Clarisse Njikam, une journaliste de l’Indépendant « brutalisée » par des policiers

C’’est aux environs de 21h samedi 11 octobre 2014 que l’altercation a eu lieu entre la journaliste de l’indépendant et quelques policiers officiant lors de la finale de l’émission de téléréalité Ministar au stade Modibo Keita de Bamako. Clarisse qui était en reportage a tenté d’intervenir dans une scène entre une policière et une petite fille qui voulait rejoindre ses sœurs sur la pelouse du stade. Lorsqu’elle a ensuite voulu rejoindre les loges pour continuer son travail, les choses ont dégénéré : plusieurs policiers, après une discussion musclée, lui arrachent son téléphone : « l’un d’eux m’a frappé la main, et mon téléphone et ma tablette sont tombés sur la pelouse ». Ensuite, on lui demande de quitter le stade. 3 ou 4 policiers, très énervés tentent de la faire sortir de force. Ils sont confrontés à  une résistance de la journaliste. Trainée au sol, Clarisse subit la brutalité de plusieurs d’entre eux:  » Ils m’ont frappé lorsque J’étais au sol. Mes genoux, mon dos me font mal, ma cheville est enflée», témoigne t’elle. Alertée par la scène, l’une de ses deux stagiaires prévient le staff et le producteur… A la porte du Stade, o๠elle a été entraà®née, Clarisse demande qu’on lui restitue son téléphone, sa tablette et son Ipad. Les officiers lui rendront tout sauf l’Ipad. Clarisse et ses stagiaires vont alors au commissariat du 3è pour porter plainte et sur place, elle retrouve les mêmes hommes. «Ils nous ont devancé et ont raconté au commissaire que J’avais frappé l’un deux ». D’après elle, ils ont aussi intimidé les stagiaires et notamment celle qui voulait porter plainte, après s’être également fait arracher son téléphone au stade. Placée en garde vue… Au moment de faire sa déclaration aux environs de 1h du matin, Clarisse se verra placée en garde à  vue au commissariat du 3è arrondissement, sans trop d’explications. Elle sera ensuite mise en cellule : «je ne peux pas décrire cet endroit, J’ai eu un choc », raconte t-elle face à  l’étroitesse des lieux, des odeurs nauséabondes. Le lendemain à  7h30, le commissaire principal vient la libérer, sur ordre du procureur de la République. La journaliste se rend alors à  l’hôpital o๠le médecin lui prescrit 10 jours de repos. A 16h, elle retourne au commissariat pour signer son procès verbal. A nouveau, on la place en garde à  vue: « je leur ai demandé pourquoi ils me gardaient encore et ils n’ont pas répondu et m’ont remis mes téléphones en me disant de rester là  ». l’attente va durer jusqu’à  ce lundi matin, o๠elle doit être entendue au tribunal de la Commune II par le Procureur de la République. «Sommes-nous dans un état de droit ? » s’interroge la journaliste, qui se dit épuisée, malade, après avoir subi coups et brutalités depuis samedi soir. Elle ne comprend pas qu’une simple altercation au stade ait tourné en ce cauchemar. Clarisse Njikam, que sa rédaction a déjà  soutenu, en publiant ce lundi matin, un article et mettant à  sa disposition un avocat, en appelle aux autorités et à  tous ceux qui peuvent l’aider à  faire connaà®tre la vérité sur cette affaire.

Mali: l’ONU va examiner la situation des droits de l’homme

Cette mission est la première effectuée par un expert indépendant mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour examiner et faire un rapport sur la situation des droits de l’homme au Mali. D’après le communiqué, il s’agira aussi d’identifier les domaines d’assistance techniques et de renforcement des capacités qui permettront au Mali de respecter ses obligations internationales de protection et de promotion des droits de l’homme. Plusieurs rencontres au programme Durant deux semaines, Suliman Baldo va rencontrer des membres du gouvernement, le président de la Commission dialogue et réconciliation, la Commission nationale des droits de l’homme, les autorités locales, les représentants de la société civile et du corps diplomatique. Il visitera aussi des centres de détention à  Bamako et dans d’autres localités du pays. A la fin de sa mission, il fera part de ses observations et recommandations préliminaires. En mars 2014, un rapport détaillé sur les résultats de sa mission sera présenté au Conseil des droits de l’homme.

Mah Thiam, une journaliste qui allie passion et excellence

De formation Lettres à  la Faculté de Lettres et de Sciences Humaines (FLASH), elle entre à  l’IGLAM (Institut de gestion et des langues appliquées aux métiers) pour se former en journalisme. En 2004, elle intégre le quotidien l’indépendant, o๠elle poursuit une belle carrière depuis quelques années. Reporter et responsable du desk Société et questions de genre, elle marque par sa simplicité, son sourire franc et une grande disponibilité, des qualités essentielles pour le métier qu’elle a choisi. Mah Thiam a aussi participé à  la grande marche du 17 juillet en réaction aux récentes agressions perpétrées contre les journalistes et directeurs de publication, dont celle de Saouti Haidara, son patron. Maman de deux enfants, celle qu’on surnomme affectueusement Mah Thiam, vient de remporter le Prix Fémédia, organisé par l’Institut Panos. Entretien Journaldumali.com : Vous êtes responsable de la rubrique Genre au sein du quotidien l’indépendant, parlez nous de votre passion du métier de journaliste  ? Mah Thiam : J’ai débuté ma carrière à  l’Indépendant, un journal très lu et qui offre une bonne visibilité aux journalistes qui y sont. En même temps, il y’a des défis quotidiens à  relever pour ne pas décevoir les lecteurs et maintenir la qualité. Pour une journaliste femme, là  o๠un homme aura besoin d’un effort, le double vous sera demandé. La presse ne fait pas de cadeaux aux femmes. Vous devez tous les jours montrer vos capacités et vous battre pour vous affirmer en démontrant que vous avez quelque chose dans la tête, ou que votre travail compte. Au Mali, être une femme journaliste se concilie difficilement, avec la vie familiale, d’o๠les multiples efforts à  déployer. Journaldumali.com : En quoi a consisté ce prix Femedia organisé par Panos dont vous êtes l’une des lauréates ? Mah Thiam : Ce prix a été une surprise pour moi. En fait, il vient récompenser un engagement, un combat. Pour moi, journaliste femme, officiant dans un média ayant une bonne audience, il était important de faire en sorte que la femme soit valorisée. Je m’occupe surtout de promotion de la femme, de rendre visible les actions de nos mères, nos sœurs qui se battent au quotidien pour exister, démontrer un savoir faire ou pour s’affirmer. Ce combat est une conviction, un devoir. Aussi, ce prix vient comme une récompense, non de mon travail directement, mais, de l’effort des milliers de nos sœurs qui font bouger les lignes régulièrement en démontrant que la majorité de la population a un rôle à  jouer. Journaldumali.com : Aujourd’hui, comment percevez vous la représentativité des femmes dans les médias au Mali ? Mah Thiam  : Je ne peux pas me considérer comme une doyenne journaliste dans la presse. Mais, J’ai bientôt dix ans de métier. Je me rappelle que nous étions nombreuses à  débuter ensemble. Combien ont dû arrêter à  cause de la maternité, d’un mari jaloux ou du poids des charges au foyer ? Il n’est pas facile d’être une femme journaliste. C’’est d’ailleurs ce qui fait que les femmes réussissent difficilement. Là  o๠on mobilise un homme en dix minutes pour un voyage de presse, il faut plus de temps pour une femme, surtout si elle est mariée avec des enfants. Dans la presse, nous ne constituons même pas 10%. Celles qui ont une vie de famille sont souvent confinées à  des taches subalternes dans les rédactions. Il nous faut donc nous battre pour une plus grande visibilité dans les médias, car les femmes sont à  même de révolutionner la profession et de l’humaniser. Journaldumali.com : La liberté de presse est menacée au Mali aujourd’hui, en témoigne les agressions de journalistes. Quelle lecture faà®tes vous de la sortie de crise au Mali ? Mah Thiam : Les événements douloureux qui secouent notre pays ont effectivement éprouvé la presse. A tort, les journalistes ont été considérés comme des «Â boucs émissaires », comme l’a dit un confrère. La crise malienne a été révélatrice d’une fracture qui s’installait dans notre société, et d’un certain manque de dialogue. Pendant longtemps, personne n’était en mesure de fédérer les camps, soit par manque de crédibilité, soit par manque d’autorité et aussi par absence de morale. Toutes les interventions au niveau local ont consisté à  faire taire des velléités (sabali) plutôt qu’à  faire parler. Nous avons besoin de vraies thérapies de groupes pour extérioriser les frustrations accumulées dans la société malienne. Une sorte de dialogue, vérité et réconciliation. Cependant, je pense que le pire est derrière nous. Journaldumali.com : Comment envisagez-vous votre rôle de journaliste dans le futur ? Mah Thiam : Le métier de journaliste est exaltant. Il permet d’être en contact avec toutes les couches sociales. Nous sommes une sorte de courroie de transmission entre les couches de la société, les classes et les corps de métiers. La crise, C’’est vrai, a affecté la presse. Désormais, plus rien ne sera comme avant. Mais les défis sont nombreux. En dehors de la poussée de nouveaux médias comme Internet ou les réseaux sociaux au Mali, nous aurons à  faire face au défi du professionnalisme, de la rigueur dans le métier, mais également celui de la création de vraies entreprises de presse.

Les soutiens de Moussa Mara le lâchent pour rejoindre l’Adema

Une démission considérée par le chargé de communication de Mara comme «Â une goute d’eau dans l’océan ». C’’est-à -dire insignifiante face à  la popularité de Mara en commune VI. Il s’est entretenu avec nous ce matin dans son bureau à  la mairie de la commune IV. Un départ minimisé par le Camp Mara Cette démission des membres du Groupe de l’Indépendant Moussa Mara n’est un pas un coup dur pour l’ancien maire de la commune IV, contrairement à  ce que pensent beaucoup, explique Amadou Aya : «Â Mafing Dembélé qui se croyait coordinateur était désavoué par la base à  Lafiabougou. De même que Souleymane Sanogo qui était le seul à  ne pas être élu conseiller dans son fief à  Hamdallaye. Cheik Tidiane Keita qui est à  la base de l’annulation de la victoire ne figure sur la liste électorale. Leur démission est loin d’être un coup pour Mara, je le répète encore ». «Nous sommes élus sur la base d’un programme qui se résume à  quatre points : la bonne gestion foncière, le respect des textes et règlements, l’emploi des jeunes  et la gouvernance. Nous sommes entrain de préparer le recrutement de 50 jeunes pour leur formation en artisanat. Pour la bonne gouvernance, nous avons instauré la ponctualité, le confort dans la mairie. Actuellement au niveau de la mairie, il y’a un interphone et une connexion internet. Toutes nos actions sont conformes aux promesses données ». Dissension dans le camp Mara Dans une correspondance datant du 14 décembre 2009 et adressée à  Moussa Mara, le collectif des démissionnaires, représenté par Mafing Dembélé et Souleymane Sanogo, dénonce le contrat moral qui les liait au “Groupe Mara. Les raisons du divorce, selon le porte-parole des dissidents, Mafing Dembélé, dans une déclaration liminaire, expliquera les motivations profondes de leur adhésion massive au Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA-PASJ) en commune IV du District de Bamako. «Â Notre décision d’inscrire nos actions dans un parti politique, dira-t-il, découle de notre conviction qu’il est indispensable et urgent d’aller vers des regroupements à  la base, en favorisant l’avènement des grands ensembles politiques tant au niveau national qu’africain». Et d’ajouter : « nos analyses politiques nous ont amené à  conclure que l’ADEMA est au plan national un des rares partis à  être de ce combat, un combat pour l’unité des forces vives de la nation». Selon Mafing Dembélé, l’ADEMA, bien que première force politique, n’a cessé de lancer des appels en faveur de la réunification et de l’unité nationale dans la lutte politique. Ce parti, explique-t-il, a de tout temps fait sien la conviction qu’ensemble, nous pourrons véritablement bâtir le Mali. « Aucune force, qu’elle quelle soit, ne pourra relever en singleton les énormes défis du développement économique, social et culturel de notre pays», indiquera-t-il. «C’’est pour toute ces raisons que, dans un microcosme politique marqué par une floraison de partis, notre choix de militer dans un grand ensemble politique a porté sur l’ADEMA », fera savoir le porte-parole des dissidents. l’Adema rallie Selon lui, l’officialisation de leur adhésion à  l’ADEMA, est l’aboutissement d’un long processus d’échanges et de concertations entamé depuis fort longtemps. Ce processus, révèle-t-il, a été concluant grâce à  la forte implication de la camarade Alima Traoré du bureau de la Section ADEMA, avec à  sa tête le Professeur Adama Tiémoko Diarra, qu’il salue pour son esprit d’ouverture et son sens élevé du dialogue politique. « Nous avons adhéré à  l’ADEMA compte tenu du rôle historique qu’il a joué dans l’avènement de la démocratie au Mali et du bilan élogieux qu’il a obtenu dans une période d’apprentissage démocratique très difficile», ajoutera le porte-parole des dissidents. En attendant, le clan Mara se veut soudé et fort face à  la tempête. .