Que vaut le passeport malien ?

Pour découvrir et voyager à travers le monde, que vaut le passeport malien ? Et où peut-on aller avec sans avoir besoin d’un visa ?

La nouvelle en a surpris plus d’un. Pour se rendre au Maroc, les Maliens auront désormais besoin d’une autorisation électronique à demander 96 heures avant leur voyage vers le royaume chérifien. La notification officielle a été adressée la semaine dernière au ministère des Affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine par l’ambassade du Maroc au Mali. « Les autorités marocaines se sont gardées d’utiliser la terminologie visa, mais ça en possède tous les caractéristiques. Nous essayons de normaliser la situation, mais, dans le cas contraire, le principe de la réciprocité sera appliqué », explique un agent des Affaires étrangères, sous couvert d’anonymat. Dans les faits, aucun accord écrit n’exemptait les Maliens de visas d’entrée au Maroc, mais les bonnes relations entre les deux pays avaient valeur d’accord tacite qui permettait à leurs ressortissants de se déplacer sans en avoir besoin. Le même type d’entente lie le Mali à l’Algérie et les Maliens sont exemptés de visa d’entrée en Tunisie en vertu d’un accord consulaire signé à Bamako le 29 novembre 1965. Ils peuvent également voyager librement dans les États membres de la CEDEAO conformément au Protocole de libre circulation des personnes du 29 mai 1979.

Pour les férus de casinos et de jeux, à défaut de Las Vegas, ils pourront trouver leur bonheur dans la région administrative de Macao. Situé en Chine, elle bénéficie d’un régime spécial, qui lui octroie une grande autonomie. « Un pays, deux systèmes » selon la formule de l’ancien Président chinois Deng Xiaoping pour qualifier la situation de Hong-Kong.  En vertu d’échanges de lettres d’exemption mutuelle de visa, les Maliens peuvent également se rendre dans la région spéciale administrative de Hong-Kong en toute liberté. Le Mali a en outre signé des accords avec les Émirats Arabes Unis, la Mauritanie, l’Indonésie et le Tchad.

Interdictions

Un certain de nombre de pays sont listés parmi ceux auxquels le Mali n’accorde pas de visa. En se référant au principe de réciprocité, très cher aux diplomates selon notre interlocuteur, ces derniers rendent donc la pareille au Mali. L’Afghanistan, l’Argentine ou encore Israël en font partie. « C’est le ministère de la Sécurité et de la protection civile qui décide de cela. Pour des raisons de sécurité, notamment depuis la crise de 2012, ils nous font part de leurs observations et nous les instruisons ensuite auprès de nos différentes missions consulaires ».

Hong Kong : Pékin renforce sa mainmise

Dimanche 26 mars, 777 membres du comité électoral sur 1 194 ont désigné la candidate pro-chinoise, Carrie Lam, première femme dirigeante de Hong Kong. Son élection permet au gouvernement central de maintenir une certaine stabilité politique dans la région administrative spéciale.

Carrie Lam, est devenue dimanche la première femme à diriger la région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong. Cette élection est la première depuis la « Révolte des parapluies » en 2014, qui avait fait descendre des milliers d’Hongkongais dans les rues, réclamant plus de démocratie et des élections au suffrage universel. La victoire de la candidate pro-Pékin laisse, deux ans et demi plus tard, un goût amer aux partisans de la démocratie, qui ont dénoncé « une sélection plus qu’une élection » et qui contestent autant la légitimité de la nouvelle dirigeante que sa personnalité. « C’est une sélection faite par le gouvernement de Xi Jinping, c’est pourquoi nous devons continuer à faire preuve de désobéissance civile », déclarait Joshua Wong, figure militante pro-démocratie à l’annonce des résultats.

Profil type Cette hongkongaise de 59 ans, à la réputation austère et froide, particulièrement en comparaison de son adversaire John Tsang soutenu par l’opposition et qui était le grand favori des sondages d’opinion, a été durant cinq ans numéro deux du gouvernement sortant du très impopulaire Leung Chun-ying. Réputée efficace et professionnelle, Carrie Lam a promis de combattre la pauvreté et de réformer la politique du logement dans cette région administrative qui compte 7,3 millions d’habitants. Parmi les dossiers délicats qu’elle aura à traiter, le très impopulaire article 23, dit « anti-sécession » d’avec le continent que souhaite Pékin, et la relance des réformes démocratiques promises depuis deux décennies.

La nouvelle dirigeante, qui a promis de guérir les divisions politiques, sera investie le 1er juillet 2017, jour du 20è anniversaire du retour de Hong Kong sous contrôle chinois. Signe peu encourageant, un jour après son élection, neuf militants pro-démocrates ont été informés par la police qu’ils seront poursuivis pour leur rôle dans la Révolte des parapluies. Ils comparaîtront devant le tribunal ce jeudi 30 mars, pour faire face à des accusations de nuisance publique. Carrie Lam a déclaré à ce sujet ne pouvoir s’immiscer dans une affaire de justice. Reste maintenant pour la candidate « fiable » choisie par le gouvernement central, à prouver qu’en dehors de la confiance que lui accorde Pékin, elle pourra aussi obtenir celle de ses concitoyens.