Soleil de plomb à Hombori et Youwarou…

Le Nord du pays fait encore parler. Ou plutôt le sud du Nord Mali. Aux dernières nouvelles, ce sont deux localités, Hombori et Youwarou dans la région de Mopti qui ont été la cible d’attaques armées. A Youwarou, l’attaque s’est produite dans la matinée du samedi 18 février. Les bandits armés y auraient enlevé un soldat de la garde nationale et saboté le réseau téléphonique. Des informations non encore confirmées officiellement. « Les rebelles qui attaquent au sud sont en majorité des déserteurs de l’armée. Ils connaissent bien les localités qu’ils attaquent et sont souvent dans des voitures de l’armée, qu’ils ont emportées lors de leur désertion », rapporte Jeune Afrique, d’après une source sécuritaire à  Bamako. D’après d’autres témoins, deux véhicules 4X4 auraient été enlevés dans cette même journée. Meurtre à  Hombori Les bandits armés n’en sont pas restés là  et ont frappé un grand coup en se rendant à  Hombori, l’autre localité, o๠les deux français Philippe Verdon et Serge Lazarevic, avaient été enlevés le 24 novembre 2011, un rapt revendiqué peu après par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). A Hombori donc, les hommes en turbans ont assassiné le chef du village Moussa Bolobo Maiga, un vieillard de 78 ans. Un acte fort qui fait resurgir la psychose au sein des populations. Règlement de comptes comme on en a souvent vu entre clans ennemis ? La main d’AQMI ? Ou celle des rebelles ? Certains quotidiens nationaux pris par l’urgence, y ont vu celle du groupe salafiste qui opère dans la bande sahélo-saharienne, d’autres ont évoqué sans hésiter les rebelles du MNLA, qui sévissent au nord du pays. Les techniques sont similaires au groupe qui revendique l‘indépendance de l‘Azawad. Attaques surprises, boycott des liaisons pour isoler, puis actes de barbaries ou de vandalismes, enlèvements etc. Mais l’identité des assaillants réels demeure toujours floue même si l’on pointe clairement le MNLA du doigt à  l’instar du communiqué du ministère de la défense qui a suivi les deux attaques. Pas d’amalgame ! Ces deux nouvelles attaques à  quelques heures d’intervalles sonnent le glas d’une situation qui n’en finit plus de créer la confusion dans l’esprit des citoyens maliens. De son côté, le ministère malien de la Défense a invité la population à  éviter les amalgames en informant l’opinion que la situation à  Hombori et à  Youwarou avait très vite été circonscrite. Et de souligner la mission sacrée des forces armées, celle d’assurer l’intégrité du territoire national. Alors, pourquoi est-ce toujours stupeurs et les tremblements lorsqu’une nouvelle attaque se produit et que les rumeurs enflent, les commentaires prennent une proportion inquiétante face à  la gravité d’une situation qui ne tait plus son nom. «Â Nous sommes en guerre! », informait une source à  la présidence. Et bien, quand on est en guerre, le repli, l’observation, la prévention, la surprise et l’offensive face à  l’ennemi ne sont-elles pas des moyens de défense? Avec la communication en plus… Mais des gendarmeries, des garnisons sont attaquées, des citoyens attaqués et exécutés ? Des localités violées dans leur intégrité justement. Mopti est plus proche de Bamako que Tessalit ou Aguelhock, o๠la rébellion a eu son mot à  dire et les populations de cette région méritent une sécurité renforcée des troupes armées. Car pendant qu’on fêtait l’armée le 20 janvier, nos soldats se faisaient massacrer au nord. Et à  défaut de torpiller l’ennemi, il faut le prévenir d’attaquer ce qui peut encore être sauvé. Des convois avec du renfort militaire et de l’armement lourd seraient acheminés au Nord. Mais que vaut cette armada face à  la recrudescence continue de la violence et la fougue de bandits armés qu‘ils soient du MNLA ou d‘AQMI, toujours bien armés et véhiculés évidemment. Mais surtout enturbannés sous le soleil de plomb du nord…

Les enlèvements au Mali illustrent l’échec de la coopération militaire au Sahel

DAKAR (AFP) – Cinq enlèvements et un meurtre d’Européens en moins de 48 heures dans le nord du Mali, illustrent l’échec de la coopération militaire entre les pays de la bande sahélo-saharienne face aux activités des groupes armés, dont la branche maghrébine d’Al-Qaà¯da. En avril 2010, quatre des pays les plus touchés par les actions d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et d’autres groupes criminels armés (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie) ont créé un Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cémoc) basé à  Tamanrasset (sud de l’Algérie). Doublé d’un centre de renseignement à  Alger, l’objectif du Cémoc est de mieux coordonner les actions des quatre armées dans la lutte anti-terroriste et d’arriver à  mener des opérations conjointes dans chacun des pays affectés. Opérations d’autant plus urgentes que le retour au Mali et au Niger de milliers de combattants lourdement armés ayant servi l’ex-régime libyen de Mouammar Kadhafi – en grande partie touareg – a renforcé l’insécurité dans cette vaste région difficile à  contrôler. Attentats, tentatives d’attentats, enlèvements, trafics: en 17 mois depuis la mise en place du Cémoc, les activités d’Aqmi se sont intensifiées dans les quatre pays concernés. Jeudi et vendredi, deux Français, puis trois touristes européens, ont été enlevés à  Hombori et Tombouctou o๠un quatrième touriste, un Allemand qui avait résisté à  son enlèvement, a été froidement abattu d’une balle en pleine tête. Au total, neuf Européens, dont six Français, sont désormais retenus en otage dans le Sahel. Les chefs des armées du Cémoc se réunissent tous les six mois, sans jamais jusqu’à  maintenant être parvenus à  mettre sur pied des patrouilles conjointes. Or, souligne Gilles Yabi, responsable à  Dakar de l’ONG International Crisis Group (ICG), « tout le monde réalise que cette coopération (devent aboutir à  des opérations conjointes) est nécessaire pour porter un véritable coup aux groupes armés ». Un temps « assez clairement critiqué comme le maillon faible de la lutte anti-terroriste », le Mali, o๠Aqmi a depuis plusieurs années implanté des bases d’o๠elle « rayonne » dans la région, a désormais « une réaction plus claire », souligne-t-il. Bamako a vigoureusement réagi aux derniers enlèvements et au meurtre du touriste allemand, dénonçant une « action terroriste » considérée comme « une attaque perpétrée contre la sécurité et la stabilité de notre pays ». Rapts et meurtre au coeur de la cité historique de Tombouctou, ancien haut lieu du tourisme du Mali, portent un coup dur à  l’économie de ce pays pauvre. L’armée malienne, sans gros moyens, mais épaulée par des militaires français implantés dans la région, a été mobilisée pour tenter de retrouver la trace des otages, dont les dernières informations indiquent que certains ont été emmenés dans le grand nord malien, vers la frontière algérienne. En marge de la dernière réunion du Cémoc à  Bamako, le 21 novembre, c’est l’Algérie qui a été désignée comme un frein à  la coopération militaire régionale. Un délégué nigérien a noté que « l’armée algérienne, à  elle seule, a plus de moyens que les armées nigérienne, malienne, et mauritanienne » réunies, ajoutant: « Je ne comprends pas pourquoi elle ne va pas sur le terrain pour nous aider à  lutter contre Aqmi ». L’Algérie s’oppose à  la volonté de certains de ses voisins d’élargir la lutte anti-terroriste à  son rival marocain et apprécie peu l’intervention de la France, ancienne puissance coloniale dans tous les pays concernés, avec laquelle elle a des relations complexes, note-t-on de source diplomatique. « En ne faisant rien en commun contre Aqmi, les pays du Sahel laissent le champ libre aux terroristes », a estimé à  Bamako un responsable mauritanien dont le pays est celui qui s’est le plus impliqué, n’hésitant pas en 2010 et 2011 à  mener en territoire malien des opérations militaires contre Aqmi.

Qui sont vraiment les otages de Hombori ?

Les deux ressortissants français enlevés au Mali dans la nuit de mercredi à  jeudi ont été identifiés par les autorités maliennes. Il s’agit de Serge Slobodan Lazarevic et de Philippe Verdon. Les deux hommes se présentaient comme des géologues en mission de prospection au Nord du Mali pour une entreprise locale, Mandé Construction immobilière. Lazarevic inquiété en Serbie Mais les autorités françaises ont un doute sur les activités réelles des deux hommes sur place, qui n’avaient pas prévenu l’ambassade de leur présence. Par ailleurs, la Direction générale des services extérieurs (DGSE ), chargée de négocier la libération des otages français actuellement retenus dans le Sahel, a découvert après leur enlèvement leur présence sur la zone. Mais surtout, d’après les informations d’Europe 1, les deux hommes ne seraient pas inconnus des autorités françaises. En 1999, Serge Lazarevic apparaà®t ainsi dans une procédure judiciaire en Serbie, visant un réseau clandestin financé par le contre-espionnage français. Et qui devait, selon la justice serbe, assassiner le président Slobodan Milosevic. Deux ans auparavant, l’homme, d’origine hongroise, aurait également participé au recrutement de mercenaires yougoslaves envoyés combattre au Zaà¯re, pour soutenir le régime du président Mobutu. Là  encore, cette opération, bien que privée, était suivie de très près par une des agences française de renseignement. Verdon, un putsch raté aux Comores Philippe Verdon a pour sa part été arrêtés en septembre 2003 aux Comores pour avoir voulu renverser le pouvoir du colonel Azali Assoumani dans une tentative de coup d’Etat rocambolesque, monté par le commandant Combo, ancien membre de la garde présidentielle, proche de Bob Denard. Le mercenaire français avait alors admis connaà®tre Philippe Verdon. Comme toujours dans les affaires d’otage, les services de police devraient procéder à  des perquisitions au domicile des deux hommes. Ce qui pourrait permettrait de lever tout doute sur une possible double homonymie, et d’en savoir un peu plus sur la raison réelle de leur présence au Mali. Les deux hommes auraient ainsi pu avoir la volonté de créer une société de sécurité au Mali. Mais selon une hypothèse plus pessimiste, ils auraient aussi pu tenter de jouer leur carte auprès d’Aqmi pour la libération des otages français du Sahel. l’armée malienne, appuyée par des militaires français et les services de renseignement extérieurs, recherchent activement les deux hommes. Parallèlement, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour « enlèvement en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste », confiée à  la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Enlèvements au Nord : La France intervient au Mali

Les choses se sont vite accélérées ces dernières 72 heures dans la partie nord de notre pays. A Hombori (une localité située entre Mopti et Gao), deux Occidentaux de nationalité française ont été enlevés par sept individus armés non encore identifiés dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 novembre. Philippe Verdon et Serge Lazarevic étaient présentés comme des géologues travaillant dans cette zone. 24 heures après, alors que les recherches s’accélèrent pour retrouver leur trace, un nouveau rap vient d’avoir lieu cette fois-ci à  Tombouctou, à  environ 200 kilomètres de la première localité. Trois autres Occidentaux ont été enlevés dans leur en pleine journée. Selon la chaine de télévision « France 2 », ils sont Australien, Allemand, Néerlandais et Sud-africain. Un quatrième, nous apprend-on, qui a refusé de les suivre, a été exécuté par les ravisseurs. « Lorsque J’ai entendu un coup de fusil, je suis retourné à  l’auberge et J’ai vu un Blanc qui était déjà  tué » témoigne le réceptionniste de l’hôtel à  « France 2. Selon lui, « les ravisseurs ont fait irruption dans l’hôtel et ont demandé après leurs victimes, avant de les sortir de leurs chambres ». Tombouctou, qui est une ville très prisée par les touristes, était jusque là  épargnée par les séries d’enlèvements. Si ces actions terroristes n’ont pas encore été revendiquées, les spécialistes sont formels qu’elles portent la signature d’AQMI. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, qui a ses racines en Algérie, dispose également de bases au Mali d’o๠elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier). Ne pas sortir de Bamako Depuis l’éclatement des derniers évènements dans le sahel, la confusion s’est installée dans les esprits. Les ressortissants occidentaux vivant à  Bamako, notamment la communauté française, ont renforcé les mesures de prudence et de sécurité. Au Lycée français de Bamako, les dispositions sécuritaires ont été redoublées d’efforts. Et des policiers français ont été dépêchés à  Bamako pour les enquêtes. Selon un ressortissant français interrogé par le chaine de télévision publique « France 2 », la consigne est clair : « on nous a instruit de ne sortir de Bamako », dit-il. Tant dis qu’une autre compatriote regrette « la fin des week-ends sur le plateau dogon ». Quant aux recherches de la piste des ravisseurs, notamment de Hombori, la France a envoyé des troupes militaires sur le sol malien. Avec les forces armées maliennes, elles devront entreprendre des patrouilles conjointes. Du côté du gouvernement du Mali, qui joue la carte de la prudence, on regrette « une action terroriste » suite à  ces évènements. Dans un communiqué officiel lu à  la télévision nationale, Bamako a exprimé sa compassion pour les familles des victimes, et affirmé sa détermination de poursuivre la lutte contre le terrorisme. Le moins que l’on puisse dire C’’est que cette série d’enlèvements témoigne de la présence de plus en plus remarquable d’islamistes dans la bande sahélo-saharienne. Pour les spécialistes de la question militaire, tout porte à  croire que la crise libyenne a donné de nouvelles racines à  l’organisation islamique. Car de nombreux ex combattants sont retournés dans cette zone avec d’importantes quantités d’armes. l’Occident, notamment la France, qui a joué un rôle actif dans le renversement du régime libyen, pourrait devenir une cible privilégiée des ravisseurs. Par ailleurs, ces prises d’otage spectaculaires interviennent moins d’une semaine après la fin de la rencontre à  Bamako du Comité des chefs d’Etat majors opérationnel des quatre pays de la bande : Algérie, Niger, Mauritanie et le Mali.

« On est venus pour les blancs »…

La « ligne de démarcation » est encore descendue hier. Elle est passée ce 24 novembre de la région de Tombouctou à  celle de Mopti. Hombori se trouvait jusqu’ici en « zone orange », ce qui signifie que le risque sécuritaire y est modéré par rapport au région de Tombouctou et Kidal, placées elles en « zone rouge » par le gouvernement français. Cet enlèvement de deux géologues français, Philippe Verbon et Serges Lazarevic, vient aggraver un peu plus la situation sécuritaire de la région. Bien qu’il n’y ait pas pour l’instant de revendication, tout porte à  croire que qu’AlQaida au Maghreb Islamique se trouve derrière cette attaque armée. Les deux hommes étaient en mission à  Hombori dans le cadre d’une étude de faisabilité sur le projet de cimenterie de la localité, pour le compte de la Banque mondiale, selon des informations recueillies auprès des autorités locales. Arrivés de Bamako mardi, ils devaient quitter la ville le jeudi matin. Leurs ravisseurs étaient donc bien informés et ont bien planifié le rapt. Selon le gérant de l’hôtel, ses collaborateurs et lui ont été attachés et contraint de dire dans quelle chambre se trouvaient les deux hommes. « On est venus pour les blancs » aurait déclaré l’un des ravisseurs à  leur arrivée. Puis «à  un moment donné, j’ai entendu un cri. C’était un des Français. J’ai vu des traces de sang dans une chambre», raconte encore le gérant. Après avoir réussi à  se libérer, le gérant a contacté les autorités. Le maire de Hombori, Amadou Maà¯ga a «aussitôt engagé les recherches avec toutes les forces de sécurité présentes dans la zone notamment, la gendarmerie, la garde mobile de Gossi et l’armée. Mais pour le moment, nous n’avons aucune trace des ravisseurs, ni aucune information sur leur identité. Depuis ce vendredi, des soldats français patrouillent dans la zone aux côtés de l’armée malienne. Ces soldats ont été dépêchés de Sévaré, près de Mopti, non loin d’Hombori, o๠ils forment habituellement des soldats d’élite de l’armée malienne. Militaires maliens et français ont été envoyés dans cette zone pour tenter de retrouver la trace des ravisseurs, qui selon le personnel de l’hôtel, étaient « blancs de peau ». Nouveau coup dur pour le tourisme Hombori est une zone à  fort potentiel touristique qui recevait auparavant des visiteurs du monde entier. Mais depuis que le Mali a été classé comme « pays dangereux » et déconseillé par les pays occidentaux à  leurs ressortissants, le secteur touristique est dans l’impasse. Selon le maire, l’espoir était pourtant de retour ces dernières semaines. « Les touristes ne venaient plus. Ils ont commencé à  venir il n’y a même pas un mois. Un important groupe est arrivé il y a 15 jours. Voyez comment cette affaire tombe mal ! ». La psychose d’insécurité risque donc de repartir de plus belle et ce quelque soit l’issue de cette prise d’otages qui ne pouvait tomber plus mal.

Le récit de l’enlèvement des 2 français : « Où sont les blancs? « 

« O๠se trouvent les blancs » ? Les faits se déroulent en pleine nuit, vers 1 heure, mercredi, à  l’hôtel Le Dombia, à  Hombori, une localité située entre Mopti et Gao. Sept individus, vêtus de boubous et armés de kalachnikov et d’armes blanches pénètrent dans l’hôtel après avoir bâillonné le chauffeur des Français. « Ils ont brusquement attaché les gardiens, après ils sont venus vers moi, pointant leurs fusils, leurs kalachnikovs. Ils m’ont attaché, ensuite ils ont enfoncé la porte de l’hôtel pour entrer », raconte Mamadou au micro d’Europe1. Une fois dans l’hôtel, les ravisseurs séquestrent alors le propriétaire des lieux et lui demandent de leur indiquer la chambre o๠se trouvent « les deux blancs ». » Ils m’ont dit : ‘on n’est pas venu pour toi, on est venu pour les blancs’. Ils m’ont dit : ‘ne crie pas, ne fait rien' », raconte au micro de RFI le dirigeant de l’hôtel. Des traces de sang retrouvées Là , les deuxFfrançais sont réveillés en plein sommeil. l’un d’entre eux aurait été victime de violences. « J’ai entendu des cris », poursuit le dirigeant de l’hôtel. « Il y en a un qui était en bonne santé, l’autre ils l’ont sauvagement frappé », confirme le chauffeur des deux Français. Selon les premières constatations, des traces de sang ont été retrouvées sur le tapis et les oreillers de la chambre d’hôtel des victimes. Un autre témoin a aperçu les Français embarqués de force dans un véhicule. Une heure plus tard, les ravisseurs et leurs otages avaient disparus dans le désert. Les deux Français ont en effet été emmenés vers le grand Nord malien. Une région classée en zone rouge par la France, ce qui signifie que les voyages y sont strictement déconseillés. Ils ne s’étaient pas signalés à  l’ambassade Les forces maliennes ont été déployées pour retrouver les otages et les ravisseurs. En vain. Interrogé par Europe 1, le porte-parole du Quai d’Orsay assure que tous les moyens sont déployés pour retrouver les victimes. Les deux géologues, qui ne s’étaient « pas signalés à  l’ambassade française ni au consulat » résidaient à  l’hôtel depuis mardi. Ils effectuaient une mission pour le compte de la Banque mondiale dans une cimenterie de la région. Peu de temps avant leur enlèvement, ils venaient de faire un compte-rendu de leur journée de travail à  leurs collègues maliens. Pour l’heure, l’enlèvement n’a pas été revendiqué, mais Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) figure dans les pistes les plus probables pour expliquer ce rapt.

Hombori : bientôt une usine de ciment en 5ème région

L’usine aura une capacité de production annuelle de 5 000 tonnes, extensible à  1 million de tonnes Le besoin de doter le Mali est immense. Et pour cause, le pays ne dispose pas d’une cimenterie digne de ce nom. l’initiative de la société Mandé construction immobilière est donc à  saluer, vu la très forte consommation intérieure en ciment. Le paradoxe est que le Mali, malgré sa forte potentialité en ressource naturelle, s’approvisionne dans les pays de la sous région (Sénégal Togo, Cote d’ivoire…). En effet, Mandé construction immobilière est une société spécialisée dans l’immobilier. Dans le cadre de l’extension de ses activités, elle a décidé d’investir dans le secteur de l’industrie minière à  travers l’implantation d’une cimenterie à  Hombori. Ce projet d’un coût d’investissement de 54, 120 milliards de F CFA environ, constituera une première dans la région du Nord Mali. Le produit fabriqué est le ciment. l’une des spécificités du projet est son aptitude à  produire des ciments spéciaux à  haute résistance. le PDES ( Programme de Développement économique et social Pour Djibril Camara, ce projet s’inscrit pleinement dans le cadre du Programme de développement économique et social du président de la République ATT. La nouvelle cimenterie aura un impact sur la population de Hombori. «Plusieurs secteurs de la sociale profiteront de l’implantation de cette nouvelle usine : la santé, l’éducation, l’électricité et bien d’autres services sociaux ». Pour sa part, le ministre Amadou Abdoulaye Traoré a salué la vitalité du secteur industriel malien, car, di-il en moins d’une année, notre pays a procédé au lancement de 3 grands projets industriels. A savoir, la cession à  Toguna Agro industrie, en juin dernier, de l’exploitation du phosphate de Tilemsi, l’inauguration de l’usine Maseda industrie : une unité de transformation du coton, et la présente cérémonie visant la création d’une cimenterie. « Ces 3 événement ont une importance capitale, car ils visent tous à  mettre en valeur les ressources locales maliennes. L’industrie Malienne en plein essor Ce projet de création de cimenterie engendrera beaucoup d’emplois : le personnel lié à  l’extraction du minerai qui comptera 40 travailleurs, et le personnel de cimenterie recrutera 60 personnes. Sans compter le personnel temporaire estimé à  750 personnes environ. De nombreuses personnalités (délégués) de la région de Mopti, avec en tête le Gouverneur, les partenaires techniques et financiers, avaient pris part à  cette signature de convention. Et pour cause cet acte hautement symbolique avait pour objectif d’officialiser le projet de création d’une cimenterie à  Hombori.