Haut conseil islamique : Mahmoud Dicko, président du consensus ?

Les rideaux sont tombés sur le 2ème congrès du Haut conseil islamique(HCI) du Mali hier lundi au Centre internationale de conférence de Bamako(CICB). Un happy end après les tensions dont l’ombre a longtemps plané sur le déroulement du congrès. Au finish la responsabilité et le bon sens l’ont emporté sur les antagonismes. Le consensus aura été le maà®tre mot des travaux. La principale information ayant sanctionné les travaux est sans doute la réélection, le dimanche 20 avril 2014, du président sortant, Mahmoud Dicko. l’imam rempile pour un nouveau mandat de cinq à  la tête la puissante association islamique. Il dirigera désormais un bureau consensuel de plus 40 membres qui comporte toutes les tendances. Le candidat malheureux, Thierno Hady Thiam, retrouve son poste de de secrétaire à  l’information et à  la Communication tout comme l’emblématique Ousmane Madani Haidara garde la deuxième vice-présidence. Le choix de l’imam de Badalabougou, en commune V du district de Bamako, est considéré par beaucoup comme la commune musulmane du Mali comme signe de la constance dans le progrès. En effet, il est dépeint comme un grand rassembleur, capable de fédérer les visions des musulmans. Beaucoup de fidèles louent sa capacité à  tenir à  égale distance des différentes tendances et confréries musulmanes du Mali. « Il n’a jamais laissé apparaà®tre une ombre de clivage, tous les musulmans logent à  la même enseigne chez lui », commente un ancien membre de la ligue des élèves et étudiants du Mali. Bien qu’étant d’obédience sunnite, il a participé à  plusieurs fois aux cérémonies religieuses célébrant la naissance et baptême du prophète Mohamed(PSL). Pour atteindre l’idéal de rassemblement, il est capable de se transcender et se faire rigueur. l’homme de Dieu passe l’éponge sur les critiques gratuites et les provocations de certains de ses coreligionnaires. Au nom de l’intérêt et de la cohésion de la religion musulmane. Autre atout du président du HCI, C’’est son charisme doublé de sa capacité de communication et de persuasion. Peu friand des déclarations fracassantes ou à  l’emporte-pièce, il agit avec beaucoup de circonspection face, par exemple, aux questions insidieuses des journalistes occidentaux sur certains sujets sensibles. Ce caractère doux n’enlève pourtant en rien au côté ‘’bagarreur » de ce leader religieux de 60 ans, fin connaisseur du saint coran. En effet, il jouit du préjugé favorable de n’être pas influençable ou corruptible ou de ne pas l’être du tout. Ce qui explique sa détermination et son intransigeance à  défendre les causes de l’islam. Le renvoi par le régime d’ ATT en deuxième lecture du nouveau code des personnes et de la famille en 2009 est un exemple de l’engagement de l’imam à  respecter les valeurs islamiques et sociétales du pays. Pendant la crise multidimensionnelle consécutive au coup d’Etat du 22 mars 2012, Mahmoud Dicko a joué sa partition en s’offrant le rôle de médiateur pour convaincre les forces jihadistes à  abandonner leur funeste dessein. Sous présidence, le Haut conseil islamique est s’est distingué par son activisme souvent même sur le plan politique au point de placer souvent en arrière plan les partis politiques. Résultat : la création d’un Ministère des Affaires religieuse et Culte dont le premier titulaire, sous la transition, était un membre du Haut conseil islamique, Yacouba Traoré comme ministre des Affaires religieuses et du culte. La Commission électorale nationale indépendante(CENI) est dirigée par l’actuel secrétaire générale de du HCI.

HCIM: l’Imam Dicko reconduit

Les travaux du congrès du Haut Conseil Islamique ont pris fin ce dimanche. Ils se sont déroulés au Centre international des conférences de Bamako, sous le haut parrainage du président de la République Ibrahim Boubacar Keà¯ta. Prévu initialement en juillet 2013, ce congrès avait été reporté à  cause de la crise que traversait le pays. Il se sera finalement tenu les 19 et 20 avril sous le signe « Ensemble pour la Paix et la réconciliation nationale ». Y ont pris part les délégués d’associations musulmanes de différentes régions du pays. A l’ouverture des travaux, le président Ibrahim Boubacar Keita, avait rappelé que les musulmans ont pour « mission de prouver que l’Islam est amour, tolérance et consentement, seulement amour tolérance et consentement ». « C’est à  ce prix que sera préservée la convivialité qui nous caractérise, avérée et traduite dans nos mécanismes de régulation sociale  » , a-t-il poursuivi. Il s’est dit convaincu que ce congrès sera autant celui de la maturité, de l’entente et de la victoire de la communauté musulmane sur le démon de la division . Son appel aura été entendu puisque le congrès s’est déroulé sans encombres et c’est le président sortant, l’Imam Mahmoud Dicko qui a été réélu par les délégués à  la tête du Haut Conseil Islamique du Mali. Il a recueilli 59 voix contre 27 pour son unique rival El Hadj Thierno Hady Oumar Thiam. L’imam Dicko est âgé de 60 ans. Originaire de la région de Tombouctou, il avait succédé en 2008 à  Thierno Hady Boubacar Thiam lors du premier congrès national du HCIM.

Haut conseil de l’Azawad : pour la paix des braves ?

Nouvelle instance pour amorcer le dialogue national, le Haut Conseil de l’Azawad, un territoire imaginaire qui en a fait couler du sang . Certains de ses membres étaients pro MNLA aux heures sombres de Janvier 2012, d’autres se réclamaient de l’identité touareg seule et des chefferies traditionnelles de la zone. Puis ce fut la débandade et la partition fut consommée au Nord. Il faut désormais reconstruire l’unité nationale du Mali. Du reste, si les revendications identitaires touareg perdurent alimentées par des mouvements plus ou moins armés au Nord, les cartes ont changé de mains. De la rébellion vindicative de Janvier 2012 à  Ménaka, l’on est passé à  la phase Paix, échanges de bons procédés, tentative pas inutile de se poser en interlocuteur, encore une fois privilégié de la crise malienne. Face à  la Commission Dialogue et Réconciliation, qui remporte un tapage médiatique étincelant, le Haut conseil de l’Azawad fait sa sortie. A sa tête, Mohamed Ag Intalla, élu de Kidal, d’une grande famille et qui affirme vouloir couper tout lien avec la mouvance islamiste, éparpillée depuis le début de l’opération Serval et fédérer tous les groupes d’origine touareg. Pour la bonne cause ? Et face au refus de désarmer du MNLA, qui revendique la possession de Kidal, o๠l’armée malienne et l’administration sont cruellement absentes, l’élu propose une alternative de Paix. Faut-il y voir une réelle prise de conscience ou une autre stratégie de rester dans le jeu politique, de gagner du temps, quand les autorités de transition, appellent urgemment aux élections, que ne souhaite pas une grande partie des ressortissants du nord, déplacés dans les camps de réfugiés voisins ou à  Bamako ? La Paix avec le Sud, ce sud qui a une urgence électorale pour plaire à  la communauté internationale et répondre aux volontés de la France, ce sud donc aurait déjà  tendu une oreille à  ce Haut Conseil de l’Azawad, qui pourrait peut être convaincre le MNLA et autres mouvements armés de la région de Kidal, à  laisser les armes une fois pour toutes ? l’on assisterait alors à  la Paix des… braves ?

Haut conseil islamique : la tempête avortée

Depuis un certain temps, les rumeurs faisaient état d’un bras de fer entre les deux personnalités religieuses au Mali, notamment Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique et Ousmane chérif Madani Haidara, leader spirituel du mouvement Ancar Dine, à  dissocier du mouvement d’Iyad Ag Ghaly. Mais l’amalgame a vite eu lieu et une rumeur a fait courir le bruit qu’Ousmane Madani Haidara aurait démissionné du Haut conseil Islamique, provoquant un tollé dans les milieux musulmans. Folles rumeurs DPour couper court à  tout cela, le guide d’Ancardine a vite réagi : « Je n’ai jamais démissionné du Haut conseil islamique. C’’est une cabbale orchestrée contre contre ma personne », a t-il déclaré lors d’un ses prêches. L’avocat, Amidou Lahou Touré l’avait également dénoncé lors d’une conférence de presse le 28 mai 2012 : « Il est inadmissible et incompréhensible que la chaine de télévision internantionale TV5 Afrique, qui a pourtant un correspondant averti au Mali, puisse diffuser des images de leaders religieux maliens, notamment celle de Chérif Ousmane Madani Haà¯dara et de sa mosquée, sise à  Banconi, pour illustrer un reportage sur les djihadistes du nord ». Dès lors, l’amalgame entre les islamistes d’Aqmi, et le Chérif Haidara a fait mouche. En associant son nom et sa réputation aux actes barbares commis par les islamistes, les médias ont crée la polémique. Si certains membres d’Ançardine ne cessent soutenir la thèse d’une cabbale contre leur guide spirituel, Mahmoud Dicko, le président du Haut conseil islamique du Mali et partisan des wahhabites comme Iyad Ag Ghaly a préféré garder le silence et assumer son rôle de médiateur dans la crise du nord. Affaire à  suivre.

Les vérités de Fatoumata Siré Diakité

L’armée en prend pour son grade Première cible, les militaires. «Une armée en déconfiture totale qui s’oppose à  l’intervention de la force internationale pour libérer du nord, et prend les institutions en otage », a-t-elle asséné. Autre accusé, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, qui « n’a pas compris les pleins pouvoirs. Pour lui, les pleins pouvoirs sont synonymes d’inexistence du président de la République. Il se croit tout permis comme s’il était en terrain conquis. La preuve , il a changé la liste de la nomination du gouvernement d’union nationale entre l’ORTM et Koulouba », a-t-elle expliqué. Selon elle le FDR aurait en sa possession les copies de deux listes du gouvernement d’union nationale. Celle de Dioncouda Traoré, et celle modifiée par le Premier ministre. Le HCI roule pour Cheick Modibo Diarra Le président du Haut Conseil islamique Mahamoud Dicko n’a pas échappé à  la vindicte de la dame. Elle estime qu’il se cache derrière la religion pour battre campagne en faveur du Premier ministre. Elle en veut pour preuve l’organisation du rassemblement au stade du 26 mars, o๠plus de 60 000 personnes étaient présentes. « Mahmoud Dicko a trompé les musulmans en les invitant pour un meeting de prière pour le Mali transformé à  un meeting de soutien au Premier ministre. C’’est un plan entre eux pour discréditer l’image des hommes politiques », a t-elle dénoncé. Répondre à  la manifestation des anti-Cédéao Au cours de cette rencontre du FDR, il a été évoqué l’organisation d’une manifestation de soutien à  la demande de l’envoi des troupes de la CEDEAO au Mali. Selon les responsables du FDR, C’’est le moment de montrer à  l’opinion publique et internationale que le Mali ne se limite pas à  certains agitateurs opposés à  une aide africaine.

Menace sur le Mali laïc

La laà¯cité est-elle en danger au Mali ? Depuis quelques jours l’influence de la religion et des organisations musulmanes dans les affaires publiques suscite la polémique dans un pays en crise, constitutionnellement laà¯c mais très majoritairement musulman. Pendant qu’au Nord les groupes armés imposent aux populations la charia et leurs châtiments (coups de fouet, amputations, lapidation), la confusion institutionnelle au Sud et les éventuelles possibilités de négociations avec les djihadistes favorisent l’implication du populaire Haut Conseil Islamique (HCI) et la mise au premier plan des questions religieuses. Plus grave, on assiste aujourd’hui à  Bamako à  des manipulations et des intimidations de la part d’acteurs religieux devenus incontournables dans la gestion des affaires publiques. Qui ose s’opposer à  eux risque d’en payer lourdement les frais. Soumana Sako, ancien Premier ministre et président du parti de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS- Faso Here) s’est ainsi attiré les foudres des religieux pour avoir critiqué la création d’un ministère chargé des Affaires religieuses et du culte dans le gouvernement d’union nationale.  Islam politique «Â Nous considérons la création de ce  nouveau département  comme un danger très sérieux pour la démocratie », a déclaré sur RFI Soumana Sako, aussitôt taxé par certains fidèles musulmans de défenseur de l’idéologie occidentale.  Le HCI a répliqué par la voix de son porte-parole Mohamed Kimbiri dans le quotidien l’Indépendant daté du 27 aout : «Â Je me trouve dans l’obligation de répondre à  ces attaques directes et frontales dans le but d’apporter une modeste contribution à  l’éclairage d’une certaine compréhension non fondée faisant croire que l’Islam est une religion rétrograde, de donner des précisions de notre vision sur le concept de la laà¯cité, et de lancer un appel à  toute la communauté  musulmane à  l’union sacrée contre les prédateurs de la démocratie, à  la concertation, et la cohésion pour faire un bloc unique et homogène pour le triomphe de l’islam. » Ce même HCI a également demandé le départ du directeur de l’ORTM Baba Daga pour avoir limité le nombre des membres de la Commission lunaire sur le plateau est un exemple de l’ingérence des religieux dans les affaires courantes. N’eut été l’intervention du jeune ministre de l’Administration Moussa Sinko Coulibaly, Baba Daga allait plier ses bagages.  Force est de se rendre à  une bien cruelle évidence : il y a bel et bien péril en la demeure dans la république du Mali, laà¯que jusqu’à  preuve du contraire.

ORTM : Baba Dagamaissa partira t-il ?…

Ca sent le roussi pour le directeur général de l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali, Baba Daga. A défaut d’une fatwa, le Haut conseil islamique demande la démission pure et simple du directeur de l’ORTM. l’ultimatum devait expirer hier mercredi. Faute de satisfaction, l’organisation islamique entendait montrer de quel bois elle se chauffe. Le courroux des musulmans contre Baga s’explique par la manière désinvolte avec laquelle celui-ci a rabroué des membres de la Commission d’observation de lune venus s’acquitter d’un devoir religieux pour informer les fidèles sur l’apparition du croissant lunaire comme cela se passe d’habitude dans notre pays et depuis belle lurette. Même l’intervention du président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko n’a pas fait fléchir le directeur qui a estim頫 ne pas apprendre son métier des émissaires religieux ». Dans une émission diffusée sur une radio islamique très écoutée de la place lundi dernier, en synchronisation avec d’autres radios islamiques, les hommes de Dieu s’en sont pris avec véhémence au tout premier présentateur du journal télévisé du Mali. Il a reçu à  la pelle invectives et imprécations de toutes parts avant d’être déclaré ennemi de l’islam. Selon des indiscrétions ces accusations ont été bottées en touche par Baba Dagamaà¯ssa. Nos tentatives de joindre le directeur général ont été vaines. Quelle mouche a piqué Baba Dagamaà¯ssa de défier le tout puissant haut conseil islamique ? Sera-t-il débarqué à  la faveur du conseil des ministres ce jeudi ? En attendant d’avoir une réponse à  ces questions, à  l’ORTM, on grince des dents…

Meeting du Haut conseil islamique (HCI) : plus de 50000 musulmans prient pour le Mali

C’’est dans une atmosphère de recueillement que les musulmans du Mali, ont prié ce dimanche pour la stabilité, l’unité du Mali et la reconquête des territoires occupés lors d‘un meeting géant à  l‘initiative du Haut conseil islamique du Mali. Pour la circonstance les prêcheurs les plus respectés au Mali étaient présents à  cette plèbe. Il s’agit notamment de l’Imam Mahmoud Dicko, président du haut conseil islamique (HCI) et interlocuteur privilégié des islamistes au nord, de Chérif Ousmane Madani Haà¯dara du mouvement Ançardine à  ne pas confondre avec le groupe djihadiste Ansar Dine, du Chérif de Nioro communément appelé Boué Haidara, des prêcheurs soufis et autres leaders religieux maliens. Mobilisation géante Le pari de mobilisation a été une fois de plus été remporté par le Haut conseil Islamique, après les deux premières rencontres organisées en 2009 et 2011. On se souviendra particulièrement de l’épisode du code de la famille, qui avait réuni plus de 50 000 personnes au Stade du 26 Mars en protestation au vote du nouveau code. Cette fois, l’objectif était différent : loin de rejeter un texte qui heurtait la sensibilité des musulmans radicaux, les musulmans, chapelets en main, se sont réunis ce 12 Août, pour appeler à  l’unité du Mali, dont les 2/3 du territoire, rappelons le, sont occupés par les groupes armés avec la charia pour loi. Invocations d’Allah et applaudissements ont alors ponctué les interventions des représentants religieux, mais aussi des personnalités politiques qui ont fait le déplacement : le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, Ibrahim Boubacar Keita (RPM), Mountaga Tall de la Coalition pour sauver le Mali, Iba Ndiaye(ADEMA), Oumar Mariko (SADI) etc. La foule en liesse a d’ailleurs applaudi la présence de Cheick Modibo Diarra qui a fait consensus ainsi que celle du leader du RPM, Ibrahim Boubacar Keita. Mais le 1er vice président de l’ADEMA Iba Ndiaye a lui été hué, signe de la déception sans doute envers les politiques maliens.  » Politiciens, dégagez !  »  » Laissez Cheick Modibo Diarra nettoyer la maison ! », nt même scandé certains dans les tribunes, remplies à  bloc. Se pardonner l’honneur est revenu au prêcheur Chérif Ousmane Madani Haà¯dara, de souhaiter la bienvenue aux spectateurs au nom du HCI, avant d’ implorer le pardon d’Allah pour le Mali. «Chacun de nous a subi et a fait subir à  son prochain. Je demande à  toutes et à  tous, d’oublier les rancunes pour se pardonner et se donner la main afin de reconstruire le Mali ». Ces propos du prêcheur dont la réputation dépasse les frontières du Mali, visait à  adoucir les esprits enclins à  la division depuis le coup d‘état du 22 mars. Avant ce meeting, des séances de prières et de dons à  l’endroit des victimes des régions occupées du nord Mali ont eu lieu à  Bamako : «Depuis le début de la crise, les imams de Bamako œuvrent pour la stabilité et la paix dans notre pays », a déclaré Aboubacar Camara, représentant des imams de la capitale, avant d’inviter les Maliens à  faire des prières pour le Mali. Pour le maintien des autorités de transition et l’arrêt des violences au nord « Je ne serai pas le vice président du conseil de la transition », a déclaré Mahmoud Dicko sans ambages, lors de son intervention. J’entends tout ce que les gens disent sur le Haut conseil islamique. Certains prétendent même que Dicko veut s’emparer du pouvoir. Moi, je ne serais pas le Président de la République, à  plus force raison vice-président. La présidence du Haut conseil islamique que Dieu m’a offert me suffit. Notre charia est le pardon et la tolérance », a précisé celui qui s’est rendu en tournée à  Gao et a rencontré Iyad Ag Ghaly, leader du mouvement Ansar Dine. Une démarche qui a valu à  Dicko des critiques sur ses velléités à  faire partie du jeu politique. l’imam s’en défend et affirme que son institution est favorable au maintien du président de la transition, le Pr Dioncouda Traoré et son premier ministre Cheick Modibo Diarra. Même son de cloche chez les familles fondatrices de Bamako à  travers leur porte-parole, El Hadji Modibo Niaré, favorables également à  une concertation nationale pour un retour rapide à  la stabilité institutionnelle. Pour conclure, le Haut conseil islamique a demandé l’arrêt des violences faites aux ressortissants du nord. Il a par ailleurs demandé aux partis politiques et aux organisations de la société civile de privilégier l’intérêt national et l’organisation d’une concertation nationale avec toutes les forces vives de la nation. Le sage de Nioro n’a pas voulu s’exprimer mais il a dirigé la prière collective qui a mis fin au meeting.

Le « non » du capitaine au président

Depuis la proposition de création de nouvelles institutions de la transition par le président Dioncounda Traoré, les supputations vont bon train. Les principales concernent la composition du Haut Conseil d’Etat (HCE). Dioncounda Traoré souhaite y voir siéger le président par intérim et deux vice-présidents, dont un chargé des questions militaires. Fortement pressenti pour occuper cette fonction, Amadou Aya Sanogo ne serait cependant pas intéressé. «Il n’est pas concerné par la proposition de Dioncounda. C’’est un cadeau empoisonné. On récuse notre coup d’Etat qui fait éviter à  notre pays une guerre civile et maintenant on veut faire avaler un coup d’Etat constitutionnel », indique à  Kati une source proche du capitaine putschiste. Le refus du capitaine à  Dioncounda Traoré a été signifié à  ce dernier lors d’une entrevue entre les deux personnalités, précise cette source. Double désaveu Si la décision du tombeur d’Amadou Toumani Touré se confirmait, elle représenterait un cinglant désaveu à  la fois pour Dioncounda Traoré, considéré par les organisations pro-putsch comme un relais de l’ancienne classe politique au pouvoir, et pour la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM), dont le combat se résume à  faire planer le spectre de la junte sur l’appareil d’Etat. Si ce n’est pas la junte, qui pourrait alors être concerné par ce poste stratégique ? Un civil pourrait-il occuper ce fauteuil sans que cela ne provoque des ressentiments dans les rangs des militaires ? Le chef de l’ex junte, Amadou Haya Sanogo, cherche sans doute o๠donner de la tête après ses démêlés avec la CEDEAO, qui semble prendre de plus en plus de décisions unilatérales contraires à  l’Accord cadre. Des propositions officiellement contestées Deux semaines après le retour au pays de Dioncounda Traoré, le chemin semble déjà  long avant que ses propositions ne soient acceptées. La société civile et certaines formations politiques ont déjà  exprimé leur opposition. «Le Président par intérim ne peut mettre en application les propositions qu’il a formulées sans la validation des forces vives de la nation dans le cadre d’une concertation nationale », ont déclaré le 7 août dans un communiqué conjoint la COPAM, la Convergence pour sauver le Mali, le regroupement IBK2012 et plusieurs autres formations attachés à  la Constitution de 1992 et à  l’Accord cadre du 6 avril. « C’’est uniquement dans le cadre d’une concertation nationale qu’une solution idoine sera trouvée à  la crise socio-politique que vit le Mali », affirme le président de la COPAM, Amion Guindo. Une prise de position qui cadre certainement bien avec celle de la grande muette dirigée par le capitaine Amadou Aya Sanogo.

L’appel à la paix des leaders religieux

Sans exception, toutes les confessions religieuses étaient représentées à  ce meeting qui a rassemblé du monde au Stade Omnisports Modibo Keita de Bamako. La communauté chrétienne était représentée par l’archevêque Jean Zerbo, et protestante par Daniel Coulibaly , le pasteur de la communauté protestante ainsi que Mahmoud Dicko du Haut Conseil islamique du Mali. Malgré un soleil de plomb, des milliers de citoyens maliens ont répondu à  l’appel de leurs leaders religieux parmi lesquels de femmes en burka dans la tribune d’honneur. « Allah Akbar, lahillah illah », scandaient les fidèles musulmans pour accompagner leur leader Mahmoud Dicko. Dialogue et paix Dans une déclaration lue par le secrétaire général Mahamadou Diamoutani, les religieux ont exhorté les maliens et les maliennes, de l’intérieur comme de l’extérieur, à  la retenue, à  la sagesse et au calme pour un apaisement du climat social. Les leaders religieux ont demandé aux Forces vives de la nation de privilégier le dialogue comme outil de négociation et de résolution de la crise. Ils ont invité la classe politique, dans ses différentes configurations, à  mettre l’intérêt supérieur de l’Etat au-dessus de toutes autres considérations et enjeux du pouvoir. Les leaders religieux ont demandé aux pays voisins et aux partenaires du Mali d’accompagner et de soutenir les efforts entrepris par les Forces Vives de la Nation, notamment pour la résolution la crise au nord. Mahmoud Dicko a invité la CEDEAO en particulier et la Communauté Internationale en général à  privilégier la concertation pour une solution négociée de sortie de crise. Et d’exhorter le CNRDRE à  convenir avec l’ensemble des forces vives de la nation d’un programme de transition assorti d’un chronogramme précis de gestion de la crise. L’appel de Mahmoud Dicko à  Iyad Ag Ghaly « La situation du nord est plus préoccupante que l’organisation des élections. Les politiciens doivent nous laisser en paix avec leur histoire d’élection présidentielle », Tierno Hady Thiam, une des figures de proue du meeting… Selon Mahmoud Dicko, il faut aller au delà  de toutes les considérations et prier pour la paix « Je demande solennellement aux musulmans maliens de prier pour la paix. Dans le septentrion malien, les populations sont meurtries dans leur chaires. Et je demainde à  Iyad Ag Agaly d’Ançar Dine de faire preuve de retenue. l’archevêque de la communauté catholique, Monseigneur Jean Zerbo, a rappelé que le Mali est un vieux pays qui a toujours connu la paix . « La paix est devenue un comportement. Je demande à  la communauté chrétienne de prier à  son tour pour préserver notre Mali de tout conflit et de guerre et que Dieu bénisse le Mali ». Modibo Fofana

Vers une islamisation de la politique au Mali?

Le printemps arabe a installé au pouvoir des partis islamistes dans les pays du Maghreb. Au Mali, on n’aura pas eu besoin de révolution pour voir les leaders religieux s’immiscer avec succès dans le débat politique. Leur intervention dans le processus d’adoption du code des personnes et de la famille a fait faire demi-tour à  l’Etat et aujourd’hui, leur voix se fait entendre dans tous les secteurs de la vie publique et donc aussi en politique. Chez nos voisins sénégalais, les marabouts et autres dignitaires religieux sont des faiseurs de rois. Il leur suffit d’afficher de la sympathie pour tel ou tel homme d’Etat ou commerçants pour voir sa cote de popularité augmenter ou ses affaires redécoller. Il semble que le phénomène ait gagné le Mali, à  voir le défilé des hommes politiques chez les leaders religieux depuis quelques semaines. On tient à  montrer que l’on a reçu la bénédiction de tel ou tel, histoire de s’attirer au final les suffrages d’un peuple en désamour avec la chose politique. Démonstration de force Preuve de leur influence croissante, les associations islamiques avaient demandé aux imams de dresser le portrait robot du nouveau président. C’’était le 14 janvier dernier, le Haut Conseil islamique du Mali, l’instance suprême qui représente la communauté musulmane, tenait grand meeting symbolique au Stade du 26 mars de Bamako. Il en avait profité pour donner son avis sur les grandes questions d’actualité concernant le pays. Code des personnes et de la famille, élection présidentielle, situation au Nord, voilà  les principaux thèmes qui étaient au C’œur des échanges. Bravo au Haut Conseil islamique pour avoir obliger les trois plus grandes institutions de la République à  relire le Code. Mais lorsque le président de l’instance suprême musulmane met en garde les opposants du texte, il y a danger. Danger sur la liberté d’expression et d’opinion, puisque on se permet de menacer quelqu’un qui n’est pas d’accord avec soi. Celui là  est taxé de corrompu, de vendu aux puissances impérialistes extérieures. Mais a-t-on jamais demandé aux associations islamiques d’o๠proviennent leurs financements ? Arbitres, pas joueurs Quid des prochaines élections présidentielles ? Depuis 2009, la montée des courants islamistes en politique était prévisible. Mais à  défaut de désigner quelqu’un dans leur rang, les religieux envisageraient de donner des consignes de vote en faveur du candidat qui répondrait aux critères définis par eux-mêmes. Ce qui serait, au regard du passé, une très mauvaise initiative. En 2002, les initiateurs d’un appel similaire avaient été ridiculisés par le résultat obtenu par le candidat qu’ils soutenaient. Les dirigeants religieux ont un rôle très important à  jouer dans la société. En tant que leaders d’opinion, ils peuvent et doivent servir d’arbitres, de canalisateurs des différents intérêts qui s’opposent parfois violemment. Mais quand les arbitres décident de devenir des acteurs principaux, les règles du jeu sont faussées. Avec la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) confiée à  un membre influent du Haut Conseil, les associations islamiques ont l’obligation d’observer une stricte neutralité entre les différentes forces en compétition. Il y va de leur crédibilité et de leur honorabilité.

Mahmoud Dicko, l’imam qui casse le code de la famille

Quand il le veut bien, l’imam Dicko sait parler aux femmes, y compris aux Occidentales. « Gros bisous, comme on dit chez vous ! » lance-t-il dès la fin du deuxième rendez-vous. Quelques jours plus tôt, elles n’avaient pas eu droit à  autant de bienveillance. Assis sur le même canapé noir, le président du Haut Conseil islamique malien (le HCI, qui fait l’interface entre les pouvoirs publics et la communauté musulmane, soit 95 % de la population) fustigeait les funestes desseins de cet Occident qui « veut métamorphoser la société malienne avec des valeurs soi-disant universelles ». « Mais on ne sait pas qui leur a conféré cette universalité ! » ajoutait-il. « Que les femmes héritent comme les hommes est contraire à  nos valeurs », tempêtait Mamadou Diamouténé, son secrétaire général. à€ sa droite, Dicko, boubou bleu nuit et foulard blanc, acquiesçait. à€ la tête du HCI depuis 2007, Mahmoud Dicko, 56 ans, époux de deux femmes et père de dix enfants, est maà®tre dans l’art de brouiller les pistes. à€ ses débuts, il était professeur d’arabe à  l’école publique et simple imam local. Originaire de la région de Tombouctou, o๠il a été élevé par un grand-père kadi, formé dans les madrasas mauritaniennes (à  Boutilimit et Néma) et passé par Médine, en Arabie saoudite, il officie depuis le début des années 1980 dans une mosquée du quartier de Badalabougou, à  Bamako. « J’ai toujours aimé prêcher », reconnaà®t-il. Ces derniers temps, son audience s’est élargie. Dicko s’en défend, mais il est devenu un homme politique. « La contestation du code de la famille a fait de lui un leader », confirme Gilles Holder, anthropologue au Centre national de recherche scientifique (CNRS) et installé à  Bamako. Mariage civil ou charia ? Adopté en août 2009 par l’Assemblée nationale, après trois jours de débats publics, ce code est censé notamment moderniser les usages matrimoniaux, familiaux et successoraux. Dicko le juge « inadapté aux valeurs maliennes » et fabriqué par « la prétendue société civile financée par les Occidentaux ». Quitte à  en déformer la portée – en laissant courir le bruit qu’il autorise le mariage homosexuel –, il organise des marches de protestation dans le pays. Le 22 août 2009, il parvient à  rassembler 50 000 personnes au stade du 26-Mars, à  Bamako. Et contraint Amadou Toumani Touré à  reculer. Le président malien renvoie le texte en deuxième lecture. Dicko a gagné une manche. Il en a remporté une autre, le 4 octobre dernier, lors de l’ouverture de la session parlementaire : plusieurs articles de la nouvelle mouture présentée à  l’Assemblée portent sa marque. Ainsi, dans la version initiale, seul le mariage civil avait un statut légal. Dans le nouveau texte, les unions religieuses sont reconnues par la loi. « Un recul », confie une source à  l’Assemblée. Au code de la famille, Dicko préférerait-il la charia ? Après tout, l’imam se revendique du courant wahhabite – qui prône une interprétation littérale du Coran. Sa réponse est mesurée : « Je me bats pour ma religion, mais il serait prématuré d’appliquer la charia au Mali. » Et plus tard ? « Je suis musulman, je ne peux pas m’opposer à  l’instauration d’une république islamique, mais je suis très bien dans ce pays laà¯que. » Et pour cause : l’imam Dicko peut s’y attribuer le beau rôle, celui de l’avocat des petits contre les puissants. Accusant les élus de ne pas interpeller le gouvernement sur les sujets cruciaux – trafic de drogue, terrorisme –, il fait le travail d’un opposant. « La corruption est partout, le système éducatif est malade, l’élite se coalise contre le reste de la population, cela me donne la chair de poule. » Ne pouvant créer un parti islamiste – la laà¯cité est garantie par la Constitution –, Dicko dispose néanmoins d’une redoutable influence politique. l’affaire du code de la famille l’a montré.

Réexamen du code de la famille : le verdict de la Commission ad-hoc attendu

Pour les travaux de la relecture du code de la famille et des personne, Une commission ad-hoc a été mise en place. Elle est constituée d’une part, de 15 membres issus de la communauté musulmane, parmi le haut conseil islamique du Mali (HCIM) et certains marabout de Bamako, et d’autre part de 15 députés assistés souvent de leurs conseillers en matière juridique et religieuse. La Commission ad-hoc se réunissait deux fois par semaine à  Bagadadji (Assemblée nationale), mardi et mercredi, pour revoir certaines dispositions du projet de code des personnes et de la famille qui avait été voté par l’Assemblée nationale en Aout 2009, mais renvoyé au parlement en seconde lecture par le président ATT qui a ainsi cédé à  la pression des musulmans et des milieux conservateurs, lesquels se sont investis pour que ledit code prenne en compte les valeurs islamiques et les us et coutumes du pays. Le Code de la famille est d’une sensibilité telle que les composantes de la société ne saurait en être ignorés. Au départ les révisions portaient sur une dizaine d’articles ayant traits à  deux thèmes majeurs ; à  savoir, le mariage et l’héritage. Ces préoccupations avaient été recensées par les députés eux-mêmes avant l’adoption du texte en aout 2009. Le HCIM, auquel le texte avait été soumis sous forme de 10 questions, avait émis des réserves mais n’avaient pas été prise en compte par les députés qui ont voté le texte en l’état. Mais au fil du temps, la révision a porté sur 73 articles controversés qui ont tous un lien direct ou indirect avec les deux thèmes majeurs évoqués. Selon une source parlementaire, C’’est au total 200 articles qui ont été examinés sur les 1114 que renferme le texte lui-même. « Il reste deux articles que nous devons examiner et ce sera la fin des travaux en ce qui concerne le draft des articles revus et corrigés ensemble de façon consensuelle ».

Meeting du Haut Conseil Islamique : le code de la famille s’invite à nouveau dans les débats

Le meeting a réuni les instances dirigeantes du Haut conseil Islamique et une foule de fidèles au Palais de la Culture Ahmadou Hampâté Ba ce dimanche à  Bamako. A l’ordre du jour, la construction d’un nouveau siège et le code de la famille, puissamment décrié par le HCI lors de sa promulgation en Aout dernier. Un nouveau siège pour le Haut Conseil Il devrait être construit sur un terrain octroyé au Haut conseil Islamique par l’état Malien en 2008, alors que l’actuel siège se trouve dans une maison du quartier Hamadallaye ACI de Bamako, un endroit devenu trop étroit pour cette instance religieuse dont les décisions et l’influence pèsent sur les affaires sociales et religieuses du pays. Aussi le Haut conseil Islamique du Mali a appelé les uns et les autres à  contribuer à  l’édification de ce nouveau bâtiment. Pour cela, la vente de cartes aux fidèles, les contributions volontaires ( les Turques du Mali auraient offert 500 millions de nos francs ). Chacun est donc appelé à  y mettre de sa poche pour le rayonnement de l’Islam au Mali. Une initiative qu’a salué la présidente de l’Union des femmes Musulmanes du Mali (UNAFEM) Mme Safiatou Dembélé. On se rappelle que ces mêmes femmes avaient très violemment réagi au Code de la famille, et étaient descendues dans les rues de Bamako pour manifester leur ire contre ce code jugé  » soumis à  l’occident et contre les valeurs Maliennes ». Ce n’est qu’après ATT eut renvoyé le texte en seconde lecture que l’affaire s’est calmé. Cependant lors du Meeting de dimanche, le HCI a tenu à  réaffirmer sa position en la matière. A propos du code de la famille “Certes, le Mali est une terre d’accueil, mais nous n’accepterons jamais être régis par un Code qui reflète la loi des occidentaux”, a-t-il laissé entendre. Et de marteler : “Le Code sera pour les Maliens, il sera comme nous le voulons et non comme les Blancs le veulent”. Ce sont les termes de Mahamadou Diamouténé, membre du bureau, personnage influent au sein du HCI, qui n’a pas manqué de multiplier les consultations et élaboré un nouveau document sur le position du conseil relative au code. Ces membres sillonneraient ainsi le pays afin d’informer tous les musulmans de ces dispositions, chose qui avait pêché quant au texte adopté par les députés à  l’Assemblée, provoquant alors l’ire des musulmans. Un meeting de 50 000 personnes avait même réuni les musulmans au stade du 26 Mars. Depuis, le HCI a rencontré le président de la république. Pour Mahmoud Dicko, que nous avions rencontré à  l’époque de la polémique, les choses étaient claires et sa position demeure ferme :  » “Nous n’allons jamais accepter qu’on lutte contre notre dignité et notre religion”. “Les musulmans ne peuvent plus être une majorité machinale qui ne compte pas, qui ne sert qu’à  élire les députés, les maires, le président…”. A ses dires, cela ne se fera plus. Si, on ne nous considère pas, le pays va être ingouvernable. Il déclara enfin : “Nous voulons la paix, le bonheur. Mais nous aimons plus l’Islam que notre pays”. Des propos appuyés par d’autres membres du HCI comme l’Imam Haidara, qui prône également la consolidation des valeurs de l’Islam. L’épisode du code de la famille n’a laissé personne indifférent au Mali, encore moins le Haut conseil Islamique, qui n’entend pas laisser les autres instances de la République, comme l’Assemblée Nationale, décider seuls de ce sujet sensible qui touche aux valeurs sociales et religieuses mêmes des Maliens.

Code de la famille : réactions des maliens après le renvoi du texte

Ibrahim Konaté, enseignant « Att a intérêt à  préserver la paix et la quiétude au Mali  » La relecture de ce code permet aux députés de se racheter. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Par ce renvois, les députés ont l’occasion de reconquérir la confiance du peuple. Pour ce faire, ils ont intérêt à  rejeter en bloc les résolutions qu’ils avaient prise avant. Un tel code est taillé à  l’image et au goût des bailleurs de fonds occidentaux et il ne passera jamais au Mali d’Askia Mohamed, d’El Hadj Oumar et de Soundiata Keita. Cette culture léguée par nos ancêtres ne saurait être bafouée comme certains veulent. Le peuple ne l’acceptera jamais ». Tidiane Sogoba, employé d’une organisation internationale « Il faut saluer la déclaration d’ATT »  » ATT a plaidé sur les conséquences qu’aurait eu la promulgation d’un tel code au lieu de le vilipender. Il a évité à  son pays, sa patrie, de tomber dans un bain de colère inutile. Il faut saluer la grandeur de l’homme et son courage au lieu de monter les députés contre Att ». Alimata Touré, gérante d’alimentation « ATT aurait du promulguer ce code ! » « La protestation des musulmans n’est que de propagande.Lisez le code et vous serez édifiés et moins catégoriques. Ceux qui soutiennent le code sont plus nombreux que ceux qui le contestent. Mais ils ne font pas de sortie pour éviter à  la population de s’affronter. Que Dieu sauve le Mali des gens qui n’ont de musulman que leur nom, mais qui sont les plus hypocrites ! » Amadou Haidara, professeur d’arabe au lycée « ATT a agi en responsable! » « C’est une décision correcte et responsable. Le Haut Conseil Islamique doit être félicité pour sa démarche de musulmans et je persiste, pas d’islamistes. Si nos députés étaient si honorables, ils auraient du arriver à  ces constats plus tôt et éviter une perte de temps et que paie le contribuable pour les sessions tenues. Q’Allah bénisse le Mali et sauvegarde la paix pour les femmes, les enfants et les hommes ». Siratou Maà¯ga, promotrice d’école privée  » Le Mali n’est pas un état fort ni un pays de droit! »  » Dans un pays o๠51 % de la population sont des femmes, il est lamentable de renvoyer un tel code à  la relecture et qui protège les femmes. Ce code est contesté seulement par les leaders des associations musulmanes et qui sont tous corrompus jusqu’à  la moelle ! » Fadialla Ballo, agent-comptable « Une fuite de responsabilité des députés » Avec cette relecture du code décidée par le président, les honorables sont pieds au mur, la crise politique est latente et les députés ont prouvé leur inefficacité et leur inutilité dans ce pays. Le constat est clair : nous exigeons la dissolution de l’Assemblée Nationale pour que les députés aillent reconquérir la confiance des citoyens.