Journalisme et conflit : de la nécessité de s’adapter

l’hôtel Laà¯co El Farouk a enregistré la présence de ces professionnels de l’information venus de Gao, Niono, Mopti, Sévaré, Kayes, Ansongo, Tombouctou, Niafunké et Bamako. « Cette formation s’étend sur une durée de huit mois. l’objectif est d’aider les participants à  faire des productions pour que les populations cernent mieux le conflit. Les journalistes jouent aussi un grand rôle dans la résolution de la crise à  travers leurs rendus sur la situation » explique Mahamadou Talata, membre de l’encadrement. Les journalistes maliens ne sont pas familiers avec les conflits armés. Depuis le début des hostilités dans les régions du Nord, le traitement et la diffusion de l’information essuient de nombreux coups durs. « A Ansongo, J’ai dû lire des informations dictées sous la contrainte, une arme braquée sur moi. J’ai reçu quelques coups de fouet de la part d’Ançar Dine car J’ai laissé passer un bout de jingle dans le journal, C’’était une erreur de la part du technicien » explique Ibrahim Sadou, journaliste et directeur de la radio communautaire Soni à  Ansongo. « Grâce à  cet atelier je comprends mieux ce qu’il faut faire ou ne pas faire en période de conflit en tant que journaliste» ajoute-t-il. Témoignages de participants Les attentes des bénéficiaires de cette formation sont comblées pour la plupart. « Avant d’arriver ici je savais que J’allais apprendre beaucoup de choses. Je suis satisfait car ce que J’ai appris est très important. Par exemple, J’ai appris que le journaliste peut être une cible lors de conflits armés et doit avant tout assurer sa propre sécurité. Il doit s’en tenir à  mon métier d’informateur ». De nombreuses questions autour de la sécurité du journaliste se posent pourtant, Derek Quinn, formateur venu du Canada donne quelques éléments de réponse « dans un conflit armé, le journaliste peut être visé par les assaillants car il n’a pas pris en compte telle ou telle partie prenante au conflit. Pourtant il ne doit pas diffuser les informations juste pour faire du remplissage, le recoupement, la complémentarité des informations doivent être acquis ». Quant à  Moriba Kéàta, animateur et producteur à  la radio Mali, station de Kayes « je ne connaissais rien à  tout cela. Cette rencontre m’a permis d’apprendre beaucoup de choses en matière de journalisme et surtout comment le journaliste doit se comporter en temps de guerre. A Kayes, mon objectif est de partager ces connaissances reçues ici et de mieux informer nos auditeurs ». Cette formation est organisée par l’institut Panos en collaboration avec IMS (international media support). D’autres ateliers de restitutions sont prévus toutes les six semaines avec les participants et leurs mentors. l’objectif est d’évaluer leurs productions (deux pour chaque rencontre) et de corriger les lacunes tout en apportant de nouvelles approches afin que la diffusion d’une information juste et impartiale soit effective en ces moments de conflits.