Crash d’Air Algérie : Bakary Diallo enfin inhumé

Il était jeune et talentueux. Il était réalisateur et devait partir au Brésil pour assister à  une manifestation culturelle. Le sort en a décidé autrement pour Bakary Diallo, seul malien à  bord du vol d’Air Algérie, qui s’est écrasé aux environs de Gossi, le 24 juillet dernier. Depuis ce triste évènement, les corps des victimes du crash n’avaient pu être retournés à  leurs familles en raison de l’enquête judiciaire en cours. C’est le 20 novembre dernier que l’identification des victimes s’est achevée, sur un total de 116 personnes à  bord. C’est ce travail qui, même si les causes réelles du crash demeurent floues, a permis de restituer enfin le reste des corps aux familles des victimes. Les restes de Bakary Diallo sont arrivés dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 décembre à  Bamako, avant d’être acheminés vers Kati, lieu de résidence de la famille Diallo. Vendredi, Bakary Diallo a été inhumé au cimetière de Kati en présence de sa épouse Mariam et de plusieurs personnalités du monde des arts et de la culture du Mali. Talentueux, Bakary Diallo avait quelques films et documentaires à  son actif, dont « Dunkanba », sélectionné au dernier FESPACO. Sorti du moule du Conservatoire des Arts et Méties Balla Fasséké Kouyaté, il faisait la fierté de ses professeurs, qui très vite, ont vu en lui, un talent prometteur. Bakary Diallo fait partie de ses étoiles filantes, dont le talent immense, le fera regretter à  beaucoup. Le Mali a perdu dans ce crash un ambassadeur de sa culture. Dors en paix Bakary !

Ben Laden mort : la fin d’Al Qaeda ?

Ben Laden mort ! Qu’adviendra-t-il de la nébuleuse Al Qaeda dans le monde ? Si Barack Obama qui annoncé la nouvelle, voit en cette prise, un espoir, d’autres craignent que les représailles de mouvements islamistes ne s’intensifient dans le monde d’autant que de nombreux chefs djihadistes ont appelé à  la vengeance. En 2001, les attentats du 11 septembre avaient érigé le terrorisme en menace suprême du 3è millénaire et jeté l’Amérique dans une guerre sans merci contre l’Afghanistan pour capturer le chef terroriste, alors réfugié dans les montagnes de Torah Bora. On avait même cru à  sa disparition un temps, élucubré sur une fabrication des Américains, un complot de la CIA. Voire une diversion des Etats-Unis pour camoufler l’échec en Libye, mais si le doute n’est presque plus permis sur la mort de Ben Laden, dont les photos emplissent la toile, aujourd’hui, les attentats se multiplient partout, dans le monde, et sont orchestrés par toutes sortes de mouvances, plus ou moins liées à  Al Qaeda. Selon Robert Fisc, un journaliste Américain, la mort de Ben Laden n’est pas la mort du terrorisme international, mais la mort politique d’Al Qaeda, cette organisation qui a marqué le début des années 2000. Il faut se garder de croire que la fin du chef taliban marquera une baisse des activités liées à  la terreur, insiste t-il, même si certains leaders mondiaux, parlent de victoire. «Â Le terrorisme est devenu l’arme des pauvres, le seul recours pour les victimes de l’injustice, et hélas, le seul remède à  la souffrance des uns, et des autres, en témoignent les actes des kamikazes, les bombes dans les restaurants, partout », juge un auditeur sur la RFI. «Â  C’’est une perte pour les musulmans, et les idéaux qu’il défendait contre la suprématie occidentale », estime un autre. Après Ben Laden il y a désormais Ayman, El Zahawir, 59 ans, le numéro 2 de l’organisation, qui est devenu l’homme le plus recherché entre le Pakistan, l’Afrique du Nord, l’Egypte etc. La traque des yankees continue et brandir un butin de guerre, peut parfois soulager des esprits marqués par des attentats spectaculaires en 2001, en témoigne les scènes de liesse, à  New York et un peu partout en Amérique. Ben Laden mort, la mort d’Al Qaeda ? Du temps o๠il était encore vif, on en arrivait presque à  oublier l’existence d’Oussama Ben Laden, dont la seule force, était d’apparaà®tre de temps à  autre, via la chaà®ne Al Jazeera, pour lancer de courts messages et se rappeler au bon souvenir des terriens. Mort, il gagne en symbole et inspire davantage la multiplication de groupes terroristes opérant désormais pour leur propre compte. AQMI, la branche maghrébine, revendique souvent des enlèvements dans la bande sahélo-saharienne, o๠elle cherche à  élargir ses bases d’influence entre le Mali, l‘Algérie, le Niger ou la Mauritanie. Il ne s’agit plus d’un duel entre l’Amérique et l’Afghanistan ou le Pakistan, fief incontesté de mouvements terroristes, mais d’une constellation de groupuscules de la peur, avec à  leurs têtes des chefs animés de convictions inébranlables, et qui entendent peser sur la géopolitique mondiale contre la libération de prisonniers ou en exigeant des rançons pharaoniques pour financer leurs activités. Au Mali, l’annonce de la mort du chef terroriste inquiète plus qu’elle ne suscite l’espoir. « Ce n’est pas parce que les Américains brandissent une prise de guerre, que la tranquillité est garantie », estime Moulaye, un bamakois. Par ailleurs, d’autres plus radicaux, déplorent la perte d’une grande figure qui défendait, selon eux, les valeurs de justice. La menace doit pourtant être prise à  bras le corps par nos dirigeants et non écartée temporairement. l’attentat de Marrakech, la semaine dernière, témoigne du risque immédiat et qui peut toucher tout pays du continent, même avec la mort d’un Ben Laden, dont le corps aurait été enseveli dans les tréfonds de l’océan…, une inhumation, qui irrite d’ailleurs les musulmansÂ