L’épidémie d’Ebola a atteint Conakry, le Mali inquiet

Selon l’UNICEF, « sur les 80 personnes qui ont contracté la maladie à  ce jour en Guinée, au moins 59 sont mortes ». C’est le dernier bilan de l’épidémie de fièvre virale hémorragique qui est apparue début février dans le sud du pays. Ces derniers jours, la fièvre hémorragique mortelle s’est rapidement répandue des préfectures de Macenta, Guéckédou et Kissidougou (sud) à  la capitale, Conakry », toujours selon l’Unicef qui a publié un communiqué ce dimanche. L’épidémie a été diagnostiquée à  Lyon, en France, comme étant une fièvre Ebola, a expliqué samedi le chef de la division prévention au ministère de la santé et de l’hygiène publique guinéen, le Dr Sakoba Kéita. « Dans la journée [de vendredi] nous avons eu les premiers résultats venus de Lyon qui nous ont annoncé la présence du virus de la fièvre Ebola comme étant à  l’origine de cette flambée de fièvre fébrile en Guinée forestière principalement », a-t-il déclaré. « Ebola est une maladie extrêmement grave et l’Unicef a pris immédiatement des mesures pour réduire les risques pour les enfants de Guinée », a ajouté le Dr Ag Ayoya. En collaboration avec le ministère de la santé guinéen, l’Unicef a rapidement livré dans les zones les plus affectées cinq tonnes de médicaments et d’équipements médicaux tels que des gants, nattes plastiques, couvertures, protège-nez, et des solutions de réhydratation orale et intraveineuse pour protéger le personnel médical et traiter les malades. L’organisation a aussi « accentué la communication sur le terrain pour informer et sensibiliser le personnel médical et la population sur les mesures à  prendre afin d’éviter de contracter Ebola », a encore indiqué le médecin. La maladie est particulièrement dévastatrice parce que les personnels médicaux sont parmi les premières victimes, ce qui menace le déroulement des soins dans un pays qui souffre déjà  d’un manque de personnel médical. « Au moins huit agents de santé ont été tués à  ce jour », a indiqué l’Unicef. Réunion et consignes à  Bamako le ministère de la santé et de l’hygiène publique malien s’inquiète de la situation chez le voisin. Dans un communiqué publié ce dimanche, le département fait état d' »informations concordantes font état de l’éclosion d’un foyer d’épidémie de fièvre Ebola dans un pays voisin ». En guise de prévention, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique a convoqué pour ce dimanche à  15 heures GMT une réunion de crise. « Le ministre Ousmane Koné entend mettre en état de veille son staff, et ses services techniques contre toute possibilité de pénétration de cette épidémie au Mali », poursuit le communiqué. En attendant la stratégie nationale à  mettre en place, un devoir de vigilance est attendu de tous. Le département appelle à  la prudence face à  cette menace qui doit être prise très au sérieux. « Restez tous vigilants! C’est à  ce prix qu’on pourra préserver notre pays contre ce fléau qui a déjà  fait une soixantaine de victimes dans un pays frontalier du Mali », conclut le communiqué .

Elus du nord : «Halte au dilatoire!»

Les élus du Nord disent être à  bout de souffle. A Bamako, leurs maisons sont devenues des camps hébergeant des centaines de réfugiés et des déplacés dans un état de misère inqualifiable. C’’est pourquoi, au terme d’une séance de concertation, le 30 avril dernier à  l’Hôtel Royal de Faladiè en commune VI du district de Bamako, les élus du Nord ont décidé de dire leur préoccupation face au drame qui frappe les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et une partie de Mopti. Pour eux, la manière dont les choses se passent depuis un moment à  Bamako est source d’inquiétudes au sein des ressortissants du Nord en général et des élus ces régions en particulier. A ce point de presse, on notait la présence des députés Abdou Sidibé de Gao, Abdoul Malick Diallo d’Ansongo, Nock Ag Attia de Diré, Oumar Bouri Touré dit Billy de Goundam, le maire de Gao Sadou Diallo et plusieurs autres responsables locaux dont des maires, des présidents des conseils de cercle et de région. Devant un parterre de journaliste, le Collectif des élus du Nord du Mali n’est pas allé de main morte pour s’exprimer sur la crise qui prévaut dans le septentrion Mali. Ils dénoncent le comportement dilatoire des nouvelles autorités devant l’urgence que constitue le problème du nord. « Le tissu social est en train de se disloquer Le député El Hadj Baba Haà¯dara, député élu à  Tombouctou, a expliqué que les actions des gouvernants ne montrent pas véritablement que la « priorité des priorités », C’’est bien la libération du Nord du pays, assiégé par des hordes de criminels. « Aujourd’hui, pas même un petit couloir humanitaire initié par les autorités en direction de ces populations meurtries », s’est insurgé un autre élu. l’élu de Tombouctou fait remarquer en outre que « quand le Premier ministre déclare que le Gouvernement est encore en train de chercher à  mettre sur pied ce couloir humanitaire d’une extrême urgence », cela aussi est source d’inquiétude. En dehors de ce que l’association Collectif Cri du C’œur a amené en terme de dons, rien n’est fait par qui que ce soit en direction des femmes, des enfants, des hommes sans abri soumis à  toutes sortes de traumatismes par des envahisseurs. « Il faut aller très vite, car le tissu social est en train de se disloquer », a proposé le conférencier, selon qui l’intervention militaire de la Cédéao est une absolue nécessité. Vivement les forces de CEDEAO Le député Haà¯dara a rappelé, documents à  l’appui, que la mission principale des troupes de la CEDEAO, au Mali (MICEMA), fortes de 5 500 hommes, constituées de personnels militaires, de policiers et de civils, est de protéger les populations civiles, assister les organisations humanitaires dans le cadre de la mise en œuvre de l’assistance aux victimes, faciliter la libre circulation des personnes et des biens, faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées. Il a plaidé pour que la CEDEAO intervienne vite, très vite. « Nous, élus de la région sommes disposés à  participer à  toutes les actions visant à  rétablir l’intégrité du territoire national », rassure-t-il.