Dog Men G : le Hip Hop tel un souffle d’air

Introduit au Mali depuis le début des années 1990, le mouvement hip hop s’est fixé une place de choix dans le paysage musical du pays. Longtemps vu comme un mouvement de délinquants et de petits voyous, les initiateurs ont montré que le Hip Hop permet de conscientiser en faisant passer des messages au monde entier. A travers plusieurs formes d’arts : le Break dance, le Battle, les joutes verbales qui sont aussi importés des Etats Unis. Ainsi est né le groupe Dog Men G composé de six jeunes garçons en 2005. Meilleur groupe Hip Hop en 2005 Grâce à  leur génie créatif, les Dog Men G deviennent en 2005, le meilleur groupe Hip-Hop du Mali. C’’est le début d’une longue et riche carrière artistique. Ils participent à  des concours de Battle, des shows Hip Hop et multiplient les concerts. Face au succès fulgurant, les Dog Men G commencent à  s’ouvrir à  d’autres horizons et en particulier, à  la création artistique et chorégraphique. Ils participent à  régulièrement à  des ateliers de formation dans le but de perfectionner leur art puis, ils créeront deux comédies musicales. En juillet 2010, les Dog Men G créent l’association Don Ka Yiriwa ! Cela signifie en bambara, évolution, expansion ou épanouissement de la danse. Ils expliquent avoir créé cette association dans le but de promouvoir la danse et de transmettre les connaissances artistiques à  leurs cadets. Un moyen permettant aux enfants de s’épanouir un peu et d’oublier leurs soucis. Le Dog Men G étendront plus tard leur aide à  d’autres structures d’aide à  l’enfance et aux personnes démunies. Depuis l’année dernière, plus de 300 enfants ont été initiés aux techniques de danse par les B-Boys. Les Dog Men G participent continuellement à  des rencontres internationales de danse et de musique dont, la dernière biennale de danse tenue à  Bamako en novembre 2010. Un festival à  la hauteur des attentes La semaine dernière, le Mali a connu son premier festival international de Hip Hop. Les festivités se sont déroulées à  Bamako, la cité des trois caà¯mans. C’’était à  l’initiative de l’association Don Ka Yiriwa du groupe de danse Dog Men G. Les jeunes danseurs ont jugé utile de mettre sur pied un festival qui mettrait en exergue, le savoir-faire des artistiques du Mali et d’ailleurs. Au menu de l’évènement, des ateliers de danses et chants, des concerts géants avec des artistes comme Amkoullel, Ramsès, Tiken Jah Fakoly, Gafou Kiss (danseuse), de jeunes danseurs, chanteurs, rappeurs, slameurs…Une vraie fête du Hip Hop !

Tata Pound : Bientôt l’album du cinquantenaire !

Apres 11 ans d’existence, et quatre albums sur le marché discographique, le groupe de rap hip hop TATA POUND revient avec un cinquième à  l’honneur du Cinquantenaire. Le titre de cet album sera «Â Vérité crue ». TATA POUND, est né de la rencontre de trois jeunes hommes : Dixon, Djodama et Ramsès. Ils feront leur première apparition sur scène en 1995, et sortiront en 2000 leur tout premier album «Â Rien ne va plus » départ vers une carrière internationale. Deux ans après, en 2002, ils reviennent avec «Â Ni Allah sonna ma » ou «Â Si dieu le veut ». Leur troisième opus parait en 2004 sous le titre «Â Président ci kan ». Le dernier album en date est «Â Yéléma », sorti en 2006 o๠le groupe plaide pour un changement des mœurs. Pour marquer leur dixième année d’existence, ils sortent un «Â best off », cet album n’est autre le récapitulatif des dix années de carrière musicale, un bijou qui entend montrer aux fans que Tata Pound est toujours là  ! Carrière solos Au delà  des ces œuvres communes, les membres du groupe ont réalisé chacun un album solo. Le premier de Ramsès en 2008 avec « Damarifa ». Dixon a lui enregistré en 2009 « Allah est Un ! » et Djodama en début d’année un opus en hommage aux mères. Pour le groupe, C’’était une manière de tenter des expériences nouvelles. Le groupe a reçu de nombreuses distinctions comme les « Tamani d’or » et le prix de meilleur groupe Rap de l’espace francophone. Aujourd’hui Tata Pound est l’un des meilleurs groupe de hip-hop malien au-delà  d’être engagé.Le nouvel album, dont la sortie est prévue d’ici 2 mois est composé de 12 titres et s’intéresse aux manœuvres politiciennes et l’indifférence des hommes face à  la souffrance de la population. Patience !

Lassy King Massassy : «Mon sang ne bouge que lorsque je vois certains piétiner la liberté d’autrui »

Premiers pas dans le RAP Il fait ses premiers pas dans l’univers du rap en 1989, alors qu’il n’a que 18 ans. «Je suis rentré dans ce mouvement à  cause de mon instinct de fou, de revendicateur, mon sang chaud. Mais, mon sang ne bout que, lorsque je vois certains piétiner la liberté d’autrui.» King fait partie des deux premiers artistes ayant mis sur le marché, le 1er album de rap au Mali. « Celui que moi J’appelle le pionnier du rap malien, C’’est feu Tidiane Traoré, alias Master.T. ». En 1992, King, Master.T et Ousmane Ma௠Diallo forment le groupe ‘Sopha’. A partir de cet instant que le Mali entre dans le mouvement HIP HOP avec ses trois artisans. King continue l’aventure avec Master.T pendant que Ousmane Ma௠se retire pour pressions familiales. Début d’une carrière solo King se lance dans la carrière solo à  la fin des années 90. Son premier album « gnôkala so » ou «tige de mil » sortira en 2003. Cet album multidimensionnel de huit titres, traite des plus sombres visions que l’artiste a de la politique africaine, mais aussi la beauté et la joie qui nous animent en tant qu’africains. C’’est grâce à  cet album, que l’homme se fera connaitre. Parmi les huit morceaux, il y a le titre ‘‘babayo » o๠il chante la joie de vivre et le cynisme des chansons comme ‘’fa bara », ‘’religion » et ‘’djamanadjo ». Construire l’Afrique Son second album de huit titres intitulé « Né » ou « moi » en bambara, paraitra en 2006. Ne mâchant pas ses mots, King estime qu’en tant qu’africain, chacun peut amener sa pierre à  l’édifice qui portera nos nations loin, très loin. C’’est une remise en question que tout individu doit mener sur sa propre personne. Le morceau phare de cet album, C’’est bien le fameux ‘‘moricaini » ou ‘’petit marabout » qui fut un tube. Cet album comporte également ‘’fara fina fara fing » ou ‘’le noir l’Afrique » qui est l’un des plus vieux tube du HIP HOP malien. Cette chanson parle du combat que chacun doit mener non seulement pour se bâtir soi même, mais aussi et surtout, son pays et l’Afrique toute entière. King déclare : « Il est important que nous croyions en nous afin de pouvoir avancer. Et, comme aime à  le dire Richard Toé, si la tortue ne croit plus en sa carapace, elle ne sera plus rien sur cette terre. » Pour dire que, notre carapace à  nous, C’’est avant tout, notre conviction en nous, en ce que nous valons, avant d’envier et de vouloir ressembler à  d’autres. Par ailleurs, King a posé sur l’album de D.D. Bridge Water bien connu dans le milieu du jazz. La comédie, un art de vivre En 1998, pendant que King n’espérait plus rien de la vie, car ayant été victime d’une arnaque, il fait son entrée dans la comédie grâce à  Alioune Ifra N’diaye. En effet, King s’est fait escroquer par des compères avec lesquels, il était parti en tournée en Europe. Ces derniers ont disparu sans nouvelle. A son retour au pays, il a passé une année dans la galère, sans rien pouvoir écrire. Il confesse : «Je vivais comme un paria. Je me débrouillais pour payer ma maison. Je me contentais des petits 5000 et 10.000 F qu’on me balançait après quelques prestations ». C’’est ainsi qu’un matin, il reçoit la visite d’Alioune qui lui propose de jouer dans l’une de ses pièces de théâtre. Les portes ont commencé à  s’ouvrir pour lui. l’aventure depuis dure 11 années et elle continue. Ils ont fait plus d’une centaine de représentations à  travers le monde, avec les différentes pièces de théâtre. Il y a entre autres : ‘Bougougnéré invite à  diner’, ‘Ségou fassa’, ‘Sud-Nord’. En plus de trois pièces en cours et la première comédie musicale HIP HOP malien qui s’appelle ‘’Mali safari ». Cette comédie musicale est composée des rappeurs Amkoullel, Ramsès et King. Panafricaniste convaincu A travers ses textes, King interpelle souvent le peuple d’Afrique à  être fier de ce qu’il est. Selon lui, les gens ont trop souvent tendance à  dire que les africains veulent ressembler aux autres. « Mais, cela n’est pas vrai, nous ne voulons ressembler à  qui que ce soit, nous voulons juste être tels que nous sommes. » King estime que si l’occident est aujourd’hui construit, C’’est parce que ses enfants ont voyagé. Ils sont allés voir ce qui se passe ailleurs et sont ensuite retournés chez eux en rapportant les richesses de leurs découvertes. Contrairement aux Africains qui voyagent pour rester chez les autres. « Nous servons d’esclaves, de main d’œuvre moins chère. » Déplore-t-il. Un nouvel album en vue Ainsi donc, King a deux albums solo à  son actif. Et son prochain opus en pleine écriture, est prévu pour le courant de l’année 2010. Signalons que l’artiste a passé huit mois à  l’extérieur du Mali pour l’écriture des textes de cet album à  venir. « J’ai voulu voir ce que C’’est que le Mali de l’extérieur et les Maliens de l’extérieur. » Dans cet album, il y aura des titre comme ‘’infinie dépendance » et ‘’Chine-Afrique ». Bon vent à  King qui continue de faire bouger le milieu du RAP au Mali en démontrant clairement, que le RAP n’est pas le lieu privilégié des jeunes délinquants comme beaucoup aiment à  le penser. Il essaye autant que possible, d’aider les jeunes talents du HIP HOP malien à  aller de l’avant.

Hip-Hop : c’est parti pour le Nyanajè Club de BlonBa

Qu’est ce que le Nyanajè club ? Le mot bambara ‘Nyanajè’, signifie divertissement. Alioune explique : « Nous avons voulu au sein de BlonBa, avec l’aide de quelques personnalités maliennes, proposer aux jeunes de la capitale, un espace de divertissement moins cher et de qualité. » Signalons que le coût des sorties en couple ou même seul, est assez élevé. Un jeune couple ne dépense pas moins de 30.000 FCFA en une soirée. C’’est face à  ce constat qu’Alioune a décidé de mettre en place, un espace de divertissement accessible à  toute la jeunesse Bamakoise. Et le public cible de cet projet, C’’est bien entendu les jeunes, à  savoir les élèves et étudiants. Son initiative est appuyée par trois musiciens rappeus maliens, Amkoullel, King et Ramsès. Par ailleurs, il précise que plusieurs activités sont prévues dans le cadre de ce Nyanajè Club. Tout ce qui tourne au tour des arts urbains. Il y aura tout d’abord, la discothèque de BlonbB. Et la personne qui sera au C’œur de cette discothèque, C’’est bien le DJ Lion qui mettra « le feu » tous les samedis soirs à  la discothèque. Il utilisera les techniques les plus modernes, en passant par le mixage des sons et images, avec une création de lumière, le Viging et le DJaying… Espace de promotion Amkoullel explique que cet espace est une occasion pour les danseurs, rappeurs et tous les amoureux des arts urbains, de se faire connaitre. En effet, une opportunité sera donnée une fois par mois, à  un artiste d’organiser sa soirée au Blonba. La porte est donc ouverte à  tous. Alioune Ifra précise que le Nyanajè club est un soutien à  de jeunes artistes, des artistes confirmés dans les arts urbains. Le collectif Bama Saba Toujours dans le cadre des arts urbains, Alioune a débuté un projet commun avec des artistes déjà  confirmés dans l’univers rappologique malien. Il s’agit du groupe Bama Saba , ou les 3 caà¯mans. Le caà¯man étant le symbole de la ville de Bamako. Alioune Ifra N’diaye, Amkoullel, King et Ramsès ont commencé à  travailler sur une comédie musicale dénommée ‘Mali safari ». Cette comédie musicale de 1h20mn à  1h30 mn, comprend la danse, le chant bien entendu, dans le style, Notre Dame de Paris mais à  la malienne. Notons que le single de Mali Safari est déjà  sorti. Il est intitulé Mali Safari, la comédie musicale Cette comédie musicale aborde des thèmes tels que l’école malienne ; La mendicité et l’exploitation des enfants ; La démocratie ; Les conditions de départ des migrants et leur situation de vie à  l’étranger ; La mondialisation, en particulier la présence chinoise en Afrique ; Le travail et l’espoir d’une Afrique plurielle et développée. Les acteurs qui sont King, Amkoullel et Ramsès, ntqu’à  travers cette comédie musicale, ils souhaitent parler des défis du Malien, et de l’Africain aujourd’hui. Montrer une Afrique qui avance. Elle vise à  motiver la jeunesse malienne à  prendre son avenir en main en se disant que C’’est possible. Par ailleurs, le ‘faridrome’ du Blonba sera bientôt ouvert à  tous les amateurs. Le ‘fari’ est une sorte de beignet à  base de haricot. Alioune a donc eu l’idée d’ouvrir un coin o๠l’on pourra grignoter des beignets pas chers et succulents.

Mokobé décoré Chevalier de l’ordre National du Mali

Le ministre de la culture, Mr Mohamed El Moctar, a décoré le petit prince soninké de l’ordre de Chevalier de l’ordre National du Mali. La plus haute distinction du pays. Ambassadeur du Mali Mokobé incarne aujourd’hui, le modèle de l’africanité au sens large du terme. Issu d’un père malien et d’une mère sénégalo-mauritanien, ce panafricaniste né, a su profiter des richesses de sa multiplicité. Tout ému, Mokobé a remercié les maliens pour leur soutien incontestable. « C’’est important pour moi de montrer et prouver mon amour pour le Mali. », a t-il déclaré. Il a remercié Abba Samassékou, l’animateur vedette de l’émission de RAP G21 sur la chaà®ne national ORTM. « C’’est un très grand moment pour lui qui m’a toujours accompagné. Mokobé confesse avoir reçu beaucoup de trophées, mais aucun ne vaut cette distinction, ce trophée là , cette médaille. Abba précise que Mokobé place son aventure artistique sur la fusion de mélanges qui, il faut le dire, lui ont d’ailleurs bien réussi jusque là . « Je suis content que les autorités du Mali remercient, distinguent et reconnaissent l’artiste pour son talent et son amour envers son pays, malgré la distance qui le sépare de celui-ci. » Mr Mohamed El Moctar se dit fier que le Mali enfante de telles valeurs. « Quand vous réçevez un malien, il oublie l’objet de sa visite. C’’est ça la valeur de la culture malienne. La culture est notre matière première, notre identité. », a t-il ajouté avant de conclure «On est ensemble !» Les artistes maliens au diapason Signalons que le ministère de la culture a reçu une soixantaine de médailles au cours de cette année 2009. Le record des médailles décernées. Ce qui réjouit fortement le ministre qui ne cache pas sa satisfaction.

Yéli Fuzzo présente l’album ‘Waraya’

Yéli fait partie des précurseurs du rap au Mali. «Depuis tout petit, J’ai commencé à  aimer la musique.» Il découvre pour la première fois le rap en 1995. Ayant un goût particulier pour les jeux de mots, Yeli s’amusait à  rapper avec un ami. Au fil du temps, il est devenu rappeur au sens propre du terme. Yéli intègre pour la première fois le monde du hip hop en 1998 et fait son entrée au sein du groupe Fanga Fing (force noire) la même année. C’’est au sein de ce groupe que le public malien découvrira les talents de l’artiste qui n’avait que 17 ans à  l’époque. Fanga Fing ou la force des mots Le premier single de intitulé , sortira en 1998 et sera produit par invasion record, qui deviendra par la suite,  » Yéli Mady Music « , la maison de production de Yéli. Le second album produit par la même maison de production, sortira en 2000. Le rap en solo En 2001, Yéli se sépare de son groupe pour évoluer en solo. Cette même année, il réalisera une compilation dénommée « Mali rap 2001 » sur laquelle, toute la crème du mouvement Hip Hop malien interviendra. Il sortira son premier album solo en 2003, intitulé . Cet album de 12 titres connaitra un franc succès. Il touche globalement à  tous les sujets de la société. Des sujets les plus banals aux plus sérieux. « Je chante toujours selon mon humeur. Je peux parler d’amour, de faits de société ou tout simplement d’une journée à  Bamako, explique-t-il. Son single « Mali Djaka » connaà®t un succès franc succès. l’album entre en première place du classement hip hop et à  la 3e place dans le « Top 10 » des ventes de Mali K7. Yeli est également organisateur de spectacles. La venue du rappeur franco-sénégalais Booba, en concert géant au stade omnisport Modibo Keita et au palais de la culture de Bamako et l’organisation du plus grand concours de Battle, en novembre 2007, font de lui l’un des plus grands promoteurs de spectacles. Un artiste polyvalent et talentueux En 2005, suivra son second album Je rap tout court . l’année suivante, il réalisera un duo avec Bassirou Koureissi dans son 3e album intitulé à  l’occasion du Ramadan. En 2008, il s’associe avec le studio Blonba d’Alioune Ifra Ndiaye pour une émission de téléréalité : « Balani Mix ». Il anime aussi une émission de débats sur l’actualité à  Radio Klédu. La même année, il lance sa ligne de vêtements et une série de concerts durant l’été accroissent ce succès. « Abandé » ou l’éloge peulh l’année 2009, marquera la sortie du nouvel album de Yéli Fuzzo «Waraya ». C’’est un album de 15 titres. Le morceau phare chanté en peulh, cartonne en ce moment. »Un jour, J’étais avec une amie peulh qui s’est mise à  chanter une chanson peulh à  l’origine. Dès que je l’ai entendu, J’ai adoré et je lui ai dit que C’’est un Hit. Je vais le faire. Elle ne me croyait pas. Et finalement, ça y est. Il est là . Quand on fait de la musique, on ne cherche pas toujours à  savoir, on fonce. C’’est ainsi que J’ai foncé sans comprendre un mot du peulh », confie Yéli. Notons qu’il chante avec la chanteuse peulh Oumou Bah qui lui a été recommandée par un ami. Yéli a aussi su concilier la musique aux études. Il décroche son diplôme de gestion d’entreprise aux Etats-Unis en 2005. Allez les Aigles Lors de la participation des Aigles du Mali à  la coupe d’Afrique des nations (CAN) 2008, Yéli mobilise un grand nombre d’artistes pour une chanson en soutien à  l’équipe nationale de football. Y participaient : Pamela Badjogo, Buba, Habib Marone, Aminata Laurence, Don Mize, Master Soumi, Slash, Massaran Kouyaté et Minata Kouyaté. Son efficacité dans la promotion est reconnue au Mali et pas seulement dans la musique. Yeli Mady Music est la seule structure au Mali à  avoir assuré la production, le management et la promotion d’une trentaine de rappeurs au Mali et d’une dizaine à  l’extérieur. Cela malgré la terrible crise qui sévit sur le marché des K7 et qui touche particulièrement les productions. Tchè Fari, une ligne de vêtements hip-hop Yéli Fuzzo a lancé sa marque de vêtements en 2008. « Tchè Fari » (homme fort) pour les hommes et « Musow Fari » pour les femmes. La marque est faite entre New York, Paris et Bamako. Il y aura aussi « Tchè Fari traditionnel » pour que la marque soit encore plus représentative au Mali. «J’ai choisi ce nom parce que l’habillement est une question de personnalité et d’identité. Nous devons avoir une marque qui nous représente nous Maliens ». Déjà  les jeunes branchés de la capitale peuvent s’offrir cette marque au niveau du «Fuzzo Complexe ». Yéli Fuzzo dispose aussi d’une agence de communication en plus d’un studio de production. Tous les albums de Yéli sont des autoproductions. Le Best Of Show Yéli participera au concert géant qui doit se tenir la nuit de la fête du ramadan le 20 septembre. Au Stade Omnisport avec une pléiade d’artistes venus du Mali et de la sous région. Yéli Fuzzo voudrait aussi se consacrer à  la réalisation pour le moment. Ecoutez la vidéo Abandé :

L’ interview : Mokobé le Malien :  » Les Africains doivent s’unir pour avancer ! « 

Fondateur du groupe de rap français 113, Mokobe Traoré de son vrai nom s’est longtemps caché de ses parents pour faire de la musique. Avec  » Mon Afrique » son premier album solo, il cartonne depuis trois ans maintenant et enchaà®ne les tournées sur le continent. Sorti en 2007 et fruit d’une collaboration avec de grands noms tels que Salif Keita, Sékouba Bambino ou Youssou Ndour, Mokobé puise dans les genres et mélange les influences, esquisse un trait d’union entre l’Afrique et l’europe, le rap, le hip-hop étant ses bases. De passage à  Bamako pour y recevoir une médaille et partager le Ramadan avec les siens, Mokobé se livre à  JournalduMali.com, évoque ses origines, le temps d’une interview et juste avant la coupure du jeune. Ambiance décontractée! Les origines, le rap, la musique JournalduMali.com : Mokobé, tu es au Mali depuis quelque semaines, comment te sens-tu ? Mokobé : Je suis là  pour me reposer après une très grosse tournée en Europe et en Afrique et en même temps, J’avais envie de faire un peu le carême au mali. J’ai aussi été heureux d’apprendre que je vais être décoré Chevalier de l’Ordre National du Mali, donc je suis venu récupérer ma médaille en tout bien tout honneur. JournalduMali.com : Es-tu satisfait des retombées de l’album « Mon Afrique » et qui a été un vrai succès depuis sa sortie ? Mokobé : Oui je suis très satisfait, parce que l’espérance de vie d’un album tourne en général entre 6 mois et un an et cela fait trois ans que je tourne avec cet album. Pour moi, C’’était un grand défi de mélanger le hip hop avec la musique africaine et de rendre hommage à  cette musique. C’’était un vrai challenge de faire ces collaborations avec des grands artistes et réaliser ce concept jusqu’au bout mais Dieu m’a donné la force de réaliser cet album. JournalduMalicom : l’album est sorti en 2007 et tu as travaillé avec de très grandes pointures de la musique africaine ? Mokobé : Oui de grands noms comme Youssou Ndour et Salif Keita, Sékouba Bambino, et pour moi, ils font partie des plus belles voix d’Afrique et même du monde et C’’était un rêve d’enfant de travailler avec eux. l’album est très personnel en fait, C’’est un album qui s’adresse un peu à  tout le monde! C’’est un album trans-générationnel mais aussi un voyage sans passeport, sans visa. On y passe du rire au larme, de l’utile à  l’agréable et J’avais envie de puiser dans ce patrimoine africain qui est riche. JournalduMali.com : Tu es le fondateur du groupe de rap 113, le Hip-Hop vient d’o๠alors ? Mokobé : Tout est parti de l’Afrique, prends les Ron DMC, Gran Master Flash, Public Ennemy ou même Africa Bambata, ils ne savent pas d’o๠ils viennent, quelles langues leur ancêtres parlaient, mais leur musique vient d’Afrique! Et nous, on a cette chance d’être baigné dans la culture, alors, il faut en profiter. JournalduMali.com : Au-delà  des origines, tu aimes mélanger les influences, est-ce que cet album a été un retour aux sources pour Mokobé ? Mokobé : Oui bien sûr! J’ai été tellement baigné dans le Hip Hop en France et en 1992, je fais un premier voyage au Mali, C’’a été un choc mas mon C’œur s’est ouvert. Avant la culture malienne ne me disait rien mais en 1992, je reste un mois à  Kayes et je commence à  tomber amoureux du Mali, de l’Afrique, pusique J’ai beaucoup voyagé, grâce à  l’album sorti en 1999 et cela m’a permis de connaà®tre ce continent extraordinaire. JournalduMali.com : Tu es aussi mauritanien d’origine , connais-tu ce pays ? Mokobé : Oui je m’y suis rendu il y a trois mois pour faire un gros concert dans un stade de 40 000 personnes et C’’est tout juste incroyable, parce que J’ai aussi retrouvé ma faille là  bas. Figurez vous que J’y ai rencontré une grande cousine à  moi, qui m’a serré fort dans ces bras, au milieu d’un marché de poisson et cela m’a vraiment ému. Mokobé et le Mali, une belle histoire d’Amour… JournalduMali.com : Mokobé, tu es partagé entre la France, le Mali, le Sénégal, qu’est-cela fait d’avoir cette triple culture ? Mokobé : : C’’est aussi une grande responsabilité, notre musique sert d’espoir à  la jeunesse. Là  je reviens du Congo, du Bénin, de la Guinée, de la Mauritanie, du Sénégal et je vais bientôt partir au Tchad, je pense que notre musique sert à  passer un message, à  susciter l’espoir chez les jeunes. Donc nous sommes des sortes de , notre musique sert aussi à  adoucir les mœurs, à  apporter de la joie dans le C’œur des gens, et ma musique se veut aussi festive ! J’aime m’amuser, être léger et il faut montrer à  l’Europe que l’Afrique est un continent qui créé, qui vibre, mais qui souffre aussi. Or en Europe, on ne montre que le côté négatif ! C’’est dommage parce que beaucoup de jeunes maliens de France n’ont encore jamais mis les pieds ici au Mali JournalduMali.com : Justement es-tu proche de cette communauté malienne en France ou es-tu ouvert à  tous les milieux ? Mokobé : Moi je suis dans un milieu très mélangé mais pendant les cérémonies, je suis là . Par exemple, l’affaire des Sans-papiers à  la Bourse du travail m’a beaucoup afffecté et je ne veux pas seulement prêcher dans la parole, mais être sur le terrain. Je ne suis pas un révolutionnaire de studio, J’aime être avec les associations etC’… Je suis aussi bien à  l’aise avec les congolais, les français, les sénégalais etC’… Voilà  je suis un caméléon. JournalduMali.com : Comment ta musique est-elle reçue ici au Mali, on est dans la culture « djéli », celle des griots ? Et tes collaborations avec des artistes locaux ? Mokobé : J’ ai fait un morceau avec Oumou Sangaré. Cela a été ma première rencontre avec le public malien, qui a apprécié cette chanson, qui est presque devenue un hymne. J’ai aussi collaboré avec Babani Koné, Sira Kouyaté, Amadou et Mariam. Je suis pas un griot, parce que je n’avais pas le droit de chanter, à  cause de mes origines soninké, nobles et C’’est le jour des Victoires de la Musique, que mon père a découvert que je chantais. Mais avec l’album , il était très fier de moi et le fait de savoir que je vais être décoré Chevalier National de l’Ordre du Mali, cela l’a beaucoup touché ! JournalduMali.com: Qu’est-ce que tu penses pouvoir apporter au Mali ? Mokobé : Beaucoup ! Je le fais déjà  à  travers ma musique, mes chansons, des actions en France et mon fan club ici à  Bamako est très actif. Moi il y a deux choses qui me touchent, ce sont les fournitures scolaires et les soins de santé ! Et je compte à  travers une fondation, apporter des fournitures scolaires et à  ce niveau, il faut agir ! JournalduMali.com : Mokobé, que penses-tu du code de la famille et qui fait polémique ici au Mali ? Mokobé : Je vois ça d’un peu loin avec une certaine distance, mais je crois qu’il est important qu’il y ait un vrai dialogue. Le Mali a toujours été un pays de paix et il ne faut pas que les choses soient mal interprétées et que cela flambe. Et le président l’a compris. Jusqu’à  aujourd’hui, ce code n’a pas été appliqué, parce que tout le monde a envie qu’il y ait la paix. C’’est le plus important. Mokobé Intime… JournalduMali.com : Tu touches aussi au cinéma. Est-ce que Mokobé a d’autres cordes à  son arc ? Mokobé : Vous savez moi je suis un 4X4, le cinéma me tente énormément, J’ai déjà  tourné dans un petit film, J’ai aussi coréalisé un film avec mon groupe le 113 qui s’appelle et je viens de tourner dans un autre film en France. Il faut prendre des risques et là  je suis en préparation d’un vrai projet de long métrage. JournalduMali.com : Qu’est-ce que tu aimes faire d’autre à  part la musique ? Mokobé : M’amuser. Vivre. Je suis très famille. Comme je le dis dans le morceau avec Salif Keita, J’ai plus de cousins et de cousines que les taxis jaunes à  Bamako, , alors imaginez tous les taxis jaunes qu’il y a à  Bamako ? J’aspire aussi à  fonder une famille, avoir une femme… J’aime beaucoup les femmes africaines, elles sont belles, m’inspirent… JournalduMali.com : Donc Mokobé est encore un C’œur à  prendre, tu côtoies beaucoup de belles chanteuses ? Mokobé : Oui en tout cas, Mokobé n’est pas marié, Mokobé n’a pas d’enfants, n’a pas de femme. Avec Viviane Ndour, les gens ont raconté qu’on était ensemble juste parce qu’on a fait un clip. JournalduMali.com : Qu’est-ce que tu détestes le plus ? Mokobé : La jalousie. On a un vrai problème ici. Les gens sont trop jaloux les uns des autres. C’’est fou de voir à  quel point, on empêche les autres de réussir. C’’est pourquoi je dis que . J’ai même créée une ligne de ti-shirt spécialement pour ça. Franchement, la jalousie C’’est un vrai fléau à  combattre ! JournalduMali.com : Parlons du Ramadan, tu es aussi venu pour partager cet élan avec les tiens. Comment cela se passe ? Est-ce différent d’avec la France ? Mokobé : Ici, il y une vrai convivialité. Chaque soir, on coupe le jeûne dans des familles différentes. J’étais dernièrement à  côté de mon hôtel à  l’ACI 2000 et quelqu’un m’a spontanément invité à  venir couper le jeune avec sa famille. Et J’y suis allé. Ses enfants voulaient me rencontrer et étaient très heureux de partager ce repas, donc C’’est ça le Mali, l’hospitalité, la convivialité etC’… En France, C’’est plutôt triste à  vivre. JournalduMali.com ; Ya t-il des choses que tu n’as pas pu faire, réaliser ? Mokobé : Oui rien que pour le rap, C’’est très dur, on se bat pour que cette musique soit reconnue. Depuis les années 90, on se bat avec mon groupe le 113 pour que les médias français nous reconnaissent. Et ici au Mali, il y a un vrai problème. Par exemple, je ne comprends pas pourquoi, un grand musicien comme Ali Farka Touré, n’a pas eu l’hommage qu’il méritait. On a perdu un grand monsieur de la musique africaine. Un type hors pair et il apportait beaucoup à  son village et C’’était un monsieur que J’aurai voulu rencontrer. Et je compte lors d’un prochain album, faire quelque chose là -dessus. Ici au Mali, on ne valorise pas assez les artistes, qui sont obligés d’aller ailleurs. Tiens, quand je vais au Bénin, on me propose des contrats publicitaires, des spots, des partenariats mais ici au Mali, C’’est un peu lent. Je trouve cela dommage. JournalduMali.com : Le Marketing des artistes n’est pas assez valorisé ? Mokobé : Non pas assez ! Je devrais faire des pubs, des concerts, des sponsors avec les grandes marques du Mali, mais C’’est au Congo ailleurs, au Bénin, qu’on me propose des contrats publicitaires. JournalduMali.com : Alors le prochain album ? Tu es là  dessus ? Mokobé : Oui, je suis aussi venu pour ça. Je planche depuis un bon moment sur des titres et vous savez, le deuxième album solo est toujours plus sensible. On va m’attendre au tournant mais je sais que l’Afrique y sera toujours présente. JournalduMali : Pour finir Mokobé, o๠te vois-tu dans 10 ans ? Mokobé : Au Mali, je l’espère. Pour l’instant, je suis entre la France et le Mali, mais je sais que d’ici 10 ans, je reviendrai vivre ici. C’’est important parce que la France est une terre d’accueil assez ingrate envers nos parents, envers nos ancêtres, envers ceux qui ont construit la France, envers l’histoire, donc je sais que je n’y resterai pas toute ma vie !

Amkoullel, l’enfant peul du hip-hop malien

ll a choisi un nom symbolique pour rendre hommage à  la culture peule Mais Amkoullel, C’’est d’abord un artiste engagé qui croit en son pays et est conscient des potentialités de l’Afrique. Il a embrassé le rap très jeune avant de se positionner sur la scène du Hip Hop malien. C’’était en 1993 : première scène avec le groupe Smooth Movers. Influencé par le rap américain, Amkoullel multiplie les collaborations et crée avec Alien D le groupe « Kouma Guerya », littéralement les guerriers de la parole. Mais loin de se limiter au rap, Amkoullel s’ouvre à  d’autres styles de musique et fusionne sans toutefois s’éloigner des rythmiques traditionnelles. Il intègre alors la troupe de Cheikh Tidiane Seck, participe deux fois au Nice Jazz Festival o๠il côtoie des stars comme Manu Dibango, Keziah Jones, Rokia Traoré et fait des prestations avec Alpha Blondy, Lobi Traoré ou Tiken Jah Fakoly… Autour de lui, il y a les rappeurs ultra militants Tata Pounds, Lassy King Massassy, Al Peco, Doudou Masta tous très appréciés au Mali. Une figure de la nouvelle génération rap du Mali Entre deux scènes, Amkoullel fait des études de Droit, mais très vite la musique reprend le dessus. Son premier album, Infaculté, sort en 2002, avec des textes dérangeants contre l’ignorance. Suivront Sourafin en 2003 et Waati Sera, (Il est temps !), autoproduit avec le label Woklo Barka en 2007, un opus qui milite contre l’image dévalorisante qu’ont les Africains d’eux-mêmes. Y figure la jeune génération du rap malien : Amy D, Mickee 3000 ou Dop pour ne citer que ceux là . Avec plusieurs compilations et mixtapes à  son actif, Amkoullel a managé des artistes chez Mali K7 un temps, mais il reste avant tout un créatif. Il a ouvert une école de danse hip-hop : le Farafina Club. A la tête de l’Association pour le Rap au Mali, il réunit artistes, Djs, grafeurs, danseurs et a aussi lancé une marque de vêtement, Poulo Wear avec des amis. Positiver l’image de l’Afrique par la culture Chacune de ses apparitions lors des primes de Case Sanga 2, au palais de la culture Hampaté Bâ, déclenche l’hystérie chez les jeunes maliennes. La récompense de Meilleur groupe de Rap, obtenue aux Trophées de la Musique malienne en 2007, a certainement amplifié le phénomène. « C’’est Ander Baba Diarra et Pape Wane de Fanaday Productions qui m’ont contacté pour animer la deuxième saison de la Case ». Un show pour découvrir les jeunes talents de la musique africaine. « comme quoi, on est pas obligé de partir pour réussir », explique Amkoullel. Le titre Farafina parle d’ailleurs de respect ! « En Afrique, le respect ne se mendie pas. Il se mérite par le travail. Dans mes textes, je lutte contre l’image négative qu’on donne de l’Afrique », ajoute l’artiste. Cela passe donc par la culture, le rap et la lecture certainement. Est-ce pour cela qu’il a choisi de s’appeler Amkoullel ? Tendez l’oreille pour entendre cet artiste qui n’a pas lâché son dernier « beat » ! Amkoullel en cinq dates : 1993 : Premier concert de rap ! 2002 : Sort Infaculté son premier album 2004 : Intègre la troupe de Cheikh Tidiane Seck 2007 : Tamani d’or du meilleur groupe de rap avec le titre ‘Farafina’. 2008 : Anime Case Sanga 2 sur Africable… Son dernier album : Waati Sera, Wolko Barka Production, 2007, Le Myspace d’Amkoullel : www.myspace.com/amkoullel