An I d’IBK : le regard de Diomansi Bomboté

Journaldumali.com : En un an, quel bilan tirer de la gestion du président Ibrahim Boubacar Keita ? Diomansi Bomboté : Le pays a traversé beaucoup de situations compliquées qui ne laissent pas insensibles les honnêtes gens. De sérieuses raisons de se plaindre existent sur le plan du bien-être social. Les réalisations pour améliorer le sort des Maliens tardent à  entrer dans les faits. Il y’a beaucoup d’initiatives porteuses d’espoir mais qui manquent cruellement de visibilité. J’ai été, entre autres, particulièrement sensible à  la déclaration de guerre à  la corruption tout comme J’apprécie la volonté exprimée par l’Autorité suprême de se tenir à  distance des dossiers de justice. Ce sont là  les attributs premiers de la démocratie. Journaldumali.com : D’aucuns disent que les Maliens ont très vite été déçus. Qu’en pensez-vous ? Diomansi Bomboté : Au bout d’un an, il n’est pas permis de conclure à  la catastrophe. Une bonne gestion par l’Etat des biens publics est de nature à  encourager les citoyens à  mieux supporter les sacrifices qu’impose la conjoncture nationale et internationale. Journaldumali.com : Que peut-on ou que doit-on attendre de l’an II d’IBK? Diomansi Bomboté : Je privilégie la promotion d’une culture de lutte contre la corruption s’appuyant sur une éducation civique généralisée. Ensuite, je mettrai l’accent sur la force de la justice au détriment de la justice de la force. Le président de la République ne devrait pas sous-estimer l’écoute pour mieux cerner les aspirations populaires même s’il devait entendre parfois des propos pas toujours amènes. Une pensée qui m’est très chère est celle de Gandhi : « Tout ce que vous faites pour nous sans nous, vous le faites contre nous ».

L’interview Live de Mara à Kidal avec l’ORTM ( I )

Premier ministre : Je suis bien assis dans le bureau du gouverneur de Kidal. C’’est vrai qu’il y a des tirs d’armes légères et d’armes lourdes mais cela n’est pas bien grave Le plus important est que l’ensemble de la délégation gouvernementale, tous les ministres et moi-même, nous sommes arrivés à  Kidal aux alentours de 12h30. Nous sommes allés d’abord au camp 1 de l’armée pour discuter avec les soldats maliens, et nous sommes là  actuellement au gouvernorat pour échanger avec l’administration régionale. Parce que comme je l’ai toujours dit, je l’ai dit hier à  Tombouctou, le but de notre visite n’est autre que de venir nous assurer que l’administration malienne fonctionne dans la ville malienne de Kidal. Que les maliens de Kidal bénéficient des mêmes services que les maliens de Kayes, de Sikasso et de Mopti. En tant que chef de l’administration, nous avons estimé normal et même obligatoire de venir à  Kidal pour nous assurer que les services fonctionnent. Vous entendez sans doute les bruits d’armes. C’est bien dommage mais C’’est cela la réalité ici et il faut que nous fassions en sorte que, dans les jours à  venir, les kidalois n’aient pas l’habitude des armes. Parce que personne ne doit avoir l’habitude des armes. Les armes, C’’est la destruction. Nous, nous voulons construire, nous voulons construire un Mali uni, nous voulons construire un Mali divers o๠le choix ne se fera pas en fonction de la peau, de la couleur ou de l’opinion politique, mais en fonction des compétences et des engagements pour la paix dans notre pays. Donc nous sommes venus humblement avoir ces discussions, et le gouverneur s’est exprimé, le personnel de l’administration s’est exprimé. Nous avons eu des échanges très fructueux, et nous repartons d’ici vraiment le C’œur léger et avec le sentiment d’avoir accompli un acte qui est normal mais un acte qu’on attendait depuis longtemps. l’Etat est à  Kidal. Kidal est et Kidal restera toujours, et comme cela a toujours été le cas, une ville malienne. ORTM : Nous savons que depuis un certain temps certains cadres ont rejoint leurs postes dans la région. Après l’échange que vous avez eu avec les cadres, êtes vous satisfait du niveau de présence de l’administration dans cette zone ? PM : Aujourd’hui nous sommes satisfaits du niveau de présence, mais ce niveau de présence doit être, sans doute, amélioré. Parce que, comme je l’ai dit, les conditions de sécurité ne sont pas optimales. Il faut que nous fassions en sorte que le niveau de présence soit amélioré que nous revenions à  ce qu’il était avant la crise. Que toutes les directions régionales, que toutes les administrations soient dotées d’effectifs comme il faut. Ce n’est déjà  pas mal ce qui est là  mais il y a encore des « mais ». Il y a aussi des difficultés en termes d’équipements, de matériels de transports, de matériels de bureau de meubles et nous avons souhaité que l’ensemble des administrations, comme on l’a dit à  Tombouctou, puisse remonter à  leurs ministères respectifs leurs besoins, leurs attentes, leurs insuffisances afin que dans les jours à  venir, l’on puisse corriger cela rapidement. Je pense que l’objectif doit être de doter toutes les administrations. ORTM : On note encore la présence de groupes armés dans la ville. Peut-on lier les manifestations d’aujourd’hui et les négociations que le Mali a engagées ? PM : Non, je pense que tout ce à  quoi nous assistons en termes d’échanges de tirs à  l’arme légère et lourde, ce n’est que la manifestation d’un désarroi. Certaines personnes ont profité de la singularité de Kidal, ont voulu singulariser Kidal depuis l’indépendance jusqu’à  aujourd’hui. Ces personnes voient un processus de retour à  la normale o๠Kidal ne sera pas plus différent que Kayes, Ségou ou ailleurs, o๠l’administration fonctionnera exactement de la même manière vis-à -vis des kidalois comme vis-à -vis des ségoviens ou autres. C’’est leur manifestation, C’’est leur désarroi, C’’est comme les derniers cris d’un mourant (…). Cela ne nous impressionne pas, cela ne nous impressionnera jamais. Le processus politique sera conduit exactement comme le Président de la République l’a dit. Parallèlement au processus politique, la montée en puissance des forces armées et de sécurité maliennes sera réelle. Parallèlement à  cela, nous entamerons les actions de réconciliation, les actions de retour des réfugiés, le retour de la confiance, recoudre le tissu social, relancer le développement. Car après tout C’’est le développement qui est le plus important aujourd’hui. Et le gouvernement sera présent sur tous ces segments sous sa direction du Chef de l’Etat, qui nous a donné des indications et nous allons les suivre. ORTM : Vous êtes avec combien de membres du gouvernement en ce moment à  Kidal ? PM : Je suis avec une dizaine de membres du gouvernement : les ministres de l’emploi, de l’énergie, de la décentralisation, de l’intérieur, de la femme et de l’enfant, de la justice, de la réconciliation nationale et de la reconstruction du nord… ORTM : Merci Monsieur le Premier Ministre.