« L’Etat Islamique n’est pas une génération spontanée » selon André Bourgeot

Journaldumali.com : Qu’entend t–on par Etat Islamique et o๠est-il localisé ? André Bourgeot: Il y a un abus de langage lorsqu’on parle de l’Etat Islamique. Il s’agit d’une nouvelle mouvance de la tendance salafiste-djihadiste incarnée par Al Qaeda avec une puissance de feu et financière. C’’est une tendance qui dépasse Aqmi, Al Qaeda et autres. Les objectifs sont les mêmes et les modes opératoires sensiblement identiques mais avec l’Etat Islamique il y a un enjeu de leadership. La force de cet Etat Islamique demeure dans son absence d’assise territoriale et donc sa mobilité très grande. Mieux l’EI a une capacité d’adaptation extraordinaire et des armes d’une technologie supérieure à  celle des armées nationales. Journaldumali.com: Au vu de votre analyse, doit-on s’inquiéter pour de la prolifération des groupes djihadistes au nord du Mali ? André Bourgeot: Toute situation qui crée la confusion répond à  des intérêts. Je ne peux comprendre qu’on tienne une réunion à  Kidal regroupant des éléments de la Minusma, de Barkane et des militaires du Mnla pour engager une poursuite contre des groupes narco-djhadistes comme le Mujao, Ansardine et Aqmi ? Comment peut-on reconnaitre au niveau international ces éléments du Mnla qui négocient à  Alger, en ignorant les Forces Armées Maliennes qui ont des compétences ? Tout le monde sait qu’il y a des membres du Mnla proches des circuits d’acheminement de la cocaà¯ne et de la drogue et des réseaux djihadistes. On est en droit de s’inquiéter ! Journaldumali.com: La marginalisation des FAMA ne fragilise t-elle pas le pouvoir de Bamako dans les négociations directes d’Alger? André Bourgeot : Bien sûr que oui. Pour rééquilibrer les choses, l’Etat aurait paraphé des accords avec la Russie pour doter l’armée Malienne de matériels militaires et ceci nuance la présence, l’importance et la dépendance de l’Etat Malien vis-à -vis des forces étrangères présentes au Mali comme Barkane. Il y a un retour au développement avec la Chine et la Russie. La question qui se pose actuellement est la suivante : quelle est la marge de manœuvre du Mali face aux pressions des puissances occidentales et face à  la dominante religieuse malienne ?

Terrorisme : EI, la 3è guerre

La décapitation de l’otage français Hervé Gourdel par un groupe proche de l’« Etat Islamique », illustre l’ampleur d’une menace djihadiste qui dépasse les frontières des états. Les cavaliers noirs de cette nouvelle croisade s’appellent Daech, Boko Haram, Shebab, Aqmi, Ansardine ou Jund Al Khilafa, qui a enlevé Hervé Gourdel, le 21 septembre dans les montagnes de Kabylie. Nous sommes bien loin des attentats du 11 septembre 2001, o๠pour la première fois, une organisation terroriste tuait en masse. Au moins 3000 ressortissants américains y laissaient la vie en réponse à  l’interventionnisme américain en Irak et en Afghanistan. Aujourd’hui, Al Qaeda semble passée aux oubliettes, tout comme Oussama Ben Laden, tué lors d’un raid au Pakistan en mai 2011. Partout dans les médias, on ne parle plus que l’Etat Islamique, un groupe qui veut ériger le califat mondial de la terreur en norme absolue. Selon le chercheur Charles Lister, « tous les groupes liés à  Al-Qaà¯da et les mouvements djihadistes indépendants vont devoir décider s’ils soutiennent l’à‰tat islamique ou s’ils s’opposent à  lui ». D’o๠vient l’EI ? Daech, C’’est l’appellation arabe de ce qui fut d’abord l’EIIL, l’Etat islamique en Irak et au Levant et qui compterait plus de 30000 combattants selon les chiffres du Centre national anti-terroriste américain. Parmi eux, la moitié serait des djihadistes étrangers venant de France, de Grande Bretagne, d’Allemagne, mais aussi de Suède ou des Pays-Bas. Des jeunes qui débarquent au Moyen Orient pour épouser l’idéologie barbare de l’EI. Pour preuve, l’homme qui a exécuté le journaliste James Foley en Irak, avait un accent britannique et a été identifié comme un jeune rappeur aux textes plutôt violents et qui publiait, la photo du cadavre d’un homme, sur son compte twitter. Ces djihadistes viendraient également des régions d’Asie-Pacifique, mais le gros des combattants est originaire des pays du golfe, d’Arabie Saoudite ou du Maghreb, ce qui explique la poussée de groupuscules prêtant allégeance à  l’EI en Afrique Sub-saharienne. On compte quelques 3000 Tunisiens et Marocains dans les rangs de l’Etat Islamique au Maghreb. La différence avec Al Qaeda, C’’est le durcissement de la méthode. Ces nouveaux djihadistes de l’Etat islamique, ont décidé de faire régner la peur avec des exécutions sommaires, les invasions de villages, l’extermination religieuse…Différence également, dans la guerre sur le terrain. Les « soldats « de l’EI annexent des territoires en Syrie et en Irak, tel les Nazis avec l’Autriche et la Pologne. Selon de nombreux spécialistes, la montée en puissance de l’Etat Islamique au Moyen Orient pose la question de l’expansion géographique de ce mouvement qui inquiète en Europe comme aux Etats Unis. Pour Shashank Joshi, du Royal United Services Institute de Londres, la proclamation du califat « ne change rien matériellement », mais « ce qui change réellement c’est l’ambition » de l’à‰tat islamique, qui montre sa confiance dans sa force et défie Al-Qaà¯da. Face à  cela, l’administration Obama s’est lancée depuis août, dans une offensive aérienne contre « Daech ». Un combat auquel s’est associée la France, rejointe par l’Angleterre et d’autres puissances. Mais sans interventions au sol, cette guerre des coalisés, laisse le champ libre aux djihadistes pour persécuter et massacrer les populations, dont beaucoup ont fui la Syrie. Plus de 70 000 réfugiés kurdes ont trouvé refuge en Turquie. Otages-martyrs l’une des réponses des djihadistes de l’EI à  la guerre aérienne, est la capture des otages. Ils détiendraient encore une vingtaine d’occidentaux en Irak. Steven Sotloff, James Foley, David Haines, tous ont payé le prix de la cruauté de l’EI qui s’exporte jusqu’en Afrique Subsaharienne. « Le business des otages constituait un moyen pour ces organisations terroristes d’exister financièrement. l’otage est désormais exécuté et sauvagement décapité. Preuves à  l’appui pour marquer les esprits. Si la France a déconseillé à  ses ressortissants les régions du Maghreb et du Moyen Orient, nul ne peut prévoir o๠l’EI va frapper ni capturer de nouveaux otages », prévient cet éditorialiste. Au Nord du Mali, malgré l’intervention française, la menace djihadiste n’a pas totalement disparu ni la violence extrême qui en découle. Deux jours avant l’exécution d’Hervé Gourdel, un touareg était retrouvé mort dans la région de Tombouctou. Décapité lui aussi. Avec les tensions interethniques, de nombreux attentats ciblent régulièrement les casques bleus de l’ONU, avec un bilan de plus de 26 victimes depuis le début de l’année. Dans une région o๠les mines sont disséminées un peu partout, l’insécurité n’y a pas dit son dernier mot. En plus d’être le ventre mou du Sahel, le nord du Mali constitue une région stratégique pour le terrorisme sous régional et une zone de prédilection pour la capture des otages occidentaux. Le français Serge Lazarevic, y a été kidnappé le 24 novembre 2011 et n’a toujours pas été libéré. Non à  l’amalgame En réponse à  la violence de l’EI, des voix s’élèvent partout dans le monde, celles de musulmans pour rejeter tout amalgame avec la religion du prophète Mohamed PSL. Dans une intervention récente, le président malien Ibrahim Boubacar Keita, déplorait un piège sémantique constant dans lequel sont tombés les médias : « Confondre Islam et djihadisme est devenue la norme », une confusion qu’il faut à  tout prix éviter. D’ailleurs, le mouvement #Not in my Name tout juste lancé sur Twitter en est une belle illustration et a déjà  mobilisé plus d’un million de personnes sur le réseau social. Il vise à  dissocier l’islam de paix, du terrorisme radical de l’EI qui prétend agir en son nom.

L’opinion indignée par la libération d’un ex chef de la police islamique

Alors que les négociations de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés doivent reprendre le 1er septembre 2014 à  Alger, nos organisations rappellent qu’il ne peut y avoir de paix juste et durable sans véritable lutte contre l’impunité de tous les auteurs des graves violations des droits humains commises pendant la crise au Mali. Le 15 août 2014, Ag Alfousseyni Houka Houka a été libéré par les autorités maliennes dans le cadre des négociations politiques en cours entre le gouvernement malien et les groupes armés, et ayant à  ce jour abouti à  la signature d’une feuille de route en vue de « la mise en place d’un cadre pour des négociations de paix pour permettre l’émergence d’une solution globale et négociée » au Mali. « Cette libération politique est une véritable atteinte à  l’indépendance de la justice et une violation flagrante des droits des victimes à  la justice et à  la vérité,» a déclaré Me Moctar Mariko, président de l’AMDH. «Il est absolument nécessaire que les négociations politiques entamées se poursuivent mais ni au détriment de la justice ni dans l’oubli des victimes », a-t-il ajouté. Le 17 janvier 2014, Ag Alfousseyni Houka Houka avait été arrêté par les forces armées du Mali (FAMA) dans la région de Tombouctou pour son rôle présumé dans la commission de violations graves de droits humains. Ce personnage important du mouvement islamiste à  Tombouctou y dirigeait un tribunal islamique qui a ordonné, entre autres, des amputations, lapidations, flagellations et arrestations arbitraires lors des dix mois durant lesquels le nord du Mali était sous le contrôle des groupes islamistes armés. Afin d’accompagner les victimes dans leur quête de vérité et de justice, le 20 juin 2014, l’AMDH et la FIDH se sont constituées parties civiles auprès du Tribunal de première instance de la Commune III à  l’encontre de Ag Alfousseyni Houka Houka,et à  l’encontre duquel les enquêtes ont révélé des éléments graves et concordants. Le 15 juillet 2014, le gouvernement du Mali avait déjà  procédé à  la libération puis à  l’échange de 42 éléments des groupes armés présumés auteurs de graves violations de droits humains et inculpés par la justice malienne, contre 45 éléments des forces armées et de sécurité capturés par les groupes armés lors des combats du 23 mai 2014 à  Kidal. Cet échange de prisonniers est intervenu alors qu’étaient organisées les premières auditions de victimes de violations graves des droits humains lors du conflit au nord du Mali en 2012, constituées parties civiles et accompagnées par la FIDH et l’AMDH dans les procédures judiciaires ouvertes par la justice nationale. Atteinte aux droits de l’homme La FIDH et l’AMDH réitèrent leur appel aux autorités maliennes à  faire de la lutte contre l’impunité une priorité, à  tout mettre en œuvre pour que les responsables de graves violations des droits humains soient poursuivis et traduits en justice, ainsi qu’à  garantir les droits des victimes à  la justice, la vérité et la réparation. « Aucune nation, aucun peuple qui a souffert de graves crimes contre l’humanité ne peut prétendre à  la réconciliation, à  la paix et au développement durables sans une justice saine, équitable et luttant efficacement contre l’impunité, » a déclaré Me Patrick Baudouin, président d’honneur et responsable du groupe d’action judiciaire de la FIDH. La FIDH et l’AMDH, en collaboration avec d’autres organisations de défense de droits humains au Mali s’apprêtent à  adresser aux autorités maliennes un mémorandum en faveur d’un accord de paix respectueux des droits des victimes à  la justice.

Kidal : arrestation de l’ancien commissaire islamique d’Ansar Dine

A Kidal, on le connait sous le nom de « Mortalla ». Al-Housseini ag Ahayare a été arrêté dimanche à  son domicile avec plusieurs personnes. Selon des témoignages sur place, les Français sont arrivés en commando par les airs, via deux hélicoptères, pour encercler la maison du suspect. Les Français suivaient de près les activités de cet entrepreneur trop tranquille. Ce Touareg originaire du Tamasna était le commissaire politique d’Ansar Dine à  Kidal durant l’occupation de la ville par les jihadistes. A leur départ, il n’a pas bougé et est resté à  Kidal, o๠il faisait de la réhabilitation de maisons et du commerce avec l’Algérie. Sur place, on parle de lui comme d’un homme effacé et secret. Soupçon d’implication dans l’attentat de décembre Selon nos informations, l’individu, membre du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) est fortement soupçonné d’être impliqué dans l’attentat contre la banque BMS, à  Kidal, en décembre dernier. Deux soldats africains de la Minusma avaient été tués dans l’attentat. Plusieurs indices importants, dont des téléphones et une importante somme d’argent, ont été retrouvés chez lui. Al-Housseini ag Ahayare était en contact étroit avec Cheikh Haoussa, un proche de Iyad ag Ghali. « Mortalla » est soupçonné d’être un facilitateur des activités terroristes à  Kidal. « Il n’a pas été arrêté par hasard, les Français savaient très bien qui ils allaient cueillir », commente un habitant de Kidal. « Mortalla » a été transféré à  Gao par les Français et remis aux services maliens.

Haut conseil islamique : Mahmoud Dicko, président du consensus ?

Les rideaux sont tombés sur le 2ème congrès du Haut conseil islamique(HCI) du Mali hier lundi au Centre internationale de conférence de Bamako(CICB). Un happy end après les tensions dont l’ombre a longtemps plané sur le déroulement du congrès. Au finish la responsabilité et le bon sens l’ont emporté sur les antagonismes. Le consensus aura été le maà®tre mot des travaux. La principale information ayant sanctionné les travaux est sans doute la réélection, le dimanche 20 avril 2014, du président sortant, Mahmoud Dicko. l’imam rempile pour un nouveau mandat de cinq à  la tête la puissante association islamique. Il dirigera désormais un bureau consensuel de plus 40 membres qui comporte toutes les tendances. Le candidat malheureux, Thierno Hady Thiam, retrouve son poste de de secrétaire à  l’information et à  la Communication tout comme l’emblématique Ousmane Madani Haidara garde la deuxième vice-présidence. Le choix de l’imam de Badalabougou, en commune V du district de Bamako, est considéré par beaucoup comme la commune musulmane du Mali comme signe de la constance dans le progrès. En effet, il est dépeint comme un grand rassembleur, capable de fédérer les visions des musulmans. Beaucoup de fidèles louent sa capacité à  tenir à  égale distance des différentes tendances et confréries musulmanes du Mali. « Il n’a jamais laissé apparaà®tre une ombre de clivage, tous les musulmans logent à  la même enseigne chez lui », commente un ancien membre de la ligue des élèves et étudiants du Mali. Bien qu’étant d’obédience sunnite, il a participé à  plusieurs fois aux cérémonies religieuses célébrant la naissance et baptême du prophète Mohamed(PSL). Pour atteindre l’idéal de rassemblement, il est capable de se transcender et se faire rigueur. l’homme de Dieu passe l’éponge sur les critiques gratuites et les provocations de certains de ses coreligionnaires. Au nom de l’intérêt et de la cohésion de la religion musulmane. Autre atout du président du HCI, C’’est son charisme doublé de sa capacité de communication et de persuasion. Peu friand des déclarations fracassantes ou à  l’emporte-pièce, il agit avec beaucoup de circonspection face, par exemple, aux questions insidieuses des journalistes occidentaux sur certains sujets sensibles. Ce caractère doux n’enlève pourtant en rien au côté ‘’bagarreur » de ce leader religieux de 60 ans, fin connaisseur du saint coran. En effet, il jouit du préjugé favorable de n’être pas influençable ou corruptible ou de ne pas l’être du tout. Ce qui explique sa détermination et son intransigeance à  défendre les causes de l’islam. Le renvoi par le régime d’ ATT en deuxième lecture du nouveau code des personnes et de la famille en 2009 est un exemple de l’engagement de l’imam à  respecter les valeurs islamiques et sociétales du pays. Pendant la crise multidimensionnelle consécutive au coup d’Etat du 22 mars 2012, Mahmoud Dicko a joué sa partition en s’offrant le rôle de médiateur pour convaincre les forces jihadistes à  abandonner leur funeste dessein. Sous présidence, le Haut conseil islamique est s’est distingué par son activisme souvent même sur le plan politique au point de placer souvent en arrière plan les partis politiques. Résultat : la création d’un Ministère des Affaires religieuse et Culte dont le premier titulaire, sous la transition, était un membre du Haut conseil islamique, Yacouba Traoré comme ministre des Affaires religieuses et du culte. La Commission électorale nationale indépendante(CENI) est dirigée par l’actuel secrétaire générale de du HCI.

HCIM: l’Imam Dicko reconduit

Les travaux du congrès du Haut Conseil Islamique ont pris fin ce dimanche. Ils se sont déroulés au Centre international des conférences de Bamako, sous le haut parrainage du président de la République Ibrahim Boubacar Keà¯ta. Prévu initialement en juillet 2013, ce congrès avait été reporté à  cause de la crise que traversait le pays. Il se sera finalement tenu les 19 et 20 avril sous le signe « Ensemble pour la Paix et la réconciliation nationale ». Y ont pris part les délégués d’associations musulmanes de différentes régions du pays. A l’ouverture des travaux, le président Ibrahim Boubacar Keita, avait rappelé que les musulmans ont pour « mission de prouver que l’Islam est amour, tolérance et consentement, seulement amour tolérance et consentement ». « C’est à  ce prix que sera préservée la convivialité qui nous caractérise, avérée et traduite dans nos mécanismes de régulation sociale  » , a-t-il poursuivi. Il s’est dit convaincu que ce congrès sera autant celui de la maturité, de l’entente et de la victoire de la communauté musulmane sur le démon de la division . Son appel aura été entendu puisque le congrès s’est déroulé sans encombres et c’est le président sortant, l’Imam Mahmoud Dicko qui a été réélu par les délégués à  la tête du Haut Conseil Islamique du Mali. Il a recueilli 59 voix contre 27 pour son unique rival El Hadj Thierno Hady Oumar Thiam. L’imam Dicko est âgé de 60 ans. Originaire de la région de Tombouctou, il avait succédé en 2008 à  Thierno Hady Boubacar Thiam lors du premier congrès national du HCIM.

Arrestation de l’ex-chef de la police islamique de Gao

Accusé d’avoir commis de nombreuses exactions, Aliou Mahamar Touré, « l’ancien commissaire islamique de la ville de Gao, a été arrêté par les forces armées maliennes lundi après des échanges de coups de feu », a déclaré un représentant de l’armée malienne dans le Nord. « Il a ouvert le feu pour nous empêcher de l’arrêter, nous avons riposté et il a été arrêté, Il n’est pas blessé et est actuellement en route pour Bamako, sous bonne garde », a ajouté cette source. Cette arrestation a été confirmée par une source militaire africaine de la force de l’ONU au Mali, la Minusma, qui a parlé de « coup dur pour les islamistes » dont Aliou Mahamar Touré était « la vitrine » à  Gao, plus grande ville du nord du Mali. Donné pour mort, blessé ou en fuite vers un pays voisin du Mali, Aliou Mahamar Touré était un pilier du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) un des groupes jihadistes ayant occupé le nord du Mali en 2012, avant d’en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France il y a près d’un an. Originaire de Gao, il était le Malien le plus gradé dans les rangs des islamistes armés, et n’hésitait pas à  appliquer la charia (loi islamique) avec une extrême rigueur. Il a été accusé par plusieurs témoins d’avoir lui-même coupé des mains de voleurs présumés et fouetté en public des femmes qui ne portaient pas le voile islamique.

Les vérités de Fatoumata Siré Diakité

L’armée en prend pour son grade Première cible, les militaires. «Une armée en déconfiture totale qui s’oppose à  l’intervention de la force internationale pour libérer du nord, et prend les institutions en otage », a-t-elle asséné. Autre accusé, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, qui « n’a pas compris les pleins pouvoirs. Pour lui, les pleins pouvoirs sont synonymes d’inexistence du président de la République. Il se croit tout permis comme s’il était en terrain conquis. La preuve , il a changé la liste de la nomination du gouvernement d’union nationale entre l’ORTM et Koulouba », a-t-elle expliqué. Selon elle le FDR aurait en sa possession les copies de deux listes du gouvernement d’union nationale. Celle de Dioncouda Traoré, et celle modifiée par le Premier ministre. Le HCI roule pour Cheick Modibo Diarra Le président du Haut Conseil islamique Mahamoud Dicko n’a pas échappé à  la vindicte de la dame. Elle estime qu’il se cache derrière la religion pour battre campagne en faveur du Premier ministre. Elle en veut pour preuve l’organisation du rassemblement au stade du 26 mars, o๠plus de 60 000 personnes étaient présentes. « Mahmoud Dicko a trompé les musulmans en les invitant pour un meeting de prière pour le Mali transformé à  un meeting de soutien au Premier ministre. C’’est un plan entre eux pour discréditer l’image des hommes politiques », a t-elle dénoncé. Répondre à  la manifestation des anti-Cédéao Au cours de cette rencontre du FDR, il a été évoqué l’organisation d’une manifestation de soutien à  la demande de l’envoi des troupes de la CEDEAO au Mali. Selon les responsables du FDR, C’’est le moment de montrer à  l’opinion publique et internationale que le Mali ne se limite pas à  certains agitateurs opposés à  une aide africaine.

ORTM : Baba Dagamaissa partira t-il ?…

Ca sent le roussi pour le directeur général de l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali, Baba Daga. A défaut d’une fatwa, le Haut conseil islamique demande la démission pure et simple du directeur de l’ORTM. l’ultimatum devait expirer hier mercredi. Faute de satisfaction, l’organisation islamique entendait montrer de quel bois elle se chauffe. Le courroux des musulmans contre Baga s’explique par la manière désinvolte avec laquelle celui-ci a rabroué des membres de la Commission d’observation de lune venus s’acquitter d’un devoir religieux pour informer les fidèles sur l’apparition du croissant lunaire comme cela se passe d’habitude dans notre pays et depuis belle lurette. Même l’intervention du président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko n’a pas fait fléchir le directeur qui a estim頫 ne pas apprendre son métier des émissaires religieux ». Dans une émission diffusée sur une radio islamique très écoutée de la place lundi dernier, en synchronisation avec d’autres radios islamiques, les hommes de Dieu s’en sont pris avec véhémence au tout premier présentateur du journal télévisé du Mali. Il a reçu à  la pelle invectives et imprécations de toutes parts avant d’être déclaré ennemi de l’islam. Selon des indiscrétions ces accusations ont été bottées en touche par Baba Dagamaà¯ssa. Nos tentatives de joindre le directeur général ont été vaines. Quelle mouche a piqué Baba Dagamaà¯ssa de défier le tout puissant haut conseil islamique ? Sera-t-il débarqué à  la faveur du conseil des ministres ce jeudi ? En attendant d’avoir une réponse à  ces questions, à  l’ORTM, on grince des dents…

Ouverture du sommet de l’OCI: le Mali et la Syrie au menu

Le quatrième Sommet extraordinaire de l’Organisation de la coopération islamique (Oci) s’ouvre aujourd’hui à  La Mecque, sous la présidence du chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Oci. La rencontre a pour thèmes principaux la solidarité au sein de la Oumah et les crises syrienne et malienne. De la solidarité dans la « Oumah » Le premier point est l’axe central de cette rencontre sur « la restauration de la solidarité islamique ». Il sera question de donner un contenu à  la solidarité islamique, que les 57 pays membres désirent voir s’instaurer entre eux. Au grand bénéfice du milliard de musulmans recensés dans le monde. Pour ce faire, l’aide publique au développement devra être réellement promue, tout comme le Fonds de solidarité islamique. Mis en place, lors du 3ème Sommet extraordinaire tenu à  La Mecque en 2005, pour un montant initial de 10 milliards de dollars, avec l’objectif de lutter contre la pauvreté au sein de l’espace islamique, il tarde à  atteindre ses objectifs, du fait d’un faible approvisionnement. Ce fonds qui compte sur des contributions volontaires n’a réussi à  mobiliser que 2,6 millions de dollars, y compris les promesses de contributions. Le président Macky Sall, dans son allocution d’ouverture insistera sur l’importance de ce Fonds de solidarité et la nécessité pour les pays membres, notamment les plus nantis, d’alimenter, de manière conséquente, cet important instrument. Des crises dans le monde musulman Macky Sall devrait évoquer également dans son discours la crise qui sévit au Mali dont la partie Nord est sous la botte de mouvements islamistes. La Syrie et son mouvement insurectionnel qui s’est mué en guerre civile seront également au menu des travaux qui dureront deux jours. En ce qui concerne la Syrie, l’Arabie saoudite cherche à  mobiliser le monde musulman en faveur du soulèvement. « Le dossier syrien sera en tête des priorités » du sommet convoqué par le souverain saoudien, Abdallah, à  La Mecque, premier Lieu saint de l’islam, a déclaré le secrétaire général de l’Organisation de coopération islamique (Oci), Ekmeleddin Ihsanoglu. Il a ajouté que la Syrie, membre de l’Oci, « ne sera pas représentée à  ce sommet », précisant qu’une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendrait aujourd’hui et devrait « se prononcer sur une suspension de la Syrie, recommandée par les représentants de pays membres ».

Meeting du Haut conseil islamique (HCI) : plus de 50000 musulmans prient pour le Mali

C’’est dans une atmosphère de recueillement que les musulmans du Mali, ont prié ce dimanche pour la stabilité, l’unité du Mali et la reconquête des territoires occupés lors d‘un meeting géant à  l‘initiative du Haut conseil islamique du Mali. Pour la circonstance les prêcheurs les plus respectés au Mali étaient présents à  cette plèbe. Il s’agit notamment de l’Imam Mahmoud Dicko, président du haut conseil islamique (HCI) et interlocuteur privilégié des islamistes au nord, de Chérif Ousmane Madani Haà¯dara du mouvement Ançardine à  ne pas confondre avec le groupe djihadiste Ansar Dine, du Chérif de Nioro communément appelé Boué Haidara, des prêcheurs soufis et autres leaders religieux maliens. Mobilisation géante Le pari de mobilisation a été une fois de plus été remporté par le Haut conseil Islamique, après les deux premières rencontres organisées en 2009 et 2011. On se souviendra particulièrement de l’épisode du code de la famille, qui avait réuni plus de 50 000 personnes au Stade du 26 Mars en protestation au vote du nouveau code. Cette fois, l’objectif était différent : loin de rejeter un texte qui heurtait la sensibilité des musulmans radicaux, les musulmans, chapelets en main, se sont réunis ce 12 Août, pour appeler à  l’unité du Mali, dont les 2/3 du territoire, rappelons le, sont occupés par les groupes armés avec la charia pour loi. Invocations d’Allah et applaudissements ont alors ponctué les interventions des représentants religieux, mais aussi des personnalités politiques qui ont fait le déplacement : le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, Ibrahim Boubacar Keita (RPM), Mountaga Tall de la Coalition pour sauver le Mali, Iba Ndiaye(ADEMA), Oumar Mariko (SADI) etc. La foule en liesse a d’ailleurs applaudi la présence de Cheick Modibo Diarra qui a fait consensus ainsi que celle du leader du RPM, Ibrahim Boubacar Keita. Mais le 1er vice président de l’ADEMA Iba Ndiaye a lui été hué, signe de la déception sans doute envers les politiques maliens.  » Politiciens, dégagez !  »  » Laissez Cheick Modibo Diarra nettoyer la maison ! », nt même scandé certains dans les tribunes, remplies à  bloc. Se pardonner l’honneur est revenu au prêcheur Chérif Ousmane Madani Haà¯dara, de souhaiter la bienvenue aux spectateurs au nom du HCI, avant d’ implorer le pardon d’Allah pour le Mali. «Chacun de nous a subi et a fait subir à  son prochain. Je demande à  toutes et à  tous, d’oublier les rancunes pour se pardonner et se donner la main afin de reconstruire le Mali ». Ces propos du prêcheur dont la réputation dépasse les frontières du Mali, visait à  adoucir les esprits enclins à  la division depuis le coup d‘état du 22 mars. Avant ce meeting, des séances de prières et de dons à  l’endroit des victimes des régions occupées du nord Mali ont eu lieu à  Bamako : «Depuis le début de la crise, les imams de Bamako œuvrent pour la stabilité et la paix dans notre pays », a déclaré Aboubacar Camara, représentant des imams de la capitale, avant d’inviter les Maliens à  faire des prières pour le Mali. Pour le maintien des autorités de transition et l’arrêt des violences au nord « Je ne serai pas le vice président du conseil de la transition », a déclaré Mahmoud Dicko sans ambages, lors de son intervention. J’entends tout ce que les gens disent sur le Haut conseil islamique. Certains prétendent même que Dicko veut s’emparer du pouvoir. Moi, je ne serais pas le Président de la République, à  plus force raison vice-président. La présidence du Haut conseil islamique que Dieu m’a offert me suffit. Notre charia est le pardon et la tolérance », a précisé celui qui s’est rendu en tournée à  Gao et a rencontré Iyad Ag Ghaly, leader du mouvement Ansar Dine. Une démarche qui a valu à  Dicko des critiques sur ses velléités à  faire partie du jeu politique. l’imam s’en défend et affirme que son institution est favorable au maintien du président de la transition, le Pr Dioncouda Traoré et son premier ministre Cheick Modibo Diarra. Même son de cloche chez les familles fondatrices de Bamako à  travers leur porte-parole, El Hadji Modibo Niaré, favorables également à  une concertation nationale pour un retour rapide à  la stabilité institutionnelle. Pour conclure, le Haut conseil islamique a demandé l’arrêt des violences faites aux ressortissants du nord. Il a par ailleurs demandé aux partis politiques et aux organisations de la société civile de privilégier l’intérêt national et l’organisation d’une concertation nationale avec toutes les forces vives de la nation. Le sage de Nioro n’a pas voulu s’exprimer mais il a dirigé la prière collective qui a mis fin au meeting.

Vers une islamisation de la politique au Mali?

Le printemps arabe a installé au pouvoir des partis islamistes dans les pays du Maghreb. Au Mali, on n’aura pas eu besoin de révolution pour voir les leaders religieux s’immiscer avec succès dans le débat politique. Leur intervention dans le processus d’adoption du code des personnes et de la famille a fait faire demi-tour à  l’Etat et aujourd’hui, leur voix se fait entendre dans tous les secteurs de la vie publique et donc aussi en politique. Chez nos voisins sénégalais, les marabouts et autres dignitaires religieux sont des faiseurs de rois. Il leur suffit d’afficher de la sympathie pour tel ou tel homme d’Etat ou commerçants pour voir sa cote de popularité augmenter ou ses affaires redécoller. Il semble que le phénomène ait gagné le Mali, à  voir le défilé des hommes politiques chez les leaders religieux depuis quelques semaines. On tient à  montrer que l’on a reçu la bénédiction de tel ou tel, histoire de s’attirer au final les suffrages d’un peuple en désamour avec la chose politique. Démonstration de force Preuve de leur influence croissante, les associations islamiques avaient demandé aux imams de dresser le portrait robot du nouveau président. C’’était le 14 janvier dernier, le Haut Conseil islamique du Mali, l’instance suprême qui représente la communauté musulmane, tenait grand meeting symbolique au Stade du 26 mars de Bamako. Il en avait profité pour donner son avis sur les grandes questions d’actualité concernant le pays. Code des personnes et de la famille, élection présidentielle, situation au Nord, voilà  les principaux thèmes qui étaient au C’œur des échanges. Bravo au Haut Conseil islamique pour avoir obliger les trois plus grandes institutions de la République à  relire le Code. Mais lorsque le président de l’instance suprême musulmane met en garde les opposants du texte, il y a danger. Danger sur la liberté d’expression et d’opinion, puisque on se permet de menacer quelqu’un qui n’est pas d’accord avec soi. Celui là  est taxé de corrompu, de vendu aux puissances impérialistes extérieures. Mais a-t-on jamais demandé aux associations islamiques d’o๠proviennent leurs financements ? Arbitres, pas joueurs Quid des prochaines élections présidentielles ? Depuis 2009, la montée des courants islamistes en politique était prévisible. Mais à  défaut de désigner quelqu’un dans leur rang, les religieux envisageraient de donner des consignes de vote en faveur du candidat qui répondrait aux critères définis par eux-mêmes. Ce qui serait, au regard du passé, une très mauvaise initiative. En 2002, les initiateurs d’un appel similaire avaient été ridiculisés par le résultat obtenu par le candidat qu’ils soutenaient. Les dirigeants religieux ont un rôle très important à  jouer dans la société. En tant que leaders d’opinion, ils peuvent et doivent servir d’arbitres, de canalisateurs des différents intérêts qui s’opposent parfois violemment. Mais quand les arbitres décident de devenir des acteurs principaux, les règles du jeu sont faussées. Avec la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) confiée à  un membre influent du Haut Conseil, les associations islamiques ont l’obligation d’observer une stricte neutralité entre les différentes forces en compétition. Il y va de leur crédibilité et de leur honorabilité.

Modibo Sidibé : « Le Mali est un pays béni et fondé sur des valeurs culturelles »

Une lecture du coran a réuni vendredi dernier, diverses personnalités du monde politique et de la société civile, comme Modibo Sangaré, président de l’UMPR, Aboubacar Macalou, candidat aux élections présidentielles, le Dr Hamidou Traoré, et Idrissa Diarra, Imam du centre islamique. A cette lecture, figurait aussi l’ancien premier ministre, Modibo Sidibé. Introduite par une Fatiha, la journée avait pour objectif de prier pour le Mali pour la tenue d’élections transparentes, libres et crédibles en 2012. Il s’agissait aussi pour les initiateurs de prier pour renforcer la paix et la stabilité dans le pays. l’occasion a été bonne pour les différents intervenants de souligner le destin tragique de Mouammar Kadhafi tombé sous les balles de l’OTAN. Selon le Dr Hamidou Traoré, fils de l’imam de Lafiabougou, ce vendredi était un jour sacré qui coà¯ncidait avec le triptyque 11è jour du 11ème mois de l’année 2011. Un tel phénomène ne se produit qu’une seule tous les cent ans. C’’était l’ occasion pour prier le bon Dieu afin qu’il préserve le Mali des instabilités surtout dans le cadre des élections générales de 2012. l’enjeu était grand, au regard de ce qui s’est passé dans les pays voisins. Il faut préserver le Mali des situations désastreuses à  travers la multiplication, le renforcement de la stabilité et de la paix, gage de tout développement. Ce rôle selon les organisateurs incombe aux fidèles musulmans. Hommage à  Khaddafi Pour l’imam Idriss Diarra du centre Islamique d’Hamdallaye, un vibrant hommage doit être rendu à  Mouammar Kadhafi pour son soutien inestimable à  la religion musulmane en Afrique en général et au Mali en particulier. Il a ensuite formulé des vœux pour le repos de son âme. Ibrahim Touré, représentant de la famille fondatrice de Bamako était lui contre l’organisation de la première conférence des travailleurs de sexe à  Bamako, et a déclaré que Bamako ne méritait pas d’abriter une conférence jugée «satanique ». Revenant sur la journée de prière, ces sommités ont imploré la grâce divine afin d’éviter à  la ville de Bamako toute pratique incompatible avec la religion. Modibo Sangaré président du parti UMPR, connu pour son attachement à  la religion a salué cette initiative parce que selon lui, les maliens aiment leur patrie. l’invité de marque de cette journée de prière a été Modibo Sidibé, l’ancien premier ministre et probable candidat aux élections présidentielles de 2012. En boubou blanc au présidium, il était entouré de chefs religieux. Prenant la parole, l’ancien PM a remercié les organisateurs de cette journée de prière très importante. Selon le fils du capitaine Sidibé, le Mali est un vieux pays fondé sur les valeurs culturelles. Un pays qui a toujours servi de modèle pour sa stabilité. En Bref  «Â notre pays, le Mali, est un pays béni par Dieu et fondé sur les valeurs culturelles traditionnelles. Nous saisissons cette journée de prière pour demander la grâce de Dieu pour la tenue d’élections transparentes et libres dans les mois à  venir. La cérémonie a été clôturée la récitation de la Fatiha par Abdramane Diabaté devant un publique composé de jeunes et de femmes.

Finance islamique : Ouverture d’un séminaire international à Bamako

Ce vendredi,les travaux de l’atelier de réflexion sur l’instauration de la finance islamique au Mali s’ouvriront. Ce séminaire regroupera les professionnels des banques et établissements financiers, des assurances, des cadres de l’administration, les gestionnaires de projets, les opérateurs économiques, les juristes, les leaders religieux, les chercheurs, etc. l’objectif de cette rencontre est de procéder à  l’introduction générale sur la finance islamique (concept, historique, principes); la présentation des structures de l’industrie financière islamique et leur rôle dans le développement de la finance islamique. Aussi, le séminaire de Bamako fera la présentation des différentes opérations de financement islamique. Faible taux de bancarisation dans la zone UEMOA Selon le directeur général de la FID, M. Baba Moulaye Haà¯dara, la finance islamique offre des services bancaires et produits financiers compatibles avec la loi islamique. Le taux bancarisation islamique dans la zone UEMOA est de 1%, explique M. Haà¯dara. Qui ajoute que ceci est excessivement faible par rapport à  la demande des services financiers islamiques. « Le crédit islamique s’appuie sur l’épargne réel et celle-ci ne peut dégager un rendement que si elle est directement investie dans des activités productives » a déclaré le directeur général de la FID. Avant d’ajouter : « les contrats sont basés sur des activités d’achat, de ventes des biens et des services ainsi que la fourniture de service d’une part et des dispositions de partage, de pertes et de profits d’autre part ». Abondant dans le même sens, le président du Conseil d’administration de la FID a expliqué que l’arrivée de la finance islamique devra constituer une alternative à  la banque classique. Selon Mamadou Baba Sylla « on a trop abusé du taux d’intérêt dans les banques classiques ». « Il n’y a pas de mode de financement qui soit meilleur que celui de la finance islamique » explique le banquier. Pour qui, « il n’y a que les banques islamiques pour aider les pays pauvres à  se développer ». Ce séminaire de deux jours à  Bamako devra donc aboutir à  des échanges fructueux entre les participants en vue de l’instauration de la « Financière Banque Islamique « (FID).

Mahmoud Dicko, l’imam qui casse le code de la famille

Quand il le veut bien, l’imam Dicko sait parler aux femmes, y compris aux Occidentales. « Gros bisous, comme on dit chez vous ! » lance-t-il dès la fin du deuxième rendez-vous. Quelques jours plus tôt, elles n’avaient pas eu droit à  autant de bienveillance. Assis sur le même canapé noir, le président du Haut Conseil islamique malien (le HCI, qui fait l’interface entre les pouvoirs publics et la communauté musulmane, soit 95 % de la population) fustigeait les funestes desseins de cet Occident qui « veut métamorphoser la société malienne avec des valeurs soi-disant universelles ». « Mais on ne sait pas qui leur a conféré cette universalité ! » ajoutait-il. « Que les femmes héritent comme les hommes est contraire à  nos valeurs », tempêtait Mamadou Diamouténé, son secrétaire général. à€ sa droite, Dicko, boubou bleu nuit et foulard blanc, acquiesçait. à€ la tête du HCI depuis 2007, Mahmoud Dicko, 56 ans, époux de deux femmes et père de dix enfants, est maà®tre dans l’art de brouiller les pistes. à€ ses débuts, il était professeur d’arabe à  l’école publique et simple imam local. Originaire de la région de Tombouctou, o๠il a été élevé par un grand-père kadi, formé dans les madrasas mauritaniennes (à  Boutilimit et Néma) et passé par Médine, en Arabie saoudite, il officie depuis le début des années 1980 dans une mosquée du quartier de Badalabougou, à  Bamako. « J’ai toujours aimé prêcher », reconnaà®t-il. Ces derniers temps, son audience s’est élargie. Dicko s’en défend, mais il est devenu un homme politique. « La contestation du code de la famille a fait de lui un leader », confirme Gilles Holder, anthropologue au Centre national de recherche scientifique (CNRS) et installé à  Bamako. Mariage civil ou charia ? Adopté en août 2009 par l’Assemblée nationale, après trois jours de débats publics, ce code est censé notamment moderniser les usages matrimoniaux, familiaux et successoraux. Dicko le juge « inadapté aux valeurs maliennes » et fabriqué par « la prétendue société civile financée par les Occidentaux ». Quitte à  en déformer la portée – en laissant courir le bruit qu’il autorise le mariage homosexuel –, il organise des marches de protestation dans le pays. Le 22 août 2009, il parvient à  rassembler 50 000 personnes au stade du 26-Mars, à  Bamako. Et contraint Amadou Toumani Touré à  reculer. Le président malien renvoie le texte en deuxième lecture. Dicko a gagné une manche. Il en a remporté une autre, le 4 octobre dernier, lors de l’ouverture de la session parlementaire : plusieurs articles de la nouvelle mouture présentée à  l’Assemblée portent sa marque. Ainsi, dans la version initiale, seul le mariage civil avait un statut légal. Dans le nouveau texte, les unions religieuses sont reconnues par la loi. « Un recul », confie une source à  l’Assemblée. Au code de la famille, Dicko préférerait-il la charia ? Après tout, l’imam se revendique du courant wahhabite – qui prône une interprétation littérale du Coran. Sa réponse est mesurée : « Je me bats pour ma religion, mais il serait prématuré d’appliquer la charia au Mali. » Et plus tard ? « Je suis musulman, je ne peux pas m’opposer à  l’instauration d’une république islamique, mais je suis très bien dans ce pays laà¯que. » Et pour cause : l’imam Dicko peut s’y attribuer le beau rôle, celui de l’avocat des petits contre les puissants. Accusant les élus de ne pas interpeller le gouvernement sur les sujets cruciaux – trafic de drogue, terrorisme –, il fait le travail d’un opposant. « La corruption est partout, le système éducatif est malade, l’élite se coalise contre le reste de la population, cela me donne la chair de poule. » Ne pouvant créer un parti islamiste – la laà¯cité est garantie par la Constitution –, Dicko dispose néanmoins d’une redoutable influence politique. l’affaire du code de la famille l’a montré.

Réexamen du code de la famille : le verdict de la Commission ad-hoc attendu

Pour les travaux de la relecture du code de la famille et des personne, Une commission ad-hoc a été mise en place. Elle est constituée d’une part, de 15 membres issus de la communauté musulmane, parmi le haut conseil islamique du Mali (HCIM) et certains marabout de Bamako, et d’autre part de 15 députés assistés souvent de leurs conseillers en matière juridique et religieuse. La Commission ad-hoc se réunissait deux fois par semaine à  Bagadadji (Assemblée nationale), mardi et mercredi, pour revoir certaines dispositions du projet de code des personnes et de la famille qui avait été voté par l’Assemblée nationale en Aout 2009, mais renvoyé au parlement en seconde lecture par le président ATT qui a ainsi cédé à  la pression des musulmans et des milieux conservateurs, lesquels se sont investis pour que ledit code prenne en compte les valeurs islamiques et les us et coutumes du pays. Le Code de la famille est d’une sensibilité telle que les composantes de la société ne saurait en être ignorés. Au départ les révisions portaient sur une dizaine d’articles ayant traits à  deux thèmes majeurs ; à  savoir, le mariage et l’héritage. Ces préoccupations avaient été recensées par les députés eux-mêmes avant l’adoption du texte en aout 2009. Le HCIM, auquel le texte avait été soumis sous forme de 10 questions, avait émis des réserves mais n’avaient pas été prise en compte par les députés qui ont voté le texte en l’état. Mais au fil du temps, la révision a porté sur 73 articles controversés qui ont tous un lien direct ou indirect avec les deux thèmes majeurs évoqués. Selon une source parlementaire, C’’est au total 200 articles qui ont été examinés sur les 1114 que renferme le texte lui-même. « Il reste deux articles que nous devons examiner et ce sera la fin des travaux en ce qui concerne le draft des articles revus et corrigés ensemble de façon consensuelle ».

Terrorisme : L’Afrique au coeur de la nébuleuse Al Qaeda

Kampala visé Al Qaeda continue de faire la pluie et le beau temps en matière de terrorisme international. Les états-Unis n’y avaient pas échappé avec l’effondrement des Tours du World Trade Centre le 11 septembre 2001. Et à  Kampala, en Ouganda, un attentat meurtrier dans un restaurant, vient de causer plus de 70 morts. La police a mis en cause les islamistes somaliens shebab liés à  Al-Qaà¯da. L’attentat a pu être provoqué par deux kamikazes, ou par des bombes déposées sous des sièges, selon les premiers éléments de l’enquête. Ce double attentat est le plus meurtrier commis en Afrique de l’Est depuis les attaques suicide contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salaam qui avaient fait plus de 200 morts le 7 août 1998, rapporte une agence de presse. Al Qaida en Afrique l’Afrique sub-saharienne et en particulier la Somalie sont un refuge pour de nombreux groupes armés se revendiquant d’Al Qaida. l’organisation terroriste a parlé en début d’année de son intention d’intensifier ses activités sur le continent africain. Les groupes islamiques radicaux sont conscients des failles qui existent dans de nombreuses régions et tentent de les exploiter. La majeure partie du sous-continent connaà®t traditionnellement une forte présence islamique. Les cultures, les croyances et les structures sociales très variées de cette région représentent pour les services de renseignement occidentaux un vrai défi pour la collecte d’informations. De plus, la faiblesse générale des gouvernements et la corruption expliquent l’intérêt sans cesse croissant du réseau terroriste pour l’Afrique subsaharienne, rapporte le quotidien Afrik.com Au Nord du Niger et au Burkina Faso L’otage, Michel Germaneau, 78 ans, a été enlevé le 22 avril dans le nord du Niger. AQMI a diffusé en mai une déclaration audio du ressortissant français, ajoutant qu’il s’agit d’un ingénieur à  la retraite qui travaillait dans le secteur pétrolier algérien. Le mouvement terroriste a demandé un échange de prisonniers et appelé le président français Nicolas Sarkozy à  répondre à  cette « requête légitime ». Par ailleurs, des menaces terroristes ont été signalés au Nord du Burkina, allongeant la liste des pays subsahariens visés par l’organisation terroriste. Cette fois, le dilemme n’incombe pas au président Malien qui s’était vu décrié dans sa gestion de l’affaire Camatte, et pour avoir laissé libéré quatre islamistes. Une crise diploamtique s’en était suivie entre le Mali, l’Algérie et la Mauritanie. N’empêche que la nébuleuse terroriste s’étend dans nos déserts et menacent de simples citoyens comme à  Kampala en Ouganda et mettant en danger la sécurité nationale. A quand une prise de conscience réelle des dirigeants Africains contre le nouveau mal du 21è siècle et ce depuis les attentats du 11 septembre ?

Code de la famille : réactions des maliens après le renvoi du texte

Ibrahim Konaté, enseignant « Att a intérêt à  préserver la paix et la quiétude au Mali  » La relecture de ce code permet aux députés de se racheter. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Par ce renvois, les députés ont l’occasion de reconquérir la confiance du peuple. Pour ce faire, ils ont intérêt à  rejeter en bloc les résolutions qu’ils avaient prise avant. Un tel code est taillé à  l’image et au goût des bailleurs de fonds occidentaux et il ne passera jamais au Mali d’Askia Mohamed, d’El Hadj Oumar et de Soundiata Keita. Cette culture léguée par nos ancêtres ne saurait être bafouée comme certains veulent. Le peuple ne l’acceptera jamais ». Tidiane Sogoba, employé d’une organisation internationale « Il faut saluer la déclaration d’ATT »  » ATT a plaidé sur les conséquences qu’aurait eu la promulgation d’un tel code au lieu de le vilipender. Il a évité à  son pays, sa patrie, de tomber dans un bain de colère inutile. Il faut saluer la grandeur de l’homme et son courage au lieu de monter les députés contre Att ». Alimata Touré, gérante d’alimentation « ATT aurait du promulguer ce code ! » « La protestation des musulmans n’est que de propagande.Lisez le code et vous serez édifiés et moins catégoriques. Ceux qui soutiennent le code sont plus nombreux que ceux qui le contestent. Mais ils ne font pas de sortie pour éviter à  la population de s’affronter. Que Dieu sauve le Mali des gens qui n’ont de musulman que leur nom, mais qui sont les plus hypocrites ! » Amadou Haidara, professeur d’arabe au lycée « ATT a agi en responsable! » « C’est une décision correcte et responsable. Le Haut Conseil Islamique doit être félicité pour sa démarche de musulmans et je persiste, pas d’islamistes. Si nos députés étaient si honorables, ils auraient du arriver à  ces constats plus tôt et éviter une perte de temps et que paie le contribuable pour les sessions tenues. Q’Allah bénisse le Mali et sauvegarde la paix pour les femmes, les enfants et les hommes ». Siratou Maà¯ga, promotrice d’école privée  » Le Mali n’est pas un état fort ni un pays de droit! »  » Dans un pays o๠51 % de la population sont des femmes, il est lamentable de renvoyer un tel code à  la relecture et qui protège les femmes. Ce code est contesté seulement par les leaders des associations musulmanes et qui sont tous corrompus jusqu’à  la moelle ! » Fadialla Ballo, agent-comptable « Une fuite de responsabilité des députés » Avec cette relecture du code décidée par le président, les honorables sont pieds au mur, la crise politique est latente et les députés ont prouvé leur inefficacité et leur inutilité dans ce pays. Le constat est clair : nous exigeons la dissolution de l’Assemblée Nationale pour que les députés aillent reconquérir la confiance des citoyens.

Ramadan 2009 : le Secours Islamique de France fait un don

Ce 1er jour de ramadan a été pour certains démunis de la commune II du district de Bamako une aubaine pour démarrer le carême. En effet, l’ONG Secours Islamique France à  travers sa représentation au Mali a offert à  plus de 700 personnes, des vivres pour leur venir en aide en ce mois de partage, de piété et de solidarité. Une belle cérémonie de remise de dons C’’est devant la mairie de Bagadadji que s’est tenue la cérémonie de remise du don. Le représentant du Ministre du développement social, de la solidarité et des personnes âgées, les autorités municipales, les chefs de quartiers ainsi que les bénéficiaires et leurs accompagnateurs ont effectué le déplacement pour assister à  cette action de générosité. Des vivres pour le Ramadan Cette opération a ciblé principalement les orphelins, les personnes âgées, les veuves et les handicapés de la commune. Chaque colis des 724 était composé de riz, farine de mil, huile, sucre, lait en poudre, dattes et thé. Dans son allocution, Mamoutou Thiam, Directeur régional du développement social, de la solidarité et des personnes âgées, représentant du Ministre, a tenu à  faire savoir à  l’assistance l’importance d’une telle action et la période dans laquelle elle se déroule. C ‘est à  dire, celle du Ramadan. On pouvait aussi lire une grande satisfaction sur le visage des bénéficiaires qui n’ont que la bénédiction pour remercier ces « bienfaiteurs » surtout en cette période de crise. Nourrir les nécessiteux… Cette opération se situe dans le programme d’aide alimentaire baptisé « Nourrir les Nécessiteux », initié par l’ONG le Secours Islamique France, par l’intermédiaire du chef de programme de l’ONG AREM, Sékou Tidiane Traoré. Dans son allocution, il a évoqué le début d’une succession d’actions humanitaires à  l’endroit des plus démunis. Mr Traoré a aussi remercié les autorités du pays pour leur présence à  cette cérémonie de remise de don aux nécessiteux. La représentante de Secours Islamique France s’est réjouie de l’organisation de la cérémonie et de la répartition des colis aux bénéficiaires. Elle a également souligné les différentes actions menées par l’ONG donatrice qu’elle représente au Mali. A noter que cette opération a coûté 25 000 euro soit environ 16,400 000 francs CFA.

Meeting des Religieux au Stade du 26 Mars : Plus de 50 000 personnes présentes !

Apres la marche de protestation contre le code de la famille (adopté le 3 août),la communauté musulmane du Mali sous la houlette du conseil islamique, a décidé de ne plus célébrer les mariages à  la mairie. Parce que le mariage religieux a été dévalorisé au profit du mariage civil par le nouveau code. Voici le mot d’ordre donné par le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko lors du grand meeting au stade 26 mars ce samedi. C’’était dans un climat de tension, que s’est tenu le meeting des musulmans au stade du 26 mars. Le stade a refusé du monde, ce samedi, environ 50 000 fidèles musulmans sont venus des quatre coins de Bamako, pour prendre à  témoin l’opinion nationale, manifester leur détermination et indignation contre le nouveau code. Les femmes en voiles tenant leurs enfants au bras étaient assises devant les hommes sous le soleil. « Lahi lah illaha, Allah, Akbar ! » tels sont les slogans et les refrains des musulmans contre un code, qui selon eux, foule au pied les lois fondamentales de l’Islam.  » On ne célébrera plus le mariage civil à  la mairie ! » Dans sa déclaration Mahmoud Dicko a affirmé que ce code va à  contre courant des valeurs de société, culturelles, morales et religieuses. Il est tout simplement d’inspiration satanique. Arguant que l’article sur le mariage dans le code nouveau rend inutile le mariage religieux au profit du mariage civil. A cet effet il a appelé les musulmans qui sont à  majorité maliens (90 % de la population) à  ne plus célébrer leurs mariages à  la mairie. Avant de dire que désormais le mariage des musulmans sera célébré dans les mosquées avec une attestation délivrée par l’Imam. « Nous allons faire des attestations pour nos mariages célébrés devant l’Iman et Dieu à  la mosquée » a t-il déclaré. Cette information a été bien accueillie par les musulmans, excités à  tel point que certains d’entre eux brandissaient leur chapelet en l’air. Un intervenant appelé par les fidèles « chérif », s’est exprimé sur l’attitude des députés et qui laisse à  désirer. « Dans un pays ou 90 % sont musulmans, nos députés ont été achetés par le pouvoir, parce que nous savons tous que ce code vient de l’extérieur. » Un code considéré comme rejetant les valeurs religieuses du Mali Retraçant l’histoire du Mali, Chérif a rappelé qu’« avant l’arrivée des colonisateurs, nous avions notre culture, notre tradition, notre dignité, et notre religion, nous avons su garder ces valeurs sociétales. Aujourd’hui les « kafirs » (ennemis) députés ont voté cette loi contre leur peuple ». Les chefs coutumiers présents à  ce meeting par la voix de leur représentant n’a pas manqué à  déverser sa bile sur le code. « Après la contestation du texte, nous les familles fondatrices de Bamako (Niaré, Touré, Dravé) jugeons que ce texte atteint gravement nos valeurs sociétales et brave notre religion, nous ne l’accepterons pas ! » La jeunesse et les femmes mobilisées contre ce code La jeunesse, fer de lance de tout mouvement, a soufflé dans la même trompette que leurs parents en martelant qu’ils sont prêts à  prendre le devant contre l’application du code. Les femmes dont certains pensent que ce code les favorise, ont surpris le public en montrant leur indignation contre ce texte qui est purement satanique selon elles. « Il y a aucun code qui puisse mettre la femme plus à  l’aise que les sourates du Coran », a martelé Safiatou Dembélé Représentante des femmes musulmanes. Mohamed Kimbiri, connu pour son engagement et sa détermination pour la défense de la religion musulmane à  travers les médias du Mali, a répété une fois de plus que les députés ont trahi leur peuple. C’’est ainsi qu’il a appelé les fidèles musulmans à  croiser le fer contre le gouvernement pour que ce code soit renvoyé en révision avant promulgation. Les médias aussi fustigés A noter que l’Assemblée et l’ORTM sont dans le collimateur des musulmans. Et pour cause, selon Dicko Mahmoud, l’ORTM connu pour être la passion du service public est devenue la passion d’une minorité « nous avons voulu que l’ORTM publie notre bande d’annonce du meeting, et les responsables de cette structure ont refusé ». Ce qui a piqué la colère des religieux. Quant à  l’assemblée, les musulmans affirment que les députés ont cessé d’être les représentants du peuple mais plutôt des opportunistes au détriment du peuple. Calmer les esprits En conclusion Mahmoud Dicko président du Haut Conseil Islamique a calmé les esprits en conseillant aux fidèles musulmans de ne pas procéder aux barricades car « nous aimons notre pays mais nous aimons Dieu et son prophète » a –t-il conclu. Dieu merci, aucun incident n’ a eu lieu même si certains provoquaient les policiers chargés de veiller au contrôle de cette masse énervée. L’affaire est loin d’être terminée.

Code de la famille : les religieux n’ont pas dit leur dernier mot

Sur les 1143 articles que comportent le nouveau code (adopté par les députés le 3 août), un certain nombre d’articles a provoqué l’ire des musulmans. Et pour cause ces articles seraient contraires aux lois fondamentales de l’Islam, mettant en déperdition les valeurs sociétales. Un code qui continue de créer la polémique Il n’est un secret pour personne que le nouveau code des personnes et de la famille continue de défrayer la chronique malienne. Et de susciter de sérieuses interrogations, au point que d’aucuns se demandent s’il fera l’objet d’une révision avant promulgation. Le débat sur le nouveau régime des personnes et de la famille ne faiblit pas, et n’a jamais autant gagné en ampleur que depuis la délibération des parlementaires sur la loi y affèrent. Deux semaines environ après le « coup de gourdin » des mots, la vague islamiste a décidé de donner de voix dans la capitale malienne. Apres une grande marche de protestation le samedi dernier et les fatwa des musulmans, de mosquée à  mosquée, les échos des protestations engendrées par la nouvelle loi, ont finalement amené à  l’organisation d’une conférence de presse. Selon Mahmoud Dicko, président du Haut conseil Islamique (HCI), quelques articles vont à  l’encontre des principes de l’islam, qui sont entre autres : « l’adoption par filiation confère à  l’enfant le nom de l’adoptant en cas d’adoption par les deux époux, le nom du mari »,« Le caractère laà¯c du mariage », « le futur époux, en principe, ne peut contracter mariage, en cas de dispense d’âge, sans le consentement de ses père et mère », « l’age de 18 ans fixé par le code ». Des articles, poursuit-il, qui ont atteint non seulement les règles fondamentales de la religion musulmane mais aussi les valeurs sociétales. Détaillant ces articles ,le secrétaire général du Haut conseil islamique, Mamadou Diamoutènè (par ailleurs docteur en mathématique appliquée) a expliqué que dans un pays musulman comme le notre, 90% sont musulmans. « le mariage ne doit pas être laà¯c mais plutôt celui religieux », a-t-il dit. En ce qui concerne la légitimité d’un enfant naturel, selon le code les enfants nés hors mariage, autres que ceux nés de relations incestueuses sont légitimés par le mariage de leurs père et mère, lorsque ceux-ci les ont légalement reconnu avant leur mariage ou lorsqu’ils les reconnaissent au moment de la célébration. Tout en fustigeant cette disposition du nouveau code, M.Diamoutène a scandé, à  cet effet que cet article viole gravement un dogme religieux musulman. Concernant, la filiation, le secrétaire général déverse sa colère en martelant que ce code a été très dur pour les parents. Les questions des confrères ont porté sur les enjeux d’une éventuelle promulgation du code par le président, les retards de la réaction des musulmans avant l’adoption du code, leur regard critique sur les députés. Un grand meeting pour protester En réponse M Dicko précise « en cas de promulgation, les musulmans se battront par tous les moyens légaux pour obtenir la révision du code ». Avant d’ajouter qu’ils ont souhaité rencontrer le président de la république avant qu’il parte ne voyage, « hélas nous n’avons pu le rencontrer » a déclaré Mahmoud. En conclusion, ils ont informé la presse la tenue d’un grand meeting de protestation qui se tiendra, samedi prochain, au stade du 26 mars.