Avec Amadou Diaw, apprenez à entreprendre…

Il a crée l’ISM, l’Institut Supérieur de Management avec un objectif en 1992. Créer la toute première Business School du Sénégal. En vingt ans, l’école s’est hissée parmi les meilleures institutions dans la sous région ouest-africaine. Avec 4000 étudiants de plusieurs nationalités et près de 16000 diplômés et managers, l’ISM cartonne et propose toujours plus d’innovation à  ses étudiants. Mais le rêve d’Amadou Diaw ne s’arrête pas là  puisque l’entrepreneur veut former près de 20000 leaders d’ici 2020. D’ailleurs à  l’ISM, la moitié de l’enseignement se fait en anglais et la devise de l’école est : . Présent au Forum de Bamako, Amadou Diaw nous a accordé un entretien. Journaldumali.com : Bonjour, présentez-nous le groupe ISM ? Amadou Diaw : Je suis le Président et fondateur du groupe ISM. C’est la première Business School du Sénégal créée il y a un peu plus de vingt cinq ans. Nous avons commencé tout petit avec 25 étudiants et aujourd’hui, nous en avons 4000 en permanence, 16000 diplômés sur le supérieur. Le groupe comporte aussi une douzaine de campus et des lycées d’excellence et maintenant des écoles primaires. Journaldumali.com : Il y a un concept qui est là . Créer son propre emploi pour survivre. Didier Acouetey du cabinet Afric SEARCH parlait de l’entreprenariat comme la voie royale, partagez-vous ce constat ? Amadou Diaw : Non seulement je le partage mais j’essaye de le raviver chaque jour. Avant, on venait à  l’école pour avoir un diplôme et ensuite un emploi. Aujourd’hui, notre mission est d’expliquer aux jeunes qui viennent à  nous qu’avoir un diplôme, c’est bien mais créer une entreprise, c’est mieux. Et cela s’est traduit par la suppression pure et simple du mémoire de fin d’année. Jusque là , il y a un mémoire de sortie, et à  la place du Mémoire, on veut que les étudiants nous présentent une entreprise. Journaldumali.com : Est-ce que tous les étudiants ont la capacité de porter un projet d’entreprise ? d’aller de l’idée à  la concrétisation du projet ? Amadou Diaw : Il y a toujours des limites. A nous justement de leur donner suffisamment de confiance pour qu’ils puissent aller dans cette voie là . Nous leur disons aussi qu’un projet ne se mesure pas qu’en termes de milliards. Il est possible de monter un projet avec un million de francs, en allant prendre un peu de fonds chez un oncle, une tante etC’… Et J’ai vu des parents d’élèves se sacrifier pour que leurs enfants puissent initier ce genre de projets là . . Journaldumali.com : Pouvez-vous nous donner des exemples de projets d’étudiants sortis de l’ISM ? Amadou Diaw : Il y en a beaucoup. Vous avez une vague au niveau des nouvelles technologies, créations de sites web, de gestions de sites etC’… Ou créations d’applications basées sur le net. Beaucoup font des choses dans l’entreprenariat social, comment accompagner l’éducatif, les enfants. Il y a un projet que J’aime beaucoup qui s’appelle « Tour ISM ». Qui le week-end récupère les enfants de cadres le week-end, les met dans un car et leur fait visiter le Sénégal. Imaginez les jeunes parents qui viennent de s’installer, ont besoin d’un peu de calme le week-end et cette société prend leurs enfants, les promène dans Dakar. Et ces jeunes aujourd’hui gagnent de l’argent. Journaldumali.com : Alors, on parle d’émergence, ce terme très usité, au Forum de Bamako. Est-ce que les Africains ne se projettent pas trop finalement et ne passent pas assez à  l’action ? [bAmadou Diaw] : On ne projette jamais trop. C’’est même bien de projeter. Mais ce qu’il faut aujourd’hui, C’’est de plus mettre les jeunes en avant. Il faut faire comprendre aux enfants qu’être entrepreneurs, C’’est tout aussi important qu’être ministres aujourd’hui. C’’est dans cet esprit que nous avons animé le panel sur l’entreprenariat à  ce 15è forum de Bamako. On a même demandé aux autorités d’occuper les deuxièmes rangs et de laisser les étudiants aux premiers rangs ! Vous voyez. Journaldumali.com : Vous avez présenté deux jeunes filles, Fatou et Linda, diplômés de l’African Leadership Academy de Johannesburg. Parlez-nous d’elles ? Amadou Diaw : Je les ai rencontré au cours d’un forum organisé par la Fondation de Mo Ibrahim. Ces filles sont des produits de l’école classique, elles ne viennent pas de familles particulièrement aisées, mais ce sont des filles qui ont travaillé et même bien travaillé et qui ont pu bénéficier de ce programme en Afrique du Sud. Ces jeunes filles à  vingt ans ont fini leurs lycées, leurs études supérieures et ont déjà  crée une entreprise… En les sortant du système classique, on invite les autres à  réfléchir à  de nouvelles formes d’éducation, qui permettent de développer le potentiel des jeunes. J’invite aussi les entreprises du secteur privé à  plus s’intéresser au monde de l’éducation en venant parler aux étudiants sur leurs expériences.