AN: adoption de la loi sur l’enrichissement illicite

C’’est avec soulagement et satisfaction que beaucoup ont accueilli ce vote, même si certains restent sceptiques quant à  l’application stricte au regard de la généralisation de la corruption dans l’administration malienne. Longtemps sur la table de l’Assemblée nationale ce projet de loi, qui correctionnalise l’enrichissement illicite, a été initié par le ministère de la justice, et adopté par le Conseil des ministres du 1er août 2013. « La délinquance économique et financière constitue une menace pour la stabilité et la sécurité des à‰tats. Elle sape les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice, compromet et précarise toutes les perspectives de développement » pouvait-on lire dans le communiqué du Conseil des ministres. Ce phénomène, loin de diminuer, a plutôt pris de l’ampleur, surtout à  cause « de l’évolution des modes opératoires de plus en plus diversifiés et complexes et de l’ordonnancement juridique international ». Il était donc important de procéder à  la relecture de cette loi afin « d’apporter une réponse judiciaire adaptée et efficace au phénomène de l’enrichissement illicite ». C’est ainsi qu’après examen, les députés ont approuvé à  l’unanimité le projet de loi portant prévention de l’enrichissement illicite. Cette loi vise à  mieux adapter le dispositif législatif aux nouvelles formes d’enrichissement illicite et de la délinquance financière tant sur le plan national qu’international. Obligation de déclaration des biens La liste des personnes soumises à  l’obligation de déclaration des biens comprendra désormais certaines catégories d’agents publics ou de responsables politiques. Dans l’article 9 de la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite, il est indiqué les personnes assujetties à  la déclaration de biens. Il s’agit entre autres, du président et chefs des institutions de la République, les ministres et les personnes ayant rang de ministre, le vérificateur général et ses collaborateurs, le médiateur de la République, les membres de l’office central de lutte contre l’enrichissement illicite, etc. Les directeurs des finances et du matériel des départements ministériels, les chefs d’état major, directeurs, chefs des services centraux et assimilés de l’armée, de la gendarmerie nationale, de la garde nationale, de la police nationale et de la protection civile, les responsables en charge de la passation des marchés publics sont aussi concernés. Quand au modèle de déclaration, l’article 11 indique à  cet effet que le décret du Conseil des ministres fixe le modèle qui devra comporter nécessairement, le détail des biens meubles et immeubles de l’intéressé, de son conjoint ayant contracté le mariage sous le régime de communauté de bien et de ses enfants mineurs, que ses biens soient sur le territoire national ou à  l’étranger. Après l’adoption de cette loi, le ministre de la Justice a félicité les députés pour leurs sens républicain avant de préciser qu’avec cette loi, le Mali se conforme à  la loi sous-régionale en l’occurrence, celle de la CEDEAO.

Le Gouvernement adopte une loi contre l’enrichissement illicite

« La délinquance économique et financière constitue une menace pour la stabilité et la sécurité des à‰tats. Elle sape les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice, compromet et précarise toutes les perspectives de développement » peut-on lire dans le communiqué. Le texte précise que depuis des décennies, les pouvoirs publics ont consenti des efforts dans cette lutte. Des textes législatifs ainsi que plusieurs structures de contrôle ont ainsi été mis en place. La loi de mars 1982 entre également dans le cadre de cette lutte. Force était cependant de constater que le phénomène, loin de diminuer, a plutôt pris de l’ampleur, surtout à  cause « de l’évolution des modes opératoires de plus en plus diversifiés et complexes et de l’ordonnancement juridique international ». Il était donc important de procéder à  la relecture de cette loi afin « d’apporter une réponse judiciaire adaptée et efficace au phénomène de l’enrichissement illicite ». Transparence Le présent projet de loi adopté et qui sera bientôt soumis à  l’Assemblée Nationale se fonde sur les directives de l’UEMOA notamment celles relatives à  la transparence dans la gestion des finances publiques, la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption et la Convention des Nations Unies sur la corruption. « Il prend également en compte les recommandations des états généraux tenus en 2008 sur la corruption et la délinquance financière » précise le communiqué du Conseil des Ministres. Pour en assurer une application efficace, la loi a été articulée autour du binôme prévention-répression et contient plusieurs innovations. On peut noter que la liste des personnes soumises à  l’obligation de déclaration des biens comprendra désormais certaines catégories d’agents publics ou de responsables politiques. De plus, les cas d’infractions qualifiées d’enrichissement illicite seront désormais traiter pour plus d’efficacité et de diligence dans la gestion et le traitement des procédures. « En vertu de la nouvelle loi, toute personne qui aura, avant poursuite judiciaire, révélé aux autorités compétentes les faits d’enrichissement illicite, sera exceptée de toute poursuite au titre de la complicité […] et la responsabilité des personnes morales a été prévue avec les sanctions appropriées ». Enfin, le projet de loi autorise, « dès le stade de l’enquête et de l’instruction, des possibilités de saisie patrimoniale afin d’assurer l’effectivité des peines de confiscation prononcées au moment du jugement ».

Prolifération des armes légères : une menace pour la paix sociale

Depuis longtemps, des ONG comme Amnisty International et d’ autres sont engagées dans la sensibilisation des populations sur les dangers des armes légères. Pour aider les pays concernés à  réglementer le circuit de fabrication et de commercialisation, il faut d’abord un recensement et la formation des artisans qui fabriquent ces armes. Mais le phénomène reste source de richesses pour beaucoup. La situation au nord du Mali en est une parfaite illustration. Dans le septentrion malien, la prolifération des armes légères est un phénomène qui a pris de l’ampleur. Zone de circulation des armes légères et de la drogue, le nord du Mali cristallise ces trafics illicites notamment avec la présence des terroristes salafistes. Une fabrication d’abord artisanale La fabrication d’armes légères est exercée par une catégorie de forgerons de l’ethnie « Dogon » qui peu à  peu, a transmis son savoir-faire à  des artisans d’autres groupes ethniques. Les fabricants d’armes constituent un maillon important de la filière. Rappelons que la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et l’ECOSAP ( le programme de contrôle des armes légères de la CEDEAO), ont entrepris des enquêtes nationales sur la question. La circulation illicite des armes a surtout provoqué une forte insécurité au Mali. Les régions du sud et du centre, sont les régions de transit, et le Nord, notamment Kidal, constitue un lieu d’accumulation de ces armes. L’église norvégienne s’est elle impliquée dans une campagne de récupération de ces armes, de même que le gouvernement du Mali a déjà  organisé des états-généraux sur la sécurité et la paix. Mais, c’est surtout le renforcement d’un réseau de communication efficace pour localiser et saisir les armes légères et de petits calibres, qu’il faut soutenir!