Houd Sanogo : « L’informel pèse encore trop sur le secteur »

Directeur général de la société GLOPAX (Global Packages Express) spécialisée dans la logistique nationale et internationale, Houd Sanogo évolue depuis plus de 15 ans dans ce secteur porteur qui doit cependant accélérer sa professionnalisation et opérer un grand ménage.

Quelle vision portez-vous sur le secteur de la logistique au Mali ?

Le secteur est en plein développement. Il y a une plus grande conscience des entreprises de la nécessité de sous-traiter l’envoi de leur courrier ou colis à des sociétés spécialisées dans le transport comme la nôtre. Si le secteur se structure, cela peut être très bon pour le pays. Mais l’informel pèse encore trop sur ce secteur au Mali. Cela amène un manque de professionnalisme qui ne garantit pas aux clients un acheminement de leurs paquets dans les temps et en l’état.

Pourquoi ce recours à l’informel et comment y remédier ?

Passer par l’informel coûte moins cher. De plus, les clients maliens sont encore réfractaires à passer par des sociétés. Ils préfèrent passer par des gens qu’ils connaissent et qu’ils paient de la main à la main. C’est un problème que l’État doit prendre à bras le corps. L’informel tue le formel et cela nuit au développement du pays.

Le développement du pays passe-t-il aussi par une réforme du transport ?

En effet, le Mali importe beaucoup et exporte peu. Une réforme visant à faciliter les échanges entre le Mali et le reste du monde permettrait une accélération du développement.

Le niveau des impôts et des taxes douanières peut-il, à terme, impacter le désir d’investir et le commerce dans le pays ?

Oui bien sûr. Le Mali est bien trop cher par rapport à d’autres pays de la sous-région et cela peut nuire à son attractivité. Je connais des gens qui voulaient venir investir ici mais avec les impôts et les taxes, ils préfèrent aller ailleurs. Les douanes ont tendance à faire monter les prix car c’est rémunérateur pour l’État. Le problème c’est que l’on met des gens dont ce n’est pas la spécialité dans ce secteur. Avec des gens qualifiés, dans des domaines bien précis, qui traiteraient avec les conseillers du ministre, cela pourrait marcher.

 

Olivier DUBOIS