Qui sont vraiment les otages de Hombori ?

Les deux ressortissants français enlevés au Mali dans la nuit de mercredi à  jeudi ont été identifiés par les autorités maliennes. Il s’agit de Serge Slobodan Lazarevic et de Philippe Verdon. Les deux hommes se présentaient comme des géologues en mission de prospection au Nord du Mali pour une entreprise locale, Mandé Construction immobilière. Lazarevic inquiété en Serbie Mais les autorités françaises ont un doute sur les activités réelles des deux hommes sur place, qui n’avaient pas prévenu l’ambassade de leur présence. Par ailleurs, la Direction générale des services extérieurs (DGSE ), chargée de négocier la libération des otages français actuellement retenus dans le Sahel, a découvert après leur enlèvement leur présence sur la zone. Mais surtout, d’après les informations d’Europe 1, les deux hommes ne seraient pas inconnus des autorités françaises. En 1999, Serge Lazarevic apparaà®t ainsi dans une procédure judiciaire en Serbie, visant un réseau clandestin financé par le contre-espionnage français. Et qui devait, selon la justice serbe, assassiner le président Slobodan Milosevic. Deux ans auparavant, l’homme, d’origine hongroise, aurait également participé au recrutement de mercenaires yougoslaves envoyés combattre au Zaà¯re, pour soutenir le régime du président Mobutu. Là  encore, cette opération, bien que privée, était suivie de très près par une des agences française de renseignement. Verdon, un putsch raté aux Comores Philippe Verdon a pour sa part été arrêtés en septembre 2003 aux Comores pour avoir voulu renverser le pouvoir du colonel Azali Assoumani dans une tentative de coup d’Etat rocambolesque, monté par le commandant Combo, ancien membre de la garde présidentielle, proche de Bob Denard. Le mercenaire français avait alors admis connaà®tre Philippe Verdon. Comme toujours dans les affaires d’otage, les services de police devraient procéder à  des perquisitions au domicile des deux hommes. Ce qui pourrait permettrait de lever tout doute sur une possible double homonymie, et d’en savoir un peu plus sur la raison réelle de leur présence au Mali. Les deux hommes auraient ainsi pu avoir la volonté de créer une société de sécurité au Mali. Mais selon une hypothèse plus pessimiste, ils auraient aussi pu tenter de jouer leur carte auprès d’Aqmi pour la libération des otages français du Sahel. l’armée malienne, appuyée par des militaires français et les services de renseignement extérieurs, recherchent activement les deux hommes. Parallèlement, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour « enlèvement en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste », confiée à  la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Grosse pénurie de cartes d’identité dans la capitale

De nos jours, il vaut mieux ne pas tomber dans le besoin urgent d’une pièce d’identité nationale. Et pour cause, il est de plus en plus difficile d’en obtenir auprès des structures administratives de l’Etat. Au Mali, les cartes d’identités sont délivrées par les préfectures, commissariats, et les Brigades de Gendarmerie. En faisant le tour de certains Commissariats, sous préfectures et Brigades à  l’intérieur de Bamako, le constat est partout le même. Les citoyens peinent tout simplement à  accéder à  leurs cartes. Dans bien des localités à  Bamako, pour entrer en possession du précieux sésame, il faut ramer. C’’est le cas de la commune rurale de Kalaban-coro et bien des communes du cercle de Kati, et les Brigades territoriales et Commissariats de Bamako. Avant cette crise, certains centres de délivrance de la carte d’identité ne réglaient (par jour) que le compte un quotas très limité de demandes. Mais à  l’heure actuelle, l’on y refoule tout simplement les usagers. Sinon, il faut avoir le «Â bras long » pour pouvoir accéder au précieux sésame, c’est-à -dire, soit connaitre, le commissaire, le Commandant de Brigade, le sous préfet ou l’un de ses proches collaborateurs. Graphique Industries responsable? Un commandant de Brigade à  Bamako nous a invité à  aller voir le contrat qui lie la société Graphique Industrie à  l’Etat malien. Mais tout semble correct à  leur niveau. C’est du moins ce que font croire les responsables de la structure. En effet, Graphique Industrie, dirigée par le Groupe Tomota est la société à  qui l’Etat malien a octroyé le marché de la confection des cartes. Approché par nos soins, le Chef du service Transit de Graphique Industrie, Simpara Cheick Hamalla, nous signifié que le blocage ne se situait nullement à  leur niveau. «Â Nous n’avons pas accusé de retard dans le chronogramme habituel de livraison. Certes la demande va de plus en plus croissante, mais cela ne nous saurait nous empêcher de tenir le cap. Le problème se situe ailleurs ». Loin d’être convaincu par ces propos, nous avons été emmenés à  explorer l’autre piste selon laquelle ce sont les agents de l’Etat qui bloquent les cartes et priorisent leurs proches. Cette thèse s’est avérée vraie. Pour une carte d’identité qui est établie pour durer 3 ans, il est nécessaire d’en rendre l’accès facile pour les citoyens. En effet, pendant que la carte d’identité est gratuite dans certains pays, son obtention devient de plus en plus compliquée pour la plupart des citoyens maliens.

A la découverte de Gao, cité des Askia et carrefour des peuples

La ville de Gao s’est développée au fil des années. Elle est surtout connue par son histoire. Capitale de l’Empire Songhaà¯, elle a été fondée au 7e siècle. Avant de devenir une ville carrefour lors l’apogée de l’empire du Mali. Les commerçants qui venaient de l’Afrique du Nord y transitaient via Kidal et Tombouctou. Gao est donc à  cheval entre les régions sud et nord du Mali. La citée des Askia est à  une semaine de voyage (à  dos de chameau) de la capitale nigérienne. C’’est aussi la porte d’entrée du grand nord. Ce qui a développé le commerce dans la vielle. Les commerçants viennent vendre des produits du sud (Mopti, Ségou, Sikasso, Bamako) et ramènent ceux du nord et même d’Europe. C’’est le commerce transsaharien depuis les grands empires. Un tourisme développé Le site touristique le plus connu à  Gao est le tombeau des Askias, classé patrimoine mondial de l’UNESCO en 2005. Taillé en forme de pyramide, ce tombeau est une œuvre d’Askia Mohamed, l’empereur qui règna vers 1495 après JC. A côté et le long du Fleuve Niger, on a la dune rose, un paysage naturel qui rappelle le grand désert. Au coucher de soleil, cette dune brille de milles couleurs. Elle donne aux visiteurs, l’envie d’immortaliser des instants uniques le long du fleuve. Quelques vues de ces instants donneraient l’envie à  toute personne de faire un tour dans la cité des Askia. Dans les rues de Gao souvent petites à  cause d’un bâtiment traditionnel, on aperçoit des hommes et femmes « habillés » en sonrhaà¯. Les premiers « enturbannés », les seconds avec des voiles, font la promotion d’un style vestimentaire propre à  un peuple. Un peuple qui a connu un grand brassage. Arabes, Bellas, Peuls, Sonrhaà¯, Tamasheks…se sont « mélangés » pour donner une nouvelle identité, celle du gaois (l’habitant de Gao). Sur les routes surtout vers le grand marché, taxis et charrettes se disputent les quelques clients. La navette se fait entre la maison et le centre ville. « Même jeune, on a aucune honte à  monter dans une charrette tirée par Farka (l’âne) », a lancé Fadi une jeune fille de 25 ans qui revenait du marché. A l’intérieur du marché Washington, Mohamed vend des articles importés d’Algérie, de Libye et même de Dubaà¯. Ses étalages sont ornés par de jolis objets. Un peu plus à  l’ouest de la mairie, les femmes venues d’un peu partout de la ville vendent leurs produits sous le grand hangar. Poissons frais pêchés dans le Niger, poudre de fakoye (la sauce la plus appréciée de la région), produits artisanaux… sont exposés sous l’œil étonnant du visiteur. On peut croquer quelques dates de passage. A la fin d’un séjour, le visiteur se voit offert trois possibilités de voyage. La première est un trajet de 1222 km en bus. Le second se fait par les airs et le dernier pendant les périodes de crues du Niger en bateau. Par la terre, de beaux paysages s’offrent à  notre appréciation. A Hombori, on promène son regard sur la main de Fatouma, le mont hombori qui constitue le prolongement des plateaux dogons. Ici et là  un paysage clairsemé d’arbustes adaptés à  la sécheresse se prolonge jusqu’à  Douentza dans la région de Mopti.