Six mois d’IBK, les Maliens sont impatients

Il y a déjà  six mois que le président Ibrahim Boubacar préside aux destinées du Mali. Six mois qui n’auront pas été de tout repos pour le presque septuagénaire qui tente lentement mais surement d’imprimer son tempo à  la marche d’un pays mis à  mal par la crise multidimensionnelle qu’il surmonte. Cependant du côté du peuple, le sentiment largement partagé est que les choses tardent à  évoluer. Le « bonheur des Maliens » n’est pas encore une réalité selon nombre d’entre eux. Certains déplorent le statu quo, d’autres pensent tout simplement que, au regard de la conjoncture économique actuelle, la situation des Maliens a plutôt empiré. Le nouveau régime se trouve constamment devant le feu roulant des critiques. Pour les Maliens, la question principale aujourd’hui , C’’est comment gérer son quotidien ? Il suffit d’avoir une conversation avec le mécanicien du coin ou le commerçant du grand marché pour s’en convaincre. « J’ai l’impression que rien ne bouge. Il faut baisser les produits de première nécessité pour permettre aux Maliens de subvenir à  leurs besoins fondamentaux », rouspète Mamadou Traoré, plombier de son état, qui reconnait avoir du mal depuis un certain temps à  faire face à  ses dépenses familiales. Demi- grossiste au marché de Djicoroni-Para, Seydou Gassama constate, non sans amertume, la baisse de la recette journalière. « Je reçois depuis trois mois moins à  peine dix clients par jour au lieu des dizaines naguère », se plaint le boutiquier. Professeurs de lettres, Oumar Traoré note une évolution timide du nouveau régime. Il lui reproche de traà®ner les pieds dans la réalisation des actions concrètes comme la création d’emploi pour les jeunes et une amélioration du pouvoir d’achat du citoyen. « Trêve d’arrestation, trêve de voyage ! La priorité est ailleurs. Les gens ont faim. Il faut aider les Maliens à  assurer les trois repas quotidiens, C’’est ça la priorité, tout le reste est secondaire », affirme avec véhémence Hamidou Togo qui tient atelier de soudure au centre-ville. Les victimes du déguerpissement des voies publiques crient leur ras-le-bol. Certains d’entre affirment avoir regretté leur choix sur IBK. En plus de la pauvreté ambiante, estiment-ils, le pouvoir vient tout détruire en leur privant de source de revenu. Autant de récriminations, reflétant le sentiment de la majorité des compatriotes, qui pourraient inspirer le régime d’IBK. Car comme dirait l’autre : « Vox populi, vox dei » (la voix du peuple est la voix de Dieu).