Projet d’irrigation d’Alatona : Une trentaine de villages réhabilités

Situé à  environ 170 km de Ségou, Alatona est un village du cercle de Niono. Il est en pleine réinstallation puisqu’étant la zone choisie pour le vaste projet d’irrigation portant son nom. C’’est un projet initié par le MCA Mali dont la direction générale est rattachée au chef de l’Etat malien Amadou Toumani Touré. Par ailleurs, les Etats Unis, à  travers le Millenium Challenge Corporation (MCC), ont mis à  disposition du Mali, cet ambitieux plan de développement à  travers la signature d’une convention en 2006. Le coût global du projet s’élève à  122,3 milliards de francs CFA (environs 234,6 millions de dollars américain). Aménagement des superficies irrigables Le projet est financé sur 5ans, de 2007 à  2012 et vise à  aménager une superficie brute de 14 000 hectares (ha) de terre à  Alatona. Cela représente une augmentation d’environ 20% des superficies actuelles aménagées ainsi que la réhabilitation et la construction d’une route nationale Niono-Goma Coura. Située dans la zone office du Niger, elle s’étend sur 81 km. Pour cela, ce sont 22 441 ha de terre qui ont été désaffectés de l’Office du Niger et affectés au MCA Mali. Le directeur du projet, Boubacar Mamadou N’Diaye explique que « l’objectif assigné au projet est de prendre en compte, l’accroissement de la production et de la productivité à  travers plusieurs points essentiels. » Entre autres, l’amélioration du régime foncier, la modernisation des systèmes de production irriguée, l’atténuation des incertitudes d’une agriculture de subsistance et par conséquent, l’augmentation du revenu des paysans, sans oublier la réduction du coût du transport. Par ailleurs, ces travaux permettront de renforcer et d’augmenter la capacité du réseau hydraulique principal de l’office du Niger de 180 m3/s à  286m3/s. Ce qui rendra possible d’autres projets d’aménagement hydro-agricoles dans cette zone à  fort potentiel. l’aménagement des premiers 5200 hectares, avec une prévision moyenne de 4 tonnes de riz à  l’hectare, pour la première campagne, va permettre d’accroà®tre considérablement la production globale de la zone. Le Mali, une puissance agricole en Afrique Cet important projet agricole permettra au Mali de figurer parmi les plus grands pays producteurs de riz sur le continent et même au-delà . Mais, cela commence d’abord par les communautés villageoises. En effet, le projet a mis en place un système qui permet aux population d’être propriétaires de terres. Chacun des 32 villages déplacés bénéficient de lopins de terre. Avec 2 hectares mis gratuitement à  leur disposition, ils jouiront de trois autres mais payables sur 20 ans. Le coût de ces 3 hectares s’élève à  4.350.000 francs CFA. Le projet d’irrigation d’Alatona, C’’est aussi l’introduction de nouvelles pratiques dans les domaines de l’agriculture de la gestion de l’eau et des crédits. A côté de cela, des réformes politiques et organisationnelles destinées à  réaliser le potentiel de l’office du Niger comme moteur de la croissance économique. En sommes, il permettra d’assoir son ambition de puissance agricole dans la sous-région. Dans l’un des villages déplacés que nous avons visités, les populations bénéficient d’une banque de céréales. Cette banque dirigée par le chef du village de Wélingara et un comité de gestion, a été désignée meilleure banque cette année. Ils ont reçu les félicitations de la commissaire à  la sécurité alimentaire, Mme Lansry Nana Yaya Haidara. Ils produisent eux même leur riz qui est d’une qualité supérieur et reçoivent des clients de villages voisins.

Agriculture : une matinée à l’Office du périmètre irrigué de Baguineda (OPIB)

Cela est bien possible, nous affirme-t-on, avec le Projet d’intensification du périmètre dont la fin des travaux est prévue pour le 31 décembre 2011. Visite à  l’OPIB A l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Mali, l’Association des éditeurs de presse privée (ASSEP) a initié un vaste programme afin d’apporter sa partition à  l’évènement. Il s’agit pour l’ASSEP de relayer au maximum ce qui a été fait de positif pendant les 50 ans de marche du Mali indépendant. C’’est dans ce cadre qu’elle a organisé à  l’intention des journalistes, jeudi dernier, une caravane qui a consisté à  une visite de terrain à  l’OPIB. Conduite par Boubacar Dabo et Chérif Haidara, respectivement directeurs de publication de « Waati » et « Zenith Balé », la délégation a pris ses départs au devant le siège de l’ASSEP, avant d’atterrir, 30 minutes après, à  la Direction générale de l’OPIB (ou siège également le projet d’intensification de l’OPIB). Là , la vingtaine de journalistes fut accueillie par le maà®tre des lieux, Seydou Bassié Touré. l’OPIB C’’est toute une histoire Autre fois rattachée à  l’Office du Niger, l’OPIB a fini par être créée en 1998 afin de jouir de son autonomie de gestion. Elle relève du Ministère de l’Agriculture et a pour mission de réaliser le développement intégré de la zone. A cet effet, il est chargé de promouvoir le développement des filières de sa zone d’intervention par l’amélioration de la productivité agricole, la formation des paysans aux techniques de développement, la gestion des terres aménagées et l’organisation des producteurs en structures autogérées. Dynamique de rénovation De nos jours, il faut saluer la dynamique de rénovation courageusement enclenchée par la Direction de l’OPIB à  travers le Projet d’intensification. En effet, grâce à  ce vaste projet, le redressement du canal principal (long de 37 km) est entrain d’être assuré. Mieux, l’électrification est en passe d’atteindre une commune (Baguineda) qui a longtemps sombré dans les ténèbres du developpement. Avec à  ses cotés le DG adjoint et certains de ses collaborateurs, le DG de l’OPIB a salué le courage des journalistes, d' »avoir accepté de venir constater de visu les réalisations faites dans le cadre du Projet d’intensification du périmètre irrigué de Baguineda ». Financé par le Fond africain de developpement (FAD) à  hauteur de 14, 92 millions d’UC (soit plus de 11 milliards de F CFA), le projet a démarré en 2007 avec comme objectif de contribuer à  la sécurité alimentaire et à  la réduction de la pauvreté. Ainsi, il vise à  augmenter la production et les revenus agricoles. Travaux du canal Après les salutations d’usages et les prises de contact, la délégation a entamé une longue marche dans les profondeurs de l’Office. Dirigés par Boulkassoum Touré, responsable de l’Aménagement du Projet, les visiteurs ont constaté de visu les travaux de revêtement du canal principal. On aura vu la pléiade d’ouvriers dans les bas fonds du canal oeuvrant pour donner à  l’infrastructure toutes ses marques. Malgré une température ensoleillée doublé d’un harmattan accablant, la mission s’est tenue jusqu’au bout. Car, ni la canicule, encore moins le tortueux et long chemin de l’Office n’auront émousser la détermination des visiteurs à  percer les mystères de cette vaste étendue de terre exploitable. Mais avant, dans une brève présentation sur l’organigramme du périmètre, Boua Samaké, chef de la division travaux, expliqua que C’’est suite aux nombreuses difficultés occasionnées sur le parcours du périmètre, que le Projet d’intensification à  été lancé en 2007. En ce qui concerne la redevance eau, le responsable de l’Aménagement du projet, Boulkassoum Touré, a indiqué qu’elle est nettement abordable par rapport aux autres périmètres irrigués du pays : 32 000 F CFA. « Il est attendu de chaque producteur du périmètre une production minimale de 5 tonnes 500 à  l’hectare », précise-t-il. Les atouts de l’OPIB Selon Seydou Bassié Touré, l’OPIB bénéficie d’atouts certains pour un développement durable, dont, la possibilité d’une large diversification des productions agricoles, halieutiques et pastorales, la proximité du plus grand centre de consommation du Mali (Bamako), l’expertise des producteurs et de l’encadrement en riziculture maraà®chage et arboriculture. Avec une superficie de 3000 hectares, le périmètre irrigué couvre 22 villages de Baguineda. En effet, les 26 545 habitants de ces villages sont systématiquement encadré par l’OPIB. Etant entendu que zone d’encadrement couvre une superficie de 19 708 ha repartie sur deux titres fonciers. Mieux, il est prévu d’étendre les bénéfices du périmètre à  5 nouveaux villages. Les principales cultures encadrées par l’OPIB sont le riz, le mais, l’arboriculture, et les cultures maraà®chères. Difficultés Toute fois, le DG de l’OPIB n’a pas fait économie des difficultés qui jalonnent la gestion du périmètre. Ces difficultés sont entre autres, la pression foncière (c’est-à -dire que la demande est plus élevée que les terres disponibles), la formation des producteurs, la mécanisation… Cependant, pour lui le Mali n’a rien à  envier aux pays développés. D’autant plus que son développement dépendra en partie de la mécanisation et l’intensification des systèmes de production agricole. « La pauvreté n’a que trop duré au Mali. Quand bien même les potentialités n’y manque pas. Nous devons nous départir du complexe d’infériorité en faisant face à  notre formation et au travail ». Les hôtes ont pu visiter également les locaux du tout nouveau siège de l’OPIB situé à  200 m de l’ancien. Ils ont constaté également, les appuis du Projet à  l’endroit de la Radio communale, au Cescom, et à  la Mairie de Baguineda.

L’irrigation de proximité, un nouvel élan pour l’agriculture

Le Passip a été lancé en 2008 pour une durée de 15 ans. Sa première phase est consacrée à  la création du Programme National d’Irrigation de Proximité (PNIP). Cette première phase se poursuivra jusqu’en 2010. Sa contribution est axée sur plusieurs composantes à  travers des prestations d’appui-conseil au ministère de l’agriculture et le renforcement de capacités organisationnelles, économiques et de gestion des systèmes d’irrigation. Pour ce faire, les populations sont impliquées à  tous les niveaux du projet. l’irrigation de proximité permet de de retenir l’eau de pluie, au moyen de digues, à  l’ inverse de la grande irrigation, tirée des fleuves ou des bassins et acheminée au moyen de canaux répartiteurs. En marge de sa mission principale, le PASSIP mettra en place un programme d’aménagement prioritaire à  la fin de l’année 2009. Ces différentes structures juguleront leurs efforts pour mettre en œuvre le projet « Agriculture productive et durable », une initiative co-pilotée par les gouvernements du Mali et de la République Fédérale d’Allemagne. C’’est un domaine d’intervention prioritaire dans le cadre stratégique de la croissance et de la Réduction de la Pauvreté. Dans sa loi d’orientation agricole (politique agricole du gouvernement), l’objectif est de passer d’une économie de subsistance à  une économie agricole rentable. Le Mali étant un pays vaste qui renferme plusieurs terres cultivables, l’agriculture peut être le pivot d’un développement durable. C’’est pourquoi les autorités veulent promouvoir l’agriculture à  tous les niveaux. D’o๠la valorisation de l’irrigation de proximité. Des activités ont été déjà  menées. Beaucoup reste encore à  faire… Cette récente initiative vient appuyer les politiques les gouvernements qui se sont succédés depuis l’Indépendance. Malgré les efforts consentis dans le secteur, il a été constaté qu’à  part le riz, la production des autres céréales est restée au même niveau depuis près de vingt ans. Les surfaces cultivables ont augmenté parce que les conditions de production se détériorées. Le PASSIP vise à  restaurer ces conditions. 103 000 hectares seront aménagés à  l’horizon 2012. Le coût des travaux est estimé à  environ 50 milliards de FCFA. Près de la moitié des fonds sont endossés par l’Allemagne. l’union européenne, le Canada, la Banque mondiale et le FIDA se partage l’autre moitié. Ce programme prioritaire crée une série d’actions en matière d’aménagement hydro agricole

L’Office du Niger, un énorme potentiel encore inexploité

Avec une superficie d’un peu plus d’un million d’hectares, l’Office du Niger a les atouts pour répondre aux crises alimentaires qui touchent l’Afrique sub-saharienne. Grâce à  une exploitation optimale des terres, ce vaste périmètre agricole, suffirait non seulement à  combler les besoins du Mali en riz, mais aussi ceux de toute la sous région, sans nécessité d’importer. Située dans le delta inférieur du fleuve Niger, la zone de l’Office couvre une superficie d’environ 1 million d’hectares. Une surface à  aménager en 50 ans d’existence, C’’était le rêve ambitieux de ses fondateurs. Aujourd’hui, ce sont près de 82000 hectares, qui sont mis en valeurs pour les activités de riziculture, de maraà®chage et de canne à  sucre). En termes d’installations technique, le pont barrage de Markala, situé à  30 km de Ségou (4è région économique du Mali) permet de relever le niveau du fleuve Niger de 5 m au dessus du niveau normal. Il a été construit en 1934 et grâce à  ses multiples canaux d’irrigations ( le canal du Macina, du Sahel, le Canal Coistes-Ongoiba…) et ouvrages de drainage, disséminés dans toute la région, l’eau est acheminée dans les cultures. En période d’hivernage, le barrage peut libérer jusqu’ à  plus de 2000 m3 cubes d’eau par seconde. Malgré tout, son potentiel hydraulique reste sous-exploité : « Le barrage de Markala attire les populations qui développent des activités de pêche autour, mais, nous pourrions faire mieux en termes de productivité agricole », explique, Oumar Ly, chef du réseau Gestion eau de Markala. Après Markala, la zone du Macina offre au visiteur, un cadre exceptionnel et d’immenses espaces verts o๠le bétail vient se nourrir. Fructifier la terre, semble être la vocation de la zone de l’office du Niger ! Moussa Diarra, ex-député de Ségou, se réjouit de la richesse de la région et des aménagements déjà  effectués: « La zone de l’office est exceptionnelle ! On peut y développer des activités maraichères et la pisciculture, vous savez, certaines algues peuvent même être utilisées comme des fertilisants agricoles, et bien sûr le riz !… ». Gambiaca ! C’’est la variété de riz la plus prisée par les consommateurs maliens et après chaque récolte annuelle, le riz paddy est transformé, cassé pour donner le grain à  brisure, vendu sur le marché national. La zone Office du Niger, représente environ 60 % des besoins du Mali en riz, ce qui équivaut à  un peu moins d’un million de tonnes. Le reste est importé d’Asie… Dans les années 80, différentes réformes sont intervenues à  l’Office du Niger, placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Objectif : Créer une dynamique de promotion de l’Investissement privé. Avec le soutien de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, un cadre légal définit le code des investissements de la Zone Office du Niger… En 1994, l’Office du Niger est restructuré en établissement public à  caractère industriel et commercial. Basée à  Ségou au Mali, l’Office du Niger enregistre aujourd’hui, près de 2000 demandes d’installations d’agro-entrepreneurs. La procédure est simple et se fait par demande à  la direction administrative et financière. Qui saisit le promoteur, lequel, commande une étude de faisabilité technique, sociale et financière (entre 65000 et 120000 fcfa). Sur la base de cette étude, les aménagements (environ 3 millions et plus) sont effectués pour la mise en valeur de la parcelle. Celle-ci comprend les coûts de matériels agricoles, d’intrants, d’entretien des infrastructures, de commercialisation et de transformation des produits agricoles. l’office se chargera ensuite d’appuyer la gérance des terres et d’apporter une assistance à  l’exploitant agricole. L’ Office du Niger et l’ Initiative Riz Régulièrement pointés du doigt quant à  l’Initiative Riz les responsables de l’office restent lucides sur la campagne 2008 et qui a tant suscité la polémique. Un échec de cette Initiative Riz ? Pour Seydou Idrissa Traoré, le PDG de l’Office du Niger, une seule campagne ne suffit pas à  faire baisser le prix du riz, qui se vend aujourd’hui entre 375 francs et 500 francs le kilo. Ceux qui parlent d’échec, ne savent pas la réalité du terrain et de l’exploitation agricole». Des promesses trop vite lancées ? l’Initiative Riz reste pourtant d’actualité! Et l’une des faiblesses de l’ Office du Niger est l’insuffisance de terres aménagées sur le total disponible. Manque de moyens ? D’implication étatique ? cela a poussé d’autres entrepreneurs de la sous région à  élaborer une autre stratégie pour tirer profit de la zone avec seulement 1000 hectares pour débuter. Investisseurs privés, chefs d’entreprise, représentants agricoles, ils se sont réunis à  Ségou, du 6 au 8 avril 2009, pour consolider la création de la toute première co-entreprise dans la filière Riz. l’office leur alloué les 1000 hectares pour le démarrage et la validation du projet, initié par le Bureau sous régional de la Commission économique des Nations Unies. La création de cette co-entreprise fait suite au Forum d’Affaires sur le riz tenu en Octobre 2008, à  Bamako. Il s’agit de créer de la richesse, grâce au produit Riz et l’Office du Niger était le lieu idéal pour cela : « Nous ne pouvons plus continuer à  alimenter l’économie des autres, et à  importer du riz d’Asie, alors que nos terres sont fertiles, nous avons de l’eau et tout le potentiel, pour ravitailler l’Afrique subsaharienne ! Pour cela, un changement de mentalité est nécessaire ! », explique le Dr Abdoulaye Niang, du Bureau Sous Régional de l’Afrique de l’ Ouest, de la CEA. Si le projet est un succès, il permettrait de susciter un intérêt croissant pour l’Office du Niger, dont l’un des objectifs est de contribuer à  la sécurité alimentaire au Mali. Si les chiffres montrent une croissance de la productivité et du rendement agricole ( entre 1987 et 2001), le rendement moyen du riz paddy est passé de 2,2 tonnes à  Â– 6,1 et l’agriculture au Mali, gagnerait alors à  se professionnaliser, comme le veut la loi d’Orientation agricole. Zone d’intérêt économique, sociale et agricole, l’Office du Niger est une richesse du Mali. l’eau y est un don du ciel, et la terre, une manne pour les populations et le développement de l’agriculture. Mais après 70 ans d’existence, l’ Office du Niger n’ a pas encore atteint les 100 000 hectares aménagés. Reste à  mettre davantage de moyens en œuvre, pour attirer le maximum d’investisseurs dans la région ! En attendant, l’Office fait peau neuve avec la Co-entreprise dans la filière Riz ! Vive la révolution VerteÂ