Idriss Déby, le nouveau Kadhafi?

En fonction depuis 24 ans, l’homme fort du Tchad, Idriss Déby Itno, semble marcher dans le sillage de l’ex chef d’à‰tat libyen. Pas seulement pour sa longévité au pouvoir, mais aussi et surtout pour son engagement à  rendre les Africains maà®tres de leur destin. Une vision panafricaniste commune Depuis la disparition de Mouammar Kadhafi, Idriss Deby est le nouveau visage de l’Afrique qui en veut. Son pays devenu il y a quelques années producteur de pétrole, ce ne sont pas les moyens qui manquent. Tout comme dans la Libye de Kadhafi. Il n’a pas non plus la langue de bois et évoque, parfois vertement, les problèmes auxquels les pays africains sont confrontés. Tout comme Kadhafi. Déby ne s’en cache d’ailleurs pas, il est fervent admirateur de Kadhafi qui fut un exemple pour lui. Il partage sa vision, celle de faire de l’Afrique un continent uni, solidaire et conscient de sa position dans le monde. Fort de ses convictions, tel un Kadhafi à  la tribune des Nations Unies, il n’hésite pas à  dénoncer en plein Forum International sur la Paix et la Sécurité en Afrique à  Dakar, le comportement de l’OTAN, des Nations Unies et des partenaires occidentaux qu’il accusait d’avoir concocté l’assassinat du leader libyen. Des méthodes différentes Mouammar Kadhafi était très généreux, on s’en souvient. Des projets d’écoles à  ceux de mosquées en passant par l’appui aux chefs d’Etat, les pétrodollars libyens ont profité à  la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Idriss Deby Itno s’investit tout autant, mais à  sa manière. Faisant face à  diverses menaces internes, il n’hésite cependant pas à  envoyer ses troupes sur les théâtres au Mali, au Cameroun, pour défendre l’intégrité territoriale et assurer la sécurité. Janvier 2013, le Tchad annonçait l’envoi d’un régiment d’infanterie de 1 200 hommes et deux bataillons d’appui, soit environ de 2 000 hommes (dont le propre fils Deby) dans la crise du nord-Mali. Deux ans plus tard, 36 soldats manquent à  l’appel mais il en faut plus pour décourager les Tchadiens qui sont au plus près des troupes ennemies dans le nord du Mali. Janvier 2015, c’est au Cameroun que sont envoyés 400 véhicules militaires et des hélicoptères de combat pour soutenir les soldats camerounais dans leur lutte contre la secte Boko Haram. La stature de leader, sinon continental, du moins régional de Deby se conforte au fil des années. Ses prises de position dans les conflits qui ébranlent le continent, sa propension à  s’engager au secours de ses voisins, en font un digne « successeur » de Mouammar Kadhafi. Reste maintenant à  rallier ses pairs africains à  sa vision et les pousser à  l’action. C’est cela certainement le plus dur pour Deby, comme ce fut le cas pour Kadhafi.

CEAC: un sommet pour sauver la Centrafrique

Cette nouvelle rencontre se tiendra ce jeudi 09 janvier, à  l’initiative du chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno, président en exercice de l’organisation et dont l’armée joue un rôle majeur dans la Misca. Les dix pays d’Afrique centrale se retrouveront à  N’Djamena sur la crise en Centrafrique, au moment o๠la France pousse pour une montée en puissance au plus vite de la force africaine. Aucun ordre du jour n’a été rendu public pour ce sommet, dont la convocation, selon une source diplomatique, « n’est pas étrangère » à  la tournée dans la région la semaine dernière – notamment à  N’Djamena o๠il s’est entretenu avec le président Déby – du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. L’UA, comme la France, cherche toujours plus de troupes pour la Misca, forte actuellement d’environ 4.000 hommes. Or le Tchad, puissant voisin tutélaire de la Centrafrique, possède l’une des armées les plus aguerries de la région. Mardi M. Le Drian a estimé que la France n’avait pas « dans l’état actuel des choses » de raisons « particulières » d’envoyer des renforts. A Bangui, la situation sécuritaire s’est sensiblement améliorée et les tueries à  grande échelle de ces dernières semaines ont progressivement cessé. La ville a retrouvé une activité quasi-normale mais des exactions et des tirs sporadiques sont encore signalés presque toutes les nuits, comme de mardi à  mercredi, malgré le déploiement massif des soldats français de l’opération Sangaris et de ceux de la force africaine (Misca). Le président congolais, et médiateur africain dans la crise, Denis Sassou Nguesso, et Idriss Déby « voudraient rebattre les cartes car ça ne marche pas bien et il faut prévoir un plan B », a commenté une source diplomatique occidentale. Depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à  dominante musulmane, la Séléka, dirigée par Michel Djotodia, la Centrafrique a été emportée dans une spirale de violences communautaires et inter-religieuses. Les accords politiques actuels interdisent à  tous ceux qui gèrent la transition d’être candidat aux futures élections. Donc tous les chefs de partis refusent de participer à  la transition en cours, ce qui bloque toute tentative d' »union nationale ».

Mali: Idriss Deby Itno, « guest star » du 19 septembre

Standing ovation pour le Président tchadien qui n’a pas boudé son plaisir ce 19 septembre à  Bamako. Présent dans la capitale malienne pour la fête célébrant la prise de fonction du président élu Ibrahim Boubacar Kéita, Idriss Déby Itno a été maintes fois applaudi par la foule massée dans le stade du 26 mars. Le Tchad s’est engagé dès les premières heures dans la guerre contre les djihadistes au nord du Mali, en janvier 2013. L’armée tchadienne a perdu une trentaine de soldats, au cours des opérations les plus difficiles dans le désert malien. A plusieurs reprises, les maliens avec à  leur tête leurs plus hautes ont remercié le Tchad pour son engagement et son sacrifice. Applaudissements à  tout rompre A son entrée dans le stade du 26 mars, c’est une grande clameur qui a accueilli le président tchadien. « Déby, Déby » scandait la foule qui s’est levée pour l’acclamer. Idem quand il s’est diriger vers le pupitre pour prononcer un discours dans lequel, égal à  lui-même, il a appelé « ses frères du nord Mali » à  protéger la paix fragile retrouvée. Le président Ibrahim Boubacar Keita a parlé dans son discours de « pacte de sang » entre les deux peuples, au regard du sacrifice de tchadiens pour la libération du Mali. On se souvient qu’il avait réservé son premier voyage officiel au Tchad pour exprimer sa profonde gratitude et celle du peuple malien. Les Maliens ont donc tenu à  montrer leur reconnaissance au pays frère et à  son président, dont un des fils a été blessé au front dans la région de Kidal.

Tentative de « destabilisation » au Tchad

C’est un communiqué du gouvernement tchadien qui a fait part la nouvelle. Le pays avait été la cible d’un coup d’état. Les responsables de cette action de déstabilisation du pouvoir, ont été arrêté, la plupart le 29 avril dernier. Parmi eux figure un député d’opposition, Saleh Makki, selon des sources concordantes. Pour l’heure, peu d’informations sont disponibles sur l’origine et les auteurs de cette tentative de coup d’à‰tat. « Ce jour 1er mai, un groupuscule d’individus mal intentionnés a cherché à  mener une action de déstabilisation contre les institutions de la république », indique un communiqué du gouvernement tchadien publié dans la soirée, affirmant que les membres du « groupuscule (…) conspiraient depuis plus de quatre mois pour remettre en cause la paix chèrement acquise ». « Les forces de défense (…) ont fini par les neutraliser et les mettre totalement hors d’état de nuire », poursuit le communiqué, soulignant que « les principaux auteurs arrêtés ont été confiés au Procureur de la république pour les besoins de l’enquête ». L’opposition indexée Le Tchad, ancienne colonie française, a une longue histoire de coups d’Etat et de rébellions armées. Le président Idriss Déby avait lui-même dirigé une rébellion qui avait marché sur Ndjamena, la capitale pour prendre le pouvoir en 1990. La semaine dernière, le Président Déby avait accusé la Libye voisine d’abriter des foyers de rebelles tchadiens. Des accusations rejetées par Saleh Gaouda, vice-président du Comité de sécurité nationale auprès du Conseil général national libyen. De son côté, Saleh Kebzabo, député et chef de file de l’opposition, dénonce une « situation trouble faite de nombreuses arrestations à  N’Djamena », dans les heures qui ont suivi l’annonce de cette « action de déstabilisation » du pouvoir tchadien.

Au Mali, le Tchad s’affiche comme une puissance régionale

En annonçant avoir tué deux importants chefs jihadistes au Mali, le Tchad, qui a consenti un effort important et coûteux en hommes pour cette intervention, se positionne en puissance régionale, s’appuyant sur la force de son armée et de ses pétro-dollars. La mort des deux chefs islamistes algériens Mokhtar Belmokhtar et Abdelhamid Abou Zeà¯d – annoncée par les Tchadiens mais que Bamako et Alger n’ont pas confirmée – pourraient être utilisée comme des trophée par Idriss Déby: le Tchad se poserait alors comme un des boucliers africains contre l’islamisme radical, et bénéficierait non seulement d’un plus grand poids diplomatique, mais aussi de financements occidentaux. Une occasion pour le président Deby, au pouvoir depuis 1990, de faire oublier les critiques sur les carences démocratiques, les violations des droits de l’Homme de son régime et la grande misère de sa population malgré la manne pétrolière. Un rôle de stabilisateur pour l’armée tchadienne réorganisée « Depuis quelques années, le Tchad cherche à  s’affirmer comme une puissance régionale et il le fait assez bien », juge une source diplomatique occidentale, soulignant que la normalisation en 2010 de ses relations avec le Soudan a changé considérablement la donne. Cette paix dans l’Est avec le Soudan, lui a permis de tisser de nouveaux liens diplomatiques avec la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et son grand voisin le Nigeria, tout en relançant la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (Cen-Sad) après la disparition du leader libyen Mouammar Kadhafi. L’armée tchadienne a joué le principal rôle de stabilisateur dans la crise centrafricaine en janvier. Mais l’intervention au Mali, o๠le Tchad s’est déployé rapidement contrairement aux pays de la Cedeao, est l’initiative la plus spectaculaire sur le plan international. L’attaque fulgurante de 2008 menée par les rebelles, qui les avait vu arriver aux portes du palais présidentiel d’un régime soutenu logistiquement par l’armée française est désormais loin. Depuis, avec les pétro-dollars, le président Idriss Déby Itno a réorganisé et modernisé son armée qui n’est plus orientée uniquement vers la défense contre les rezzous (raids) venus de l’Est. Les meilleures troupes tchadiennes au Mali Déby peut désormais projeter ses troupes ailleurs, et il n’a pas tardé à  envoyer ses meilleures troupes au Mali avec l’un de ses fils. Elles sont aujourd’hui sur le principal théâtre d’opérations. « Les combattants tchadiens (…) ont une mobilité, une rusticité tout à  fait adaptées. Ils se battent avec des méthodes assez comparables à  celles employées par les para-militaires des groupes jihadistes », note Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense. Les militaires tchadiens ont pour la plupart déjà  connu le feu au cours de différentes attaques rebelles dont la dernière date de 2009. Toutefois, certaines sources militaires soulignent que si ces soldats sont réputés pour « leur courage et discipline », ils ont plutôt l’habitude de combattre à  découvert et non dans les massifs rocheux comme les Ifoghas o๠se cachent les jihadistes. Un haut responsable sécuritaire d’un pays voisin du Mali relativise le rôle des Tchadiens: ils « ne peuvent rien faire sans les Français (…) Les Tchadiens ont déployé très rapidement 2000 hommes et ont maintenant de gros problèmes logistiques. Et puis ils ont du mal à  se coordonner avec les Français, ce sont deux armées tellement différentes ». Sur le plan intérieur, Déby a aussi intérêt à  montrer que ses troupes sont efficaces après la perte de 26 hommes. « S’il a élevé les morts au rang de martyrs, promis un monument et assuré de prendre en charge les familles, c’est qu’il sait qu’il faut justifier ces pertes », souligne un haut fonctionnaire tchadien. Pour le moment, l’opposition tchadienne soutient l’intervention mais « s’interroge » sur l’absence des Maliens aux côtés des Tchadiens. Dans l’opinion, le courant semble plutôt favorable: « L’intervention du Tchad au Nord du Mali est légitime parce que les terroristes n’ont pas de frontières. Le Tchad qui fait frontière avec le Niger, le Nigeria et la Libye est exposé. Si nous ne participons pas à  l’anéantissement de ces forces de malheur au Mali, elles viendront aussi chez nous », analyse Mariam Ayono, 35 ans, commerçante. Toutefois, il existe des voix discordantes. « Quel intérêt à  envoyer nos frères au nord Mali alors que les Ouest-africains ne font rien. Qu’est-ce que le Tchad reçoit en contre-partie? Rien », affirme Aldom Simplice, 53 ans, médecin. « On a connu de longues années de guerre. Ca suffit ».

Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

Début février, dans le Gao tout juste libéré des forces islamistes, les soldats tchadiens restaient discrets. Tout juste voyait-on de temps à  autre un de leur pick-up sable monté d’une dizaine hommes puissamment armés, un chèche remonté jusqu’aux yeux. Sans doute cette avant-garde du plus puissant contingent étranger au Mali derrière l’armée française, avec quelque 2 000 militaires, savait-elle qu’elle ne resterait pas longtemps dans cette ville. L’objectif était déjà  le grand Nord, le combat au près contre les islamistes. Désormais, le gros des Fatim (Forces armées tchadiennes en intervention au Mali) s’engage au plus profond des montagnes de l’Adrar des Iforas, dans l’extrême nord-est du pays, o๠se sont retranchés des djihadistes. Le 22 février, au cours d’un engagement sérieux, les Fatim ont perdu 26 hommes, les plus grosses pertes des armées de la coalition. Les djihadistes auraient, selon les officiers tchadiens, perdu 96 personnes. Les conditions précises de cette bataille, comme le lieu, demeurent imprécises. «C’était un assaut d’une position pas une embuscade», précise-t-on simplement. Il démontre, dans tous les cas, l’utilité du soutien tchadien dans cette opération. Pour la France, l’entrée en guerre tchadienne fut, sinon une surprise, au moins une bonne nouvelle. Avant même l’ouverture des hostilités, et alors que la situation au Mali se détériorait, les militaires français plaidaient pour recevoir l’appui de ces troupes. «Dans cette partie du continent, l’armée tchadienne est la seule à  être suffisamment nombreuse, équipée et entraà®née pour être réellement efficace», souligne un officier français. Les armées ouest-africaines, engagées d’entrée aux côtés de l’à‰tat malien, souffrent en effet de graves lacunes logistiques et tactiques. L’expérience des Tchadiens dans les terrains désertiques rendait leur engagement plus précieux encore, tout comme leur habitude de se coordonner avec les Français. L’intervention des Fatim n’allait pourtant pas d’elle-même. Au Quai d’Orsay, des diplomates s’inquiétaient des conséquences que pourrait avoir une collaboration aussi proche entre Paris et le régime de N’Djamena, loin d’être un modèle de démocratie. Ils s’interrogeaient aussi sur les règles d’engagement des Tchadiens pas toujours très respectueuses des lois de la guerre édictées en Occident. La question semble s’être réglée lors d’une visite du président Déby à  l’à‰lysée le 5 décembre dernier et d’un long tête-à -tête entre François Hollande et son homologue. Paris a toujours nié avoir négocié. Mais N’Djamena n’a jamais caché son intention de régler à  cette occasion quelques dossiers en souffrance, notamment celui de L’Arche de Zoé. Une force autonome Seule certitude, le Tchad s’est très vite engagé après l’intervention «surprise» des Français, le 14 janvier. En masse. C’est l’élite des troupes tchadiennes qui a été déployée, notamment la garde présidentielle, pour la plupart des Zaghawas, le clan de Déby. Elles ont été placées sous le commandement du général Oumar Bikomo, mais surtout sous les ordres opérationnels du fils du président, le général Mahamat Déby. Leur intervention depuis le Niger, et non depuis Bamako, montre que les Tchadiens ne se sont pas vu confier une simple mission d’appui ou de soutien. «Les Tchadiens opèrent de leur côté, avec les Nigériens, sous le commandement de la coalition. Les Français et les Tchadiens ne se battent pas ensemble», assure-t-on à  Paris. L’armée française a simplement déployé un détachement de liaison d’une quinzaine d’hommes auprès du QG tchadien pour coordonner les efforts et régler les interventions aériennes. De son côté, le président tchadien trouve lui aussi matière à  se féliciter. Si, au Tchad, l’intervention est parfois critiquée, notamment après la bataille du 22 février, elle impressionne en Afrique. Idriss Déby a pu ainsi s’imposer comme un leader régional. Et c’est comme un leader qu’il a tancé ses pairs, le 27 février, lors d’un sommet de la Cédéao, les enjoignant à  «plus de célérité» dans le déploiement de leurs troupes.

Tchad: Idriss Déby prête serment

C’est en grande pompe que s’est déroulée ce 8 Aout 2011 la cérémonie d’investiture du chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno qui se succède à  lui même. Il avait été réélu au premier tour de l’élection du 25 avril (avec 83,59%) qui a été boycottée par l’opposition. Le président Deby, arrivé au pouvoir par un coup de force en 1990, va entamer son 4e mandat de 5 ans après avoir été élu en 1996, 2001, 2006 lors de scrutins eux aussi contestés. « Je consacrerai les trois premières années de mon mandat au monde rural, car l’indépendance alimentaire passe par le développement du monde rural, et nous devons absolument atteindre notre autosuffisance alimentaire » a déclaré M. Deby, à  la Villa des hôtes, une résidence officielle, au cours de la cérémonie. « Il n’y aura aucune clémence pour les auteurs de détournement des biens publics » a indiqué le président Deby. « Une lutte sera engagée contre les corrupteurs et les corrompus. Tous ceux qui se livrent à  la pratique de gain facile doivent cesser » a-t-il averti. Parmi les 12 (douze) Chefs d’Etat et 28 délégations annoncés, on compte le Président soudanais, Omar El-Béchir. C’est sa deuxième visite au Tchad après celle des festivités du cinquantenaire, des déplacements qui consolident une paix acquise directement sur initiative de Déby Itno, les deux pays frères ont ainsi tourné la page et voient désormais vers des projets ambitieux dont celui des chemins de fers qui se pointe à  l’horizon. Sont également présents à  N’Djamena, les présidents centrafricain François Bozizé, béninois Boni Yayi, nigérien Mahamadou Issoufou, sénégalais Abdoulaye Wade, burkinabé Blaise Compaoré et ivoirien Alassane Dramane Ouattara.

Mouammar Kaddafi : 40 ans de règne sans partage

C’est à  27 ans qu’il prend le pouvoir le 1er septembre 1969 en renversant le vieux roi Idriss, alors en villégiature et sans effusion de sang. 40 ans après ce « putsch de lieutenants », le colonel Kaddafi fête à  Tripoli, avec faste et grandeur, l’anniversaire de ce qu’on appela à  l’époque  » La Révolution Lybiennne ». Une trentaine de chefs d’états africains, dont Amadou Toumani Touré, ont fait le déplacement au pays du colonel. Un fils de berger devenu colonel de l’armée A voir l’allure du colonel aujourd’hui, on ne doutera pas des ravages du temps sur l’aura fière du jeune officier qui renversa le pouvoir en 1969. Il serait né un 19 juin dans les années 40, 41, rien n’est sûr, dans une tribu de bergers du désert de Syrte. Tout jeune, il reçoit une éducation religieuse et fréquente une école préparatoire à  Sebha o๠il développera ses idées politiques. A la vie nomade de bédouin, Kaddafi choisira l’armée qu’il intègrera en 1963 après des études de droit à  l’université de Lybie. A l’Académie militaire de Benghazi, il gravit les échelons très vite pour se tourner vers la politique. C’est à  époque qu’il aurait fomenté un putsch contre la monarchie en place avec l’aide de quelques militants. En attendant ce jour fatidique, Kaddafi complète son parcours à  Londres au British Army Staff College et revient en Lybie avec le grade d’officier… Le coup d’état militaire Rien ne préparait la monarchie au putsch orchestré dans le plus grand secret. Avec l’aide d’un groupe d’officiers, Kaddafi sûr de son grade, s’empare le 1er semptembre 1969 du pouvoir, destitue le prince héritier du trône et renverse le Roi Idriss. Il proclame ensuite la République en abolissant définitivement la Monarchie. Son modèle de référence serait le lieutenent Gamal Abdel Nasser d’Egypte. A son tour, Kaddafi devient colonel. Fondant son pouvoir sur un ouvrage  » Le Livre Vert », il tente d’expliquer la révolution, en la basant sur la démocratie et le pouvoir de l’économie. Religieux convaincu, Kaddafi nourrit aussi sa doctrine et sa légende grâce à  l’Islam, au Coran et exclut toute interprétation humaine ou principes d’exégèses. Déjà  mégalomane à  l’époque, le jeune colonel veut marquer son époque, se hisser au rang des Mao Zedong et autres leaders révolutionnaires, qui s’emparèrent des rênes de leurs pays. La dictature, Kaddafi s’en fiche et règne depuis quarante sans partage et sans aucune opposition pour le destabiliser, les partis politiques étant interdits en Lybie. Le rêve perdu du  » Panarabisme » Kaddafi a toujours vu les choses en grand. Il s’est toujours rêvé en conquérant, sorte d’Alexandre post-moderne et leader d’une nation arabe unifiée. La réalité est tout autre face aux souverainetés des uns et des autres, à  la bélligérance israélienne, source d’instabilité dans la région depuis la création de l’état par Golda Meir en 1948. Dans les années 70, Kaddafi commence à  nationaliser les entreprises étrangères puis déclare la révolution du peuple. La république Arabe islamique de 69 devient alors la Jamahiriya arabe libyenne en 1977. Les partis politiques sont toujours interdits. L’or noir de la révolution Pour se démarquer des autres leaders arabes, Kaddafi défie l’hégémonie américaine et fait monter le prix du baril de pétrole en 1970, affirmant ainsi la puissance économique des pays producteurs de pétrole. C’est le règne des pétrodollars. L’or noir coule à  flot et les tribulations commencent pour le régime. Banni de la communauté internationale, Kaddafi est accusé de soutenir le terrorisme internationale. L’attentat de Lockerbie, contre un avion civil américain (270 morts)en 1988 et celui du DC10 d’UTA(170 morts) en 1989, marque une série noire pour la Libye. Ce n’est qu’à  l’indemnisation des familles des victimes de ces attentats un peu plus tard, que la communauté internationale lèvera ses sanctions contre la Libye. Rapprochement géopolitique Dans les années 90, Kaddafi opère un retour vers la communauté internationale, en voulant jouer le rôle d’un pacificateur dans les conflits. Il signe même en 2004 le traité de Non prolifération Nucléaire et tente le rapprochement avec les puissances occidentales et quelques souverains africains comme Feu Omar Bongo ou Sassou Nguesso du Congo. Les Etats-Unis d’Afrique ou le rêve du panarabisme revisité Avec le temps, la soif de grandeur de Mouammar Kaddafi ne s’est pas tarie. A la tête de la présidence de l’Union Africaine depuis le sommet d’Addis Abeba en février 2009, Kaddafi a fait de l’Afrique son nouveau cheval de bataille à  tel point qu’il s’est autoproclamé « Roi des Rois d’Afrique », sceptre en main et propagande à  la clé. Le rêve des Etats-Unis d’Afrique, plusieurs fois évoqué lors des divers sommets de l’Union Africaine ne fait pas l’unanimité. Au contraire. Fustigé pour les mauvais traitements infligés aux ressortissants subsahariens de Lybie, on le juge « parvenu » à  vouloir diriger ce supposé « gouvernement des Etats-Unis d’Afrique », un projet embryonnaire et pour lequel il a parcouru le continent en 2007 afin de convaincre quelques chefs d’états africains de sa réalisation. Au menu, la création d’une monnaie unique et une armée de 2 millions d’hommes qu’il dirigerait bien sûr. Admiré ou hai, Kaddafi joue toutes le cartes : celles de l’audace, de l’outrecuidance et de la mégalomanie sans jamais se départir de ses ambitions : régner avec faste et grandeur. Après Omar Bongo, il est l’un des leaders en exercice les plus vieux du Continent et entend le rester encore longtemps. Sa succession serait dit-on assuré par son fils Seif El Islam, même si ce dernier a été récemment écarté des arcanes du pouvoir pour ses vues trop modernes. En attendant, Tripoli fête le 40ème anniversaire de la Révolution avec éclat. Défilés, feux d’artifices, cérémonies militaires, la capitale libyenne est le lieu de ralliement des chefs d’états africains.

Idriss des « Tassouma Woyo » invente le  » Minicassé « 

Idriss est présentement « l’ambianceur » de l’émission de téléréalité Ministar, sur la chaà®ne panafricaine Africable. Il fait danser tous les artistes que les enfants imitent lors des compétitions, en plus des enfants eux mêmes et des animatrices. De la Côte d’Ivoire au Mali Ce natif du Wassoulou est le deuxième fils d’une famille de huit enfants. Il est né le 29 Mai 1978 à  Abidjan (Côte d’Ivoire). Ni son père ni sa mère n’étant griot, Idriss a eu beaucoup de mal à  imposer son amour pour la danse et la musique. Fils d’un conducteur de gros porteur et d’une ménagère, le père d’Idriss tenait à  ce que son fils emprunte le même chemin que lui refusant ainsi de l’envoyer à  l’école. C’’est grâce aux différentes interventions de sa tante, qu’il réussira à  rentrer à  l’âge de 10 ans à  l’école. Avec un retard de 3 ans. Ils seront obligés de diminuer son âge avec un nouvel extrait de naissance o๠il est stipulé qu’il est né en 1981. Idriss se cachait pour jouer de la percussion avec ses amis. « Face au refus catégorique de mes parents de faire de la musique, J’ai complètement stoppé toute activité musicale pour me consacrer à  mes études. Et pour couronner le tout, mon père me fera venir au Mali, afin que je puisse mieux étudier selon lui et loin de tout ce qui pourrait me distraire », explique t-il. Création du Tassouma Woyo  » C’est lorsqu’il est arrivé au Mali en 1996, que Idriss embrassera totalement une carrière musicale. Il adhère à  l’Association des élèves et étudiants maliens, née en Côte d’Ivoire. Ils jouaient tous les soirs au djembé après les cours. Donc, C’’est de là  qu’est parti l’idée de création du groupe  » Tassouma Woyo » constitué de 8 membres au départ. Mais petit à  petit, quelques uns ont commencé à  se retirer du groupe et au finish, le groupe n’est constitué aujourd’hui que de 4 membres. D’o๠vient le Tassouma Woyo ? Ce nom leur est venu après les remarques d’un vieil homme qui leur a dit après une prestation : « votre feu ne fait que couler. Partout o๠vous allez, vous mettez le feu et ce feu là  touche tout le monde. » Tassouma signifiant ‘feu’ en bambara. C’’est ainsi que le nom est venu en remplacement de leur nom initial ‘’les woyo dream choC’’’.  » Yapéguè Original », vive le Zabantchi ! Le 19 décembre 2002, le 1er album de 6 titres des Tassouma Woyo, enregistré à  Yeleen production, intitulé « Yapèguè Original » sort dans les bacs. Le morceau phare de cet album, sera ‘’Zabantchi ». Le Zaban est un fruit cultivé dans la région de Sikasso, le fruit étant très dur, on est obligé de le tenir entre les deux mains et le mettre entre les jambes pour l’ouvrir. Secondo, la position d’un jeune célibataire qui en dormant, met les mains entre les jambes et s’incline. Ils se taquinaient comme ça entre eux et C’’était parti pour une nouvelle danse. Devenue nationale. Tout le monde, petits, grands, jeunes et vieux, est mordu par le virus du « Zabantchi ». Après cette danse, il y a eu le  » Zabantchi Cellulaire », « le Mamoutou », « le Sabobara ». Le second album sortira le 5 octobre 2005, avec 8 titres, à  Yeleen production également. Le 3e album du groupe sortira au mois de décembre prochain. Par ailleurs, Idriss a obtenu sa maà®trise en Sciences de l’éducation à  la faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (FLASH) cette année. Il est aussi l’un des chorégraphes vedettes de l’émission Ministar et suscite beaucoup de bonheur au niveau des tous petits, surtout qu’il a inventé pour eux une nouvelle danse : le Minicassé ! Rien que ça. A découvrir sur les écrans d’Africable.