Le Forum de Bamako se projette à l’horizon 2035

A deux jours du 15è Forum de Bamako, le rendez-vous annuel de l’intelligentsia africaine et mondiale, Abdoullah Coulibaly, initiateur, ne tient pas en place. Dans son bureau à  l’IHEM, le téléphone n’arrête pas de sonner. Mille et une choses à  gérer. Les invités, le lieu de l’ouverture, les réservations de billets d’avion, les derniers détails du programme. Malgré ce buzz, Mr Coulibaly a l’amabilité de nous recevoir. Homme de réseau et cultivé, Directeur de l’une des écoles de management les plus côtées de Bamako, intellectuel brillant, Abdoullah Coulibaly s’est prêté à  nos questions. Avec le sourire. Journaldumali.com : Si vous deviez faire un bilan de ces 15 ans de Forum ? Abdoullah Coulibaly : En 15 ans, le forum de Bamako est devenu une institution sur le plan continental, avec la participation de personnalités importantes comme Hubert Védrine ou Jean Marie Bockel. Ce qu’il faut féliciter, C’’est que les actes du Forum sont recherchés par certains ministères des pays africains pour la mise en œuvre de leurs politiques nationales. De plus, le Forum a aussi donné naissance à  des petits, C’’est-à -dire des espaces entre deux forums. Maintenant, il y a des ateliers, des minis forums sur des thématiques bien précises qui se font entre deux éditions. Et grâce à  la crédibilité du Forum, nous avons aussi été invités dans différents pays, en Chine, en France, au Maroc, à  Aspen en Suisse et au Sénégal, à  la dernière conférence sur la Paix et la Sécurité. Donc on peut dire que le Forum a fait son chemin…(rires) Journaldumali.Com : Et continue de le faire… Alors, cette 15è édition se tient dans un contexte sécuritaire toujours fragile au Mali ? Le Forum va-t-il s’appesantir sur ces questions en marge des pourparlers d’Alger ? Abdoullah Coulibaly : Indirectement, le Forum abordera les questions de réconciliation. Puisque le forum s’intéresse à  l’émergence de l’Afrique à  l’horizon 2035, qui dit émergence, dit développement. Et par conséquent attraction des flux financiers ou investissement direct étranger. Cela évidemment ne peut se faire sans sécurité. Nous allons donc parler de l’architecture de la sécurité, de l’Union Africaine, parce qu’on ne peut évoquer la paix au Mali, sans l’insérer dans la paix continentale. Puisque les conflits ont des ramifications dans plusieurs pays, il faut donc mutualiser les efforts pour les dispositifs de sécurité des différents pays. Des experts de haut niveau viendront s’exprimer là -dessus, je pense à  Pierre Buyoya qui dirige la Misahel au Mali ou encore André Bourgeot, l’un des grands spécialistes du Sahel. Journaldumali.com : Pourquoi l’émergence de l’Afrique à  l’horizon 2035 comme thématique de ce Forum ? Abdoullah Coulibaly : 2015-2035. Nous faisons une projection sur vingt ans. Qu’est-ce qui attend nos jeunes d’ici là  ? Quelles perspectives pour eux ? Quelle croissance accélérée pour booster l’essor du continent ? Il nous faut donc anticiper sur ces vingt prochaines années. Malheureusement, depuis vingt ans, on nous parle de croissance à  deux chiffres sur le continent sans qu’il y ait forcément une réduction de la pauvreté. Pourquoi ? La misère continue et les gens se demandent à  quoi sert cette croissance. Lors des débats, il y aura le chef économiste pour l’Afrique de la Banque Mondiale qui va s’exprimer sur la transformation de la structure de l’économie pour que la croissance se conjugue avec les créations d’emplois stables. On va observer les viviers de main d’œuvre, développer une approche filière, notamment via l’agriculture, l’agro-industrie, la terre, le foncier, la problématique de l’eau etc… Enfin de compte, comment obtenir une production compétitive dans un monde rural o๠la plupart ne sont pas éduqués. 2035, quels seront les besoins du marché, quels types d’écoles pour outiller les jeunes, sur les besoins futurs… etC’… Journaldumali.com : Comment justement aider tous ces jeunes qui ont des projets, des idées de start-up, mais souffrent du manque de financement ? Abdoullah Coulibaly : Vous savez, lorsqu’on a un bon projet, on trouve toujours un financement. Le problème C’’est qu’il faut être crédible devant les banques pour qu’elles vous prêtent de l’argent. Voilà  pourquoi nous avons fait venir Amadou Diaw de l’ISM, pour parler du système d’incubation. Il faut que les jeunes soient accompagnés dans la gestion de leurs projets. Sur le plan à  la fois du management et sur le plan de l’aide à  l’obtention de financements jusqu’à  ce que le projet atteigne sa maturité. Il faut aussi penser aux sources de financements innovants…

Collège Horizon : les enseignants maliens traités comme des esclaves!

Au sein du Collège Horizon de Bamako, le malaise est perceptible entre les promoteurs et les enseignants. Ces derniers se plaignent du traitement qui leur ai fait par la direction de l’établissement. Sept enseignants ont en effet été licenciés pour activité syndicale. Autre sujet de discore, les contrats à  durée indéterminée de ceux qui en bénéficiaient ont été modifiés unilatéralement par l’employeur en contrats à  durée déterminée. Une mesure que rejette le Syndicat des enseignants. La rentrée scolaire perturbée ! Effective depuis le 1er octobre, comme dans la majorité des établissements sur le territoire national, la rentrée scolaire 2013-2014 a été perturbée par les enseignants du collège qui ont organisé un sit-in devant l’établissement pour manifester leur mécontentement. La principale revendication exprimée, c’est la réintégration des enseignants licenciés abusivement et la suppression de la décision de modification de leurs contrats respectifs. Selon Issiaka Diarra, secrétaire général du Syndicat du collège, lui-même licencié, « le seul tort du syndicat est d’avoir mené la lutte syndicale. En guise de représailles, la direction a décidé de licencier les sept enseignants», s’est indigné M. Diarra. Or, C’’est un devoir pour un syndicaliste de protéger ses camarades. Il explique également qu’au niveau de l’inspection du travail, la décision de licenciement de la direction du collège est qualifiée d’injuste et abusive. « Malgré tout, l’établissement privé turc ne veut pas fléchir et maintient sa décision de licenciement, tout en foulant aux pieds la loi malienne. » Lors d’une conférence de presse samedi dernier, Housseyni Ben Barka, de l’UNTM a assuré les enseignants licenciés de l’implication de sa structure pour une issue favorable. « Je vais impliquer le secrétaire général du ministre de l’éducation, voire saisir le premier ministre pour cette affaire » avait-il déclaré.