AFLED a l’école des droits humains

Le samedi 5 septembre l’Association Femmes Leadership et Développement Durable (AFLED) a organisé une formation sur les notions de base des droits humains à  la Maison de la Femme rive droite. Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet accès à  la justice financé par Freedom House et l’USAID à  hauteur de 12,000 dollars américains. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du Directeur de Amnistie Internationale Mali qui est aussi Président du Réseau des Défenseurs des Droits Humains Mr Saloum Traoré. Cette formation fait suite à  une enquête de terrain menée au mois de juin dernier dans la région de Mopti. Elle a révélé que les victimes de violations de droits humains ne sont pas informées des recours dont elles disposent pour se plaindre. Il ressort aussi de cette enquête une très grande méconnaissance des rouages du système judiciaire. A cela s’ajoute le manque de confiance flagrant des victimes en la justice. Sachant que la majorité des victimes sont des femmes pour la plupart non alphabétisées, l’accès à  la justice est donc limité. D’autres pesanteurs socio culturelles empêchent les victimes de chercher des recours ou de dénoncer les abus.

40 Downtown Atlanta : un « musée » pour la mémoire des droits civiques

Loin d’être un musée seul, le « Center for civil and Human Rights », est un lieu de mémoire situé près du Parc Olympique d’Atlanta. « Un tel endroit n’existait nulle par aux Etats-Unis. Il y a quelques sections sur les droits civiques dans certains musées de l’Amérique, mais pas un lieu exclusivement dédiée à  la mémoire des Blacks civil Rights movements », explique Doug Shipman, CEO du centre. Au rez-de chaussée, pénétrez dans l’univers de Martin Luther King Jr. En lettres lumineuses, le slogan « I have a dream » plonge le visiteur une cinquantaine d’années en arrière, lorsque le jeune pasteur, déclamait sur le National Mall de Washington, son discours historique. Enfermés dans un présentoir, les notes, pensées et effets personnels du Dr King. Un peigne, de la poudre Fabergé, de l’eau de Cologne, une mallette. « Martin Luther King était un homme d’une grande classe », commente un admirateur. Dans la grande salle d’exposition, des photographies en noir et blanc, des années 50, 60. Le temps de la lutte pour les droits civiques, le bus de Rosa Parks reconstitué et les émeutes brutales des adeptes les plus radicaux de la ségrégation dont Georges Wallace. Avec un casque sur la tête, revivez les exactions contre les noirs, entrez en plein C’œur de la discrimination raciale. Combien de temps tiendrez-vous ? Puis, tournez vous vers l’immense écran géant et participez aux marches, aux discours légendaires. « Nous marcherons, nous nous battrons jusqu’ à  avoir la liberté, la liberté, rien que cela ! », clamait ces leaders noirs. Les femmes elles suivaient déterminés, telles Lydia Arnold ou Carolyn Banks, militantes de l’Association des Etudiants noirs d’Atlanta. « Nous étions déterminées à  changer les choses, même si nous savions que nous pouvions faire de la prison pour cela et nous avons été enfermées quelques jours pour avoir marché », se souvient Lydia Arnold face à  son auditoire à  la Clark Atlanta University. Mais l’histoire ne s’arrêtera pas là . Au motel Lorrain de Memphis, Tennesse, un homme était debout au balcon. Prês à  entrer dans la légende. Le Révérend Jesse Jackson l’accompagnait la veille. Le lendemain, C’’est une foule immense qui pleure, accompagne la dépouille du Dr King, assassiné le 4 Avril 1968 ; Sur une photographie, le visage noble mais chagriné de Coretta Scott King, jeune veuve et ses quatre enfants. Le National « Center for Civil and Human Rights » est un lieu tourné vers le futur, rappelle Doug Shipman, qui lors de l’inauguration, le 24 juin 2014, a invité tous ceux qui ont mené le combat pour les droits civiques à  se lever : “Parce qu’au bout du chemin, ce centre se révèlera par ceux qui changent le cours de leur destin, et celui des autres, en devenant les prochains Gandhi, Mandela et Martin Luther King de demain”…

Saori TERADA : « Le genre n’est pas le sexe »

C’’est dans le cadre d’un séminaire de formation sur les droits des femmes et l’intégration de la dimension Genre, que nous avons rencontré Saori Terada. D’origine japonaise, et avec un parcours dans plusieurs organisations internationales, Saori Terada s’est spécialisée dans les questions de Genre. Qu’est-ce que vraiment le genre? l’analyse de genre, le langage sensible au Genre, l’équité de genre, autant de thématiques développées durant deux jours face à  la société civile malienne et grâce à  un atelier conjointement organisé par la Minusma, le Haut commissariat aux droits de l’homme du 2 au 3 juillet, avec l’appui financier de l’organisation internationale de la Francophonie. Journaldumali.com : Bonjour Saori, présentez-vous à  nos lecteurs ? Saori TERADA : Je travaille au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en tant que Conseillère sur l’intégration de la dimension Genre. J’y travaille depuis 4 ans. Je suis venue à  Bamako pour cette formation, suite à  une demande des acteurs de la société civile malienne, qui souhaitaient avoir des outils concrets en matière de droits des femmes et sur les perspectives de genre dans toutes les activités qu’ils mènent. Et grâce au financement de l’organisation internationale de la francophonie, cette formation a pu avoir lieu. Journaldumali.Com : Comment doit-on percevoir la question du Genre ? Pour moi le genre, C’’est pas le sexe. Le genre C’’est pas être juste homme ou femme ou autre, sans oublier ceux qui ne rentrent pas dans cette catégorie. C’’est plutôt essayer de déconstruire ces rôles qui sont assignés aux hommes et aux femmes du fait de leur origine biologique. Il s’agit de travailler pour l’intégration de la dimension du genre, C’’est de faire en sorte que tout ce qu’on fait, on se pose la question des conséquences, de l’impact de l’action sur les hommes et les femmes. Le Genre peut s’appliquer à  plusieurs domaines en fait ? Oui partout. Même dans la construction des ponts par exemple, dans les finances, et même dans l’achat de fournitures des bureaux. Et si vous mettez vos lunettes genre, vous seriez surpris des résultats que ça peut donner. Qu’est ce que l’analyse de Genre ? C’’est très simple. Il s’agit de vêtir une paire de lunettes et de voir d’un côté la réalité des hommes, de l’autre côté, la réalité des femmes et voir quel impact n’importe quel incident de la vie, en l’occurrence la violation des droits et C’’est le mandat de notre commissariat, peut avoir sur les hommes et les femmes d’une manière différente. Je vous donne l’exemple d’une arrestation sommaire, qui va affecter les hommes et les femmes. Mais une femme dans une prison est plus susceptible d’être violentée sexuellement. Elle aura des besoins plus accrus en termes d’hygiène par exemple, elle aura besoin de prendre des dispositions par rapport à  ses enfants, ses parents. Donc si les droits sont bafoués, l’impact n’est pas le même sur l’homme ou la femme. l’analyse Genre permet donc de prendre des dispositions par rapport à  cette inégalité. Et à  propos du langage sensible au Genre? Il semble que chacun d’entre nous puisse faire une distorsion ? Surtout vous les journalistes. Vous êtes le plus à  mêmes de véhiculer des stéréotypes. Mais vous aussi les premiers acteurs à  pouvoir les changer. Je vous donne un exemple, on a tendance à  dire « hommes politiques », alors qu’il y a aussi des femmes politiques, il faudrait donc plutôt parler de « personnalités politiques ». Au lieu de toujours dire «les infirmières », essayons de parler de « personnel infirmier ». C’’est un tas d’exemples qui peuvent paraà®tre anodins, mais qui à  la longue, influencent notre manière de penser et de percevoir la réalité des choses.

Promotion des Droits Humains : le Médiateur de la République donne une conférence

Dans le cadre du cinquantenaire de l’indépendance du Mali, le Médiateur de la République a organisé une journée porte ouverte ce matin à  son siège sis à  ACI 2000 Hamdallaye (Bamako). Cette activité entre en droite ligne de « la semaine nationale des droits de l’homme » initiée par la structure dans le but de donner une large information sur la situation des droits de l’homme au Mali. Le ton de ladite semaine a été donné hier au Centre international de conférence de Bamako (CICB) à  la faveur d’une conférence débat sur « l’état des lieux des droits humains au Mali ». Ce matin il s’agissait pour le Médiateur de la République et la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) de s’entretenir avec la presse. Présidée par Me Kadidia Sangaré, présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), en présence du chef de cabinet du Médiateur de la République, Abraham Bengaly, ce point de presse a été très édifiant sur différents volets. D’abord, il s’est agit pour Me Sangaré de rappeler le objectifs et missions à  la CNDH, institué il y’a à  peine un an. Citant l’historique de la CNDH, elle a indiqué que c’est en 1946 que les nations unies se sont intéressés pour la première fois à  la promotion des droits de l’homme. En 1990, dira-t-elle, il y’a eu un séminaire des droits de l’homme, avant que les principes directeurs Conseil des droits de l’homme ne soient adoptés en octobre 1991 à  Paris. Ces principes posés à  Paris ont permis aux Etats de s’y s’intéresser. Ainsi, le Mali, créa par décret un comité en charge des droits de l’Homme, qui n’a pas fait long feu. Plu tard, en 2006, par un autre décret, le Mali échoué sur une seconde fois dans la mise sur du comité. Promotion des droits de l’hommes Ce n’est qu’en novembre 2009 que l’Etat malien réussira à  mettre en place la CNDH. Une institution qui a pour mission de promotion les droits de l’homme à  travers des propositions, et qui veille au respect des droits et libertés fondamentales. Mieux, la CNDH se donne comme mission l’élaboration des rapports que l’Etat doit présenter auprès des nations. Aussi, chaque année, l’institution s’attelle à  dresser la situation des droits de l’homme dans la pays. Par ailleurs, elle organise des visites régulières dans les centres de détention dans le but de prévenir les traitements inhumains et dégradants que peuvent subir les détenus… Pour Me Sangaré, l’un des rôles de la CNDH est l’éducation aux droits humains. Il faut noter que l’instance dirigeante de la CNDH est composée de représentants de l’Etat et de la société civile. « La question des droits de l’Homme est transversale, et doit impliquer tout le monde ». Dans sa présentation sur le Médiateur de la République, Gaoussou Haidara, Chargé à  la communication dans ladite structure, a soutenu que la médiation est un phénomène à  la mode qu’il faille entretenir. Rôle de la médiation Pour lui, la médiation a toujours existée dans le monde. « C’est un outil de protection du citoyen contre la toute puissance de l’Etat… ». Aujourd’hui, dit-il, plus de 150 médiateurs nationaux existent à  travers le monde. Au Mali, c’est la loi N 97-022 du 14 Mars 1997 qui institue le Médiateur de la République. Le rôle de ce dernier c’est d’aider les citoyens à  résoudre les problèmes qu’ils rencontrent avec une administration, une collectivité publique, ou tout autre organisme chargée d’une mission de service public, et qui n’a pas fonctionné conformément à  sa mission. Notons que la journée porte ouverte a été marquée par une visite guidée des locaux du Médiateur de la République.