La loi malienne pénalise-t-elle les insultes à l’encontre du Président ?

 

Depuis quelques semaines le chef de l’État et son gouvernement sont violemment indexés pour leur gouvernance. Des accusations qui ont pris une nouvelle tournure suite aux débats houleux à l’Assemblée nationale sur les questions sécuritaires, l’accord sur les migrants et les élections communales. Certains proches du gouvernement menacent désormais de poursuivre tous ceux qui insulteraient le Président de la République.

La semaine dernière, les ténors du Rassemblement pour le Mali (RPM) sont montés au créneau. À l’occasion d’un point presse, le président du parti le Dr Bocary Treta s’est montré très critique envers l’opposition. « le RPM n’accepte plus que son président fondateur, le président de la République soit offensé et outragé comme ce qui vient de passer avec cette campagne de méchanceté instaurée pour chercher à briser un homme » déclarait-il. Et d’ajouter « notre opposition est putschiste… ces ‘‘forces du mal’’ cherchent à détruire le président de la République ».

Des propos forts qui trouvent échos dans les ‘’attaques’’ de ces dernières semaines à l’encontre du gouvernement. Ces invectives se sont accentuées suite aux rumeurs sur la signature d’un accord entre le Mali et l’Union européenne pour le rapatriement des migrants. Une vidéo postée quelques jours plus tard sur les réseaux sociaux a recueilli des avis partagés. On y voyait une malienne vivant en France prendre copieusement à partie le chef de l’État en tenant des propos peu élogieux à son égard.

Suite à ces faits, le secrétaire général du RPM Me Baber Gano brandit la menace de poursuites contre ceux qui s’en prennent au Président. « Nous allons répondre à ces gens-là, pas de la même manière que ce qu’ils font, mais nous le ferons dans le cadre de la légalité. Nous allons ouvrir des enquêtes car nous savons quel est l’intérêt de la calomnie, ternir l’image du président de la République. Nous savons qui ils sont et où ils sont. Nous n’agresserons personne mais nous n’accepterons pas d’être offensés » a-t-il affirmé.

Un article du code pénal malien, l’article 147, prévoit amende et emprisonnement envers ceux qui oseraient calomnier ou insulter le président. « Quiconque, soit par discours, cris ou menaces proférés dans les réunions ou lieux publics soit par des écrits imprimés vendus ou distribués , mis en vente ou exposés dans les réunions ou lieux publics, aura offensé la personne du chef de l’État sera puni d’un emprisonnement de trois mois à un an et d’une amende de 50.000 à 600.000 FCFA ou de l’une ou l’autre de ces deux peines seulement ». L’alinéa 1 de l’article 167 touche également du doigt la question de manière plus globale. « Seront punis d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 24.000 à 240.000 FCFA, ceux qui par des voies et moyens quelconques ont sciemment propagé dans le public des fausses nouvelles ou des allégations mensongères de nature à ébranler directement ou indirectement sa confiance dans le crédit de l’État… ».

Selon Me Mamadou Diarra, avocat à la cour, les personnes qui se rendent coupables de tels actes peuvent effectivement êtres poursuivies. Il estime cependant qu’« il faut qu’il y ait des preuves pour étayer leurs propos, mais il serait difficile de tirer sur la corde pour de tels actes surtout dans ce contexte ci » juge t-il.

Cimaf ouvre ses portes au Mali

Une usine, Ciment de l’Afrique (Cimaf), groupe présent dans 13 pays dont le Mali a été inauguré ce jeudi 15 décembre par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. L’usine produira 500 000 tonnes par an. Une réalisation qui s’inscrit dans le cadre de la coopération entre le Mali et le Maroc.

C’est officiel depuis ce jeudi 15 décembre, le groupe Ciments de l’Afrique est désormais opérationnel au Mali. L’usine a été inaugurée par Ibrahim Boubacar Keita, président de la République en présence du PDG du groupe Anas Sefrioui. L’installation de nouvelle cimenterie en Afrique du groupe Cimaf s’inscrit dans la stratégie d’expansion du Groupe. On rappelle que Cimaf est présent dans 13 pays y compris le Mali. Pour Souleymane Coulibaly, maire de la commune rurale de Diago, c’est un immense honneur pour sa localité d’abriter pareille construction. Et d’ajouter que la mairie se propose d’accompagner la nouvelle usine dans sa mission.

Installée à Diago dans le cercle de Kati, l’usine dispose d’une capacité annuelle de production de 500 000 tonnes extensible à 1 000 000 tonnes par an. Le budget de construction de l’usine s’élève à plus de 20 milliards de Fcfa. Les sacs de ciment coûtent 4500 Fcfa l’unité. « Nous avons décidés de faire du Mali, une priorité d’investissement », affirme Anas Sefrioui.

Pour rappel, la convention d’investissement a été signée entre le groupe et l’Etat malien le 18 juillet 2007. Concernant le projet de construction, il a été signé entre les deux pays en février 2014. La phase de construction a duré environ deux ans. L’usine emploie directement et indirectement 1 200 personnes soit 200 emplois directs.

 

4ème Congrès : le RPM à la croisée des chemins

C’est ce samedi 22 octobre que vont enfin débuter les travaux du tant attendu Congrès du Rassemblement pour le Mali (RPM). Ces quatrièmes assises ordinaires, maintes fois reportées, réuniront durant deux jours les délégués des 57 sections du parti, qui devraient renouveler les instances, évoquer les problématiques internes, et parler du futur. L’ambiance du congrès de la jeunesse du parti, tenu le 15 octobre, se voulait annonciatrice du renouveau et de l’unité. Les délégués venus de toutes les sections ont, dans la bonne humeur générale, reconduit le président sortant, et élu leurs nouveaux leaders. Va-t-on assister au même spectacle le week-end prochain ? Assurément, déclare-t-on dans les couloirs du siège du parti, sis à l’Hippodrome. Le grand public s’attend à de chaudes empoignades, mais c’est un consensus pré-électoral qui pourrait se dégager.

Le Rassemblement pour le Mali (RPM) a été porté sur les fonts baptismaux le 30 juin 2001. En quinze années d’existence, il s’est hissé à la place de première force politique du pays, dans le sillage de l’élection à la présidence de la République en 2013, de son leader Ibrahim Boubacar Keïta. Aujourd’hui, le RPM compte 76 députés sur les 147 qui siègent à l’Assemblée nationale, soit la majorité absolue, auxquels s’ajoutent les députés de partis alliés, avec lesquels ils constituent une majorité confortable.

Crise de leadership Pourtant, trois ans après la prise du pouvoir et son corollaire de critiques sur la gestion de l’État et la gouvernance interne, le RPM apparaît paradoxalement comme un parti qui se cherche. Un malaise accentué par les récentes démissions de quatre parlementaires, partis grossir les rangs de l’opposition. Les « Tisserands » doivent faire face à des défis dont les plus urgents sont la tenue pacifiée de son congrès, ce qui passe par la fin des luttes intestines qui le minent depuis que son chef historique n’en est plus le président. « L’erreur d’IBK c’est de ne pas avoir rapidement désigné un successeur à la tête du parti, qui puisse rassembler et nous mettre en ordre de bataille », souligne un militant de la première heure. « Les victoires électorales lors des législatives de 2013 et de toutes les partielles qui ont suivi, ont été un cache-misère, car le parti reste un grand corps malade », ajoute un député sous couvert de l’anonymat. IBK ne disait-il pas lui-même qu’il n’a été élu par le RPM mais par le peuple du Mali ? Un discours qui ne plait pas en interne, mais qui met tout de même en lumière les carences d’une formation qui n’a pas su renouveler ses cadres, peu enclins à faire la place à la nouvelle génération. « Le choix de Boulkassoum Haïdara comme président par intérim illustre le fait qu’IBK a opté pour l’immobilisme, alors qu’il avait la force, au début du mandat, d’imposer un nouveau leader plus apte à mener le combat politique », affirme un élu de la Commune V de Bamako.

Les nombreuses adhésions et le regain d’activité enregistrés après la victoire de 2013 ont aggravé les luttes de leadership dans plusieurs sections, dont certaines ont fini par avoir des directions bicéphales à Bamako comme dans les régions. De nombreux cadres déserteurs sont revenus dans les rangs du parti, espérant se positionner pour un poste, et ce trop-plein n’a pas été géré de façon efficace, entraînant de nombreuses frustrations, parfois marquées par des scènes de pugilat. Pis, certains ministres, Mahamane Baby à Goundam, Abdoulaye Idrissa Maïga à Gao, ou encore Abdrahmane Sylla en Commune IV, ont même eu du mal à s’imposer dans leur fief respectif. « Actuellement, les questions de fond demeurent toujours et aucune solution n’a été trouvée », souligne quant à lui Tidiani Tangara, journaliste, qui ajoute que « si Tréta est élu à l’issue de ce congrès et que le parti arrive à rafler la mise aux élections communales, il tentera, avec sa tendance, d’aller au bout de ses ambitions, et de faire pression sur IBK pour obtenir le poste de Premier ministre ». L’un des points de divergence avec le président est en effet que depuis le début de son mandat, ce dernier n’a désigné à la Primature aucun cadre du parti, pourtant majoritaire à l’Assemblée nationale.

Combats de coqs L’un des principaux enjeux du congrès est en effet le choix de celui qui va désormais présider aux destinées du parti. Le poste est vacant et convoité par plusieurs personnalités, mais c’est Bocary Tréta, secrétaire général du parti depuis sa création, et ancien ministre du Développement rural, qui fait figure de favori. Autres personnalités sur les rangs, les ministres de la Défense Abdoulaye Idrissa Maïga, actuel secrétaire général adjoint, et de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mahamane Baby, ancien président des jeunes. Mais depuis sa sortie du gouvernement en janvier 2016, le Dr. Treta, originaire de Tenenkou, s’est investi pour préparer l’événement, et aurait obtenu le soutien d’IBK, appuyé par certains caciques du parti, notamment les députés Mamadou Diarrassouba, questeur de l’Assemblée nationale, et Moussa Timbiné, président du groupe parlementaire. Selon des indiscrétions, les ministres Baby, Maïga, mais aussi Abdrahmane Sylla, en charge des Maliens de l’extérieur, pourraient atterrir aux postes honorifiques de vice-présidents, tout comme les anciens ministres Nancouma Keïta, actuel secrétaire politique, et Ousmane Ag Rhissa, ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire. C’est donc une direction consensuelle qui se dessine, avec le poste de secrétaire général, véritable cheville ouvrière, qui pourrait échoir à Maître Baber Gano ou à Mamadou Diarrassouba. À la manœuvre, IBK lui-même, qui a reçu les principaux dirigeants de son parti plusieurs fois cette semaine. Mais le président n’échappera sans doute pas à un bureau pléthorique, qui pourrait atteindre 100 membres, gage de lourdeurs dans la prise de décision.

Objectif communales Le congrès des 22 et 23 octobre se tiendra à quelques semaines des élections communales prévues pour le 20 novembre, au cours desquelles le parti entend confirmer sa suprématie sur la scène politique malienne. Objectif avoué : offrir enfin « un parti fort, discipliné et en ordre de bataille pour soutenir le président IBK à la tête du Mali », explique un militant. « Un RPM fort pour occuper sa vraie posture de parti présidentiel en vue des joutes électorales futures », précise Harouna Diallo, enseignant chargé de cours à l’université de sciences juridiques et politique de Bamako. « Les enjeux essentiels sont d’obtenir au sortir de ce congrès une meilleure redynamisation des structures du parti, la consolidation de notre leadership, le renforcement de l’unité en notre sein et l’entière préparation pour les missions à venir », déclarait Moussa Timbiné, réélu le 15 octobre à la tête de la jeunesse. Qui appelle à un « un toilettage sans complaisance et un diagnostic sans faille de nos forces, de nos faiblesses et une identification claire des perspectives ». Pour lui, les militantes et militants du parti aborderont ce congrès dans un esprit de sérénité, de confiance et d’espoir.

Pas d’animosité, une saine rivalité, des échanges et un directoire engagé, c’est à cela que rêvent les cadres du parti, à quelques heures de ces assises, qui marqueront, d’une manière ou d’une autre, la vie du parti. «  Il n’y aura pas de guerre de positionnement, car tous les responsables ont été écoutés et ont donné leur accord pour un congrès à la hauteur des attentes », conclut avec optimisme Abdoulaye Maïga, militant en Commune V du District de Bamako.

 

 

Angela Merkel au Mali : priorité au retour de la paix

Malgré la brièveté d’une visite qui pouvait sembler n’être qu’une escale technique, le président IBK et Mme Merkel ont eu un entretien à l’issu duquel, ils ont pu apprécier les efforts des uns et des autres dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’eau et l’assainissement, la coopération militaire, la décentralisation, la migration et le retour rapide de la paix dans les régions nord du pays.

La chancelière de la République Fédérale d’Allemagne, Angela Merkel est arrivée hier à bord d’un avion de l’armée de l’Air fédérale (Airbus A340), à 15h20 minutes, à l’Aéroport international président Modibo Keita. À son arrivée, elle a reçu les honneurs militaires auprès de SEM Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République, Chef de l’état. Par cette première visite d’Angela Merkel dans notre pays, l’Allemagne entend accroître l’aide au développement et à la croissance au Mali et renforcer le processus de la décentralisation à travers une solution respectant l’unité et la souveraineté de la nation malienne. Après une trentaine d’entrevue dans le salon d’honneur de l’aéroport, les deux personnalités ont animé un point de presse au cours duquel le président IBK a remercié la chancelière allemande pour la contribution de qualité des troupes allemandes présentes au Mali au sein de la MINUSMA. « Le bénéfice de votre accompagnement qui s’est traduit aujourd’hui par une décision qui a autorisé l’envoi au Mali de 650 militaires pour la première fois dans l’histoire militaire allemande. Cela madame a été apprécié au Mali ; ils sont ici à la MINUSMA, ils font du bon travail », a souligné le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keita. Il a aussi rappelé l’accompagnement du pays de Merkel dans le cadre de l’EUTM et de l’EUCAP Sahel, des programmes de formation des forces armées et de sécurité. Le président a également évoqué les domaines de coopération entre les deux pays qui touchent en priorité la gouvernance démocratique, la décentralisation, la promotion de l’agriculture, l’eau et l’assainissement. « Chacun sait au Mali combien nous tenons à la promotion de ces secteurs. Nous avons consacré 15% du budget national à l’agriculture alors que l’Afrique avait décidé que ça serait 10% », a-t-il indiqué.

Prenant la parole, la chancelière allemande a renouvelé l’engagement de son pays dans la stabilisation du Mali. Elle a aussi souhaité le renforcement de la coopération bilatérale avec le Mali, avec un accent particulier sur la formation en matière de sécurité. Un des thèmes focalisé dans l’agenda de cette visite est la coopération avec le gouvernement malien sur la plan de la politique migratoire. Dans ses déclarations, Merkel a annoncé chercher à trouver des solutions concernant les raisons qui poussent les citoyens africains à fuir leur pays. « je pense que le problème peut être maîtrisé lorsque les pays décident de coopérer pleinement », a-t-elle déclaré. Sur le sujet, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita, a ajouté. « le mali est un vieux pays de dignité et de fierté, les hommes et les femmes, candidats à l’immigration, sont souvent poussés par des difficultés dues au contexte de la crise et au changement climatique », a-t-il indiqué.

France : IBK reçu hier par Hollande

Selon le communiqué de l’Elysée, les deux présidents ont convenu de renforcer la coopération entre les pays.

Hier lundi 3 septembre, le Président Ibrahim Boubacar Keïta, a effectué une visite privée à Paris, au cours de laquelle il a rencontré son homologue français François Hollande. Dans le communiqué à l’issu de la rencontre, le Président français a tenu à confirmer «sa volonté d’accompagner le redéploiement de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015. »

Il n’a aussi pas manqué de faire savoir, dans le communiqué, que les forces françaises sont disponibles pour participer aux patrouilles mixtes qui doivent avoir lieu dans les régions du nord du pays. Enfin, le communiqué de la présidence française a souligné qu’« un effort substantiel en faveur du développement du Mali était réalisé au niveau européen dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et des causes profondes des migrations irrégulières et du phénomène des personnes déplacées en Afrique, créé en 2015 au sommet de La Valette ». Outre le sommet Afrique-France (prévu à Bamako en janvier prochain) sur lequel les échanges ont porté, il a aussi éte question d’approfondir « la coopération civile et militaire bilatérale ».

 

21ème anniversaire du PARENA : IBK vu à travers les griefs

Pour célébrer le 21ème anniversaire sa création, le 17 septembre dernier, le parti pour la renaissance nationale (PARENA), a rendu public un document intitulé ‘’IBK, trois ans après’’. Tiébilé Dramé et ses camarades ont retracé et analysé le bilan et l’action gouvernementale depuis l’arrivée du président IBK à la magistrature suprême de notre pays.

Le 4 septembre, Ibrahim Boubacar Keita a commémoré la 3ème année de son investiture comme le président de la république du Mali. A deux ans de la fin de son premier mandat, les commentaires vont bon train quant au bilan de son action, sa capacité à relever les nombreux défis qui jonchent son chemin depuis son arrivée au pouvoir. En effet, partisans et adversaires du président s’affrontaient depuis quelques mois sur le sujet. Pour son 21ème anniversaire, le parti du Bélier, n’y pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer les tares du régime d’IBK.

Selon eux, trois ans après l’investiture d’IBK, la déception est à son comble tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La situation sécuritaire demeure une brûlante préoccupation. Outre le Nord, le Centre du pays s’embrase. En trois ans, plus de 1300 personnes ont été tuées au Mali. L’application de l’Accord signé en 2015 est dans une grave impasse. Les scandales de gouvernance restent impunis. L’instabilité gouvernementale est à son paroxysme: trois premiers ministres et six gouvernements en trois ans!  

Malgré ce tableau peu réjouissant, le président a continué ses voyages à l’extérieur comme si de rien n’était: 99 voyages en trois ans. Les distances parcourues correspondent à 15 fois le tour de la terre!

Au regard de la dégradation de la situation sécuritaire et de la situation générale du pays, pour éviter que le pays ne s’effondre à nouveau, le PARENA, comme toute l’opposition, a  réitéré son appel à la tenue des concertations nationales, tout en recommandant aussi la convocation des États généraux de la défense et de la sécurité nationale.

Cependant, à l’appui de leurs thèses, nombreux sont les observateurs de la scène politique qui estiment que le pays avance dans la bonne direction en dépit de multiples difficultés. Alors que, rappellent-ils, c’est dans une situation de désespoir suite à l’effondrement du pays qu’IBK a été appelé aux affaires. Pour eux, le retour du Mali dans le giron international, la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, l’augmentation des salaires des fonctionnaires, l’allocation de 15% du budget d’Etat à l’agriculture, l’assainissement du secteur de l’éducation, le renforcement de la capacité des forces armées à travers le vote de la loi de programmation et d’orientation militaire. S’y ajoute le relèvement d’un taux de croissance acceptable, sont autant de signes qui, pour eux, montrent que le pays avance lentement mais sûrement.

 

Forces armées et de sécurité : la confiance renouvelée d’IBK

Le Mali à l’instar d’autres pays musulmans du monde a célébré lundi 12 septembre la fête d’Aïd El Kebir ou la Tabaski. Le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita a saisi l’occasion pour renouveler sa confiance aux forces de défense et de sécurité qui se battent nuit et jour pour la défense de la patrie, malgré les conditions difficiles.

Les forces et de défense sont confrontées à de réels problèmes dans la sécurisation du territoire. Les embuscades, attaques terroristes sont le lot quotidien de nos vaillants militaires. Pas plus tard que vendredi dernier, elles ont été victimes d’une nouvelle attaque sur l’axe Douentza-Gao, faisant trois morts et deux blessés, l’occasion était bonne pour l’ensemble du peuple malien en cette fête de Tabaski d’être au chevet de son armée.

Les prières ont été accompagnées de lecture du coran un peu partout pour soutenir les militaires qui sont au front pour défendre l’honneur et la dignité du Mali. « L’Aïd Al-Adha me donne aussi l’occasion de renouveler ma confiance et mon soutien aux forces de défense et de sécurité de notre pays, ainsi qu’aux troupes amies venues se battre à leurs côtés pour enrayer définitivement la menace terroriste qui trouble le quotidien de certaines de nos populations » a-t-il dit.

À cet effet, il a réitéré son ferme engagement à ne ménager aucun sacrifice pour sécuriser le pays entier et ainsi permettre aux populations de vaquer tranquillement à leurs activités. Pour ce faire, le chef de l’État a invité l’ensemble des Maliennes et des Maliens à placer le pays au cœur de leur projet individuel et collectif et à inscrire leurs actions dans la perspective du renforcement de la cohésion nationale et du vivre ensemble.

Adam Thiam, Éditorialiste – Chroniqueur

Quelle appréciation avez-vous de cet An 3 du Président IBK ?

Je crois que le rituel annuel de la célébration des investitures ne donne en général qu’une idée tronquée des bilans. Le président a été élu pour cinq ans. C’est vrai que des évaluations à mi-parcours sont nécessaires mais je me demande si cela doit être fait sur une base annuelle. Ce n’est pas une démarche pertinente, à mon avis.

Qu’avez-vous pensé de cette interview « anniversaire » du président ?

Sur le principe de l’interview accordée à la presse, je pense que c’est salutaire pour la forme, mais il faut le refaire plus souvent parce que c’est la presse nationale qui parle aux nationaux. Dans certains pays on aurait simplement fait appel à un journaliste qui représente la majorité et un autre qui représente l’opposition. Pour le fond…

Comment pourrait-on attendre des deux prochaines années du règne IBK ?

Il ne faut pas oublier que le président est venu dans un contexte extrêmement difficile, celui d’un État en crise multiforme. Les gens ont voulu aller à l’élection au plus tôt, parce qu’ils pensaient que la crise était tellement profonde qu’un gouvernement de transition ne pouvait pas la régler. Je ne crois pas qu’à la pratique cette donne a été suffisamment intégrée par la majorité présidentielle, qui est venue avec la conviction que la majorité doit gouverner et l’opposition doit s’opposer. Or, je pense que le pays est encore trop fragile pour une politique de « confrontation ».

AN 4 : Le tournant politique ?

En septembre 2014, un an après son investiture en grandes pompes à Bamako, le Président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), 71 ans, pouvait avancer comme bilan le fait d’avoir restauré l’ordre en mettant fin au pouvoir de Kati incarné par le capitaine Sanogo, et rendu au Mali sa place sur la scène diplomatique internationale, fruit des nombreux voyages effectués. L’année suivante, la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, de même que la lutte victorieuse contre Ebola, avaient permis d’afficher un résultat honorable. En 2016, il apparaît plus difficile d’être satisfait, tant les difficultés demeurent, sur les plans sécuritaire, économique, comme social, et au niveau de la gouvernance. « N’oubliez pas que je ne suis qu’un homme ». Cette phrase, prononcée à la fin d’une interview sans tonus, sur l’ORTM le 4 septembre, sonne-t-elle comme une marque d’humilité ou un aveu d’impuissance ?

La paix introuvable Le dossier le plus épineux sur la table du Président IBK est sans conteste la crise du nord. Plus d’un an après la signature de l’Accord, le processus semble au point mort. Les combats meurtriers, sur fond de rivalités communautaires entre le GATIA (Groupe d’autodéfense touareg, Imghad et alliés), membre de la Plateforme, et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), élément de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), pourtant tous deux signataires, a considérablement retardé la mise en œuvre. Et malgré les efforts déployés par le Haut représentant du Président de la République, Mahamadou Diagouraga, les parties, faute d’un consensus sur la gestion de Kidal, bloquent l’avancée de la paix. Une réunion de la dernière chance est prévue avant les Assemblées générales de l’ONU, fin septembre, en marge desquelles des sanctions pourraient être décidées par le Conseil de sécurité. La communauté internationale, jusque-là impuissante, « impute cet échec à l’absence de cohésion au sein du gouvernement et à la faible implication des plus hautes autorités qui manquent cruellement de vision sur ce dossier », selon un diplomate membre de la médiation.

Toujours est-il que l’insécurité, autrefois cantonnée au nord, a gagné du terrain vers le sud, à Mopti comme à Ségou, avec son lot d’attaques meurtrières contre les casques bleus et l’armée. La dernière en date, à Boni, a coûté son poste le 3 septembre à Tièman H. Coulibaly, alors ministre de la Défense, remplacé par Abdoulaye Idrissa Maïga. Le 4ème en 3 ans.

Parallèlement, la montée du communautarisme et du repli identitaire, qui s’illustre par la création d’un mouvement armé pour la défense des peuls et par les fréquents conflits entre éleveurs et sédentaires, en inquiète plus d’un. « On est loin du bonheur des Maliens, contrairement au slogan de campagne », se plaint Amadou Togola, un déçu de la majorité présidentielle.

Une gouvernance décriée Il est vrai qu’IBK était surtout attendu pour son autorité. Mais trois ans après, l’État n’a toujours pas retrouvé sa souveraineté sur Kidal, l’armée n’est pas encore en mesure de lutter efficacement contre les terroristes, la corruption n’a pas été vigoureusement combattue, et le Bureau du vérificateur général est lui-même épinglé dans un rapport sur sa gestion ! Quant à l’autorité de l’État, elle semble plus faible que jamais, comme l’atteste le retour progressif des commerçants sur la voirie de Bamako, après avoir fait l’objet d’une opération de déguerpissement en juillet, fortement médiatisée. « On ne respecte pas l’État, car l’État lui-même ne se respecte plus ! », scandaient des manifestants aux abords du tribunal de la Commune IV de Bamako, pris d’assaut et partiellement brûlé le 17 août, alors que l’animateur de radio Ras Bath devait y être entendu. La mauvaise gestion de cette manifestation, dont le bilan est d’un mort, et la coupure des réseaux sociaux qui a suivi pendant 2 jours témoignent encore de la fébrilité du pouvoir.

Au sein de la majorité, il est rare d’entendre une voix forte défendre l’action de l’exécutif, et de nombreux ministres critiquent mezza voce « l’absence de cap, la gestion au jour le jour, et l’inaction du Premier ministre Modibo Keïta ». Pour d’autres, comme Racine Thiam, conseiller à la communication du président, « l’heure n’est pas au bilan, mais à l’évaluation, car le mandat est en cours ». À y regarder de près, les constats au sein de la majorité, y compris au Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti d’IBK, ressemblent peu ou prou à ceux de l’opposition. Cette dernière tire à boulets rouges sur un exécutif qui manque de porte-flingues capable de porter la riposte. Pour autant, aucun opposant ne semble pour l’instant en tirer des bénéfices politiques, comme le prouve les 5 élections législatives partielles perdues depuis 2013.

Reprise en main politique C’est sans doute conscient de la faiblesse de son dispositif, que le président IBK a fait appel, le 29 août, à son ancien ministre, Soumeylou Boubeye Maïga (SBM), pour prendre en main le secrétariat général de la Présidence. Il remplace Mohamed Alhousseiny Touré, nommé en 2014 et déjà secrétaire général sous Moussa Traoré, il y a plus de 30 ans… Remanier Koulouba semblait donc une priorité pour redonner du souffle et une nouvelle impulsion à une institution censée être le pivot du système. Conscient de la tâche, SBM, fin politique, a évoqué son rôle lors du passage de témoin, qui serait de « suivre l’activité gouvernementale pour le compte du président ». Très critique sur la gestion du pouvoir avant sa nomination, il hérite d’une administration ankylosée, où se côtoient des membres de la majorité, comme des conseillers nommés par Amadou Toumani Touré. Le nouveau secrétaire général pourrait s’appuyer sur un second adjoint, aux côtés de l’ancien ministre Moustapha Ben Barka. En attendant, il devra aussi composer avec Boubacar Touré, dit « Bou », nommé chef de cabinet. Secrétaire à la communication du RPM, cet ancien député de Niono, animateur de radio et propriétaire agricole, a été choisi pour rassurer le parti majoritaire, alors que beaucoup se sentaient marginalisés depuis l’éviction du gouvernement de son secrétaire général, Bokary Treta, en janvier 2016.

Quelques jours après ces nominations, les cadres du parti ont pu rencontrer le président, et la date du 22 octobre a été fixée pour l’organisation du prochain Congrès, qui devrait voir le renouvellement des instances de la formation. C’est donc une reprise en main politique que vient d’effectuer le Chef de l’État, en vue d’amorcer la dernière ligne droite, notamment à l’approche des élections communales du 20 novembre. À ceux qui lui reprochaient sa « gestion sentimentale de l’État », il a répondu en se séparant d’un proche et allié, Tièman H. Coulibaly. Est-ce l’avènement du IBK nouveau ? Il manque probablement un dernier étage à sa fusée : le remaniement gouvernemental. Bien que de nombreuses voix le poussent à agir beaucoup plus vite, le locataire de Koulouba semble vouloir maintenir le Premier ministre Modibo Keïta, au moins jusqu’au sommet Afrique-France de janvier 2017. Jusque-là, Soumeylou Boubeye Maïga jouera sans doute le rôle de « Premier ministre bis ». En attendant une promotion ?

Racine Thiam: « l’heure n’est pas au bilan mais à l’évaluation »

La 8ème édition de la rencontre avec Koulouba s’est tenue ce mardi 6 aout à la Maison de la presse. La rencontre s’est articulée autour de l’anniversaire des 3 ans du président Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir.

Racine Seydou Thiam, Directeur de la cellule de communication du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a rencontré la presse malienne ce mardi 6 août à la Maison de la Presse. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du Rendez-vous avec Koulouba, devenu une tradition pour la cellule de communication du chef d’État. La rencontre s’est principalement articulée autour de l’anniversaire des trois ans d’IBK au pouvoir. Pour Racine Thiam, il n’est pas possible de faire un bilan des réalisations à l’occasion de cet anniversaire car estime-t-il, le mandat n’est pas arrivé à terme. « L’heure est plutôt à l’évaluation », a-t-il tranché.

Bilan des réalisations. Signé le 20 Mai et le 15 juin à Bamako, l’accord pour la paix et la réconciliation est selon Racine Thiam, la plus grande réalisation du président de la république à ce stade. « Depuis la signature aucune des parties signataires qui se réclamaient de l’Azawad n’a repris les armes contre le Mali. On ne parle plus de séparation de l’État mais de lutte contre le terrorisme », explique-t-il. Concernant la situation socio-économique du pays, la présidence soutient que le Mali ne s’est jamais aussi mieux porté. Pour Racine Thiam, l’agriculture se positionne aujourd’hui comme le véritable moteur de développement du Mali dont 15% du budget national est alloué. « Le président de la république a dépassé ainsi son engagement pris à Maputo de consacrer 10% du budget à l’agriculture », déclaré Racine Thiam.

Energie et eau. Le gouvernement reconnaît que l’année 2016 a été très difficile pour le Mali en termes d’énergie via les coupures importantes d’électricité et les ruptures incessantes dans l’approvisionnement en eau potable. « Des dispositions ont été prises pour y faire face », explique Racine Thiam. Selon lui, près de 400 milliards sont investis dans l’électricité et l’eau notamment avec la construction des centrales électriques hybrides et solaires à Segou et à Kita. Objectif, remédier aux problèmes qu’a connu la population en 2016.

Quid des 2000 emplois? La présidence rappelle que la lutte contre le chômage des jeunes est l’une des priorités du président de la république. « Plusieurs emplois ont été créés et cela peut être prouvé. Le gouvernement s’engage à investir dans l’agriculture, l’agro-industrie et les PME afin de lutter définitivement contre le chômage des jeunes », témoigne Racine Thiam. Pour cela il faut un retour définitif de la paix au Mali. Chose qui n’est pas encore acquise.

Amadou Djicoroni : Pas de décoration à titre posthume

Amadou Djicoroni est décédé à l’âge de 88 ans. Il sera inhumé aujourd’hui à Bolibana et aurait émis le vœu de ne pas être décoré à titre posthume.

C’est aujourd’hui, mardi 6 septembre 2016, que sera inhumé Amadou Djicoroni, à Bolibana, quartier de Bamako. Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni est décédé à l’hôpital du point-G le dimanche 04 septembre. Il est, pour reprendre René Maran dans « Batouala », « parti pour ce village qui n’a pas de chemin de retour ». Depuis lundi, des voix ne cessent de s’élever pour saluer le « patriote », la « mémoire vivante », qu’il fut. Amadou Djicoroni, ancien secrétaire à la presse et secrétaire politique de l’US-RDA, a dirigé la librairie populaire de 1961 à 1968, des Editions populaires. Avant son décès, il consacrait le clair de son temps à la librairie et maison d’éditions « La ruche à livres ».

Evoquant la disparition de Amadou Dicoroni, voici ce qu’a écrit Adam Thiam, l’éditorialiste vedette : « Son agenda, c’était de refuser que les incubateurs et les bâtisseurs passent à la trappe des nouveaux maîtres. Mission accomplie, peut-on dire avec autorité.  Sa vie fut d’engagement absolu, sans compromission aucune vis-à-vis de l’héritage Usrda. Et il n’aura eu aucun répit pour les tombeurs du grand rêve de construction nationale qui, pour lui, habita Modibo Keita et ses compagnons. D’où les livres-témoignages qu’au forceps Amadou Djikoroni tira des victimes ou mémoires de l’ère militaire dont Samba Sangaré, Soungalo Samaké,  Hachim Dembélé.

Des détails gravement édifiants sur cette époque sont dans le domaine public aujourd’hui grâce à l’illustre disparu. C’est cela, la dynamique de l’Histoire. L’aîné qui repose désormais d’un repos mérité a allumé et entretenu la flamme. Qui la reprendra dans notre génération qui est celle de la flemme ? »

Refus d’être décoré

Le Président, Ibrahim Boubacar Keïta, a salué « un homme exceptionnel qui nous quitte. »  « Sa disparition endeuille le Mali tout entier et au-delà des générations de progressistes Africains tant son combat pour l’émancipation et le développement de l’Afrique fut exemplaire. Amadou Traoré est resté fidèle à son combat et aux idéaux de Modibo Keita dont il réclame fièrement le compagnonnage et l’héritage. En cet instant de deuil et de recueillement, je m’incline très respectueusement sur la mémoire de l’illustre disparu et prie pour le repos de son âme », peut-on lire dans le texte du Président.

Pour l’heure, c’est la question de sa décoration à titre posthume qui soulève le débat. Le gouvernement s’apprête à décorer celui qui, sous Amadou Toumani Touré, avait refusé toute décoration. Dans un post sur sa page Facebook, Ibrahima Kébé, proche collaborateur de Amadou Djicoroni, écrit : « Ainsi Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni, nous a-t-il dit à plusieurs reprises qu’en aucun cas il ne fallait qu’on accepte qu’il soit décoré à titre posthume, puisque, vivant, il ne l’avait jamais accepté. Et il nous confié la mission d’informer qui de droit qu’il ne souhaite aucune cérémonie de clairon.

Aussi vous prions-nous, Monsieur le Président de la République, de bien vouloir accepter de respecter cette volonté de votre père, de votre tonton Amadou Djicoroni, ce dont nous vous serions infiniment reconnaissant. Respecter sa volonté serait lui rendre un service sans limite. »

 

Tribune : I.B.K  face aux soubresauts sociaux

L’avènement de la démocratie au Mali est le fruit d’un grand sacrifice de la jeunesse et du peuple tout entier. Mais aujourd’hui, nous sommes au regret de constater  que les autorités maliennes sont dans l’impasse quant à la gestion des différentes crises multiformes qui traversent le pays. En effet, le Mali fait face à des crises socioéconomiques, politiques et surtout sécuritaires. Les dirigeants semblent impuissants à proposer des solutions à ces différents problèmes.

Face à ces différentes crises, les citoyens en tant qu’acteurs de la vie de leur société, comme le consacre la Constitution, ont le droit d’être informés et de donner leur point de vue sur toutes les questions qui concernent la vie de la nation. La liberté d’expression, dans une démocratie, est un droit inaliénable. On se demande si, au Mali, certaines personnes n’ont pas tout simplement envie d’empêcher le peuple d’être informé si on voit l’acharnement qui est fait contre les hommes de médias sans lesquels on resterait dans l’obscurité sur tout ce qui se passe.  Dans ce sens, il faut se rappeler la disparition du journaliste Birama TOURE, sur lequel on n’a aucune information. Aujourd’hui c’est le tour de Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath qui est entre les mains de la justice.

L’analyse qui est faite ici ne va pas dans le sens de dire que tout ce que ce dernier fait est bon, mais de comprendre réellement quelle direction prend cette affaire et quelles leçons en tirer. Jusqu’à quelles limites peut-on critiquer les cadres de l’Etat en mission ? Ces missions ne sont-elles pas au bénéfice des populations ? Est-ce que critiquer veut dire forcément être contre les intérêts du pays ?

En parlant du cas Ras Bath, de quoi l’accuse-t-on ? On l’accuse d’ « outrage à l’endroit des cadres de l’Etat ; de heurter la conscience nationale, de démoraliser les troupes, d’atteinte à la morale ». Laissons la justice faire son travail pour le déculpabiliser ou le condamner. Mais nous nous contenterons de réfléchir sur la manière dont les forces de l’ordre gèrent les différentes marches dans ce pays. L’utilisation de la force est disproportionnée face à des civils désarmés. Hier, c’était à Gao où des jeunes sont morts sous les balles de la police. Aujourd’hui, c’est à Bamako qu’elle tire sur des jeunes qui manifestent contre l’arrestation de Ras Bath. Il y a eu un mort et des blessés. Dans un Etat de droit véritable, qu’est-ce qu’on aurait fait ? Il reste à situer la responsabilité de tout un chacun. Qu’est-ce qui s’est réellement passé pendant les manifestations ? Si on cherche à arrêter ceux des manifestants qui sont responsables des troubles, est-ce qu’il n’y a pas en plus à savoir, au sein de la police, qui a tiré sur des jeunes avec des balles réelles. Peut-on accepter, dans un Etat de droit, que des forces de l’ordre décident de l’exécution des Maliens dans une manifestation, qu’elle soit autorisée ou non, car ils savent mieux que quiconque que leurs actes vont entraîner inévitablement des morts.

Ces pratiques montrent à suffisance que nos forces de l’ordre sont en panne de formation professionnelle en technique de maintien de l’ordre et en connaissance des droits fondamentaux des citoyens. Pour cela, il est urgent que l’Etat corrige ce mal avant de connaître encore des situations plus catastrophiques, surtout que nous sommes en crise.

Les comportements des forces de l’ordre et des autorités nous donnent l’impression que nous ne sommes pas dans une société égalitaire. On se souvient, dans ce pays, qu’il y a eu des gens qui se sont mis à insulter les autorités, parfois même des présidents, mais rien ne s’est passé. Certains ont organisé des grandes manifestations en plein état d’urgence. Des ministres ont qualifié certains opposants de fils indignes du pays sur l’O.R.T.M. Rien ne s’est passé. Sont-ils au dessus du commun des mortels ? Ou bien, au Mali, il faut attendre d’être une autorité pour pouvoir s’exprimer sur les questions nationales ? Que fait-on de l’égalité entre les citoyens ?

En réalité, tous ces faits sont la démonstration que la démocratie a reculé au Mali. Mais une chose est sûre, avec la manifestation pour soutenir Ras Bath, nous apprenons que la jeunesse malienne ne dort pas, elle a surtout besoin de leaders  pour se mobiliser à tout moment afin de défendre la justice sociale, la liberté d’expression et l’égalité. Ce qui nous amène à poser des questions sur le sens de l’existence de la société civile au Mali. Elle est totalement absente sur les questions de lutte pour les droits des citoyens. Que font réellement les associations de défense des droits de l’homme quand on voit tout ce qui se passe ? Elles accusent les citoyens d’inertie mais la manifestation de soutien à Ras Bath démontre à suffisance que le peuple ne leur fait pas confiance, sinon, il est prêt à se mobiliser avec des leaders sérieux.

Enfin, on peut dire  que pour que la démocratie survive au Mali et pour que l’égalité entre citoyens soit une réalité, il faut que le peuple reste en veille et soit prêt à défendre sa liberté, sans exclure la désobéissance civile. Car, Rousseau nous apprend que quand on laisse les affaires de la république entre les mains de nos représentants, on se réveillera un jour avec des maîtres et nous en tant qu’esclaves.

  • Professeur de Philosophie

Anniversaire de l’élection d’IBK: 1 Malien sur 5 dit vouloir voter pour lui

Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été élu, Président de la République du Mali, le 11 août 2013, il y a excactement 3 ans. Le Journal Du Mali a réalisé un micro trottoir pour savoir si le choix des sondés serait le même si le vote était à refaire aujourd’hui. Sur cinq personnes interrogées seulement une personne défend le bilan d’IBK.

Mamadou Diallo, commerçant détaillant 

Je rappelle qu’en 2013, j’étais le porte parole du groupe pro IBK à Baco Djikoroni. C’est nous qui avons fait campagne pour lui et c’est grâce à nous qu’il a été élu président du Mali au second tour de l’élection présidentielle le 11 août. Je rappelle tout cela pour que vous sachiez l’espoir qui nous animait à l’époque. Mais aujourd’hui, je suis au regret de vous dire que nous sommes déçu, moi personnellement. Je suis déçu d’avoir fourni autant d’énergie et d’avoir mis autant d’espoir en IBK parce que ça n’a rien servi. Trois ans après son élection, les attentes sont aussi grandes que lorsque nous avons voté pour lui. La corruption est partout et la crise du nord empire un peu plus chaque jour. Son mandat a été un échec total. Le fait d’avoir eu 5 gouvernements en 3 ans est la preuve qu’IBK est incapable de gérer le pays. Alors si je devais voter aujourd’hui, Dieu m’en est témoin, ce n’est pas pour IBK que je voterais.

Sekou Coulibaly, mécanicien 

Je voterais pour lui sans hésiter. Je sais que beaucoup reste à faire mais il ne faut pas oublier qu’IBK est venu à la tête de l’Etat dans des conditions difficiles. Je veux parler de la crise du nord, la corruption, la mauvaise gouvernance etc. IBK est un homme pas un magicien. Il a trouvé le pays dans un état presque critique et il fait ce qu’il peut pour redresser la barre. Ceux qui le critiquent n’auraient pas pu faire mieux à sa place. C’est pourquoi, s’il souhaite se présenter à la prochaine élection présidentielle, je voterais pour lui sans hésiter.

Sekou Diakité, professeur d’Université

Il faut faire la part des choses à mon avis. Je ne suis pas pour la gestion actuelle de l’appareil étatique mais il a posé des actions qui pour moi méritent d’être saluer. Je veux parler de la signature de l’Accord de paix par exemple. Cependant, beaucoup reste à faire car signer un accord est une chose et l’appliquer pour un retour à la paix définitif en est une autre. Il faut qu’il présente au peuple un programme détaillé de ses actions pour les deux ans à venir. C’est seulement comme ça qu’il pourra faire ce qu’il faut pour un Mali uni et réconcilié. Personnellement, il est difficile de dire avec certitude si je voterais à nouveau pour lui ou pas.

Souleymane Diarra, chauffeur de taxi

Je ne souhaite même plus évoqué son nom à plus forte raison me rappeler de l’erreur que j’ai fais en votant pour IBK. Ce sont les pauvres qui souffrent le plus de sa gestion calamiteuse du pays. Il se met à casser nos magasins pendant que les terroristes tuent chaque jour nos soldats dans le nord. Son fils, Karim Keïta se croit le plus important du pays. Les amis et connaissances d’IBK ne ressentiront peut être jamais ce que je ressens parce qu’eux, bénéficient de ses grâces pendant que le peuple souffre. Pour moi, me demander si je voterais pour IBK si c’était à refaire est une insulte. Je regrette tout ce que j’ai dis et fait pour lui pendant les élections en 2013. Une chose est certaine, je ne commettrai pas deux fois la même erreur, celle de voter pour lui !

Sokona Kané, menagère

IBK nous a dit le « Mali d’abord » lorsque nous avons choisis de voter pour lui. Aujourd’hui, il a donné raison à Tiébilé Dramé et Soumaïla Cissé parce que c’est « ma famille d’abord ». Puis qu’il nous a montré qu’on est pas de sa famille alors je voterais pour quelqu’un d’autre s’il le faut.

IBK à Paris : La France honorera ses engagements

Après sa visite d’octobre 2015, ce déplacement d’IBK a été l’occasion pour Paris de garantir qu’elle tiendra ses engagements pris dans le cadre du développement économique et social du Mali.

 

On le sait, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a rencontré François Hollande à Paris hier, mardi 27 juillet. Ce déplacement n’a fait pas l’objet de commentaires ni dans les medias du pays, encore moins dans la classe politique, à la différence de sa visite d’octobre 2015 à propos de laquelle le Parena de Tiébilé Dramé s’était fendu d’un communiqué dans lequel il faisait des propositions à IBK. Il n’est pas besoin de rappeler que ce genre de déplacement n’est pas anodin, quand on sait que la France reste un acteur majeur dans la résolution de la crise qui, plus d’un an après la signature de l’accord de paix, est là : elle se prolonge surtout dans la partie nord du pays. Pour preuve, à Kidal, ces derniers jours ont été marqués par des affrontements entre des groupes armés qui ont fait une quinzaine de morts. Ce qui montre à suffisance que le bout du tunnel est encore loin. « Je crois que là, c’est stabilisé. Nos frères de Kidal ont compris et je pense que les jours à venir, nous indiquerons plus clairement que ce genre d’affrontements fratricides ne sont pas de mises lorsque l’on cherche aujourd’hui un apaisement général et une réconciliation générale au Mali. Et très rapidement, tout va rentrer dans l’ordre. », a confié le Président keïta, optimiste, à Radio France Internationale, sans manquer de dire toute sa solidarité à la France après les attentats de Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray.

Le 19 juillet, l’armée malienne a été la cible d’une attaque à Nampala, qui a tué 17 soldats. Cela avait conduit à la ré-instauration de l’Etat d’urgence qui avait expiré le 15 juillet. Il demeure évident que la situation sécuritaire aussi bien au nord qu’au sud du pays reste on ne peut plus préoccupante. Le gouvernement a estimé que la « menace terroriste » persiste dans le pays. Au sortir de l’entretien, François Hollande a surtout rassuré le Mali du soutien et de l’assistance de la France. « La France restera engagée aux côtés du Mali dans sa lutte contre le terrorisme et dans le rétablissement de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire », indique le communiqué de l’Elysée.

Le président français a également rassuré IBK que son pays honorera ses engagements pris en octobre 2015. De fait, le plus grand volet de la visite d’IBK en octobre dernier était d’ordre économique. Le 22 octobre, à l’issue de la rencontre de l’OCDE présidée par Hollande et IBK, Paris a remis au Mali une somme de 33 millions d’euros, en plus de celle de 300 millions d’euros de prêts et aides accordés en mai 2013 au sommet des donateurs à Bruxelles. Cette somme devait être injectée, en grande partie, dans le développement des régions du nord du pays durement affectées par la crise multidimensionnelle que le pays a connue, ainsi que dans l’éducation, la santé et les transports.

En janvier 2013, l’armée bleu-blanc-rouge intervenait dans le nord du Mali pour stopper l’avancée vers le sud du pays des hordes de barbares d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), du Mouvement pour le jihad et l’unicité en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et d’Ançar Eddine. Mais trois ans après, les trois régions du nord échappent encore au contrôle de l’Etat malien.

Conférence de l’OCDE : où sont passés les 2 000 milliards ?

Neuf mois après les promesses des 64 pays et organismes d’apporter une aide financière au Mali pour son développement économique, notamment pour les régions du nord, nous avons voulu savoir où en étaient les décaissements…

« Ce qui a été possible pour le Mali en trois ans, doit être possible au-delà du Mali », déclarait le chef de l’État français, François Hollande, lors de la Conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali, qui s’est tenue en octobre dernier à Paris, au siège de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Neuf mois plus tard, les 2 000 milliards de francs CFA (environ 3 milliards d’euros) promis au Mali par les 64 pays et organisations régionales et internationales partenaires tardent à tomber dans les caisses de l’État. C’est du moins le constat au niveau de la direction nationale du trésor et de la comptabilité publique. Selon nos sources, seul le Canada a pour l’instant effectué un Appui budgétaire sectoriel (ABS) à l’endroit du Mali, mais le montant exact de cette contribution n’a pas été divulgué pour le moment.

La conférence de Paris faisait suite à la signature, entre mai et juin 2015 à Bamako, de l’Accord pour la paix et la réconciliation entre le gouvernement et les groupes armés. L’objectif de la rencontre était donc de trouver les fonds à investir dans les projets de développement et dans la sécurité, notamment dans les régions du nord, où près de 400 milliards de francs CFA doivent y être consacrés. Quant à l’Appui budgétaire global (ABG) promis par les grandes puissances telles que la France, il faut attendre les conseils d’administration et assemblées générales des institutions financières, qui se déroulent généralement entre septembre et octobre. Pour Barema Bocoum, chargé de mission au ministère de l’Économie et des Finances, les premiers fonds de l’Agence française de développement (AFD), une promesse de 360 millions d’euros, seront bientôt disponibles.

Transparences des fonds

Dès le lendemain de la signature des accords entre le Mali et ses partenaires, des voix se sont levées, notamment celles des organisations de la société civile, pour réclamer que les 2 000 milliards soient investis de manière transparente et effective comme le prévoient les textes. Pour Moustapha Doumbia, chef de division contrôle à la direction nationale du trésor, un contrôle rigoureux est effectué sur chaque fonds hébergé au niveau de la direction, « le Mali et le pays donateur collaborent ensemble afin que rien n’échappe à personne », explique-t-il. Une affirmation qui ne rassure pas vraiment les Maliens, qui ne se souviennent pas de l’usage réservé aux 3 288 milliards de francs CFA offerts au Mali par les 56 pays et institutions, à Bruxelles en 2013…

IBK, Présentation des vœux: « nous sommes  déterminé à tenir notre engagement »

Le Mali à l’instar du monde musulman a célébré hier 05 juillet 2016, la fête de l’Aïd El Fitr, communément appelé ‘’salifitini’’ sur l’ensemble du territoire national. L’occasion pour chef de l’Etat son excellence Ibrahim Boubacar Keita de remercier la communauté internationale pour son soutien au Mali, pour la résolution du conflit du nord et de rappeler sa détermination à tenir tous ses engagements pour le bonheur des Maliens.

Après avoir participé à la prière commune à la grande mosquée, le chef de l’Etat  a reçu les vœux du gouvernement, des autorités religieuses, des Institutions de la République, de l’Assemblée nationale, du corps diplomatique et des familles fondatrices de Bamako.

C’était dans la salle des Banquets de Koulouba. C’est  donc un président satisfait et heureux  qui a accueilli ses hôtes.  La paix, la réconciliation, la sécurité, l’unité nationale, la santé, le bien-être des populations maliennes, la mobilisation nationale autour de la mise en œuvre des grands défis à venir, la tolérance, la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation nationale,  la mise en œuvre de la résolution de l’ONU, la réussite du Sommet Afrique-France ; tels étaient,entre autres, le contenu des vœux des hôtes de son excellence Ibrahim Boubacar Keita.

Le président IBK a souhaité  que chacun et chacune, en quelque lieu qu’ils se trouvent, de redoubler de vigilance pour que le peuple malienarrive à extirper ceux qui se glissent au sein de la communauté sous le déguisement de la religion et commettent des forfaits qui n’ont rien à voir avec la religion musulmane, religion de paix, de concorde, d’entente entre les fils de Dieu. « Nous sommes un peuple singulier, nous sommes d’abord un peuple de croyant, il faut trouver les moyens à circonscrire le terrorisme, le nouveau mandat de la MINUSMA nous donne à espérer que le chemin va encore singulièrement s’éclaircir pour nous permettre d’atteindre le cap, alléger le fardeau du malien, la paix est la condition indispensable à cela », explique le chef de l’Etat. Notre pays a failli sombrer, mais avec la solidarité, à travers les actions de la communauté internationale, les fils du Mali se retrouvent et sont dans la phase de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la réconciliation. « nous sommes plus que jamais amené de tenir notre engagement car rien ne serait possible sans la paix et il faut un sacrifice pour cela » a-t-il insisté.

Avant de prendre congé, les hôtes ont fait des prières et des bénédictions pour le pays pour la sérénité, la quiétude et surtout une bonne pluviométrie en ce début d’hivernage.

 

Bilan à mi-mandat : des acquis et de nombreux défis

« Maliennes et Maliens ! J’ai compris votre message. Il m’est allé jusqu’au fond de l’âme. Je prends l’engagement de le traduire désormais au quotidien, pour l’honneur du Mali, pour le bonheur des Maliens ! ». Alors qu’il entame la seconde moitié de son mandat, ces mots prononcés par Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), lors de son discours d’investiture en septembre 2013, semblent aujourd’hui éloignés du vécu quotidien d’une bonne partie de la population. Même si des efforts conséquents ont été faits pour relancer l’économie, remettre l’armée à  niveau, et poursuivre le programme de développement des infrastructures, les attentes des Maliens sont encore loin d’être comblées.

Une opinion publique insatisfaite À deux ans et demi de la prochaine élection présidentielle, trois Premiers ministres, six gouvernements et deux déclarations de politique générale plus tard, la déception a gagné une partie de la population, y compris dans la majorité, comme l’atteste une enquête d’opinion effectuée en septembre dernier par l’institut de sondage GISSE. Elle révèle une insatisfaction populaire, avec une note de 4,58/10 décernée à  la gestion globale du pays. Du côté de l’opposition, on est beaucoup plus catégorique : « la gouvernance du président IBK n’a pas apporté de solutions aux préoccupations légitimes de la population malienne », explique Maître Demba Traoré, responsable de la communication à  l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Le principal parti de l’opposition fustige un « pilotage à  vue du pays, sans aucun cap défini au préalable et sans aucune réforme sérieuse en matière de politique publique pour les populations ». Le Kankelentigui, (« l’homme de parole »), comme le surnomment encore ses partisans, a  pourtant fait campagne sur des thèmes forts et fédérateurs : règlement de la crise du Nord, lutte contre la corruption, restauration de l’autorité de l’État. l’insatisfaction relayée par l’opposition est donc corollaire à  l’immense espoir soulevé au moment de son élection en 2013. Seulement, « les problèmes du pays dont nous avons hérité ne pouvaient nous permettre de réaliser des miracles à  court terme », tempère l’un de ses proches collaborateurs. l’état de l’armée, humiliée à  plusieurs reprises, la démobilisation de l’administration, l’affaissement de l’autorité de l’État, la gangrène de la corruption, les contraintes budgétaires, et la crise du nord, sont des réalités qui viennent logiquement atténuer les jugements parfois sévères.

La sécurité et le Nord, des épines dans le pied d’IBK « Son bilan à  mi-mandat est en demi-teinte, mais il ne faut pas céder au pessimisme, et se tourner vers ce qu’il reste à  faire pour la suite du mandat », décrypte une éditorialiste de la presse écrite. Depuis la crise de 2012, les autorités maliennes doivent faire face à  deux chantiers majeurs : le retour de la paix et l’amélioration de la sécurité sur tout le territoire. Sur le premier point, des avancées majeures sont à  noter. La signature en mai et juin 2015 de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger a certes été laborieuse, mais elle a eu le mérite de faire taire les armes. « Pendant deux ans et demi, le Président de la République a préservé l’unité nationale, la forme laïque et républicaine du Mali », explique Racine Thiam, directeur de la communication et des relations publiques à  la présidence. Toutefois, la mise en oeuvre lente de l’accord peut compromettre les espoirs de voir la paix s’installer sur le long terme. Le risque est en effet grand de voir les combattants des groupes armés rejoindre à  nouveau les terroristes, voire même de repartir en rébellion, faute d’alternative. Surtout quand Iyad Ag Ghali, leader d’Ançar Dine, ne cesse de menacer la paix, comme il vient de le faire concernant le forum devant se tenir fin mars à  Kidal, en présence du Premier ministre. Les récents attentats au Niger et au Burkina Faso ont eu pour conséquence de mettre à  jour les critiques de ces voisins qui, anxieux à  l’idée de voir les terroristes du Nord du Mali débarquer chez eux, pointent du doigt « l’immobilisme malien ». Comme exprimé dans l’enquête « Mali-Mètre » publiée en juillet 2015 par la Fondation Friedrich Ebert, 71,7 % des sondés considèrent que l’insécurité est le principal défi auquel le gouvernement doit faire face. « La situation sécuritaire s’est dégradée, pour preuve les nombreuses attaques perpétrées dans le nord. Bamako qui était une ville plutôt sûre n’échappe plus au terrorisme », ajoute le correspondant d’un média étranger.

L’adoption d’une loi d’orientation et de programmation militaire au début 2015, une première dans le pays, a été un début de réponse. Elle prévoit 1 230 milliards de francs CFA sur cinq ans pour faire passer les effectifs de 10 000 à  20 000 hommes et acquérir du matériel. Des blindés et semi-blindés, six hélicoptères Super Puma, six avions légers d’attaque de fabrication brésilienne, et un avion de transport de troupes ont été ou sont en cours de commande. Des efforts à  saluer, même si de vastes zones échappent à  tout contrôle, notamment hors des principales villes, ce qui permet au banditisme, aux conflits entre communautés et au djihadisme de prospérer. Pour Racine Thiam, « le rééquipement des forces armées nationales a atteint un niveau satisfaisant leur permettant d’assurer leur mission régalienne ». La lutte contre la grande criminalité, et notamment le trafic de drogue, n’a pourtant pas donné de résultats probants, au point de gangréner l’État, comme l’a reconnu IBK lors de la cérémonie des voeux 2016. « Le Mali n’est jamais tombé aussi bas, même sous la gouvernance des ses prédécesseurs. Il n’y a plus d’autorité, alors qu’IBK était considéré, quand il était Premier ministre, comme un partisan de l’ordre et de l’autorité », déplore Moriba Dabo, en charge de la communication de Jamaa, un parti membre de la majorité. « Le président est trop gentil. Pour que ça bouge, il faut du sang sur les murs », commente un diplomate de la place. « Nul ne sera au-dessus de la loi » Selon beaucoup, l’autorité de l’État aurait dû faire son retour en 2014, qui devait être, selon le président, « l’année du combat contre la corruption ». Les attentes étaient fortes, tant la corruption s’est incrustée dans la gestion publique depuis longtemps. Pourtant, les rapports annuels du vérificateur général pointent publiquement les dysfonctionnements de l’administration. « Le mode de gouvernance du Président IBK est le point qui soulève le plus de questions. Après les scandales dits de l’achat des équipements militaires, de l’acquisition de l’avion présidentiel et des engrais frelatés, l’image de l’exécutif est sérieusement écornée. D’autant qu’il n’y a eu aucun procès anti-corruption depuis le début du mandat », explique Ramata Diaouré, journaliste au bi-hebdomadaire le 22 septembre.

Le salut par l’économie ? Sur le plan économique, le pouvoir peut se targuer d’avoir fait repartir la croissance, qui a dépassé 7% en 2014 et 5,4% en 2015, contre seulement 2,1% en 2013. La bonne tenue de la production agricole y est pour beaucoup, notamment grâce à  la décision du président de porter le budget de ce secteur à  15%. Quant au budget global de l’État, il est passé de 1 465 milliards de francs CFA en 2013, à  plus de 2 000 en 2016, dont 500 milliards prévus pour les investissements. Selon Racine Thiam, « des résultats encourageants ont été enregistrés dans la mobilisation des ressources internes, et les services de l’assiette (douanes et impôts) ont mobilisé pour la première fois plus de 1 000 milliards de francs CFA en 2015 ». Cette gestion macro-économique a été saluée par les bailleurs de fonds, après la brouille de 2014, et a redonné au gouvernement des marges de manoeuvre, grâce à  la relance de la coopération internationale. La conférence de l’OCDE tenue en octobre 2015, où 3 milliards d’euros d’appui ont été annoncés, en est l’une des illustrations. Cela dit, ces résultats n’ont pas encore permis de créer massivement des emplois, même si le gouvernement affichait un total de 78 000 créations à  fin 2015, ni comblé les attentes des populations en matière de pouvoir d’achat, malgré la hausse significative du salaire minimum, passé à  40 000 francs CFA au 1er janvier 2016, et les efforts pour limiter la hausse des denrées de première nécessité. Au niveau des infrastructures de développement, les projets amorcés sous Amadou Toumani Touré (ATT) suivent leurs cours ou ont été inaugurés, tels les routes (Bamako-Segou), les hôpitaux (Mopti), les centrales électriques (Felou, Koro, Bankas..), la station de pompage et le campus universitaire de Kabala, et les programmes de logements sociaux, bien que l’objectif de 50 000 nouvelles habitations semble inatteignable. La lutte gagnée contre Ebola en 2014, avec l’appui de l’OMS, a montré l’efficacité d’un État mobilisé contre une menace mortelle, mais elle ne doit pas masquer la faiblesse, voire l’absence de structures sanitaires adaptées sur tout le territoire. Quant à  l’éducation nationale, en crise depuis des décennies, elle attend encore la grande réforme qui permettra au Mali de former des cadres, des employés et des ouvriers capables de s’insérer dans le tissu économique.

Pour réussir tout cela, beaucoup conviennent que le premier « chantier » est celui de la présidence elle-même. « Le président est de bonne foi et veut réussir. Mais tout dépend des hommes et des femmes avec qui il va gouverner », commente un observateur membre du parti présidentiel. Pour certains, l’équipe actuelle, incarnée par le Premier ministre Modibo Keïta, bien que remaniée à  plusieurs reprises, mériterait d’être complètement revue. « Il s’agissait d’un gouvernement de mission qui avait pour objectif de parvenir à  un accord de paix. Aujourd’hui, il faut d’autres personnalités qui peuvent faire bouger ce pays-là , et ça ne manque pas », ajoute un cadre de l’opposition. Si rien ne semble perdu, une chose est sûre, l’actuel locataire de Koulouba a les cartes en main et devra jouer une partie serrée pour réussir son mandat, et peut-être amorcer le second.

IBK et Haïdara s’expliquent?

Le guide spirituel, Chérif Ousmane Madani Haà¯dara aurait menacé les autorités dans sa prêche à  l’endroit des fidèles lors de la célébration du baptême du Maouloud le mercredi 30 décembre dernier o๠il a fait le plein du stade du 26 mars et ce malgré l’instauration de l’Etat d’urgence. “Nul ne peut nous intimider ! Le “Maouloud” ne cessera d’être célébré au Mali que lorsque les hommes de valeur cesseront d’y vivre. Or, des hommes de valeur, il y en aura toujours au Mali! Le jour o๠un président de la République tentera d’interdire le “Maouloud”, Dieu l’évincera immédiatement de son poste!” avait martelé Haà¯dara. Une sorite pour le moins musclée à  en croire les réactions entendues de part et d’autres dans la capitale. Pour certains, il aurait même menacé de porter un « imam » au sommet de la magistrature suprême. L’information comme on pouvait s’y attendre s’est répandue comme une traà®née de poudre et a finalement été portée certainement aux oreilles du chef d’Etat, Ibrahim Boubacar Keà¯ta. Les réactions ne se feront pas attendre. Selon des sites d’information, Chérif Ousmane Madani Haà¯dara a révélé au cours d’une réunion d’évaluation sur la manifestation du Maouloud avec ses camarades du regroupement des leaders religieux avoir rencontré hier dans la journée le président de la République. Ibrahim Boubacar Keà¯ta, aurait présenté ses excuses au guide religieux pour les désagréments qu’auraient causés les autorités quant à  l’organisation de la grande prêche du Maouloud. Mieux, IBK aurait même donner des explications à  Haà¯dara sur son absence ce jour-ci. Si la constitution du 25 février 1992 stipule en son article 25, alinéa 1 que: « Le Mali est une République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laà¯que et sociale », force est de constater que l’écart est plutôt énorme entre les dispositions du texte et la réalité. Le Mali est-il un pays vraiment laà¯c?

Nouvel an 2016 : Adresse à la nation de S.E.M. Ibrahim Boubacar KEITA

Bismillahi, Rahmani, Rahimi Mes chers compatriotes, Frères Africains, Permettez que je rende grâce au Tout puissant en tout premier lieu. Lui qui dans sa magnanimité et sa Miséricorde nous a donné de vivre ces moments! Qu’Il soit loué Lui qui nous donne chaque année l’occasion de nous souhaiter des vœux de santé et de succès à  l’occasion de la nouvelle année! Au seuil de l’Année 2016, il m’est particulièrement agréable de souhaiter mes vœux les plus chaleureux aux Maliennes et aux Maliens, à  nos frères africains, ainsi qu’à  tous nos hôtes qui nous font l’honneur de s’établir chez nous, sur cette vieille terre d’hospitalité du Mali. Il n’échappera à  personne que le Nouvel An 2016 arrive au détour d’une semaine sainte marquée par l’accomplissement de la Volonté de notre Créateur, il s’agit de l’heureuse et rarissime coà¯ncidence de la commémoration de la naissance des Prophètes de l’Islam et du Christianisme. A elles-seules, ces deux religions se partagent la presque totalité des fidèles religieux du monde entier et, singulièrement ceux du Mali. Elles cheminent ensemble dans une parfaite harmonie et une convivialité qui font notre force et notre fierté. Aussi, en cette période de forte dévotion et de ferveur religieuse, me plait-il d’engager chaque musulman, chaque chrétien, bref chaque Malien, à  avoir le Mali dans ses prières ; à  formuler des vœux ardents pour la paix, la réconciliation et la stabilité ; à  Âœuvrer pour la prospérité, la cohésion sociale et le bonheur de ce grand et vieux pays, à  ce trésor que nous avons en partage. Mes Chers compatriotes, Depuis notre arrivée à  la Fonction Suprême du pays, il y a un peu plus de deux ans, le Mali ne cesse de surprendre. En effet, notre pays dont l’existence même était un temps hypothéquée, émerge progressivement de l’abà®me dans lequel il avait été précipité, et fait des bonds prodigieux sur le chemin de la « renaissance ». Grâce au sacrifice de ses filles et de ses fils, le Mali est de nouveau débout ; il reprend, avec détermination, sa marche historique pour une quête de prospérité partagée qui profitera à  chaque membre de la communauté nationale. En seulement deux ans, les performances que nous avons réussies au plan macroéconomique nous valent aujourd’hui une appréciation élogieuse de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux. En outre, la robustesse des investissements structurants que nous avons consentis ainsi que la belle tendance régulière à  la croissance de notre économie sont, à  n’en pas douter, de réels motifs d’espoir pour les laborieuses populations de notre pays qui ont payé un lourd tribut à  la crise. Mes chers compatriotes, Dès l’indépendance, notre économie a été structurée autour du secteur agricole pour en constituer le moteur. Des progrès importants y ont été réalisés, jusque-là . Toutefois, les performances de ce secteur restent nettement en deçà  de notre espoir collectif, tant les potentialités dont il regorge restent insuffisamment exploitées. Aussi, avons-nous à  C’œur de transformer qualitativement l’Agriculture à  l’effet de nous hisser au rang, toujours envié mais jamais atteint, de « Grenier de l’Afrique de l’Ouest ». Pour concrétiser cette ambition, J’ai instruit le Gouvernement d’affecter plus de 15% de nos ressources budgétaires au secteur agricole, et de prendre toutes initiatives susceptibles d’amorcer le décollage véritable de ce secteur. C’’est ainsi qu’il est engagé à  fond dans la mise en œuvre du Programme Gouvernemental d’Aménagement (PGA) qui portera sur 100.000 hectares pour la période 2014-2018. Dans cette perspective, d’ambitieuses réformes sont en cours qui devraient, à  terme, transformer notre agriculture et en faire un secteur pourvoyeur intensif d’emplois et de revenus conséquents, par l’exportation de produits du cru et de produits transformés. Mes chers compatriotes, l’année qui s’achève a consacré le retour de notre pays dans le cercle vertueux des économies à  croissance soutenue. Il faut s’en réjouir, car nous sommes un de ces pays dit de « post-crise », dont le taux de croissance a été d’au moins 5% en 2015, et, pour lequel, tout amène à  penser que cette tendance se consolidera en 2016. En matière de finances publiques, C’’est le lieu de se féliciter de l’engagement exceptionnel des Partenaires Techniques et Financiers à  nos côtés. En effet, la manifestation la plus éloquente de la générosité de nos partenaires aura été, sans conteste, la tenue à  Paris, en octobre 2015, de la Conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali, sous l’égide de la France et de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). Cette rencontre s’est concrétisée par un engagement financier de nos partenaires de l’ordre de 2 120 milliards de FCFA pour la période 2015-2017, dont 397 milliards de FCFA, compte tenu des circonstances actuelles, seront alloués exclusivement au développement des Régions du Nord. Pour accompagner le processus de paix en cours, dont la fragilité n’échappe à  personne, le Gouvernement a mis en place des instruments financiers propres dont le plus emblématique est le Fonds de développement durable des régions du Nord, qui recevra une dotation initiale de 300 milliards de FCFA. Toutefois, ces ressources ne sont pas extensibles à  volonté. Aussi, avons-nous l’ardente obligation de gérer en bon père de famille, ces modestes deniers publics, d’en tirer le plus grand rendement possible et de maximiser, recettes fiscales et non fiscales, même si ces dernières ont presque atteint, dès fin octobre 2015, le résultat remarquable de 1 000 milliards de FCFA. Ces recettes sont en accroissement constant du fait de la mise en œuvre diligente d’une série de réformes économiques. Celles-ci ont porté, entre autres, sur la modernisation du système d’information de l’administration fiscale et douanière, l’augmentation des taux de certains impôts et taxes, l’accroissement du nombre de contribuables assujettis, l’intensification des contrôles ciblés de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) et une forte amélioration de la maà®trise des exonérations due au fichier central créé à  cet effet. Tous les services d’assiette ont contribué, à  des degrés divers, à  alimenter les finances publiques. C’’est le cas, par exemple, du service des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières dont la contribution a atteint près de 67 milliards de F CFA sur une prévision de 84 milliards de F CFA. Au chapitre de l’industrie et du commerce, autre secteur-clé de notre économie, le Gouvernement a pris de nombreuses initiatives à  l’effet de conforter la reprise de l’activité économique d’une part, et d’assurer un approvisionnement correct des marchés en produits de première nécessité d’autre part. En la matière, un axe essentiel de la politique gouvernementale aura été de veiller à  la stabilité des prix à  la consommation qui, globalement, sont restés inférieurs à  leurs niveaux de l’année dernière à  la même période. En vue de supporter encore plus vigoureusement ce secteur,le Gouvernement a consenti des appuis techniques et financiers conséquents à  plusieurs associations et groupements féminins opérant dans le domaine de la transformation des produits locaux comme le karité, la gomme arabique et la mangue. Pour cette dernière, le volume des exportations a atteint 39 000 tonnes en 2015, avec un chiffre d’affaires de près de 23 milliards de F CFA. Au plan institutionnel, le Gouvernement a adopté la Politique Nationale de Développement Industriel et la Politique Nationale de la Qualité ainsi que leurs plans d’actions 2015-2017. En outre, le Gouvernement a signé des contrats de performance avec des unités industrielles du secteur textile, et conclu des protocoles d’accord avec la Société Chinoise pour l’Industrie Légère (CLETC) en vue de la réalisation de quatre unités industrielles pour un investissement de 100 milliards de F CFA. Ces différentes mesures traduisent notre ferme volonté de faire redémarrer et de diversifier notre tissu industriel, qui était forcé à  l’arrêt, du fait de la crise multiforme que notre pays a traversée. Sur la même lancée, le Gouvernement a pris une large gamme de mesures incitatives, afin d’attirer encore plus d’investissements privés nationaux et étrangers. De même, nous avons adopté des mesures d’amélioration de l’environnement des affaires dans le but d’encourager une multiplication des Partenariats Public-Privé (PPP). Ces multiples initiatives ont permis le renforcement de la présence du Mali aux grandes rencontres économiques internationales, qui sont du type du Forum économique mondial de Davos. A cet effet, vous vous rappellerez que le 21 octobre 2015, une Journée du secteur privé du Mali était organisée au siège du MEDEF, le Patronat français, à  Paris, journée qui a rencontré un franc succès. Revenant à  la vie de nos régions, il est heureux de constater que, progressivement, des antennes du Guichet unique de création d’entreprises se mettent en place. C’’est le cas dans les régions de Kayes, Sikasso et Ségou o๠ils ont pour effet de raccourcir singulièrement les délais des formalités requises et de rapprocher l’administration de ses usagers. Aussi, afin d’améliorer l’accès au financement des PME-PMI, le Gouvernement a-t-il entrepris de donner un nouveau souffle au secteur de la micro-finance. A cet effet, un projet de Politique Nationale de Développement de la Microfinance et son Plan d’Actions 2016-2020 ont été élaborés. De même, le Gouvernement a lancé une étude portant sur la mise en place d’un mécanisme de refinancement durable des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD). Ces multiples initiatives ont permis à  notre pays, tel que révélé par le rapport « Doing Business 2016 », de se classer au deuxième rang des pays réformateurs de l’espace UEMOA. Nous entendons consolider ces acquis au cours de l’année nouvelle par l’organisation du Forum « Investir au Mali 2016 » et par la consolidation du cadre institutionnel et juridique nécessaire pour soutenir le développement du Partenariat–Public-Privé (PPP). Les accords de PPP pourront constituer dorénavant un levier privilégié, un financement innovant de nos projets d’infrastructures. Quant au secteur minier, il continue d’être l’un des gros pourvoyeurs de devises de notre économie, en même temps qu’il reste un pourvoyeur non négligeable d’emplois permanents et saisonniers. Malgré la reprise encore timide de l’économie mondiale, le Mali a produit au cours de l’année qui s’achève, 50 tonnes d’or dont 46 tonnes par la production industrielle et 4 tonnes par l’orpaillage. En 2016, les performances du secteur devraient s’affirmer davantage. En effet, la mine d’or de Koffi-nord, dont la production moyenne annuelle attendue est de 1,8 tonne devrait entrer en exploitation. Celle de Fékola dont les réserves sont estimées à  3,15 millions d’onces d’or entrera aussi en exploitation. Ainsi, les perspectives seront-elles hissées à  la hauteur de 100 tonnes d’or métal pour une durée de 12 ans. Le Gouvernement s’est aussi attelé à  mieux encadrer l’exercice des activités minières artisanales afin d’améliorer les conditions de travail, les revenus des orpailleurs et leur contribution effective à  l’économie nationale. C’’est ainsi qu’a été établie une dizaine de couloirs d’orpaillage couvrant plusieurs localités du pays, et que des mesures idoines ont été adoptées pour l’organisation des orpailleurs en coopératives. Bref, en 2016, le secteur minier devrait connaitre une aube nouvelle supportée par : d’une part, les multiples initiatives de réformes institutionnelles, et d’autre part, le renforcement des capacités, grâce à  la construction de l’Ecole Africaine des Mines bénéficiant de l’appui de l’Institution Nelson Mandela. Mes Chers Compatriotes En août, puis en décembre 2015, J’ai eu la joie de parcourir les Régions administratives de Sikasso et de Ségou et me trouver au contact des Maliennes et Maliens du pays profond. Ces périples à  travers notre pays ont revêtu la forme d’un véritable pèlerinage, par le retour aux sources et l’opportunité d’une profonde méditation qu’ils ont favorisée. Ils m’ont permis une écoute directe des populations à  la base, une perception plus fine de la vie du pays réel et une approche des questions de développement qui sera désormais nourrie et enrichie par mes souvenirs de terrain et des visages accueillants de femmes et d’hommes qui œuvrent dans l’anonymat pour le développement du pays. Rien ne peut mieux exprimer mes constats que le bonheur que J’ai vécu en serrant des mains à  Koumantou, dans le cercle de Bougouni, en engageant un dialogue animé avec les villageois de Mahou, dans le cercle de Yorosso, en sentant de près la joie de vivre des paysans de Mandiakuy, dans le cercle de Tominian. J’ai pu être le témoin du combat des femmes de l’Office du Niger qui œuvrent à  transformer activement leur quotidien et à  accroitre admirablement le revenu de leur famille. J’ai pu écouter les complaintes des populations de Bla, qui bien vrai, en avaient gros sur le C’œur. J’ai pu partager un repas de corps tant au Camp Tièba de Sikasso qu’au Camp Sheickou Ahmadou de Ségou et vivre la fierté de nos soldats recevant leurs décorations. Chacune des étapes de ces deux tournées m’a apporté plus que ne le feraient la lecture ou l’étude de rapports techniques conduites dans le confort d’un bureau à  Koulouba. Il me tarde de reprendre mon bâton de pèlerin pour me rendre dans les autres contrées de notre pays qui, J’imagine et à  juste raison, m’attendent avec impatience, car ayant beaucoup de choses à  dire et à  montrer. Autant les populations de ces régions ont hâte de me voir, autant je m’impatiente d’aller à  elles. Je puis les assurerque, très prochainement, un agenda détaillé leur sera communiqué à  cet effet. Mes Chers Compatriotes Ces visites ont permis de tâter du bout du doigt que laPaix et le Développement sont en fait deux faces d’une même médaille. l’une ne pouvant aller sans l’autre. Ces deux concepts couvrent les mêmes réalités. Le monde d’aujourd’hui nous présente un visage tuméfié par manque de paix, dû à  toutes les adversités, toutes les agressions tant naturelles d’humaines, qui l’envahissent. Qu’il s’agisse de l’environnement climatique ou des conséquences d’extrémismes idéologiques de tous bords. Le Mali, quant à  lui, les connait toutes ! En effet, durant ces quatre dernières années, toutes ces adversités ont assailli notre Pays. Dans ce combat incessant, notre plus grande victoire aura été, grâce à  votre accompagnement à  tous, la conclusion de l’Accord désormais historique, pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger. Cet événement solennel a eu lieu à  Bamako par la signature des parties le 15 mai 2015, puis son parachèvement le 20 juin 2015, en présence de plus d’une dizaine de Chefs d’Etat africains et de nombreux représentants de pays et d’organisations amis. La mise en œuvre de cet Accord a ses dispositifs propres, et cela fera l’objet de tous les soins de notre part.. Je voudrais d’abord rappeler ce qui constitue le socle de la Reconstruction de notre système de Défense Nationale et de Sécurité. Les efforts du Gouvernement en la matière ont été soutenus par l’adoption de la loi d’orientation et de programmation militaire, la LOPM. Les principaux axes de cette loi ont trait à  la sécurisation du territoire national, à  la dotation de nos forces en équipements suffisants et adéquats, à  l’amélioration des conditions de vie et de travail des hommes, au renforcement de la capacité opérationnelle des forces armées, au recrutement et à  la formation dans tous les corps, et à  la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale. Lors des tentatives de prises d’otages survenus cette année à  Sévaré et au Radisson Blu de Bamako, l’opinion publique a pu apprécier quelques unes des facettes de ce renouveau de nos forces de défense et de sécurité. Elles ont admirablement fait montre de préparation, de bravoure, de courage, de professionnalisme et d’abnégation. Cette montée en puissance de notre système de défense et de sécurité, qui bénéficie de l’appui technique et professionnel des forces amies, nous permettra d’avoir une meilleure gestion des risques et menaces sur toute portion du territoire national, et partant, de circonscrire les effets néfastes du crime organisé et des trafics de tous ordres qui constituent le terreau de développement du terrorisme. En perspective, dans le cadre de la mise en œuvre accélérée de la décentralisation et de la régionalisation, l’accent sera mis également sur l’instauration d’une dynamique de collaboration entre populations locales et forces de sécurité pour une vigilance accrue, une plus grande anticipation des dangers et une réaction plus efficace, toutes les fois qu’il va falloir relever de nouveaux défis sécuritaires. Revenant à  la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, l’on peut constater que le Comité de Suivi de l’Accord, le CSA et le Comité Transitoire de Sécurité, le CTS, principales structures préconisées par l’Accord, ont été effectivement mises en place. Le processus de démobilisation, désarmement et réinsertion, DDR a également démarré. l’œuvre de réconciliation nationale a pris son envol décisif, avec la mise en place consensuelle et inclusive de la nouvelle Commission Vérité, Justice et Réconciliation, la CVJR. Celle-ci sillonne déjà  le pays et ses travaux avancent à  un rythme satisfaisant. En matière de Sécurité, l’année 2015 a malheureusement enregistré une série d’attentats, d’attaques armées, de braquages et autres atteintes à  l’intégrité physique et morale de nombre de nos concitoyens et d’étrangers, causant d’énormes préjudices corporels et matériels. Les réponses appropriées ont été nombreuses : il s’agit notamment de multiples opérations de ratissage, des missions de police judiciaire et des opérations spéciales, de la sécurisation des personnalités et de certains points névralgiques. La délivrance des documents administratifs a connu une amélioration significative au cours de l’année 2015, avec, au 31 octobre, 101 400 passeports et 1 215 508 cartes nationales d’identité délivrés dans des délais en constante réduction. Mes Chers Compatriotes Amis et Hôtes du Mali Cette perspective de la Paix nous a permis d’engranger un certain nombre de fruits déjà  perceptibles dans la plupart de nos services sociaux de base. Ainsi en matière d’Education, les actions ont porté, entre autres, sur la construction –le plus souvent, la reconstruction- de huit cent (800) salles de classes pour l’Enseignement fondamental, la dotation, dans le cadre du Projet d’Urgence Education Pour Tous (PUEPT), de quatre cent soixante-dix-neuf (479) écoles en cantines scolaires, l’ouverture à  la rentrée 2015-2016 de 4 Instituts de Formation Professionnelle (IFP), la construction de nouveaux lycées et la réhabilitation de certains autres à  Bamako. Dans le domaine de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, les réalisations ont porté sur l’amélioration de la gouvernance des institutions d’enseignement supérieur, la poursuite de la réforme du cadre juridique et institutionnel de ce sous-secteur, l’élaboration d’un plan d’actions de développement de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, l’élaboration et la validation d’une politique nationale de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, la création des Missions Universitaires de Sikasso, de Gao et de Tombouctou. C’’est l’occasion de saluer la Rentrée Solennelle des Universités, Grandes Ecoles et Instituts Supérieurs à  laquelle nous avons participé le 28 décembre dernier. La population de notre pays est jeune, à  plus de 65%. Une chance et un défi ! Les défis de cette jeunesse sont bien connus : l’éducation, la formation professionnelle, l’emploi durable, le chômage, l’immigration et les maladies. Les évènements vécus ces dernières années par notre pays, ont mis en exergue la nécessité de développer une meilleure citoyenneté. Ainsi, entrent dans ce cadre, les politiques développées en la matière, telles que la Politique nationale de citoyenneté, assortie d’un Plan d’Actions et la Politique nationale de l’emploi. De même, la mise en œuvre du Programme Décennal de Développement de la Formation Professionnelle pour l’Emploi sera poursuivie. Notre objectif de créer 200.000 emplois d’ici la fin du quinquennat reste d’une actualité brûlante. A ce titre, les réalisations majeures, au 31 octobre 2015, sont : la création de 34 062 emplois ; le placement de 5 170 jeunes en stage de formation professionnelle ; la formation de milliers de jeunes dans divers domaines ; ainsi que le financement de projets et la mise en œuvre d’un programme d’urgence au Nord. Dans le domaine de la Santé et de l’Hygiène Publique, en plus des actions courantes de santé, la vigilance permanente et la riposte adéquate restent toujours de mise quant aux maladies telles que le paludisme, le VIH sida, la tuberculose et la maladie à  virus Ebola. s’agissant de cette dernière, nous saluons la victoire sur elle obtenue par notre pays frère et ami la Guinée qui vient d’être déclarée exempte de cette grave calamité. Mes Chers compatriotes, l’année qui s’achève n’aura pas été de tout repos pour notre diplomatie. Au regard des spécificités intrinsèques de notre pays et de son statut de pays post-crise, notre outil diplomatique a dû se déployer en quasi permanence partout, là  o๠la protection ou la promotion de nos intérêts nationaux nous le commandaient. Avec professionnalisme et patriotisme, nos diplomates, dans les différents pays et organisations amies, à  travers le monde, ont préparé, animé et garanti une présence malienne efficace, respectable et reconnue. Nous avons personnellement pris part aux événements les plus marquants. Je voudrais en cette occasion, leur rendre un vibrant hommage pour cette dédicace gratifiante, et leur dire de continuer à  ne ménager ni leur énergie ni leur temps pour concourir efficacement au rayonnement international de notre pays. La signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale le 15 mai 2015 et son parachèvement le 20 juin 2015, que nous rappelions déjà  au début de notre propos, aura été, sans conteste, un très grand et beau moment pour notre vie nationale, pour notre diplomatie. Celle-ci peut raisonnablement se féliciter, des résultats remarquables de la Visite d’Etat mémorable que nous avons effectuée en France du 20 au 22 octobre 2015. Elle a été prolongée par la Conférence pour la relance économique et le développement du Mali avec le soutien de la France et de l’OCDE. De mémoire de Maliens, jamais notre pays et ses dirigeants n’auront été autant célébrés auparavant en France, administrant ainsi la preuve de l’estime, de la considération et de l’amitié que la France porte à  notre pays. D’autres rendez-vous internationaux tout aussi majeurs auront permis au Mali de se faire entendre, de défendre ses intérêts nationaux et d’exposer brillamment sa vision des relations internationales. Il s’agit, entre autres, de l’Assemblée Générale des Nations Unies ; des Sommets de l’Union Africaine, de la CEDEAO et de l’UEMOA ; du Sommet Afrique-Inde à  New-Delhi du 26-29 octobre 2015, de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques – la COP21 à  Paris du 30 novembre au 12 décembre 2015 et du Sommet Afrique-Chine, tenu à  Johannesburg, en Afrique du Sud, au début du mois de décembre 2015. Par ailleurs, nous avons effectué de nombreuses visites de proximité qui ont permis de renforcer les relations bilatérales d’une part, et d’adresser des problématiques sous-régionales et régionales d’autre part. En droite ligne d’une diplomatie de développement que nous nous appliquons à  promouvoir, les initiatives de ce type se poursuivront et s’intensifieront. En outre, nous avons à  C’œur de renforcer davantage la présence du Mali sur la scène internationale, à  travers notamment l’ouverture d’Ambassades du Mali au Tchad et auprès des Emirats Arabes Unis et par la transformation du Bureau de coopération économique du Mali au Venezuela en une Ambassade du Mali à  Caracas. Enfin, des pays amis, avec lesquels nous entretenons des liens stratégiques pour notre sécurité nationale, comme le Niger et le Tchad, ont reçu leur agrément pour ouvrir une ambassade à  Bamako. Mes chers compatriotes, Notre population est féminine dans sa majorité. Et pourtant, dans la sphère publique, il est fait peu de cas de cette frange importante de notre société! C’’est une injustice à  corriger. Je voudrais saluer ici la bravoure et la détermination de nos chères mamans, épouses et filles, notamment celles vivant en milieu rural. Jusque-là , il ne leur est consacré que de façon passagère, une ou deux journées de l’année. Des textes viennent d’être adoptés, dans le cadre de la promotion de la femme aux fonctions nominatives et électives, pour enclencher un mouvement général de correction de cette injustice. Ils seront supportés par la mise en œuvre du plan d’action 2016-2020 consacrant la promotion de la famille. La femme malienne a mérité cela, elle dont la résilience a été saluée de tous. Le secteur de l’Energie, est l’un de ces autres domaines qui a reçu une attention accrue du Gouvernement. En effet, nous avons consacré d’importants efforts en vue d’assurer la couverture des besoins en énergie électrique des populations en renforçant les capacités de production des infrastructures existantes, en faisant la promotion des sources d’énergie renouvelables et en ayant recours aux financements innovants en PPP. l’Année 2015 a également vu l’accroissement de l’accès à  l’eau potable pour les populations par un développement du secteur de l’hydraulique. Ainsi, il a été réalisé 1 256 Equipements et Points d’Eau Modernes (EPEM) nouveaux touchant en plus du district de Bamako, les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Tombouctou. Ces actions se poursuivront et s’étendront sur l’ensemble du territoire national. Mes chers compatriotes, Si le foncier constitue un épineux problème, sa complexité actuelle est due autant à  la forte quête des Maliens pour un logement décent, à  la pression démographique très intense exercée sur nos grandes villes, à  des formes de tenure des sols et de gestion de l’espace qui sont inadaptées, à  la multitude des acteurs non professionnels intervenant dans le secteur, à  la faiblesse des instruments juridiques en place, et bien entendu, qu’à  la spéculation outrancière favorisée par la conjugaison de ces différents facteurs. Le Gouvernement a entrepris plusieurs actions correctives, parmi lesquelles l’adoption d’une Politique Nationale de l’Habitat. Un vaste programme de constructions de logements sociaux est en cours. Il s’agit de garantir l’amélioration de l’accès à  un logement décent au plus grand nombre de ménages, notamment à  ceux de revenus modestes. Ainsi, 2 092 bénéficiaires de logements sociaux ont-ils reçu les clés de leur maison. Ces constructions respectent le cadre de vie des populations grâce au système de viabilisation, au respect de l’environnement en place, ainsi qu’à  la promotion et à  la valorisation des matériaux locaux de construction. Le Malien est un constant pèlerin tant de l’intérieur que de l’extérieur. Aussi, est-il important de faciliter le commerce entre les villes et de favoriser le développement endogène. C’’est dans ce cadre que le réseau routier s’est développé et agrandi et que le programme d’entretien courant des routes est régulièrement assuré. l’acquisition de deux bateaux à  faible tirant d’eau par la COMANAV, ainsi que les aménagements de quais fluviaux ont permis d’accroitre les capacités du transport fluvial. Parallèlement, l’Aéroport de Bamako-Sénou, que nous avons baptisé cet après-midi du nom de Modibo KEITA, premier président du Mali indépendant dont nous célébrions le centenaire de la naissance tout au long de l’année qui s’achève, continue sa transformation en une plateforme internationale de plus en plus compétitive, tandis que les aérogares de l’intérieur maintiennent leur exploitation normale. Ces réalisations sont faites en tenant compte des risques habituels inhérents à  la circulation, notamment l’insécurité routière. Malheureusement, celle-ci frappe plus lourdement la frange jeune de notre population. Nous devons y apporter des solutions plus radicales. Mes chers Compatriotes Comme je vous le disais à  l’entame de mon intervention, nous sommes un pays de croyants, certes de confessions diverses, mais des croyants dotés, fort heureusement, d’une vision commune. Cette vision s’est forgée au cours d’une histoire millénaire, avec une culture de la Nation malienne et des traditions séculaires harmonieusement maintenues. A cet effet, acceptez que je salue le vivre ensemble qui caractérise notre peuple entre adeptes de toutes les religions. Malgré les nombreux facteurs de risques incitant à  basculer dans un intégrisme religieux radical, les Maliennes et les Maliens ont su garder leur distance de ces dangers. La clairvoyance et la qualité de nos leaders religieux qui par leurs sermons, qui par l’intensité de leurs prières, nous font bénéficier de la Miséricorde divine. Permettez que je m’incline pieusement sur la mémoire des disparus de la tragédie de Mina. C’’est l’occasion pour moi de demander de nouveau au Gouvernement, de procéder à  l’assainissement du secteur et de purger de leur rand les services défaillants impliqués dans l’organisation des pèlerinages religieux. Plus jamais, nous ne devons revivre de tels drames. Mes chers Compatriotes Les Arts, la Culture et le Sport sont des domaines dans lesquels les grandes nations savent exceller et se mesurer. l’année qui s’achève aura apporté beaucoup de légitime satisfaction et de fierté au Mali dans ces domaines, avec une confirmation du retour de notre pays dans le sport de haut niveau et l’annonce claire d’une ère de renouveau. Dans le domaine de la Culture, l’année 2015 a été marquée par la commémoration, tout le long de l’année, du Centenaire du Président Modibo Keà¯ta, premier président du Mali indépendant. Ce centenaire, en même temps qu’il a magnifié un homme, procédait de notre volonté de contribuer à  la réconciliation nationale et de rappeler à  la mémoire les valeurs qui fondent notre Nation. Avec le retour progressif de l’accalmie, la plupart des festivals culturels se sont tenus. Mais notre plus grande satisfaction aura été la reconstruction des mausolées de Tombouctou, que des lunatiques et des obscurantistes d’un autre monde, avaient voulu faire disparaà®tre à  jamais. Je voudrais ici saluer la Communauté internationale, plus particulièrement l’UNESCO pour son accompagnement de la restauration de nos biens culturels universels. Sur le plan sportif, 2015 aura été une année faste, une année de fierté nationale et une année annonciatrice de performances inédites. Nous avons encore en mémoire la liesse populaire occasionnée par les performances de nos U-16 garçons à  l’Afro-basket, compétitions au cours desquelles nous avons remporté la Médaille d’Argent, et connu le sacre de l’équipe nationale sénior dame, qui remportait pour la 1ère fois, la Médaille d’Or à  l’occasion des 11èmes Jeux Africains de Brazzaville 2015. Que dire de l’expédition glorieuse et héroà¯que des Aigles à  la Coupe d’Afrique des Nations cadette de football que notre pays a remportée pour la première fois ! Et que dire également de cette autre expédition en Nouvelle-Zélande, très loin de notre terre natale, o๠les Aigles Junior furent resplendissants, s’adjugeant la 3ème marche du podium, et plaçant un des leurs, Adama TRAORE, comme meilleur joueur du tournoi ! Personne n’oublie cet autre sommet du football mondial au Chili, o๠nos cadets ont ébloui de tout leur talent, perdant d’une courte tête seulement la finale, mais remportant la Médaille d’Argent du tournoi. Deux de nos jeunes, Samuel DIARRA et Ali MALLE, y ont été sacrés respectivement meilleur gardien du tournoi et 3ème meilleur joueur mondial de sa catégorie. En escrime, en Handisports, en Athlétisme et en Taekwondo, le Mali a démontré lors des grandes joutes sportives, qu’il était bel et bien de retour. Je voudrais, en votre nom à  tous et au mien propre, saluer les acteurs de ces performances sportives et leur dire combien nous sommes fiers d’eux. En revanche, je voudrais lancer un appel pressant à  l’ensemble des dirigeants sportifs nationaux, et particulièrement à  ceux du football, afin qu’ils se ressaisissent et sachent raison garder. Rien ne peut justifier les querelles intestines en cours qui, si l’on n’y prend garde, pourraient porter un préjudice intolérable à  notre sport-roi. Ce qui serait totalement inacceptable ! Mes chers compatriotes, Notre pays revient de loin et démontre brillamment à  la face du monde sa forte capacité de résilience. Ce mérite nous revient à  tous. Notre volonté commune d’aller de l’avant et d’écrire les plus belles pages de notre histoire est plus forte que jamais. Cette volonté de transcender des difficultés structurelles et conjoncturelles a été, de tout temps, le trait de caractère des grandes Nations et des grands peuples. Personne, ni rien ne réussira à  nous faire dévier de cette trajectoire historique. Dans mon adresse à  la Nation à  l’occasion du 55ème anniversaire de notre accession à  la souveraineté internationale, je rappelais ma forte conviction en l’avenir radieux de notre pays, en insistant sur le fait que le meilleur était à  venir. Je veux le redire ici encore : le meilleur est effectivement à  venir et travaillons-y avec méthode, constance, abnégation et avec foi. Dieu m’est témoin que dans mon propos, comme dans les actes que je pose, il n’y a nulle place au doute, au futile ou à  l’accessoire. Je veux être, avec vous et pour vous, l’artisan de l’émergence du Mali de nos rêves. Je veux redonner espoir à  cette grande Nation qui rêve d’occuper fièrement sa place, et toute sa place, dans le concert des Nations qui comptent. Pour le Mali, je veux être ce capitaine de bateau qui tient fermement la barre en faisant fi de tous autres calculs mesquins ou de tous agendas secrets. Pour vous, mes chers compatriotes, il n’est pas de sacrifices qui ne méritent d’être consentis, dussent-ils être ultimes. Bonne et heureuse année 2016 et qu’Allah bénisse le Mali ! Vive la République !

Futur gouvernement : à l’image de l’accord de paix ?

Remaniement, nouveau réajustement ? Une chose semble être sure, l’équipe de Modibo Keà¯ta va changer de configuration. Ce dernier, maintes fois annoncé sur le départ, pourrait rempiler avec un nouvel effectif, qui verrait l’inclusion de représentants des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Un gouvernement d’ouverture qui répondrait ainsi à  l’une des clauses non écrites dudit accord, et devrait être une avancée significative dans le processus de paix, en contribuant à  l’apaisement, après de longs mois d’affrontements armés. Le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta a clos le débat sur l’éventuel départ de son Premier ministre dans une interview récemment accordée à  l’hebdomadaire Jeune Afrique. « Modibo Keà¯ta reste et demeure à  son poste, du moins pour le moment ». Finies donc les rumeurs sur cette question ? Pas si sûr, si l’on en croit un cadre de la Convention de la majorité présidentielle (CMP). « Le départ du Premier ministre Modibo Keà¯ta est imminent. La Primature doit revenir au parti présidentiel (Rassemblement pour le Mali – RPM, ndlr), qui a la majorité absolue avec 76 députés à  l’Assemblée nationale. IBK doit s’assumer ». s’il devait y avoir un nouveau Premier ministre, deviner le nom de ce dernier n’est cependant pas si évident, tant personne ne semble s’imposer. Parmi les plus cités : le numéro 2 du gouvernement, Bocary Treta, ministre du développement rural, et non moins secrétaire général du RPM, et d’autres ministres, Mamadou Igor Diarra, en charge de l’économie, ou encore Mohamed Ag Erlaf, à  la décentralisation. Quid de l’opposition ? C’’est une fin de non recevoir qui sera opposée à  une quelconque proposition, si l’on en croit le groupe Vigilance républicaine et démocratique (VRD), qui regroupe les députés d’opposition présents à  l’Assemblée nationale. Son président, l’honorable Seydou Diawara est catégorique, « nous avons opté pour l’opposition nous y resterons. Nous n’avons pas été consulté par rapport à  cette question, qui n’est pas même à  l’ordre du jour ». La nomenclature du futur gouvernement? Les portefeuilles clés resteraient intacts, il ne devrait pas y avoir de scission comme lors du réajustement de septembre dernier. La vraie question est de savoir quand le changement interviendra t-il. Après la récente interview d’IBK, il est probable qu’il faudra encore patienter quelques semaines, voire plusieurs mois… Modibo FOFANA

IBK renoue avec le Mali profond

Après Mopti en 2014 et Sikasso en août 2015, C’’est la région de Ségou qui accueille Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) depuis lundi 7 décembre, pour une tournée de cinq jours. Si l’on devait comparer ces visites avec les voyages effectués par le Président de la République hors du pays, comparaison ne serait plus raison. Mais de l’avis d’un observateur politique, ces visites à  l’intérieur du Mali, ont toujours un goût de pré-campagne électorale, ou du moins, rappellent-elles la précédente, tant la gestuelle est éloquente, les bains de foule nombreux, et le discours huilé. s’ajoute à  cela une puissante machine Rassemblement pour le Mali (RPM), portée par les femmes, les jeunes et les délégations des départements ministériels, qui en profitent pour donner une plus grande visibilité à  leurs actions. Cela dit, parler de 2018, serait prématuré. En allant à  Ségou et alentours, il s’agit d’abord pour IBK de renouer avec le peuple, ces 77% de Maliens qui l’ont plébiscité en août 2013, convaincus qu’il restaurerait, d’une part, l’autorité de l’à‰tat dans un pays en pleine crise, et certains d’autre part, qu’il relancerait la machine économique, surtout dans des régions éloignées qui possèdent trop peu d’infrastructures de développement pour rivaliser avec la capitale. Pour la 4ème région administrative du Mali, au carrefour du Macina et du pays bamanan, vaste zone aussi peuplée de Peulhs, Bozos et Malinkés, l’enjeu est de taille : « il est temps que Ségou prenne le rythme de son évolution », déclarait le Président à  son arrivée, avant de lancer les travaux de l’échangeur du carrefour de Markala, qui mène à  Niono, Mbéwani et vers le Macina. Hormis la liesse populaire, et les espérances de ce jeune Ségovien, préoccupé par les perspectives d’emploi mais ravi de cette visite, la tournée de Ségou est l’occasion de prendre la température de ces Maliens que l’on disait déçus par deux ans de gouvernance mitigée et par la gestion de la crise du nord. s’il reste encore trois ans à  IBK pour convaincre, des chantiers sont lancés en attendant cette échéance qui se rapproche à  grande vitesse : inaugurations de centrales électriques à  Markala, Bla, et Tominian, et pose de la première pierre de l’extension du site industriel de Moulin Moderne du Mali (3M-Groupe Keà¯ta) à  Ségou. En attendant, les communales devraient éclairer le RPM, parti présidentiel, sur son ancrage local, tout comme d’autres tournées dans les régions de Gao, Kayes, Koulikoro, Tombouctou et peut-être Kidal, o๠IBK avait devancé ses rivaux pendant la campagne de 2013. Son retour y est plus qu’attendu.

Le président IBK à Valette(Malte) du 11 et 12 novembre prochain

Racine Thiam, le nouveau Directeur de la communication de la présidence a rencontré la presse, pour informer l’opinion du voyage du Chef de l’Etat à  la Valette(Malte) les 11 et 12 novembre à  l’occasion d’un sommet sur les migrations qui rassemblera les institutions et à‰tats membres de l’Union européenne ainsi que plusieurs pays africains. Lors de la rencontre, des sujets comme les avantages de la migration pour le développement, l’immigration légale et la mobilité, le droit d’asile et la protection internationale, la lutte contre le trafic de migrants, la coopération en matière de retour et de réadmission, mais aussi la création d’un fonds fiduciaire pour l’Afrique, devraient être évoqués. Après ce voyage, le président IBK participera à  la cérémonie commémorative des 70 ans de l’UNESCO, au siège de l’Organisation. La délégation permanente du Mali organisera également le mardi 17 novembre 2015 à  Paris, une table ronde sur le thème « la jeunesse en proie à  l’extrémisme : quels enjeux pour la paix et la sécurité au Mali ». Il faut signaler que C’’est suite à  la demande des Maliens de l’extérieur que le président IBK a décidé de se rendre à  ce sommet. La visite du Président de la République en Inde a également été l’un des points forts de la conférence de presse de Racine Thiam. Selon lui, le voyage effectué du 26 au 29 octobre à  New Delhi prouve l’intérêt que porte l’Inde à  l’Afrique, à  travers plusieurs initiatives de développement et en tant qu’investisseurs potentiels.

Visite du président malien à Paris : 5 choses à savoir sur IBK et la France

l’héritage de Verdun Lors de sa visite en France, outre le palais de l’à‰lysée et la capitale parisienne, Ibrahim Boubacar Keà¯ta, se rendra à  Douaumont, près de Verdun. Il entend ainsi s’incliner devant l’ossuaire des soldats tombés lors de la Première guerre mondiale. Un hommage officiel aux nombreux Africains tombés sur le champ de bataille. Mais également un recueillement tout personnel. Le grand-père du président a lui-même succombé dans les tranchées de Verdun en 1916. l’étudiant IBK sera également de passage, le temps d’une conférence, à  l’université parisienne de La Sorbonne. Il a occupé les bancs de la faculté parisienne dans sa jeunesse, qu’il a en partie passée en France. En 1958, le jeune Ibrahim Boubacar Keà¯ta, 13 ans, remporte ainsi le concours général organisé par la France dans chacune de leurs colonies. Il y gagne un aller simple pour Paris, o๠il suit ses études secondaires au prestigieux lycée Janson de Sailly. Pensionnaire, il se rendait les week-ends dans une famille d’accueil o๠séjournait également Martine Aubry, ancienne ministre et ex-premier secrétaire du Parti socialiste français (PS). Après être retourné au Mali pour finir sa scolarité au lycée Askia Mohamed de Bamako, il s’inscrit à  la faculté des lettres de l’université de Dakar, puis à  la Sorbonne, o๠il effectue une maà®trise d’histoire. à‰galement diplômé en relations internationales puis chargé de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et enseignant sur les « systèmes politiques du Tiers-Monde » à  l’Université de Paris Tolbiac, IBK a conservé un goût prononcé pour la littérature et le cinéma français, celui de Jean-Luc Godard notamment. Un passage chez Citroà«n Durant ses études à  Paris, Ibrahim Boubacar Keà¯ta a également été responsable de l’Association des étudiants et stagiaires maliens en France (AESMF), une des sections de la Fédération des étudiants africains de France (FEANF), o๠il rencontre notamment Alpha Condé, actuel président guinéen. C’’est également à  Paris durant ses études qu’il rencontre Laurent Gbagbo. à€ l’époque, il est surtout un farouche opposant au régime militaire en place à  Bamako. Résultat : sa bourse d’études octroyée par l’à‰tat malien est suspendue. Reste alors au jeune IBK, selon la version officielle, à  se débrouiller par ses propres moyens. Il devient donc ouvrier chez Citroà«n et manutentionnaire aux Halles de Paris pour financer ses études. Un proche du Parti socialiste Surtout, par la suite, à  travers son parti, l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) puis le Rassemblement pour le Mali (RPM), membre de l’Internationale socialiste, IBK a tissé des liens avec de nombreux responsables socialistes français et européens. Vice-président de l’Internationale socialiste à  partir de 1999, il fait notamment, aux détours des Congrès, la connaissance de François Hollande, de Manuel Valls ou encore de Laurent Fabius, aujourd’hui respectivement président de la République, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. l’affaire « Tomi » Cette visite sera également l’occasion d’évoquer des sujets qui fâchent entre la France et le président malien. En effet, Ibrahim Boubacar Keà¯ta est un des deux chefs d’à‰tat africains, avec le Gabonais Ali Bongo Ondimba, à  avoir été écouté, sur une période allant de juillet 2013 à  octobre 2014, par la justice française dans le cadre de l’affaire dite « Tomi », du nom de Michel Tomi, considéré comme le dernier parrain de la « Corsafrique ». Les présidents du Mali et du Gabon auraient, selon les informations révélées par la presse française, reçu des cadeaux de la part du magnat corse, en échange d’avantages commerciaux accordés dans leur pays. Michel Tomi n’aurait ainsi pas hésité à  offrir à  IBK des voitures de luxe, des chambres d’hôtels dans de prestigieux palaces de Marseille ou Paris, ou des soins médicaux. Selon une enquête de l’Office anti-corruption français, Michel Tomi est, par exemple, directement intervenu auprès du président malien pour vendre un jet privé d’un million d’euros à  la présidence, alors que l’à‰tat malien disposait déjà  d’un avion présidentiel. IBK a estimé dans une interview donnée à  Jeune Afrique que Michel Tomi était resté son ami mais affirme qu’il n’a jamais été question d’argent entre eux. l’enquête est toujours en cours.

Tournée d’IBK en 3e région : Bougouni et Koumantou illuminées…

Le mois de septembre, le président de la République aura deux ans au pouvoir pour son premier mandat. IBK est parvenu à  signer un accord de paix les 15 mai et 20 Mai 2015, dont l’application sur le terrain commence à  porter des fruits avec l’implication de la communauté internationale et malgré les derniers évènements sur le terrain. La troisième phase est de s’attaquer au développement du pays. C’’est dans ce contexte que le chef de l’Etat a décidé de faire une tournée nationale en commençant par la région de Sikasso pour inaugurer certains chantiers. Première étape, Bougouni situé à  150 km environ de Bamako. Le président de la république à  la tete d’une forte délégation Y a été accueilli dans une liesse populaire. ils étaient tous la, les autorités locales, traditionnelles, l’artiste vedette de la ville de Bougouni, Nahawa Doumbia, Mamadou Blaise Sangaré, président du parti CDS et porte-parole du gouvernement et bien d’autres personnalités. Mobilisation générale IBK a salué la grande mobilisation puis a inauguré la centrale électrique de Bougouni. Selon les techniciens de l’énergie du Mali, la centrale thermique électrique comprend deux groupes électrogènes dont chacun a une capacité de production de 1, 5 mégawatt. Ces deux groupes permettront de prendre en charge tout la ville de Bougouni en matière d’électricité. Ce qui fait dire à  IBK que Bougouni n’est que le début d’une étape pour donner la lumière aux autres localités. «je crois que C’’est notre ambition que le Mali soit dans la lumière. Nous voulons que tout le mali ait la lumière. Raison pour laquelle je suis venu actionner ces deux groupes électrogènes à  Bougouni. La réalisation de la centrale a duré 8 mois pour un cout de plus 1. 120 000 000 FCFA financé par la CEDEAO et le gouvernement malien. La deuxième étape de cette journée a été l’inauguration des aires de repos des transporteurs a Koumantou située à  175 de Sikasso. Une aire de repos bâtie sur une superficie de 5 ha et qui peut accueillir des centaines gros porteurs. Cette aire de repos est une recommandation de la CEDEAO qui estime que les chauffeurs ont droit au repos à  partir de 200 km. Il est prévu ce vendredi l’inauguration de la route à  Mahou, une promesse de campagne du président.

Le Président IBK est rentré de Turquie

De nombreuses informations ont circulé dans les rues de Bamako cette fin de semaine, concernant la santé du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Ce dernier en voyage en Turquie ces derniers jours, a même été donné pour mort. La Présidence de la république a donc communiqué sur le retour du chef de l’Etat, histoire de couper court à  toute rumeur et montrer qu’IBK se portait bien. Quelques images de son retour à  Bamako ce dimanche 12 juillet 2015.

Une affaire qui fait « pschitt »

Il s’agit de conversations entre l’homme d’affaires français Michel Tomi et les présidents Ali Bongo Ondimba et Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK). l’article, suivi d’un second, a été repris en boucle par plusieurs medias français, sans qu’aucun, pourtant d’habitude si prompts à  le faire, ne dénonce la violation flagrante du secret d’une instruction, qui concerne une affaire franco-française en cours de traitement par la justice. Le fait que des chefs d’Etat africains soient écoutés ne les a pas non plus dérangés, alors que les écoutes d’un ancien président au pseudonyme de Paul Bismuth et de la chancelière Merkel par les services américains en avaient dégoûté plus d’un… Même l’opposition malienne, sentant que le sujet ne fait plus recette, n’a officiellement pipé mot, soucieuse d’être en phase avec une opinion publique nationale qui ne cesse d’applaudir IBK depuis son fameux discours du 15 mai. Quant à  la presse malienne, elle a, à  l’unisson dénoncé « la ficelle trop grosse » d’une manœuvre visant à  salir une nouvelle fois un homme soucieux du respect de la souveraineté de son pays, « ni plus, ni moins ». Mais à  qui profite le crime ? Même s’il est difficile de croire que la « France officielle » soit derrière ces coups fourrés, on ne peut nier que certains « milieux » aient intérêt à  déstabiliser un pays sur la voie sinueuse d’un redressement tant attendu, et qui veut ménager ses intérêts. Au final, l’affaire n’aura eu pour conséquence que de mettre en évidence le manque de déontologie de certains médias donneurs de leçon, mais surtout de renforcer IBK à  un moment o๠son action nécessite l’accompagnement de tout un peuple. Ils ont oublié qu’au Mali, les victimes ont toujours raison.

Accord de paix du 15 Mai : une signature presque parfaite…

En lieu et place, C’’est Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, le représentant de la CPA, un mouvement pro Bamako qui signera pour la coordination en appelant « ses autres frères à  rejoindre sans délai» l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Bamako ce 15 Mai, aura été le centre de l’attention, avec l’arrivée dans la matinée d’une quinzaine de chefs d’Etats, parmi lesquels, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Robert Mugabe du Zimbabwe, Faure Gnassingbe du Togo, Ould Abdel Aziz de la Mauritanie ou encore John Dramani Mahama du Ghana et Paul Kagamé du Rwanda. La présence effective de la France, à  travers sa secrétaire d’Etat au développement Annick Girardin, mais aussi Bisa Williams, pour les Etats-Unis, Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, Djibril Bassole pour l’OCI, Hervé Ladsous, représentant de Ban Ki Moon, Michel Révérend de Menthon, pour l’Union Européenne, Pierre Buyoya pour l’Union Africaine, et tous les représentants des communautés du Nord, les notabilités traditionnelles du Nord et le peuple malien. Tous ont assisté, de près ou de loin à  la cérémonie de signature qui aura duré près de 5h. La presse n’était pas en reste et suivait la signature dans une salle du CICB, sur écran. A l’entame de la cérémonie, Abdoulaye DIOP, le ministre malien des Affaires étrangères souhaitera la bienvenue à  tous les amis du Mali, suivi de l’allocution de Ramtane Lamamra, chef de file de la médiation algérienne. D’une voix posée, le médiateur algérien dira toute sa satisfaction de voir le processus de paix arriver enfin à  une issue, avec l’honneur d’avoir conduit cette médiation longue mais qui aujourd’hui pose des actes concrets pour l’avenir du Mali. Signature… presque complète Ensuite aura la signature de l’Accord en question, avec toutes les parties sauf évidemment l’aile dure de la coordination. Ni le MNLA, ni le HCUA et le MAA ne signeront cet accord, paraphé la veille à  Alger, ce qui selon certains, fait baisser la valeur de cet accord C’’est donc le représentant de la coordination, qui parlera le premier en appelant l’ensemble des frères « du peuple de l’Azawad » à  s’inscrire dans cette paix, tant voulue par les populations. Suivront les discours de Maà®tre Harouna Toureh des Mouvements signataires de la Plateforme d’Alger. Pour lui, le peuple malien doit avoir le courage d’aller vers la paix, à  condition de se pardonner. l’intervention de Bajan Ag Hamatou, qui représentait les notabilités du Nordn fera lever la salle pour l’élu de Ménaka. Les discours seront nombreux tout au long de cette cérémonie. Il faudra retenir l’intervention de Robert Mugabe. Il rappellera devant Moussa Traoré, le combat pour l’unité des pères de l’indépendance comme Modibo Keita, Kwame Nkrumah ou encore Sékou Touré et appellera le peuple malien à  rester uni. Mugabe, très honoré d’avoir été invité au Mali, passera le message très symbolique de l’union nationale mais aussi du dialogue, voie ultime pour atteindre la Paix. Après les représentants de la communauté internationale, tels Bisa Williams pour les Etats Unis ou Hervé Ladsous venu délivrer un message de Ban Ki Moon, le Secrétaire général des Nations Unies, le président malien Ibrahim Boubacar Keita prendra la parole, pour rappeler la longue marche du Mali pour la Paix, non sans rendre un hommage aux victimes civiles et militaires de la crise malienne, et s’incliner devant la mémoire des patriarches Intallah Ag Attaher, Baba Ould Sidi El Moctar, et Mohamed Elmehdi Ag Attaher, des hommes qui selon lui ont toujours exprimé leur attachement à  la mère patrie. Pour le président Malien, qui n’a pas manqué de répondre à  Hervé Ladsous, et au souhait des Nations Unies de voir toutes les parties respecter le cessez-le-feu, il faut rappeler toute la vérité et la situation de l’armée malienne longtemps cantonnée et sans accès à  Kidal, et qui aujourd’hui se défend vaillamment face à  l’ennemi. « Nous ne sommes pas des gueux », ajoutera IBK un brin ironique. Enfin, soulignant tout l’importance de l’Accord de paix, IBK dira que C’’est le fruit d’un effort collectif pour refonder l’Etat et assurer le bonheur des populations maliennes. Sa mise en œuvre, admet le président malien, ouvrira de nouvelles perspectives pour le développement du Mali. Son propos sera ensuite joliment illustré par le lâcher de colombes à  la sortie du Centre International de Conférence de Bamako par les enfants…

IBK à Alger: faire d’une pierre deux coups !

Faire d’une pierre, deux coups ! Après la Namibie donc et les rues immaculées de Windhoek, c’est à  Alger la blanche qu’Ibrahim Boubacar Keita a atterri dimanche soir, afin de conclure une visite, placée sous le signe de la coopération bilatérale. Ce n’est pas parce que les discussions sont officiellement terminées et que la médiation internationale, menée en terre algérienne, ne veut plus d’un autre round de négociations, que le président malien n’allait pas y faire un tour d’honneur après sa visite de Janvier 2014… Que la visite soit opportune ou pas, il s’agit en premier lieu de réchauffer les relations bilatérales avec le grand voisin algérien, avec qui nous partageons de beaux kilomètres de frontière, ensuite, aborder la délicate question du blocage issu du paraphe de l’Accord, le 1er mars dernier par deux des trois parties aux négociations tout en reconnaissant les efforts menés par l’Algérie pour avoir abrité 8 mois de négociations en dents de scie. Pression crescendo Tandis qu’au nord du Mali, Kidal et sa population, demeure hostile à  l’accord, emmenée par la CMA et le MNLA bien disposés à  faire durer le suspense ou en tout cas à  faire reculer l’échéance, rien n’indique que la partie sera facile pour les autorités maliennes en dépit du ballet diplomatique. Bouteflika, le président vieillissant, aura t-il assez d’influence sur les enfants rebelles de Kidal, pour les convaincre de signer un accord pour lequel on s’applique à  convaincre l’opinion que c’est le Mali qui a tout à  y gagner, quant même au sein de l’opposition nationale, d’aucuns jugent le texte porteur des germes du « séparatisme » d’antan. Un séparatisme qui d’ailleurs prend d’autres formes et veut se vêtir du manteau de l’autonomie ou du régionalisme… Pour IBK, qui prend là  son bâton de pèlerin, après un intermède fastueux à  Windhoek, il faudra user de toute son aura pour emmener l’Algérie, à  essayer de faire pression sur la Coordination des mouvements de l’Azawad. Même si ces derniers restent retranchés derrière leurs bases ou de potentiels alliés outre atlantique, leurs soutiens, les ont tous plus ou moins lâché et sous peu, le MNLA et consorts pourraient très vite se retrouver au pied du mur, d’autant qu’ils n’ont toujours pas paraphé l’Accord et donc ne peuvent en demander modification quelconque. Les réfractaires au texte, ignorent même la teneur sibylline du projet, qui promet pourtant une application à  long terme et qui selon les priorités d’unité ou de développement, pourraient arranger les uns ou les autres, alors pourquoi buter sur un simple paraphe ? C’est là  toute la question. La visite d’IBK en terre algérienne, aura cependant le mérite de montrer toute la bonne volonté du Mali à  aller vers cette paix, vaine par instants, fragile à  d’autres moments, mais qui somme toute, doit arranger les affaires du Mali. Ce n’est pas Bouteflika qui dira le contraire…

IBK en Egypte: coopération bilatérale au menu

Le Mali et l’Egypte sont de vieux partenaires dont la coopération bilatérale est régie par une vingtaine d’instruments juridiques. Après la visite du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly en février dernier, o๠il a été reçu par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, C’’est maintenant le tour du chef d’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keà¯ta de se rendre dans la cité balnéaire de Sharm El-Shek, située à  environ une heure de vol du Caire, la capitale égyptienne. Aujourd’hui, s’ouvre une conférence internationale initiée par le nouvel homme fort de l’Egypte. Cette rencontre de deux jours a pour but d’attirer les investisseurs étrangers et de relancer ainsi la machine économique de l’Egypte qui souffre des conséquences de quatre années de troubles politiques. La cérémonie d’ouverture qui sera présidée par Abdel Fattah Al-Sissi en présence de plusieurs chefs d’Etat dont IBK, invité de marque du pays des Pharaons. On se rappelle le 8 juin dernier, lors de la cérémonie d’investiture d’Abdel Fattah Al-Sissi, le président s’était lui-même rendu au Caire. Signe fort de regain de dynamisme entre les deux Etats. Les avantages de cette conférence pour le Mali Les enjeux de cette conférence internationale sont de taille pour tous les participants y compris l’Egypte, « Notre but ultime est de générer une forte croissance, durable et équilibrée et inclusive, afin d’assurer la prospérité du peuple égyptien » a précisé Abdel Fattah Al-Sissi dans ses mots de bienvenu avant le début de la conférence. Pour le Mali, C’’est l’occasion rêvée de sortir son sac de projets dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’énergie. Quant au domaine sécuritaire, le ministre Tiéman Hubert Coulibaly soulignait dans son intervention le 24 février dernier lorsqu’il avait été reçu par le président Abdel Fattah Al-Sissi que «le Mali cherche à  renforcer la coopération militaire et sécuritaire avec l’Egypte, notamment en matière de lutte contre le terrorisme ». Un souhait qui pourrait se concrétiser à  la fin de cette rencontre.

IBK à propos de l’attentat : « Nous sommes debouts »

En marge de la célébration du 8 mars, le chef de l’Etat malien a condamné l’attaque meurtrière qui a frappé les clients de l’établissement La Terrasse, dans le quartier de l’Hippodrome. Trois Maliens, un Français et un Belge ont perdu la vie dans la fusillade. « Nous sommes debout, nous sommes sereins, nous ne sommes pas dans la peur, il n’y a pas de psychose, ils ont échoué et ils échoueront. Ils ne nous feront pas peur ! Nous disons non, non et non à  cette forme qui n’a rien, absolument rien d’islamique. Et ceux qui ont osé le revendiquer, ils le paieront au plus cher », a fait savoir IBK dimanche soir, soit deux jours après les évènements meurtriers du week-end, une première depuis l’opération française Serval. « C’’est l’ensemble international qui a été, ici, agressé, considère le président malien. Le Mali et des jeunes partenaires qui étaient venus dans le cadre de la coopération bilatérale ou multilatérale, nous aider, ont été fauchés, lâchement, sauvagement, cruellement, injustement, cela révolte toute conscience humaine. Mais les concernant, peut-on parler d’humains ? » Et Ibrahim Boubacar Keà¯ta de tacler encore plus précisément : « Sont-ils des hommes, ceux-là  qui mettent des cagoules pour commettre l’innommable, l’indicible ? Non, ce nom d’homme, je préfère le réserver à  ceux qui le méritent. Ces lâches, en rampant comme des reptiles nocturnes, ont été cette fois-ci un peu trop loin. Que personne n’ait peur, C’’est cela qu’ils recherchent. Le terrorisme, C’’est ça. La terreur ? Non ! »