardien pour surveiller le centre et s’en occuper en leur absence. Le centre a également besoin d’être rénové car il commence à  se dégrader surtout pendant la période hivernale. Tahara et son association des femmes handicapées de Tombouctou méritent fortement d’être encouragées et soutenues. Bon courage à  ces actrices du développement, de vrais battantes en somme !

VIH Sida : pourquoi exclure les handicapés ?

Exclues des programmes de lutte contre le sida Les acteurs luttant contre le VIH et le Sida n’ont pas encore envisagé d’intégrer les personnes handicapées dans les populations bénéficiaires. Les supports d’informations VIH et le Sida «tout publiC’ » très souvent ne les intègrent pas. Les personnes handicapées apparaissent rarement sur les affiches et dépliants d’information VIH et Sida. A ces difficultés s’ajoutent l’inaccessibilité physique, le difficile accès aux structures de santé. C’’est pourquoi le président de la plateforme Handicap et VIH Sida a dit lors d’une conférence débat au carrefour des jeunes «Â Nous devons renforcer notre approche avec un accent particulier sur l’inclusion des personnes en situation de handicap et une prise de conscience des difficultés qui sont les leurs(exclusion des personnes handicapées des programmes de lutte contre le VIH Sida, sexualité à  risque. «Â Elles sont majoritairement très pauvres et susceptibles de proposer des rapports sexuels en échange de moyens économiques. Le risque d’être victimes de violences physique ou psychologiques, voire d’abus sexuels au sein de la communauté ou dans des institutions spécialisés est grand pour ces personnes. Certaines personnes handicapées sont livrées à  des pratiques traditionnelles de soins et d’exorcisme, ou bien sont mariées par force pour conjurer le malheur… Il existe des régions dans plusieurs pays africains ou l’on considère qu’avoir des rapports sexuels avec une personne handicapée porte chance ou permet de guérir du Sida ». Vu cette mauvaise perception qui rend la personne handicapée vulnérable, Handicap International a initié un projet intitul頫 Renforcement des initiatives locales dans la lutte contre le VIH-Sida en faveur des personnes handicapées au Mali » Handicap International vole au secours des handicapés Selon Mamadou Keita, chef de projet, l’objet du projet est de faire prendre en compte les personnes handicapées dans les stratégies et les actions de lutte contre le VIH et Sida, de donner les moyens et compétences aux personnes handicapées pour leur permettre d’être active dans cette lutte. La présidente de l’union des femmes handicapées a remercié Handicap d’avoir tendu la perche aux personnes handicapée physiques à  partir des constats de leur faible niveau de sensibilisation sur le sida.

Le bégaiement : un handicap célébré à travers le monde

C’’est pour cela que depuis 1995, est célébrée chaque année la journée mondiale du bégaiement. La journée du 22 octobre est celle consacrée au bégaiement à  travers le monde. Par souci de donner au bégaiement une certaine visibilité à  travers le monde, et de mieux aider les personnes en proie à  ce handicap, la communauté internationale a initié une journée d’information à  cet effet. Les Associations luttent Ainsi, chaque année, l’évènement est commémoré à  travers différentes manifestations : Organisation de colloques, des émissions de sensibilisation sur ce mal qui constitue un handicap pour l’épanouissement de l’être humain. Aussi, à  travers le monde, il existe des Associations actions contre le bégaiement. Pour ce qui est du Mali, il faut dire qu’aucune association n’est dédiée à  la lutte contre le bégaiement. Même si sous d’autres cieux, des groupes de pression existent en faveur de l’éradication de ce handicap et de la réinsertion socio économique des individus qui bégaient. La plupart des associations qui existent pour la cause sont créees pour lutter contre les troubles liés à  la gêne, la honte, la fatalité, la stigmatisation et la discrimination des bègues. En effet, une personne qui bégaie ne choisit pas de bégayer. Mieux, il ne faut à  aucun moment oublier que ceux qui souffrent du bégaiement sont une partie intégrante de notre population 60 millions de personnes dans le monde bégaient Actuellement,les statistiques mondiales font état de l’ordre de soixante (60) millions de personnes victimes de ce trouble de la parole, caractérisé par le fait de répéter involontairement ou de ne pas pouvoir prononcer certaines syllabes. Dans la pratique, ce handicap qui est loin d’être une maladie ordinaire semble être beaucoup négligée du point de vue prise en charge sociale. Et l’idée de lui attribuer toute une journée procède de la volonté de faire face au mal. Pour ce qui concerne le Mali, cette journée a toutes les fois été passée sous silence. Le mal au Mali tout comme dans plusieurs pays est perçu par les populations comme une fatalité à  la limite irrémédiable. Selon les spécialistes, le handicap du bégaiement est causé soit de façon héréditaire ou circonstancielle. La journée internationale du bégaiement s’est donnée donc comme objectif spécifique d’assurer la promotion sociale des individus qui en sont les victimes.

Nouvelles technologies : L’UIT connecte les personnes handicapées

Cette cérémonie a été coprésidée par des Ministres de la Communication et des Nouvelles Technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo et du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, M. Sékou Diakité. Le but est de faire connaà®tre les besoins des personnes handicapées pour ce qui est de l’accès aux TIC. C’’est pourquoi les participants, qui viennent d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique, discuteront de l’évolution actuelle et future de l’accessibilité des TIC aux handicapéq tout en mettant l’accent sur les travaux de normalisation de l’UIT dans ce domaine. La rencontre, constituera un pôle de rencontre idéal pour les experts et pour d’autres intéressés, pour contribuer au renforcement des capacités nationales en vue de rendre les TIC accessibles dans les pays d’Afrique. Les participants s’efforceront en outre de définir les besoins en matière de normes futures d’accessibilité. Ils échangeront aussi des données d’expérience et des bonnes pratiques applicables aux politiques et services TIC, en vue de répondre aux besoins des personnes handicapées. On y attend la participation d’organismes techniques, de gouvernements, de prestataires de services et de dirigeants du secteur privé, ainsi que des représentants de la société civile et d’ONG. Cet atelier, faut-il le rappeler, s’inscrit dans le prolongement de la table ronde sur l’accessibilité, organisée à  Genève le 8 octobre 2009 dans le cadre du Forum d’ITU TELECOM WORLD 2009, sur le thème « Technologies d’assistance, accessibilité et cyber santé » et celui organisé en parallèle sur le thème de l’accessibilité, le 22 octobre 2008 à  Johannesburg. Dans une brève intervention au cours de la cérémonie d’ouverture, le Ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, M. Sékou Diakité, a fait part de la volonté manifeste des plus hautes autorités maliennes à  aider les personnes handicapées du pays. Pour preuve, le Mali a été parmi les premiers à  adopter la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et les bonnes pratiques pour rendre les TIC accessibles. pour sa part la Ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo a remercié l’IUT pour le choix porté sur le Mali pour organiser avant d’évoquer sa entière disponibilité pour appuyer cette initiative.

Entreprenariat féminin : les femmes handicapées sur orbite

Le projet de développement de l’entreprenariat féminin (RBSA), mis en œuvre avec l’appui du Bureau international du travail (BIT) organise depuis hier (lundi 7 septembre) une session de formation à  l’intention des femmes entrepreneurs handicapées et celles victimes du VIH Sida au Centre du Secteur Privé de Bamako. La gestion d’entreprise pour les femmes handicapées l’objectif visé par cette rencontre est de renforcer les capacités managériales de cette frange féministe, le plus souvent stigmatisée. Pendant dix jours, elles seront une trentaine de femmes handicapées et victimes du VIH Sida, à  bénéficier de la formation. Au finish, ces femmes seront dotées d’une technique managériale sur les micros entreprises, dûment délivrée par le Projet de développement de l’entreprenariat féminin. Le concept GERME (Gérer au mieux leur entreprise ) » Convaincus de la pertinence des modules qui leur seront dispensées, les participantes n’ont pas caché leur satisfaction. A l’image de Mme Salimata Djiré, Chef d’une entreprise de fabrique de savon local : « Cette session de formation est une aubaine pour moi. J’apprendrai à  mieux gérer mon entreprise » . Au cours de la formation, les femmes seront initiées au concept GERME (gérer au mieux leur entreprise). Ce module est, en effet, destiné aux entrepreneurs en activité afin de les doter d’outils spécifiques liés aux différentes fonctions de la gestion d’entreprise. Marketing, Gestion des stocks et ressources humaines etc… C’’est pourquoi la formation abordera des thématiques tel que le marketing, la gestion des stocks, l’approvisionnement, la planification financière, l’amélioration de la productivité, la gestion des ressources humaines…A en croire le coordinateur du projet de développement de l’entreprenariat féminin, Mamadou Landouré, depuis plusieurs décennies, le Mali s’est engagé à  promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, avec comme volonté réelle de faire de l’entreprenariat féminin un pôle de développement. L’appui du BIT Selon la conseillère technique du BIT, Mme Marie Laetitia, ce projet s’inscrit dans le cadre global de la stratégie de son institution, celle d’un travail décent et la création de la richesses. A noter que ce projet du BIT, envisage aussi de doter le Mali d’un plan d’action de développement de l’entreprenariat féminin.