Question de l’homosexualité : Macky Sall fait la leçon à Obama

La conférence de presse aura duré moins d’une heure, sur l’esplanade du Palais présidentiel du Sénégal ce jeudi 27 juin. C’’est une journée chargée qui s’annonçait pour Barack Obama et sa famille à  Dakar, il fallait donc un timing bien huilé, à  l’américaine. 4 questions en tout pour les deux chefs d’Etats face à  près de 400 journalistes accrédités. Devant leur estrade, deux hommes au parcours proches, la stature athlétique d’Obama et un Macky Sall en pleine forme devant son gouvernement. Comme il fallait s’y attendre, la première question attribuée au confrère de la RTS, décevra la profession. Ignorant Obama, le présentateur de la RTS s’adresse pompeusement à  Macky et lui demande « le sens de la visite », un sujet largement relayé dans les médias et depuis au moins un mois. Comment gaspiller une question et frustrer les 395 autres journalistes qui n’auront pas droit à  la parole ? Ensuite, Jessica, l’américaine, journaliste « embedded » de la Maison Blanche demandera aux deux chefs d’Etats, après la décision de la Cour suprême américaine d’octroyer les mêmes droits aux homosexuels qu’aux hétérosexuels, s’ils allaient continuer le plaidoyer. Obama, répondra que l’égalité des citoyens devant la loi est un principe fondamental. Pour Macky, la réponse est claire : « le Sénégal, les sénégalais, ne sont pas prêts à  dépénaliser l’homosexualité ! » Et d’enterrer le débat en citant la peine de mort, un point faible des USA mais abolie au Sénégal depuis bien longtemps. Ainsi Macky aura donné une belle leçon d’humilité à  Barack Obama sur des « questions sensibles, que la société sénégalaise prendra tout le temps d’absorber… » Viendra ensuite le bel hommage des deux hommes à  « Madiba », entre la vie et la mort. Ce jeudi, deux points du continent auront rassemblé le maximum de journalistes. Dakar avec Obama et Pretoria o๠des centaines de Sud-Africains massés devant l’hôpital central prient pour Nelson Mandela. « Mandela est l’un de mes héros personnels et son héritage traversera les siècles », dira Obama très ému. l’Affaire Snowden évidemment, n’échappera pas à  la conférence. Une question qui mettra le président américain un peu mal à  l’aise. Une histoire de fuites de données sur « Prism », un programme de surveillance et d’écoutes de millions de citoyens mis en place par la National Security Agency( NSA). Obama répondra que les USA continuent les pourparlers avec Vladimir Poutine, pour obtenir l’extradition de Snowden, le whistleblower (le lanceur d’alertes) réfugié en Russie. Souhait du président, que l’Amérique mette la main sur le reste des documents en possession de Snowden et que le jeune informaticien pourrait divulger. Très vite cependant, Obama recentrera le débat sur sa présence en terre sénégalaise, celle de renforcer la coopération économique avec le Sénégal, un pays o๠les principes démocratiques sont solides, o๠les perspectives de croissance, basées sur la sécurité alimentaire, l’agriculture avec l’AGOA ( African growth opportunity Act), un programme dont le renouvellement est soumis au vote du Congrès américain, les infrastructures avec ( la construction de la route n°6 en Casamance ) l’éducation, la santé, la bonne gouvernance, des domaines clés de développement, en dehors de l’axe géostratégique que constitue le Sénégal, dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. La conférence se terminera à  l’heure ! Puisqu’Obama ira rencontrer les juges de la Cour Suprême sénégalaise avant de se rendre sur l’à®le de Gorée o๠les populations auront droit à  un bain de foule. Petite anecdote, après la visite du Collège de jeunes filles, Martin Luther King par les deux premières dames, Michelle et Marième Faye Sall, les filles Obama, Malia et Sasha, auraient émis le souhait de rester plus longtemps à  Dakar, histoire d’échapper aux contraintes du protocole… C’’est ça la Téranga sénégalaise !