Medina-coura : Echauffourées entre homosexuels et habitants du quartier

Tout est parti du fait que, la semaine denière, des jeunes du quartier ont surpris deux individus, de sexe masculin, entrain de s’embrasser dans la rue, et à  l’image de véritables amoureux. La scène s’est avérée inacceptable aux yeux de certains jeunes du coin, surtout en ce mois sacré de Ramadan. Ces derniers n’ont pas tardé à  sermonner les deux amoureux. Agréssés dans leur intimité, l’un des homosexuels a lancé « Nous sommes chez nous, devant notre porte et personne ne nous empêchera de nous adonner à  notre plaisir « . Il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère des passants.  » Nous avons le bras long… Nous évoluons dans la cour des grands et vous, vous êtes des minables ! On fera appel à  Niamé Keà¯ta et il enverra ses policiers pour gazer tout le quartier « . Les propos émanent d’un gay (homosexuel) et reconnu comme tel dans le quartier Médina-Coura. La réponse de ses jeunes détracteurs ne s’est pas fait attendre sommes prêts à  nous faire recruter par Al Qaà¯da si l’on nous oblige à  assister à  des scènes de cette nature et au premier jet de gaz ». Les dés sont donc jetés dans le quartier Médina-Coura depuis la semaine dernière et il faut craindre le pire. Mais de quelle scène fait donc allusion ces potentiels adeptes d’Al Qaà¯da à  Médina-Coura ? Interpelés par les homosexuels, des gendarmes débarquèrent le lendemain de l’incident. Ils étaient accompagnés des deux amoureux lesquels identifièrent deux personnes comme étant leurs agresseurs. Mais la tentative d’embarquer les accusés rencontra une vive opposition de la population riveraine. La tension grimpa vite et les deux gendarmes durent battre en retraite et regagner leur base, à  savoir le camp I de la Gendarmerie. L’homosexualité gagne du terrain au Mali Selon nos sources, l’un des deux homosexuels est de nationalité étrangère, française en l’occurrence. Un africain de France en vacances au Mali. Visiblement les jeunes n’ont pas encore digéré les propos de l’homosexuel relatifs à  l’intervention de la police. Pis, aujourd’hui existe, il existe une véritable crise de confiance entre les populations, en l’occurrence les associations religieuses dont une frange importante de la société civile (la vraie) et les pouvoirs publics maliens… Les grandes manifestations contre le nouveau code des personnes et de la famille qui viennent juste d’avoir un an sont passées par là . Les jeunes du quartier ont menacé de s’engager aux côtés d’Al Qaà¯da si jamais les autorités maliennes jouent encore longtemps sur la carte du laxisme.

Société : quand l’homosexualité bouscule les mœurs des Maliens

Pas facile de vivre une sexualité interdite, dans un pays o๠le poids de la religion et des traditions, est lourd. Qu’importe s’il faut vivre caché, au risque de se faire insulter, car le malien, est intolérant en la matière, pourtant, les homosexuels deviennent de plus en plus nombreux à  Bamako ! Réprouvé par les textes religieux et notamment la Bible, depuis l’histoire de Sodome et Gomorhe, l’infâme cité détruite par Dieu, l’homosexualité est considérée comme un péché, une tare, une déviation à  condamner sans autres formes de tolérance. « l’homosexualité est une abomination ! Je ne veux même pas que ces gens m’approchent, témoigne Sékou, qui parle d’allergie viscérale à  ce genre d’individus ». Il n’est même pas question de s’en faire des amis, ajoute le bamakois, qui s’écarte, visiblement mal à  l’aise, à  l’approche d’un jeune homme aux manières efféminées, devant le centre international de conférence de Bamako ex- Palais des Congrès. l’ironie de la scène, ajoute au scénario… . Malgré tout, il existe à  Bamako, un réseau grandissant d’homosexuels, qui tentent de vivre leur sexualité « maudite ». On les trouve souvent au Parc des Princes, un night-club du quartier de Faladiè, nous informe Malick, gérant d’un autre bar du quartier. Là , ils s’adonnent à  leurs dérives, ajoute le propriétaire d’un air dégoûté. Souvent aisés, cultivés et dérangeant, les homosexuels se retrouvent dans les milieux culturels ou artistiques. Le griot Fousskass est sans doute l’homosexuel le plus connu à  Bamako. On le trouve souvent dans les mariages, baptêmes ou show télés, o๠il égrène sa verve endiablée, toujours vêtu de basins craquants et scintillants : «Nous ne sommes jamais dans le besoin matériel », se flatte un adepte. Par ailleurs, rumeurs de toutes sortes courent sur les personnalités de ce pays, un tel le serait, un autre l’a toujours été, au point de susciter une psychose collective. A Dakar, l’homosexualité a gagné du terrain, avec l’affaire des hommes emprisonnés. Au Cameroun, la sortir d’une liste de personnalités dites homosexuelles, a crée le scandale, il y un peu plus d’un an. Sociologie d’un phénomène Assumer son homosexualité est difficile en Afrique, pour une pratique qui date de l’antiquité romaine. Vivre heureux et caché ou s’exposer et périr socialement. Le Mali ne laisse pas le choix à  ceux qui ont le malheur de préférer leurs semblables du même sexe, pour compagnon intime. Advienne que pourra… Pour Habib Kane, journaliste islamologue, « l’homosexualité au Mali, n’a pas l’ampleur réelle, qu’on veut bien nous le faire croire, les gens qui le pratiquent sont très connus et on peut les compter au bout des doigts. Maintenant, ils vont dans les émissions far, on sait qu’ils sont là , mais on n’en parle pas !, conclut notre interlocuteur. Homosexualité et viol : les confidences d’une victime Kadidia est âgée de 22 ans. Nous avons découvert son homosexualité grâce à  son petit ami Amadou. En effet, Kadidia aime avoir des copains, mais pas pour les avoir au lit ou les conserver jusqu’au mariage. « l’amour platonique et C’’est tout », explique son dernier copain en date. « Je ne pardonnerai jamais cette dame, ni ici, ni à  l’au-delà  », C’’est cette phrase que Kadidia les larmes aux yeux débute son histoire. Celle d’une victime qui regrettera toute sa vie ce qu’on a fait de sa vie. Le petit soir dans le jardin o๠elle vit chez son oncle, elle nous explique son homosexualité. « On m’a violé à  l’âge de 13 ans. Je faisais l’école publique de Missira. Et J’étais un accroc de la radio. Il y a une animatrice très célèbre qu’écoutaient toutes les femmes de Bamako puisqu’elle donnait plusieurs astuces de la vie. Jeune que J’étais, J’ai découvert l’émission grâce à  mes aà®nées. J’utilisais très souvent les quelques pièces d’argent que ma maman m’envoyait depuis la France. J’appelais l’animatrice de Radio et je lui expliquais mes petits problèmes et elle me donnait toujours les bons conseils. Les appels au téléphone ont duré quelques semaines. Un jour, pendant que le directeur de l’école nous demandait de rentrer avant midi, je décidai de passer voir mon idole. Je suis allée la voir à  la direction de la radio et elle était très enchantée. A première vue, J’ai pleuré, puisqu’elle ressemblait beaucoup à  ma maman qui vivait en France depuis des années. Elle me demanda donc pourquoi je pleurais, je lui ai expliqué la raison. Dès lors elle ne m’appelait sa fille. Je pensais avoir trouvé une nouvelle maman, en tout cas une mère remplaçante ». JDM : Quand tu as pleuré quelle a été sa réaction ? Elle m’a demandé de me calmer et m’a dit ceci : « je suis là  pour t’aider ma fille. Tu peux toujours compter sur moi ». Quand j’ai pu maà®triser mes larmes, je demandai la route. Elle me raccompagna en bas et me donna rendez-vous le samedi qui suit pour connaà®tre chez elle. Le samedi, je me pointai à  la radio comme prévu. Après son émission, nous avons pris un taxi vers le quartier de Djicoroni. Ma première remarque fut qu’elle habitait dans une grande maison au premier étage. Un salon feutré qui rappelle les grandes dames de la capitale. Je trouvai qu’elle avait orné une table à  manger. Puisque je ne connaissais pas son statut matrimonial, je pensai donc que tout cet honneur revenait à  mon futur ton, c’est-à -dire son mari. Elle m’installa et me proposa un jus naturel parmi tant d’autres boissons. Je vidai mon verre. Quelques minutes après, je commençai à  avoir des vertiges. Je me levai et elle me dit : qu’est ce qui ne va pas ma fille ? ». « J’ai des vertiges Tantie », répondais-je. «Viens t’allonger sur ce matelas que J’ai préparé pour toi ». « Non Tantie, je veux rentrer chez moi maintenant », continuai-je. Plus je parlais, plus je ne tenais plus sur mes pieds. Le seul choix que J’avais, était de m’allonger quelques instants dans le lit que mon hôte me proposait. Je me souviens seulement de m’être jetée sur le lit. Je fus alors plongée dans un sommeil très profond. A mon réveil, je me retrouvai nue dans le lit. Ma tante prenait une douche. Pour la première fois, je prononçai son vrai nom. Quelles sont ces manières Tata ? Elle stoppa quelques instants pour écouter ce que je disais. Je pleurai longuement et me rendis compte que je venais de perdre à  13 ans ma virginité. JDM : vous vous êtes revue après ? Elle reste toujours mon partenaire plus de dix ans après. On se bagarre comme tout couple, mais on se réconcilie très vite. Après avoir perdu ma virginité, je l’ai détesté pendant une semaine. Le samedi qui a suivi, je me suis rendue chez elle. C’’est comme si J’étais envoutée. En réalité J’ai peur des hommes car je ne peux pas faire la différence entre les deux. Elle est comme mon mari. Je suis jalouse quand je la vois avec d’autres copines. Je lui en voulais de m’avoir pris la virginité, mais quand elle m’a expliqué sa propre histoire, j’ai compris qu’on était toutes des victimes. Aujourd’hui, j’assume mon homosexualité.