Indépendance du MALI : Modibo Kéita ou l’homme des 8 glorieuses du Mali

A son accession à  l’indépendance le 22 septembre 1960, le Mali sous l’impulsion de Modibo Kéita, opte pour le socialisme. La première république est née, marquée par une forte dose de centralisation. A l’instar de ces consœurs négro-africaines, la république du Mali se caractérise par un présidentialisme dominé par le charisme de Modibo Kéita. Le fils de Daba Kéita ne met pas de temps à  imprimer sa marque à  la construction du pays. Il joue la carte du pragmatisme sous-tendu par un patriotisme à  toute épreuve. l’ère des nationalisations Le premier plan quinquennal lancé en octobre 1961, procède de la volonté de décoloniser l’économie, la création d’une monnaie nationale et d’un institut d’émission, la réforme de l’éducation en 1962 pour la décolonisation des esprits, sont entre autres des actes concrets posés par le régime socialiste. Sous la première République, quantité de sociétés et entreprises d’Etat on été créées, dotant du coup le Mali d’un tissu industriel. Il s’agit entre autres de : la Compagnie malienne des textiles(COMATEX), les abattoirs frigorifiques de Bamako et de Gao, les Tanneries du Mali(TAMALI), la Société nationale des tabacs et allumettes du Mali(SONATAM), la Société d’exploitation des produits oléagineux(SEPOM), la Société des conserveries du Mali(SOCOMA), une Société de montage de radio(SOCORAM), la Compagnie malienne de navigation(COMANAV), la Société nationale de recherche et d’exploitation des ressources minières(SONAREM). La Société malienne d’importation et d’exportation(SOMIEX) et l’Office des produits agricole du Mali(OPAM), véritables symboles du monopole d’Etat, étaient chargés respectivement d’importer les produits et de commercialiser les céréales. Il faut signaler qu’à  l’époque, les chaussures et les ceinturons des militaires maliens étaient fabriqués sur place par TAMALI. Autant d’actes concrets posés dans un laps de temps qui illustrent éloquemment la volonté du président d’impulser une dynamique nouvelle de développement viable et autocentré à  la république naissante. Le président Modibo Kéita n’aura pas malheureusement pas le temps de poursuivre ses efforts de construction du pays. Il sera arrêté dans son élan par un coup d’Etat militaire, le premier du pays. En effet l’orientation socialiste du président, son retrait de la zone Franc et sa collaboration avec les pays de l’Est ont été ont été considérés comme un crime de lèse-majesté, voire un casus belli pour la France. Donc après huit ans de règne, le régime socialiste est balayé, le 19 novembre 1968, par un groupe d’officiers. Regroupés au sein du Comité malien de libération nationale(CMLN), ces jeunes officiers sont dirigés par le lieutenant Moussa Traoré. Ainsi se fermait une belle page de l’histoire du Mali indépendant.

Conclave ministériel sous haute sécurité à Bamako

La rencontre de Bamako, qui a eu pour thème central «Â La Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale Organisée », a réuni les pays ayant en commun le Comité d’Etat Major Opérationnel Conjoint (CEMOC) regroupant lesdits pays. D’entrée de jeu, le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga a estimé que la situation sécuritaire dans la région du Sahel «Â demeure grave et préoccupante ». Pour lui, elle nécessite que «Â nous conjuguions encore plus nos efforts afin de trouver les réponses les plus adéquates à  cette situation ». Le ministre Maà¯ga a souligné dans son intervention que dans le contexte actuel, l’urgence recommande «Â d’instaurer une sécurité immédiate dans la région, mais aussi une stabilité plus globale et plus durable ». « Il ne s’agit de faire des actions ad hoc sporadiques, mais d’adopter ensemble une approche commune pour faire face à  la menace », a déclaré le chef de la diplomatie malienne. Volonté commune Ses homologues n’en diront moins. Au cours de leurs interventions respectives les ministres des autres pays ( Niger, Mauritanie et Algérie ) ont mis l’accent sur les conséquences de la menace terroriste sur la stabilité dans la bande sahélo-saharienne, et la nécessité de conjuguer les efforts. «Nous devons convenir de consolider les mécanismes qui régissent les relations entre nos pays pour que des avancées substantielles soient enregistrées durant l’année 2011 en matière de coopération sécuritaire sur la zone frontalière, de consultations et de coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme», a souligné le ministre le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad MEDELCI, dont le pays a été longtemps en froid avec le Mali dans la gestion de la crise. Bamako a eu des différences d’approche avec ses voisins (notamment Alger et Nouakchott) dans la lutte contre la branche maghrébine d’Al Qaà®da. Et qui reprochaient par le passé au Mali «sa passivité» dans ce domaine, surtout après la libération des prisonniers d’AQMI contre celle du français Pierre Camatte. Les récentes visites du ministre Maà¯ga ont donc permis de vider «ce contentieux» et de repartir sur de nouvelles bases de coopération sécuritaire. Pour le ministre mauritanien, Mme Naha Mint Mouknass, C’’est un symbole. «Nous pourrons aboutir ensemble à  l’instauration progressive d’une sécurité dans l’espace commun de manière à  assurer une stabilité plus globale et durable à  travers l’harmonisation de nos évaluations, approches et méthodes d’action » ,a mentionné pour sa part la patronne de la diplomatie mauritanien. Quant au représentant nigérien, il retient que cette rencontre constitue une volonté de  rompre avec le discours de victimisation qui a prévalu jusqu’à  présent autour de la question. Selon Mohamed BAZOUM, ministre des Affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine et des Nigériens de l’extérieur, l’aboutissement la lutte contre le terrorisme passe par une nécessité d’actions convergentes ». La Libye s’invite dans les débats Au cours de cette journée de travail, les patrons de la diplomatie des quatre pays (appartenant à  la bande sahélo-saharienne) ont fait le point de la situation sécuritaire dans le Sahel et de la coopération régionale. La réunion de Bamako intervient un an après celle d’Alger tenue le 16 mars 2010. Elle a été, en outre, l’occasion pour les participants d’examiner l’impact de la crise libyenne sur la sécurité et la stabilité du Sahel. La rencontre a aussi permis de convenir des modalités du dialogue sécuritaire entre les pays concernés ainsi qu’avec leurs partenaires extrarégionaux. Pour les observateurs, la réunion de Bamako revêt un symbole, et un pas important dans la lutte contre le terroriste dans la bande sahélo-saharienne.