Gbagbo inculpé, bientot transferé à la Haye

C’’est le procureur général de Côte d’Ivoire qui a notifié à  Laurent Gbagbo ce mardi 29 novembre le mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI). Délivré sous scellés par les juges de la Cour, basée à  La Haye, le mandat porte sur les crimes commis par les forces loyales à  l’ancien chef d’Etat à  la suite du second tour de la présidentielle, le 28 novembre 2010. Laurent Gbagbo était en présence de deux de ses avocats, à  Korhogo. « Le procureur a notifié un mandat d’arrêt international au chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Il va s’agir de le transférer à  La Haye, je ne sais pas quand, ça peut être aujourd’hui, demain au plus tard », a déclaré Me Jean Gbougnon. «Le gouvernement, d’Alassane Ouattara, ses juges ainsi que des envoyés de la CPI sont actuellement à  pied d’oeuvre à  Korhogo pour tenter de faire exécuter ce mandat illégal pour transférer le président Gbagbo dans les toutes prochaines heures à  la CPI», déclare Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo. La semaine dernière, l’avocat de l’Etat ivoirien, Me Jean-Paul Mignard, avait indiqué que des mandats d’arrêt seraient émis avant le 11 décembre, date des élections législatives en Côte d’Ivoire. L’avocat français ajoutait que Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président, ainsi que Charles Blé Goudé, chef des Jeunes patriotes, étaient eux aussi concernés par ces mesures. Mais pour les défenseurs de l’ex-chef d’Etat ivoirien, « l’arrestation du président Gbagbo est illégale et sa détention arbitraire » et indiqué que dès lors, la CPI ne pouvait avaliser une telle situation. La CPI avait autorisé début octobre l’ouverture d’une enquête sur d’éventuels crimes commis dans deux camps en Côte d’Ivoire durant la guerre civile ayant suivi l’élection présidentielle de fin 2010. Selon Luis Moreno-Ocampo, le conflit entre les forces de Laurent Gbagbo et les partisans d’Alassane Ouattara a fait au moins 3.000 morts et 520 personnes ont été détenues de manière arbitraire durant cette période. l’annonce de cette inculpation, à  une dizaine de jours des élections législatives du 11 décembre, ne va pas arranger la situation politique qui est tendue depuis que les partisans de M. Gbagbo, réclament sa libération comme condition à  la participation du FPI au scrutin.