Les valeurs à l’école pour une école de valeur

Les politiques publiques au Mali traduisent la volonté des plus hautes autorités de dispenser une éducation de masse et de qualité afin de transformer le jeune enfant malien en adulte conscient et motivé en faveur du développement social et économique du pays. Malgré cette volonté politique, le secteur est en proie à des difficultés structurelles. Pour offrir une éducation inclusive, équitable et de qualité pour tous les enfants du Mali, il n’y a pas mille solutions.

D’abord, il faut travailler sur les déterminants de la qualité, à savoir : les infrastructures, les enseignants et les manuels. Des infrastructures adaptées en nombre suffisant pour accueillir le nombre sans cesse croissant d’enfants en âge de scolarisation devrait être la première priorité. La mise à disposition d’enseignants bien formés et motivés devrait être une autre priorité. La dotation des enseignants et apprenants en manuels adaptés aux objectifs de scolarisation, à l’orientation politique du pays, au contexte mondial marqué par son corollaire de compétition et la nécessaire ouverture au monde.

Ensuite, il faudra veiller à ce que les ressources soient transformées en résultats. Les efforts publics en termes de construction de salles de classe n’auraient aucun sens tant que l’on ne se réfère pas à la démographie et aux statistiques scolaires des différentes circonscriptions. Autrement, on ferait des éléphants blancs. Dans un souci d’efficacité, le mécanisme de formation initiale et continue des enseignants devrait s’appuyer sur les technologies de l’information et de la communication. Il y a aussi un impératif dans la planification des sessions de formation continue : préserver le temps réel d’apprentissage. Le suivi des enseignements devrait aussi être de mise à tous les niveaux : central, déconcentré, opérationnel. Les ressources destinées à l’alimentation scolaire, à l’entretien courant des écoles, à l’acquisition de matériels didactiques devraient connaître une gestion rigoureuse, conformément aux dispositions réglementaires en la matière, et non être à la discrétion des élus locaux qui se livrent à un usage détourné.

Enfin, il faut s’appuyer sur une vision et des valeurs. Quel est le type de citoyen que nous voulons former pour le Mali de nos rêves ? Quels sont les principes et les valeurs qu’il faudrait lui inculquer à cet effet ? Déjà, il faut sortir du passéisme béat qui ne profite malheureusement pas aux générations actuelles. Il faut une vision qui ferait de notre école un lieu d’acquisition de savoirs théoriques, de savoirs pratiques et de savoirs procéduraux ; un lieu d’acquisition de valeurs comme le respect de soi, des autres, du bien public. Sans ces principes, nous continuerons malheureusement à former des jeunes qui ne se préoccuperont pas de l’intérêt général, mais plutôt des hommes et des femmes qui détourneront sans scrupules les maigres ressources destinées au bien-être de tous.

En somme, les problèmes de l’école malienne ne sont pas insolubles. Bien au contraire ! Il faut juste se convaincre et accepter que les enfants qui y vont devront acquérir des connaissances nouvelles, des compétences et des comportements au service du Mali. Mission possible !