Dioncounda Traoré :  » Yes, We Did It ! « 

Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Chers collaborateurs, Mesdames, Messieurs, Quand, par le hasard de l’Histoire, nous avons été appelés à  servir notre pays dans les circonstances que vous savez et aux postes de responsabilité qui sont encore les nôtres ce matin, personne parmi nous ne se faisait d’illusions ni sur la délicatesse de la mission ni sur son extrême complexité. Vous le savez autant que moi, il s’agissait pour nous de remettre sur pied, avec une extrême délicatesse, un grand malade, un malade dont le pronostic vital était fortement engagé, pour parler comme les médecins. Ce qu’on nous demandait, à  vous et à  moi, C’’était d’être les missionnaires d’une cause que nos compatriotes parmi les plus optimistes avaient jugé désespérée et que les autres considéraient comme de déjà  perdue. Quant à  la communauté internationale dont il faut saluer ici la solidarité et le soutien qui ne nous ont jamais fait défaut, elle était complètement désorientée puisque que le Mali n’a pas arrêté de lui envoyer des signaux contradictoires, ambigus et inintelligibles. Par monts et par vaux, contre vents et marées, vous êtes restés une équipe soudée et solidaire autour de son capitaine, concernés à  chaque seconde par les enjeux des défis à  relever. Des défis qu’il fallait relever pour le Mali, pour la communauté internationale et pour l’Histoire. Vous avez su être des co-équipiers exemplaires convaincus que la somme de l’effort individuel aux différents postes de responsabilité assurait le résultat final. A quelques quarante huit heures de la fin de notre mission et sans aucune forme d’autosatisfecit, nous pouvons affirmer fièrement : « Mesdames et Messieurs, nous avons gagné le pari. ». A la manière des Anglo-Saxons, nous pouvons crier : « Yes, We Did It ! ». Oui, Nous l’avons fait ! Oui, nous avons relevé un challenge fou ! Oui, nous avons accompli une mission quasi impossible ! Oui, nous avons réussi la double-mission de la Transition que la Feuille de route adoptée par notre Parlement le 29 janvier 2013 déclinait en ces termes redoutables : 1. Le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays ; 2. l’organisation d’élections générales transparentes et crédibles. Pendant de longs mois, cette double-mission aura été notre souci permanent ; son accomplissement notre raison d’exister. Tout au long de ces longs mois, nous ne nous sommes jamais départis de l’idée voire de l’obsession de réussir « Notre Mission ». A aucun moment, personne ni rien n’a jamais réussi à  nous distraire. Pourtant, et Dieu nous est témoin, ce ne sont pas les écueils qui ont manqué sur notre chemin ! Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement; Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement, La gratitude est une qualité particulièrement noble qui grandit l’Homme. Savoir l’exprimer nous élève à  un niveau de plénitude tel qu’aucune montagne ne saurait faire obstacle à  l’accomplissement de notre dessein. Je vous dois l’expression de cette gratitude, celle-là  qui vient du plus profond de mon âme ; cette gratitude-là  que les mots ont du mal à  traduire et exprimer. Cette gratitude, elle n’est ni feinte, ni de circonstance ! Elle est sincère de cette sincérité qui transparait dans la joie des populations libérées du joug de l’occupation. Elle n’a d’égal que le bonheur de ces hommes, femmes, jeunes, vieux et enfants qui rentrent chez eux après de longs mois de souffrance dans les camps de réfugiés dans les pays voisins. Ma gratitude, celle que je vous exprime, elle se mesure à  l’aune du bonheur des populations du Nord qui assistent au retour progressif de l’Administration, des banques, des services socio-sanitaires, du commerce, des ONG, de la sécurité… et même des premiers touristes dont je salue le courage et la générosité. Ma gratitude, enfin, C’’est celle qui se jauge à  l’échelle du bonheur des populations du Mali tout entier qui se réjouissent du retour à  la normalité de leur quotidien d’une part, et du retour du Mali dans l’arène internationale d’autre part. Merci à  chacune et à  chacun ! Merci à  toutes et à  tous ! Merci d’avoir donné le meilleur de vous-même pour sortir notre pays de l’abime dans lequel il a été si violemment précipité ! Merci d’avoir accompli un devoir dont vous ne mesurez pas encore la portée ! Soyez fiers de l’œuvre que vous avez accomplie ! Et, sans modestie aucune, racontez à  vos enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants que vous avez été de la grande aventure de la Deuxième Libération du Mali ; celle qui a réussi à  chasser des fanatiques illuminés au service du narcotrafic d’une part, et d’organiser des élections crédibles et transparentes dans un contexte surréaliste d’autre part. Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Mesdames, messieurs les membres du Gouvernement, Dans quelques quarante huit heures dis-je, prendra fin votre mission en qualité de ministres, membres du Gouvernement de la République. La Nation reconnaissante saura porter témoignage de votre dévouement, de votre engagement et de votre détermination sans bornes à  la servir. Restez des républicains et des grands commis de l’Etat disponibles et disposés à  servir la Nation. Mais dans la nouvelle vie qui sera la vôtre dès le 04 septembre, date de l’entrée en fonction du nouveau Président de la République, ne soyez pas surpris d’être attaqués dans la presse, d’être brocardés et même vilipendés. Souffrez que ceux qui n’ont rien apporté à  l’Humanité usent et abusent de leur droit d’inventaire de votre bilan. Souffrez qu’ils inventent et grossissent les traits de ce qu’ils auraient aimé être votre passif. Surtout, Mesdames et Messieurs, soyez fiers de faire la « Une » d’une certaine presse heureusement minoritaire qui ne trouve rien de mieux que de s’acharner sur les trains qui arrivent à  l’heure. Rappelez-vous cette sagesse de notre terroir qui nous apprend que « seules les personnes insignifiantes sont exemptes de critiques et de reproches ». Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement, Mesdames, Messieurs, Il ne me reste plus qu’à  vous souhaiter bonne chance dans cette nouvelle vie que vous allez entamer dès à  présent. l’expérience que vous avez engrangée au cours de votre mission au sein du Gouvernement est un sésame qui vous permettra d’arriver à  bout de la plupart des défis professionnels auxquels vous serez confrontés. Sachez qu’il y a eu une vie avant le Gouvernement, et qu’il y en aura une autre après. l’horloge de votre vie en tant que citoyen et en tant que serviteur de l’Etat doit continuer de fonctionner. Continuez de vous battre pour vous-même, pour les vôtres et pour le Mali, pour la paix dans le monde, le développement et la solidarité. Félicitations à  toutes et à  tous ! Merci pour la mission accomplie ! Que Dieu bénisse le Mali !

Dioncounda Traoré :  » Il ne saurait y avoir d’élection parfaite « 

Est-il encore possible de reporter cette élection ? D’assister à  un scénario de dernière minute comme on l’a connu à  la veille de la présidentielle manquée du 29 avril 2012 ? L’inquiétude persiste chez beaucoup qui craignent une montée de tension lors de ce scrutin, un scrutin dont la tenue est largement souhaitée par la majorité de la classe politique malienne et la communauté internationale. Devant les candidats et leurs représentants, qu’il a reçu hier au palais de Koulouba, Dioncounda Traoré, président par intérim, a réaffirmé la date du 28 juillet, pour ne plus laisser de place au doute, ni aux hésitations.  » Nous ne pouvons faire autrement que d’aller à  cette élection », leur a-t-il dit avant d’ajouter qu’il ne saurait y avoir d’élections parfaites surtout dans un pays qui vient de sortir de la crise. » A Paris, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, qui a effectué de nombreux déplacements à  Bamako tout au long du processus, s’est fait l’écho de cette déclaration. Une forme de consensus règne donc autour de cette élection, même si quelques voix politiques ou de la société civile se sont érigées pour demander son report. En cause, l’absence de certains votants au Nord et la voix des réfugiés dans les pays voisins, sans oublier tous ceux qui n’auront pas obtenu leur carte NINA, à  la date du 28 juillet, faute de temps pour la distribution. D’un autre côté, affirme un observateur politique, la tension politique n’est pas à  exclure. Quid du capitaine Sanogo, en cas de consigne de vote, lors de l’entre deux-tours ?  » Je ne crois pas qu’il ait encore voix au chapitre ». Sortie de crise donc, déblocage d’une situation engluée depuis plus d’un an dans l’instabilité institutionnelle. Pour que redémarrent les choses, et que reviennent les bailleurs, il faut engager un nouveau processus démocratique,  » une refondation et un dialogue entre vous acteurs politiques et nous peut conduire à  des élections transparentes, crédibles et acceptables par tous », a précisé Dioncounda Traoré. L’élection devrait donc à  la date du 28 juillet, se tenir quelque soient les conditions du vote, quelque soient la non distribution des cartes NINA à  tous. Autre inquiétude, le taux de participation qui s’annonce bas, un taux avoisinant généralement les 35% lors de précédentes échéances présidentielles.

Discours à la Nation de Dioncounda Traoré (VIDEO)

Chers compatriotes, Vous comprendrez, j’en suis sûr, que je commence par rendre grâce à  Allah Tout Puissant qui dans sa mansuétude infinie, me donne en cet instant, le privilège de pouvoir m’adresser à  vous après le triste épisode du 21 mai oà¹, au-delà  de ma modeste personne, il a été porté un coup de plus à  nos valeurs et à  notre société. Je l’ai déjà  dit et je le répète aujourd’hui ; ma vie n’est rien à  côté du Mali et à  mes agresseurs je réitère mon pardon. Je pardonne pour le Mali, je pardonne au nom du Mali, car le Mali a besoin de toute son énergie et de tous ses enfants pour se remettre debout. Aujourd’hui plus que jamais il nous faut être à  la hauteur de nos ambitions et de l’Histoire. Et pour cela nous devons avoir le sens de la magnanimité et celui du dialogue. Permettez-moi donc mes chers compatriotes de vous inviter, une fois de plus, toutes et tous à  vous pardonner les uns les autres surtout en ce mois béni du Ramadan que je souhaite à  la fois apaisant et apaisé pour toutes nos communautés, toutes nos confessions et aussi au C’œur d’un hivernage que je désire satisfaisant pour nos producteurs. Mes chers compatriotes, Je n’ai d’autre combat que le vôtre, pour une vie libre, sereine, digne et prospère. Oui, je dis avec fierté aujourd’hui que je n’ai jamais triché avec ce pays, jamais pris la part d’autrui, jamais violé ni les principes, ni les normes, ni les consensus auxquels je suis partie, ni mes convictions pour la démocratie la justice et la solidarité. Telles sont mes valeurs et mes convictions profondes, telles elles le resteront. Mes chers compatriotes, Nous sommes à  un tournant capital de l’évolution du Mali en tant qu’Etat, en tant que nation, en tant que peuple. Je demeure convaincu, loin du pessimisme qui pourrait gagner quelques uns d’entre nous, que les défis qui sont aujourd’hui ceux de notre Pays peuvent être relevés. Le Mali ne s’effondrera pas, malgré les rudes coups qu’il a reçus. Le Mali se redressera encore plus fier, encore plus solide ! Parce que la nation malienne est une grande nation. Une nation grande de chacune de ses communautés des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal et du district de Bamako. L’action isolée de quelques uns de ses enfants, momentanément égarés et celle de ceux qui n’aiment pas assez ce grand pays pour oublier un peu leurs personnes ne doivent pas occulter l’atout majeur que nous avons : celui d’avoir une majorité saine, des hommes et des femmes qui travaillent sous le soleil et la pluie et sur lesquels nous pouvons compter à  tout moment. Le Mali ne s’effondrera pas, parce que fort de son passé, protégé par son histoire et fier de ses cultures qui ont contribué à  la civilisation de l’universel et qui ont donné Tombouctou, Djenné et Sangha au monde. Enfin le Mali ne s’effondrera pas parce qu’il n’est pas seul. Il ne saurait être seul, pour avoir été de tous les combats pour la libération et le rayonnement de l’Afrique, pour le développement et la démocratie dans le monde. Chers compatriotes, Nous devons rester ouverts à  tous les souffles, nous qui avons offert notre solidarité quand d’autres en avaient besoin, aussi bien en Afrique qu’ailleurs ! Nous devons comprendre et apprécier à  sa juste valeur le formidable élan de solidarité qui s’est manifesté pour la préservation de notre intégrité territoriale et la sauvegarde de notre démocratie. A cet égard, la CEDEAO, l’Union Africaine, les Nations Unies et nos partenaires bilatéraux et multilatéraux ne sauraient être nos ennemis. Ce sont au contraire des mains amies qui nous sont tendues, soucieuses de nos problèmes internes certes, mais aussi des menaces qu’en ce moment le Mali, jadis porteur de paix, représente pour la sécurité, de la sous-région, de l’Afrique et du monde. Nous devons, et justement pour reconquérir notre souveraineté totale accepter cette solidarité, car elle découle du contrat qu’ont signé entre eux les pays candidats à  la communauté des démocraties. Nous n’oublierons jamais dans ce partenariat ce qui fait l’identité du Mali et ce que doit être son apport et ce qui doit relever de sa seule compétence. En revanche nous nous devons d’éviter les débats qui nous mettent en deçà  de l’Histoire et qui portent à  terme un lourd préjudice à  ce pays que nous avons en partage. Mes chers compatriotes, Chacun et chacune d’entre nous a une dette envers le Mali. Il est grand temps pour chacun et chacune d’entre nous de payer une petite part de cette dette, de payer ne serait-ce qu’une toute petite part ! Ce n’est pas demander l’impossible : il s’agit ici d’une idée, là  d’un peu de sincérité, ici de solidarité, là  de détermination pour ensemble arriver à  proposer les justes réponses aux défis du jour et aux bégaiements de l’Histoire. Aucune des épreuves que nous connaissons depuis le début de l’année, n’est une fatalité pour une terre de solidarité, d’indulgence, de sacrifices et de dignité ! Nous avons été la terre de ces valeurs fortes. Nous n’avons pas d’autre choix que de redevenir cette terre de valeurs fortes. C’est là  le seul moyen de mériter de nos illustres devanciers dont l’action prévoyante nous a permis d’être ensemble aujourd’hui et de constituer le Mali. Je pense à  Kaya Makan CISSE, Soundiata KEITA, Sonni Aliber, Askia Mohamed, Da Monzon, Biton COULIBALY, Sékou Ahmadou, Babemba, Tiéba, El Hadj Oumar TALL, Firoun Ag el Ansar, Samory TOURE, Mamadou KONATE, Modibo KEITA ainsi que tous leurs compagnons. Nous devons mériter d’eux dans l’épreuve qui est aujourd’hui la notre, dont nous devons tirer toutes les leçons mais que nous devons surmonter en sachant que les urgences et les contingences nous enlèvent désormais tout droit aux atermoiements et à  l’erreur. Le Mali est la somme de nos différences et de notre diversité, de nos qualités et de nos intelligences, de nos connaissances et de nos compétences, la somme de nos êtres physiques et moraux il est donc nécessairement beaucoup plus que chacun d’entre nous, il est donc forcément aux dessus de chacun d’entre nous. Or du 17 janvier 2012, date des premières attaques perpétrées contre notre souveraineté nationale et notre intégrité territoriale par des mouvements armés, du 17 janvier à  nos jours il n’y a eu aucun répit dans le processus de désintégration de notre pays. Le Mali coupé en deux, les images de personnes déplacées avec leur baluchon sur la tête, des femmes harassées tenant par la main leurs enfants apeurés, des vieilles personnes décharnées se trainant le long des axes routiers, nos populations et nos villes martyrisées. Tombouctou profanée et nos patrimoines culturels détruits .Bref ces images de la détresse humaine que nous avions l’habitude de voir à  la télévision ne sont plus virtuelles. Elles sont devenues aujourd’hui la réalité malienne, une réalité qui nous rappelle cruellement que « ce n’est pas qu’aux autres que cela arrive » ! Au regard de la complexité de cette crise et la profondeur de la détresse dans laquelle sont plongées nos populations du nord mais aussi tous leurs concitoyens du reste du pays il est impérieux qu’en tant qu’acteurs nationaux, en tant que patriotes, en tant que démocrates, nous dégagions ensemble, je dis bien ensemble, la voie à  suivre pour libérer notre pays de tous ces envahisseurs qui sèment dans leur sillage, désolation, déchéance et douleur. C’est pourquoi nous devons tous être acquis à  l’alliance la plus large possible et la plus forte possible pour s’attaquer aux défis actuels de notre pays. Et c’est pourquoi je formule les propositions suivantes, susceptibles d’améliorations et d’amendements, et dont j’espère qu’elles emporteront votre adhésion. I. SECURITE DES INSTITUTIONS DE LA TRANSITION Je voudrais réaffirmer ici la position qui a toujours été la mienne. « Je fais entièrement confiances aux services de sécurité maliens et à  l’armée malienne pour assurer la sécurité du Président de la République et celles des autres institutions de la République ». Les dispositions déjà  prises ou envisagées pourront, bien entendu, être affinées et améliorées en fonction des moyens et équipements que nous pourront réaliser. II. ORGANES DE LA TRANSITION Dans le but de compléter l’architecture institutionnelle de mieux l’adapter aux réalités sociopolitiques, aux missions de la transition, dans l’esprit de l’article 6 de l’accord cadre, je propose A/ Un Haut Conseil d’Etat (HCE) constitué du Président de la République et de deux Vice-Présidents chargés d’assister le Président dans l’accomplissement des missions de la Transition. · L’un des Vice-Présidents représentera les Forces de Défense et de Sécurité et à  ce titre il présidera notamment le Comité militaire de suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité et s’occupera de toutes les questions militaires concernant le Nord du Mali ; · L’autre Vice-Président représentera les autres composantes des Forces vives de la Nation. B/ Un Gouvernement d’Union Nationale : o๠seront représentées toutes les composantes des Forces Vives. Les consultations conduisant à  sa formation seront menées par le Président de la République. C/ Un Conseil National de Transition (CNT) : ayant une compétence consultative et regroupant les représentants des partis politiques présents ou non à  l’Assemblée Nationale et des représentants de la Société Civile. Il sera piloté par le Vice-Président représentant les Forces vices. D/ Une Commission Nationale aux Négociations (CNN) : conforme au souhait des Chefs d’Etat de la CEDEAO formulé au point 18 du communiqué final de la deuxième réunion du groupe de contact sur le Mali. Cette commission sera chargée d’engager avec les mouvements armés du Nord du Mali des pourparlers de paix en relation avec le médiateur de la CEDEAO afin de rechercher par le dialogue, des solutions politiques négociées à  la crise. E/ Une requête en direction de la CEDEAO (de l’Union Africaine et des Nations Unies) en fonction des conclusions de la mission qui a séjourné dernièrement à  Bamako. Les Vice-présidents seront nommés et le Conseil National de la Transition (CNT) sera mis en place dans les meilleurs délais et en tout cas dans la quinzaine qui suivra la mise en place du Gouvernement d’Union Nationale. Par ailleurs il reste entendu que ni le Président, ni le Premier ministre, ni les Ministres ne pourront se présenter à  la prochaine élection présidentielle. Mes chers compatriotes, Il y a un temps pour tout ! Il y a un temps pour la politique politicienne, un temps pour les ambitions personnelles, pour les intérêts individuels et corporatistes, un temps pour les querelles partisanes. Mais aujourd’hui, aujourd’hui, c’est le temps de la mobilisation de toutes et de tous pour sauver notre Pays en danger. C’est le temps du dépassement et de l’oubli de soi. Il s’agit aujourd’hui d’observer une trêve dans ces guéguerres improbables. Il s’agit de faire du Mali notre seule priorité. Il s’agit de ne plus perdre de temps dans des polémiques stériles, nous sommes engagés dans une course contre la montre et chaque seconde qui passe complique davantage les solutions requises. Il s’agit de se focaliser sur l’essentiel c’est-à -dire notre intégrité territoriale et notre démocratie. Nous devons impérativement nous mettre d’accord entre enfants d’un même pays et faire montre de responsabilité en même temps que d’une volonté et d’une détermination sans faille. Ce que notre attachement à  notre pays, à  notre intégrité territoriale, à  l’unité de notre nations nous commande aujourd’hui, ce que les populations du Nord, nos compatriotes qui souffrent le martyr, ce que nos centaines de milliers de déplacés et de réfugiés nous demandent aujourd’hui c’est d’être unis et solidaires devant l’adversité. C’est de créer autour de notre armée un climat de confiance et une union sacrée pour arriver à  la réconcilier avec elle même, à  la reconstruire, à  l’équiper et à  la mettre dans toutes les conditions pour qu’elle puisse mener à  bien sa mission de libération des territoires occupés. Alors unissons-nous pour sauver notre Patrie. Unissons-nous pour préserver notre démocratie. C’est l’appel vibrant que je vous lance, Maliennes et Maliens du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest. Mes chers compatriotes, Il n’y a aucune raison de désespérer. Nous sommes un Peuple digne, un Peuple courageux. Tous ensemble nous relèverons tous les défis aux quels nous sommes confrontés. Nous pouvons le faire et nous le ferons avec la grâce d’Allah. Et si vous nous faites confiance nous étonnerons plus d’un par la rapidité avec laquelle cette crise sera résolue !! Je vous en donne l’assurance, dans très peu de temps, le Mali sera débarrassé de l’irrédentisme, du narcotrafic et du terrorisme religieux, de toutes les formes d’insécurité qui mettent en danger la paix des citoyens. Notre pays reviendra à  lui-même. Il redeviendra lui-même : un pays d’accueil pour tout le monde, un pays de tolérance pour les religions, un pays qui ne sera plus une menace pour ses voisins, un pays qui élira bientôt son futur Président à  l’issue d’élections irréprochables. Tous nous devons en faire le serment ici et maintenant car une telle mission n’est pas au dessus des moyens du Grand Peuple que nous sommes et pour le Mali, je le répète ici j’accepterai, pour ma part, tous les sacrifices ! Merci pour votre confiance, merci pour votre sollicitude, merci pour votre patience. Vive le Mali éternel, un et indivisible ! Que le Tout Puissant nous inspire et qu’Il protège et bénisse le Mali.

Bienvenue Dioncounda !

Son arrivée est annoncée pour 16h20. Une précision chirurgicale qui laisse impatient la plupart des journalistes de la République. Alors que son départ s’était fait dans la plus grande discrétion, après son agression du 21 Mai au Palais de Koulouba, l’arrivée de Dioncounda Traoré à  Bamako, deux mois après, va certainement occasionner un dispositif impressionnant d’accueil mais aussi de sécurité à  l’aéroport international Bamako Sénou ce 27 juillet. Déjà , les corps officiels, diplomatiques et la société civile sont mobilisés pour l’évènement Alors que les annonces de son arrivée étaient lancées il y a trois jours, le doute persistait encore chez certains, convaincus que C’’était là  une énième rumeur propagée dans la capitale. Mais le communiqué officiel du gouvernement, sur les ondes de l’ORTM, jeudi soir, est venu lever toute équivoque quant au retour du Président par intérim de la Transition. Faut-il le rappeler, Dioncounda Traoré a subi des interventions chirurgicales après son lynchage violent par des manifestants incontrôlés et laissés libre par des gardes le 21 mai dernier. On se souviendra longtemps des images de son agression comme d’une atteinte profonde aux valeurs de respect de son prochain, en terre malienne. l’intéressé lui-même a du réfléchir longtemps sur ce retour dans son pays et on peut imaginer malgré les dernières images de l‘homme en parfaite santé, qu’une certaine angoisse doit l’habiter. Aussi la sécurité devra être renforcée voir irréprochable pour éviter tout débordement cette fois. Enfin le retour du président par intérim, s’il était attendu par une bonne partie de la classe politique, notamment par le Front Uni pour la Sauvegarde de la démocratie,(F qui a à  plusieurs reprises, réclamé son retour, sa présence à  Bamako, devra accélérer le processus de transition et notamment, la formation du Gouvernement d’Union nationale et qui fait l’objet de consultation par le Premier ministre de transition. C’’est donc d’un climat politiquement apaisé dont aura besoin Dioncounda Traoré désormais, pour conduire sa mission et fusionner son action avec celle de Cheick Modibo Diarra. Si le retour à  l’ordre constitutionnel a eu de la peine à  s’installer, avec les incursions répétées de l’ex junte, aujourd’hui, C’’est à  la classe politique d’être vigilante et de se rassembler autour de son Président et non par des appels à  la division… Bienvenue en terre malienne Dioncounda !

Transition : Et après les 40 jours ?

«Â  Dioncounda dirige la transition  pendant 12 mois » Pour cet élu de la commune de Gao, le maintien de Dioncounda Traoré à  la tête de l’Etat est souhaitable, «Â cela pour ne pas ramener le processus de transition déjà  enclenché en arrière ». Laisser le président intérimaire et le gouvernement continuer leur mission, pendant un an, conformément aux décisions du Sommet de la CEDEAO tenu à  Abidjan le 26 Avril, serait la voie souhaitable pour s‘attaquer aux problèmes urgents comme le nord. En outre, Dioncounda Traoré bénéficie de l’adhésion de la communauté internationale plutôt encline à  appuyer un pouvoir civil que militaire au Mali. Alors, comment les deux médiateurs de la CEDEAO qui ont quitté Bamako ce week-end, peuvent-ils convaincre le capitaine Sanogo d’accepter cette option ? Du reste, même si Dioncounda a déclaré qu’il démissionnerait au terme des 40 jours, tout plaide en faveur de son maintien à  la tête de la transition. Si les Etats-Unis sont montés au créneau pour demander que le CNRDRE démissionne, plusieurs programmes d’aide ont été suspendus au Mali entretemps, ce qui pourrait axphyxier l‘économie malienne. l’Union européenne a également exprimé sa volonté d’assister le Mali à  condition de rester dans l’ordre constitutionnel… La CEDEAO va-t-elle durcir le ton et imposer un nouvel embargo pour forcer son choix ? «Â La junte revient au pouvoir ?  » Deuxième éventualité, voir la junte, avec à  sa tête le Capitaine Amadou Haya Sanogo, diriger le processus de transition. De l’avis de la plupart des observateurs, «Â Sanogo a déjà  obtenu beaucoup depuis le 22 Mars, dont trois ministères clés dans le gouvernement de transition, quelle compétence a-t-il pour mener une transition aussi sensible. Son rôle n’est-il pas de réorganiser l’armée pour aller à  la reconquête du nord ? », signale cet enseignant. Loin de courber l’échine, le capitaine Sanogo vient d’appeler à  une Convention nationale avec les forces vives de la nation. Sanogo cherche t-il le soutien du Mali contre la CEDEAO ou à  gagner du temps, pour un imposer le choix d’un homme, qui conviendrait au CNRDRE ? Les parties politiques prendront-ils part à  cette concertation ayant déjà  été exclus des négociations entre la CEDEAO et la junte, relatifs à  la signature de l’Accord Cadre du 6 Avril ? Ce qui est sûr, C’’est que la junte aura son mot à  dire… «Â  Pleins pouvoirs au PM » Troisième éventualité, à  défaut d’un consensus entre le CNRDRE et la CEDEAO, le premier ministre Dr. Cheick Modibo Diarra pourrait conduire la transition au nom du consensus qui a prévalu pour sa nomination. Les deux parties signataires de l’Accord-cadre auraient alors une nouvelle convergence de vue sur l’Astrophysicien, qui prendrait la tête d’un Mali coupé en deux. Dans l’éventualité o๠ce dernier était nommé Président de la transition, une autre personnalité pourrait le remplacer au poste de Premier ministre. Les négotiations elles sont au point mort entre le CNRDRE et la CEDEAO qui vient de brandir la menace de nouvelles sanctions. Le bras de fer reprend le dessus dans la médiation. Une autre alternative serait de renforcer le grade du capitaine Sanogo, en le plaçant à  la tête comité de Programmation militaire pour calmer les ardeurs des hommes en treillis. l’objectif final reste d’aboutir à  un climat sociopolitique apaisé pour permettre aux autorités de transition de s’atteler à  la libération du nord et d’organiser des élections générales. Surtout, rassurer le peuple malien sur son avenir proche…

Consensus obligatoire pour la transition

Cinq long jours à  Bamako pour rien ? Les deux émissaires de la CEDEAO sont repartis à  Ouagadougou, après avoir vainement tenté de convaincre le capitaine Sanogo d’accepter les termes de la transition tels que définis lors du Sommet de de la CEDEAO à  Abidjan le 26 Avril. Transition prolongée à  12 mois et dirigée par Dioncounda Traoré. D’une complicité franche, les relations se sont bien refroidies entre l’homme fort du CNRDRE et les deux émissaires de Blaise qui doivent trouver une voie médiane pour sortir de l’impasse. Mauvais timing ? Ou mauvaise manœuvre ? Les 40 jours de l’intérim de Dioncounda arrivent à  terme le 22 Mars 2012. La CEDEAO a joué un jeu dangereux avec le capitaine Sanogo, qui à  travers de multiples apparitions télé, (l’une sur Africable, les deux autres sur l’ORTM), tente de garder l’adhésion du peuple malien. «Â C’’est comme si vous donniez un jouet à  un enfant et que vous le lui retiriez d’un seul coup. Il s’énerve », analyse un éditorialiste. En signant cet Accord Cadre, la CEDEAO avait accordé un certain nombre de garanties à  la junte, y compris l’amnistie, avant de la sommer de retourner dans sa caserne. Accord Cadre du reste encore flou pour la plupart des Maliens, mais à  l’avantage de la junte, pour les plus critiques. Les craintes d’une tension à  l’issue des 40 jours de Dioncounda agite tous les «Â grins » de la capitale. D’un autre côté, la CEDEAO va-t-elle brandir de nouvelles sanctions à  l’encontre du peuple malien ? Du côté des partis politiques maliens, exclus de cette négociation, l’heure n’est plus au silence malgré les nombreuses interpellations de personnalités par la junte. l’heure donc est plutôt au consensus. Primordial pour le processus de transition, sans quoi le nord restera aux mains des occupants et l’on pourra attendre très très longtemps avant de voir de nouvelles élections au Mali.

Dioncounda investi Président du Mali par intérim : « Je ne me déroberai ni à mon destin, ni à mes responsabilités » !

Avec une forte présence de militaires représentant le CNRDRE, dans la grande salle Jelly Baba Sissoko du Centre International de conférence de Bamako, Dioncounda Traoré a été officiellement investi Président de la République du Mali par intérim, devant les 9 membres de la Cour suprême ce jeudi 12 avril, ce qui ouvre la période de transition de 40 jours, selon les dispositions de l’article 36 de la Constitution du 25 février 1992. Difficile de se frayer un chemin, entre les officiels, politiques et militaires armés qui se mêlaient à  la foule. A l’entrée de Dioncounda dans la salle, des applaudissements vifs, des acclamations plein d’espoir pour celui devra conduire une transition de quarante jours. Au premier rang, une forte délégation de membres de la junte, parmi lesquels le lieutenant Amadou Konaré, le président du CNRDRE, le capitaine Amadou Haya Sanogo et des politiques d’envergure. Ibrahim Boubacar Keita du RPM, à  ses côtés Modibo Sidibé, Soumaila Cissé ou encore Iba Ndiaye, premier vice président de l’ADEMA… Après énumération des dispositions de la Constitution et après constatation de la vacance du pouvoir, Dioncounda Traoré a levé la main droite et prêté serment : «Â Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver le régime républicain, de respecter et faire respecter la Constitution et l’intégrité du territoire du Mali ». Un discours-programme Dans son discours d’investiture, Dioncounda Traoré a sans ambages mis le nord en exergue en citant les villes occupées par la rébellion, Tessalit, Kidal, Gao et Tombouctou : Face à  la partition du pays, le Président du Mali par intérim a brandi des menaces à  tous ceux qui ont fait du nord une zone de non droit : Sans oublier de remercier la médiation de la CEDEAO qui a conclu à  l’Accord Cadre de sortie de crise, qui prévoit d’accompagner le processus de retour à  l’ordre constitutionnel, Dioncounda Traoré a aussi fait mention du processus démocratique à  reconstruire. Une tâche qu’il faudra poursuivre avec toutes les composantes de la société malienne, y compris les membres de la junte. Moment d’émotion lorsque le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de la junte, salue le nouveau président intérim sur scène. «Â Dioncounda et la junte, C’’est du deux poids, deux mesures », commente un officiel dans la salle. La classe politique soutient Dioncounda La classe politique malienne dans son ensemble, s’est réjouie de cette investiture qui marque le retour à  l’ordre constitutionnel en redonnant de l’espoir au peuple malien : «Â Cette investiture est une bonne chose, ce pays avait besoin d’une capacité de décision pour faire face à  l’agression que nous subissons au nord. Le retour à  l’ordre constitutionnel est maintenant établi. Il nous faut maintenant tous nous donner la main pour redonner au Mali, la place qu’elle a perdu… », a déclaré Ibrahim Boubacar Keita du RPM. «Â C’’est un grand jour, puisque la constitution issue de la révolution démocratique de Mars 1991 est rétablie », commente Tiébilen Dramé du PARENA. Pour d’autres, comme Mme Fatoumata Siré Diakité, ex ambassadrice et présidente de l’APDF, «Â ce putsch était un coup de force inutile qui a fait reculer la démocratie malienne et mis le Mali en retard  ». Qu’à  cela ne tienne puisque le discours de Dioncounda est unificateur et appelle à  la mobilisation nationale. Iba Ndiaye, premier vice-président de l’Adema s’est dit satisfait du fait que le Mali va enfin pouvoir s’attaquer aux vrais défis. Mais la vigilance reste de mise quant aux instruments démocratiques. « Cette nouvelle période est l’occasion de questionner et de parfaire la démocratie malienne aujourd’hui mise à  mal. » Après cette investiture, la nomination du Premier Ministre de transition est la prochaine étape.

Dioncounda en route pour l’investiture…

Dix-neuf jours après le coup d’Etat qui a renversé Amadou Toumani Touré le coup d’envoi de l’intérim a été donné mardi par les neuf membres de la Cour constitutionnelle, qui ont constaté la vacance de la présidence, conformement au processus prévu par la Constitution. Dioncounda Traoré à  la tête de l’Etat La prochaine étape, jeudi, est l’investiture à  la tête de l’Etat de l’ex-président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré. « Lorsque le Président de la République est empêché de façon temporaire de remplir ses fonctions, ses pouvoirs sont provisoirement exercés par le Premier Ministre. En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement absolu ou définitif constaté par la Cour Constitutionnelle saisie par le Président de l’Assemblée Nationale et le Premier Ministre, les fonctions du Président de la République sont exercées par le Président de l’Assemblée Nationale », stipule la Constitution de 1992. « Je demande pardon » L’ancien président de la République Amadou Toumani Touré a présenté le 8 avril sa démission en demandant « pardon à  toutes celles et à  tous ceux qui ont pu souffrir du fait des actes que J’ai posés, sans intention de nuire, durant mes deux mandats ». Une fois à  la présidence Dioncounda Traoré aura pour mission d’organiser l’élection présidentielle en 40 jours. Mission impossible dans un délai aussi court. Les trois régions du nord et au-delà  sont sous le contrôle du MNLA et des groupes islamistes, et des dizaines de milliers de personnes ont quitté leurs foyers depuis la première attaque du Mouvement national de libération de l’Azawad le 17 janvier. Un Premier ministre aux pleins pouvoirs Au-delà  des 40 jours l’intérim laissera donc la place à  une transition politique à  durée indéterminée. Le maà®tre d’oeuvre en sera un Premier ministre « disposant des pleins pouvoirs », selon l’Accord cadre signé entre le médiateur de la Cédéao Yipènè Djibrill Bassolé et le chef de la junte, le capitaine Amadou Aya Sanogo. Ce Premier ministre dirigera un gouvernement d’union nationale. Les militaires du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat sont assurés d’être protégés. L’Accord cadre prévoir une loi d’amnistie générale pour les membres du CNRDRE et « leurs associés ».

« Le CNRDRE restera maître du jeu », dixit Bakary Mariko

Selon Bakary Mariko, le coup d’Etat du 22 Mars est salutaire car il a permis d’étaler au grand jour la corruption du régime d’ATT. Le porte parole du CNRDRE n’y va pas de main morte avec l’ancien pouvoir : « J’ai été toujours contre le pouvoir d’ATT qui se réduisait à  une poignée d’individus s’enrichissant sur le dos de la population. ». Sur le nord, le constat est plus sombre : « Le président ATT a fait la gestion de la crise du nord une vraie mafia. Plus de 1500 milliards ont été investis dans le nord qui ne compte que 80 communes sur 703 communes. » «Â En France, le coup d’état est salué » En France en particulier, le coup d’Etat a été salué par beaucoup de Maliens, affirme Bakary Mariko. Une autre frange de la diaspora condamne malgré tout le coup d’état en multipliant les marches pour le retour à  l’ordre constitutionnel. Sur l’Accord Cadre, le jeune Bakary Mariko estime que le capitaine Sanogo a été patriote en rendant le pouvoir aux civils. Même si pour l’heure, le retour à  l’ordre constitutionnel se fait étape par étape, avec la restauration de l’article 36 de la constitution du 25 février 1992. Mais Bakary Mariko affirme que le CNRDRE restera maà®tre de jeu dans l’application de l‘Accord cadre et la nomination du premier ministre de transition. Un rôle clé pour la junte selon le porte-parole du CNRDRE et qui ira bien au-delà  des 40 jours de l’intérim. Bakary Mariko est l’ancien Secrétaire Général du bureau de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali à  l’école normale administrative (l’ex ENA) en 1998. Il en a ensuite été exclu après sa soutenance avant de s’envoler en France.

COPAM : « Dioncounda doit respecter les 40 jours ! »

La gendarmerie et la police nationales n’ont pas lésiné sur les moyens ce mercredi 11 avril pour encadrer la marche de la COPAM pour le respect du délai constitutionnel dans le cadre de l’intérim du président de la République assuré par Dioncounda Traoré. C’’est donc sous un soleil de plomb que les manifestants ont quitté la «Â Place de la liberté » pour rejoindre le «Â Monument de l’Indépendance ». Ils scandaient des slogans de soutien au Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) et à  l’armée malienne face à  la crise du Nord. La marche, qui avait les allures d’une démonstration pro-putschistes, a enregistré la présence de plusieurs leaders politiques et de la société civile. Il s’agit entre autres du secrétaire général de la Conférence syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), le président du parti SADI Cheick Oumar Sissoko, les députés CODEM et SADI Housseyni Guindo et Oumar Mariko, les militants de l’Association «Â No Vox », etc. 40 jours pour Dioncounda La marche de ce mercredi avait l’allure d’une explication de texte de l’Accord-cadre du 6 avril dernier signé entre la junte et le médiateur de la CEDEAO. La COPAM, qui regroupe plusieurs organisations de soutien à  la junte dont le MP 22 et la Convergence de soutien au CNRDRE, est formelle quant à  l’interprétation du texte. «Â Cet accord revêt non pas une cession du pouvoir par les militaires aux civils, mais l’organisation d’une transition, qui ne sera pas dirigée Dioncounda Traoré. Lequel n’assurera qu’un intérim de 21 à  40 jours, qui permet de constater la démission du président de la République Amadou Toumani Touré et l’impossibilité de la tenue des élections dans les délais prévus », a déclaré d’entrée de jeu le président de la COPAM, Hamadoun Amion Guindo. Qui explique que l’accord intervenu le 6 avril dernier a de notoire qu’il lève l’embargo de la CEDEAO contre le Mali d’une part, et d’autre part l’embargo des tenants de l’ancien régime sur notre transition ».Pour les militants de la COPAM, la mobilisation des populations doit être de mise «Â pour un Mali fort et responsable ». Quant au député Oumar Mariko, s’il se réjouit de cet Accord-cadre, il pense que les bases doivent être claires pour la compréhension des populations. Aussi, a-t-il regretté, l’accord fait cas de l’absence de la tenue d’une Convention nationale conformément à  la déclaration, le 1er avril dernier, du capitaine Amadou Haya Sanogo. Cette Convention, ajoute Oumar Mariko, devait définir la feuille de route de la transition et la mise en place des organes de transition. Autant dire que la pression des soutiens au CNRDRE s’accélère sur Dioncounda Traoré alors que son investiture officielle est prévue ce jeudi 12 avril.

Les anti-putsch font bloc derrière Dioncounda Traoré

Après avoir vivement condamné le coup de force des putschistes dans la nuit du 21 au 22 mars, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (F fait bloc derrière le futur président par intérim Dioncounda Traoré. Constitué d’une centaines d’associations et de partis politiques dont l’Adema, l’URD, l’UDD et d’autres, le Front se dit satisfait de l’évolution de la situation, en faveur de Dioncounda dont l’investiture est prévue ce 12 avril. « C’’est Dieu qui vous mis là , on vous soutient de tout C’œur », a adressé un des porte-paroles à  l’ancien président de l’Assemblée nationale. Le sort des prisonniers L’ordre constitutionnel étant revenu, le secrétaire général de l’Union des travailleurs du Mali et président du FDR Siaka Diakité a mis l’accent sur le second objectif : recouvrer l’intégrité territoriale du Mali. Le FDR va remettre prochainement à  Dioncounda Traoré des pistes de réfléxions à  ce sujet. Le FDR a également formulé à  Dioncounda Traoré une requête concernant les anciens membres du gouvernement toujours détenus par la junte au camp Soundiata Keita à  Kati. Selon Tiébilé Dramé, président du parti Parena et membre du FUR, une mission d’Amnesty International serait arrivée à  Bamako. « Nous devons aller au-delà  des clivages » Entouré d’Iba Ndiaye, premier vice-président de l’ADEMA, Dioncounda Traoré a remercié les membres du FDR pour leur soutien : « Aujourd’hui, nous devons aller au-delà  des clivages politiques et rester vigilants. Les évènements du 21 mars ont montré toute la fragilité de notre démocratie, que nous allons nous atteler à  reconstruire ». Sobre et précis, Dioncounda Traoré a rappelé la tâche lourde qui attend les Maliens et le gouvernement qui devra conduire la transition : «Dans les heures à  venir, nous aurons un travail délicat, difficile mais vital à  accomplir. Confucius disait qu’en toute chose, il y a du bon…». «Le plus dur à  combattre, C’’est AQMI et les islamistes qui ont envahi notre pays» Sur la question du Nord, le futur président est clair : «Concernant le MNLA, ça ne prendra pas beaucoup de temps», a-t-il déclaré. « Le plus dur à  combattre, C’’est AQMI et les islamistes qui ont envahi notre pays ». D’o๠la nécessité d’un réarmement rapide de l’armée malienne pour reconquérir les territoires occupés. Dioncounda Traoré s’est dit ouvert à  toutes propositions, idées et suggestions des Maliens pour conduire sa mission