Projet sucrier de Markala : un ambitieux programme de développement

Elaboré sur une superficie de 14.000 hectares environs, le Projet sucré de Markala (PSM) comporte deux composantes. Tout d’abord une composante agricole, qui sera mise en œuvre à  travers des producteurs indépendants et la société de canne à  sucre CANECO, dont le capital est détenu à  90% par l’Etat malien, et à  10% par la société sucrière de Markala (SOSUMAR). Ensuite, une composante industrielle qui sera mise en œuvre par la SOSUMAR, détenue à  70% par le sud africain ILLOVO, à  22% par des privés maliens et le groupe américain Schaffer et à  4% par l’Etat malien. Pour réaliser ce projet, des études de faisabilité économiques, environnementales, sociales et humaines ont été effectuées dans la zone. Elles ont été menées par la société malienne ESDCO (environnement and social development company), dirigée par Robert Dembélé. C’’est en 2005, alors que le projet était dans les mains de la société sucrière sud africaine PSB, qu’une première étude a été menée sur le terrain. l’année suivante, le projet repris par ILLOVO nécessitera une seconde étude effectuée par le même bureau d’étude. C’’est à  partir de là  que le gouvernement du Mali et la société ILLOVO décideront de concrétiser la faisabilité du projet en Mars 2007. Des contraintes sociales et humaines Après les différentes études menées par ESDCO, son PDG affirme que « la plupart des facteurs liés à  l’environnement physique sont facilement gérables. Les plus durs sont d’ordre social est humain. Notamment, l’occupation des terres. » En effet, il explique que C’’est une zone de cultures sèches, dont les habitants ont pris l’habitude de vivre. Par exemple, la production de canne à  sucre entrainerait la perte de plus de 40.000 pieds de karité. Les femmes de cette zone vivant de la production et de la vente du karité, il ne sera pas aisé de les priver de leur source de revenus sans qu’elles ne réagissent. Mais le karité étant une espèce protégée par les législations maliennes, le problème ne pourra être résolu que par les instances dirigeantes du pays. En ce qui concerne les propriétaires terriens de la future zone de production sucrière, d’importants dédommagements sont prévus, et ont déjà  commencés, comme le précise Mr Dembélé, PDG d’ESDCO, en espèces ou en terrains. Cependant, rares sont ceux qui ont opté pour l’argent, la plupart des paysans préférant des investissements à  long terme. Il estime qu’il sera certes difficile, mais pas impossible de convaincre les populations de Markala du bien fondé de ce projet et des avantages qu’il va générer pour eux. Mr Dembélé qui est ingénieur du génie civil et expert en études environnementales, estime que ce projet est venu à  point nommé. Car, il constitue un pas important dans la lutte contre la pauvreté. D’abord par l’approche participative et la communication continue. Ensuite, il rendra le Mali autonome sur le plan de la production sucrière. Surtout, explique-t-il, quand on sait que la production de la société SUKALA, l’autre usine de sucre, est très faible. « C’’est pour cela que pendant le mois de carême, le gouvernement est toujours obligé de renoncer à  de nombreuses taxes, dans le souci de faciliter l’importation de sucre. » Le projet sucrier de Markala devrait donc faire du Mali un pays exportateur de sucre, selon lui. Signalons que la semaine dernière, les différents bailleurs de fonds étaient présent à  Bamako pour évaluer la faisabilité du projet, avec également, des visites de terrain. Ils ont échangés deux jours durant avec tous les acteurs de projet.