De l’engrais pour booster l’agriculture et les affaires

Alors que la saison agricole bat son plein avec le début des semis dans la plupart des zones agricoles, les vendeurs d’intrants et autres matériels agricoles se frottent les mains.

Si l’engrais organique (compost) commence à revenir dans les champs, la grande majorité des cultivateurs maliens ont toujours recours aux engrais chimiques. Les grandes exploitations achètent directement chez les usines et autres importateurs. Pour les petites quantités, on a recours aux détaillants. À Bamako, ils sont nombreux à offrir leurs produits dans la zone dite du Dibida, au Quartier du fleuve. On y trouve semences, pour la plupart importées, engrais chimiques, pesticides mais aussi du petit matériel agricole comme les épandeurs, les semoirs, etc.

Madou Diaby est un revendeur d’engrais et se réjouit de ce début de campagne qui s’annonce positive, avec la forte pluviométrie déjà constatée. « Nous vendons les engrais pour tout genre de semences, et en toute saison », mais en ce moment, la grande majorité des clients sont les cultivateurs de céréales tels que le riz, le mil, le maïs ou le sorgho. Selon le jeune commerçant, difficile d’indiquer des prix fixes pour ses produits. « Mes articles proviennent d’un peu partout, de la société Toguna Agro-industrie, de la Cigogne et de MPC », explique-t-il. Bocar Nantoumé, lui aussi revendeur d’engrais, assure que ses produits, qui se vendent entre 16 000 et 19 000 francs CFA, s’écoulent très bien. La queue devant sa boutique en témoigne. Dans la gamme des engrais liquides, c’est la marque italienne Osatu qui est la plus demandée. « Nous prenons un bidon de marque Osatu de 16 litres à 33 000 chez les grossistes, pour le céder à 35 000 ou souvent à 40 000 francs CFA. Les bidons de 5 litres sont achetés à 22 500 et vendus à 30 000 francs CFA  », explique un revendeur qui souligne qu’en un mois, « nous pouvons écouler un conteneur de produits ». À titre indicatif, pour la campagne agricole 2015-2016, la subvention des intrants a porté sur une quantité de 122 551 tonnes d’engrais et 213 tonnes de semences certifiées.

Exposés à longueur de journée aux émanations de ces produits toxiques, et balayant du revers de la main les accusations de non-conformité, les vendeurs préfèrent ne pas s’exprimer sur les éventuels effets qu’ils ont sur leur santé. Mais ils recommandent fortement à leurs clients, à l’instar de Madou, de se protéger le visage et les mains avec des gants, avant d’utiliser ces produits.