Sébénicoro : un déguerpissement fait plusieurs blessés !

Objet du malaise, le déguerpissement de deux familles d’une parcelle de Sébénicoro secteur 2, revendiquée par la Bank of Africa qui l’aurait acquise, avec titre foncier, auprès de la société immobilière IFA-BACO. Elle a donc demandé l’intervention des forces de l’ordre pour rentrer en possession du site. Une action pas du tout au goût des habitants qui ont réagi à  la présence des éléments de la police nationale et de la garde nationale. Ceux-ci, armés de fusils et de gaz lacrymogène, ont usé de la force pour faire revenir l’ordre,blessant plusieurs personnes. Cette opération a fortement perturbé la circulation sur le boulevard Mohamed VI, tandis que les riverains et les passants assistaient, médusés, à  cette scène. L’opération a pris fin aux environs de midi. « On avait du mal à  respirer à  cause des gaz lacrymogènes, il y a même eu des tirs à  balles réelles et des personnes ont été blessées », raconte un témoin présent sur les lieux. Il assure que des douilles de balles étaient visibles par terre après le départ des forces de l’ordre. Dans la rue, les bagages des deux familles déguerpies. Selon Mohamed Traoré, PDG de la société immobilière IFA-BACO, que nous avons eu au téléphone, hier dans l’après-midi, il s’agit d’un litige entre la Bank of Africa (BOA) et les familles concernées. « Des parcelles que nous avons bien vendues à  la BOA », a-t-il dit.Du côté des victimes, c’est un autre son de cloche. Pour eux, ils sont les seuls propriétaires. Lamine Bouaré assure que « C’’est en 1995 que J’ai acheté la parcelle pour y habiter avec ma famille. Donc bien avant l’arrivée d’IFA-BACO dans le secteur. C’’est en 2013 soit près de 15 ans après que des agents de Bank of Africa sont venus m’informer que le terrain appartient à  la BOA et que C’’est la société immobilière IFA-BACO à  travers son PDG Mohamed Traoré qui le lui a attribué comme garantie. Devant cette situation, J’ai porté plainte contre le PDG d’IFA-BACO, mais sans succès ». Un énième conflit foncier qui met à  la rue des familles, en plein C’œur de Bamako et dont l’issue est bien incertaine pour ces dernières.