Israël Yoroba Guebo, consultant / Expert média et réseaux sociaux

 Quelle analyse faites-vous du web activisme en Afrique ?

Je trouve qu’il y a une vraie dynamique, qui a pris de l’ampleur avec le printemps arabe. On est passé d’un usage de loisirs à un instrument de dénonciation, de revendication et parfois de lutte. Cette dynamique a été aidée par des outils comme les blogs, qui offrent un média de libre expression, qui, jusqu’à un passé récent, échappait au contrôle des autorités.

 Au Mali, ne pensez-vous pas que les web activistes gagneraient à se regrouper ?

Je ne connais que très superficiellement la webosphère malienne. Je pense qu’il faut travailler à construire une communauté forte. Il nous faut créer des ponts et des connexions sous-régionales, voire continentales, L’exemple d’un pays peut inspirer un autre. Que vaut un web activiste tout seul dans son coin ? Il faut une unité qui sorte parfois du virtuel pour des échanges dans la vraie vie.

La contestation sur les réseaux sociaux est-elle l’avenir pour les différentes luttes ?

L’avenir ? On y est déjà. Après, il faut bien comprendre que les réseaux sociaux ne suffisent pas. Il faut des personnes pour les lire. Des personnes connectées. Dans nos pays francophones, nous avons l’impression que l’on fait exprès pour que le développement d’Internet se fasse au ralenti. Quand toutes les populations seront connectées, alors là, oui, on aura un véritable instrument de contestation à grande échelle. Et cela effraie nos dirigeants.