Des « bérets rouges » sanctionnés

Le porte-parole de l’armée malienne, le lieutenant-colonel Souleymane Maà¯ga, a indiqué que les bérets rouges punis, qui ont été mis aux «arrêts de forteresse» – sanction disciplinaire restrictive de liberté dans le domaine militaire -, faisaient «du syndicalisme» dans l’armée, «ce qui est strictement interdit». «C’est un cas d’indiscipline intolérable. Un militaire ne doit pas parler dans la presse. C’est le règlement qui le dit. Ensuite, ils tenaient des propos qui pouvaient démoraliser les troupes. Voilà  pourquoi ils ont été mis (aux) arrêts de forteresse», a déclaré le lieutenant-colonel Maà¯ga, chef de la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée. Un des «bérets rouges» concernés, le lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo, a affirmé par à  l’AFP qu’ils étaient cinq au total à  être visés par ces mesures jeudi soir, lui ayant été conduit à  Ségou (240 km au nord-est de Bamako), «et les autres à  Kayes» (ouest, près de 600 km de Bamako). Deux mois d’arrêt «Nous avons deux mois d’arrêt de forteresse. Notre crime est d’avoir réclamé l’application du plan de paix arrêté par tous pour que la paix revienne dans le camp des bérets rouges et bérets verts (unité des auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012 au Mali, ndlr). C’est une injustice totale», a-t-il affirmé. «Aucun des engagements pris par l’armée pour régler le problème n’a été respecté. Ni le paiement des primes, ni la libération de nos camarades toujours arrêtés, ni le sort à  éclaircir de 23 autres bérets rouges disparus», a-t-il poursuivi. Corps d’élite Les «bérets rouges», des commandos parachutistes, furent jusqu’à  2012 un corps d’élite de l’armée malienne. Ils avaient dénoncé une mise à  l’écart après avoir été impliqués dans des violences meurtrières avec les militaires putschistes entre le 30 avril et le 1er mai 2012. A la suite de ces attaques, plusieurs bérets rouges avaient été arrêtés – certains ont bénéficié de liberté provisoire en janvier dernier, d’autres sont portés disparus, d’après certains de leurs membres et des ONG. Après de nouvelles violences en février dernier, le Premier ministre malien Diango Cissoko avait mené des discussions avec toutes les parties concernées par la crise au sein des forces armées maliennes, qui ont abouti à  la décision de restructurer leur régiment et ramené le calme.