Jacques Do Kokou : «C’est la photographie qui m’a amené au cinéma »

Journaldumali.com: Pourquoi avez-vous décidé de créer l’UCECAO? Jacques Do Kokou : Nous nous sommes rendu compte que nous avons besoin d’un marché pour nos produits mais nos Etats pris individuellement ne constituent pas un marché qui pourrait développer le secteur du cinéma. l’idée était de nous réunir dans cette association pour être plus fort. C’’est là  o๠les activités de l’UCECAO ont débuté et nous avons mis en place ce festival qui nous permet de nous retrouver chaque année à  Bamako et à  Nyamina pour essayer de montrer ce que nous faisons et aussi de faire appel au public et aux autorités de pouvoir prendre en compte nos doléances pour que le cinéma ait réellement sa place. Comment atteindre vos objectifs quand des salles de ciné ferment? C’est vrai qu’aujourd’hui, nous n’avons pratiquement plus de salles dans nos pays et il faut que nos autorités puissent effectivement mettre des structures en place. l’Etat ne peut pas tout faire, mais doit créer les conditions ou faliciter les choses pour les entrepreneurs culturels. Dans chaque pays, nous avons une direction de la cinématographie, mais J’ai l’impression qu’elle est plus ou moins dépassée. A chaque fois, on dit que l’Afrique à  d’autres problèmes et pour beaucoup, le cinéma, C’’est comme de l’amusement. Or pour nous le cinéma doit être partie intégrante de l’éducation. On dit qu’une image vaut mille mots. Tout le monde est conscient que l’image voyage plus que les mots. Il ne suffit pas de créer une salle, il faut que ça soit viable. Nous étions dans le cinéma avant les anglophones, je veux parler des Nigérians, maintenant tout le monde parle de Nolywood. C’’est les maux de la société du Nigéria que nous retrouvons, la corruption, le gain facile. à‡a parle aux gens, malgré la barrière linguistique (yoruba, anglais), ils suivent facilement ces éléments. Je pense que le cinéaste a ce devoir de pouvoir faire des films pour conscientiser les populations. Nous devons mettre l’accent sur nos cultures. O๠en êtes-vous avec votre projet de cinéma itinérant ? De 2002 à  2012, J’ai sillonné le Togo pour amener le cinéma à  la population, J’ai pu démontrer qu’il y a des gens qui ont envie de voir des films. Maintenant J’ai laissé le soin à  d’autres personnes de continuer l’oeuvre. Je me suis dis qu’il est bien de projeter des films des autres, mais le Togolais a besoin de voir des films faits par ses compatriotes ou des films dans lesquels on voit des Togolais. Actuellement, ma démarche consiste à  voir comment alimenter ce projet puisque j’ai déjà  le circuit. Vous êtes aussi dans la photographie, sur quoi portent vos œuvres ? C’’est la photographie qui m’a amené au cinéma. C’’est à  l’âge de dix ans que J’ai eu l’occasion d’avoir un appareil photo. J’ai consacré pratiquement toute ma vie au cinéma mais je n’ai jamais laissé la photographie de côté. A partir de cette année 2014, je mets l’accent aussi sur la photographie. Très prochainement je vais sortir un livre de photos intitulé « Togo, mon amour ». C’’est un peu mon parcours photographique, j’ai des photos qui datent des années 70, 80 et 90. l’espoir est-il permis malgré les difficultés que connaà®t le 7è art en Afrique francophone? Le cinéma C’’est surtout une industrie et C’’est là  o๠les Anglophones nous dépassent. Quand je parle d’industrie, sur toute la chaà®ne de fabrication du cinéma, nous avons des corps de métier, et les Anglophones sont arrivés à  structurer tout ça. Par exemple au Nigéria, si tu écris, tu es scénariste, tu n’as pas besoin de faire toi-même ton film, tu le donnes à  un producteur qui trouve un réalisateur, ensuite le distributeur prends le master et cherche à  le multiplier pour inonder le marché. Un film C’’est l’idée, ensuite la réalisation, la distribution, sur tout le long. Aujourd’hui, tous les jeunes qui entrent dans le cinéma se disent réalisateurs. Si tout le monde est réalisateur, qui va produire ? qui va diffuser ? qui va être le propriétaire d’une salle ? C’’est là  o๠je dis, l’Etat doit structurer tout ça. Peut-être au niveau des impôts par exemple. Parce que pour créer une salle, la plupart du matériel vient de l’extérieur, donc l’Etat doit permettre à  celui qui veut créer une salle de la faire. Concernent les jeunes, il y a beaucoup d’écoles de formations mais malheureusement nous n’avons pas les autres corps de métier qui sont aussi indispensables. Dans le métier, il faut se concentrer sur un secteur bien déterminé. Nous avons appris le cinéma avec l’argentique, les jeunes avec le numérique pensent qu’on a plus des choses à  leur dire. Or le numérique n’est qu’un outil de travail, l’art évolue avec la technique, l’écriture doit aussi évoluer, ce n’est pas parce qu’on est des anciens qu’on ne doit pas évoluer. Un artiste qui dit qu’il ne veut plus apprendre est un artiste fini, car le monde évolue, les gens évoluent, le public aussi, donc il faut s’adapter au public. l’espoir est permis mais nous ne devons pas croiser les bras, et attendre que les choses s’améliorent d’elles-mêmes.

Jacques Chirac appelle à ne « pas abandonner le Mali »

« C’est un crime contre l’Afrique »! Jacques Chirac et Abdou Diouf, respectivement ancien président français et sénégalais aujourd’hui secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie ont lancé ce venderdi 13 juillet 2012 un cri d’alarme face à a la situation qui prévaut actuellement au Mali. « L’avenir de l’Afrique sahélienne se joue » « Au moment o๠des groupes extrémistes ont entrepris de détruire les mausolées et mosquées de Tombouctou, et menacent les manuscrits conservés dans cette ville, patrimoine irremplaçable de l’islam et du monde, c’est l’avenir de l’Afrique sahélienne qui se joue », mettent en garde les deux hommes alors que le nord du Mali est entièrement tombé fin mars aux mains des rebelles touareg et de groupes islamistes. Depuis début juillet, ils ont détruit les deux mausolées de la plus grande mosquée de Tombouctou, Djingareyber, classée patrimoine mondial en péril ainsi que sept autres mausolées de saints musulmans de la ville. « Il y a urgence à  agir », estiment les deux anciens chefs d’Etat dans cette tribune titrée « Sauver Tombouctou pour sauver la paix ». Avant de juger qu' »il faut aller plus loin » que la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée la semaine dernière qui exprime son soutien aux efforts de médiation déployés par l’Afrique de l’Ouest et l’Union africaine en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel. « Le Mali ne doit pas être abandonné à  son sort », lancent-t-ils. Un « Plan Marshall » pour le Sahel Jacques Chirac et Abdou Diouf appellent à  « d’abord mettre en oeuvre toutes les voies légales pour faire échec aux visées mortifères des extrémistes. Il faut ensuite lancer un véritable plan Marshall pour le Sahel ». Car, déplorent-ils, « la crise sécuritaire fait hélas passer au second rang la dramatique crise alimentaire qui touche l’ensemble de la région, depuis maintenant trois ans ». « Nous en appelons à  la responsabilité et à  l’unité de la communauté internationale face à  cette crise », écrivent-ils. « L’échec ou la victoire de l’Afrique sera notre échec ou notre victoire à  tous », concluent-ils.

Jacques DIOUF à Koulouba; le point sur la production alimentaire

Le monde a produit plus en 2010 Après plus d’une heure d’horloge d’entrevue, Jacques Diouf a indiqué avoir fait le point au chef de l’Etat de l’actualité sur la sécurité alimentaire dans la sous-région, en Afrique et dans le reste du monde. Jacques Diouf a félicité le gouvernement malien pour les résultats agricoles enregistrés au cours de ces dernières années. Il a évoqué les résultats de l’Initiative riz, les subventions et aménagements agricoles qui ont permis à  notre pays de surmonter les difficultés alimentaires. Le monde a enregistré de façon globale une augmentation remarquable de la production céréalière de l’ordre de 70 %. Toutefois, a noté le directeur général de la FAO, cette situation n’a pas empêché 925 millions de personnes pauvres dans le monde de dormir le ventre creux. Face à  l’accroissement prévisionnel de 9 milliards de personnes à  l’horizon 2050, le monde doit augmenter sa production céréalière, celle des produits maraà®chers et de fruits pour nourrir l’humanité. La flambée des prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux, le faible pourcentage des superficies irriguées dans les pays en développement, les difficultés d’écoulement des excédents céréaliers dégagés provoquant des spéculations sont autant d’inquiétudes pour les dirigeants des pays. La décision de certains pays occidentaux (notamment la Russie et l’Ukraine) de limiter voire d’interdire les exportations de céréales doit inquiéter les pays pauvres appelés à  combler leurs déficits alimentaires. La FAO aux côtés des états Pour le cas de la sous-région, le directeur général de la FAO préconise aux organisations sous-régionales (CEDEAO, CILSS) d’organiser la commercialisation afin d’atténuer les crises alimentaires. Le Mali peut se rassurer en raison des excédents céréaliers annoncés pour cette campagne agricole. La FAO est disposée à  lui apporter son assistance pour soutenir ses efforts d’assurer la sécurité alimentaire des populations. Jacques Diouf a aussi confirmé que l’organisation onusienne est déterminée à  aider les pays touchés par les inondations. Cet appui consistera à  fournir des semences, des engrais et un appui conseil indispensables pour permettre aux petits producteurs sinistrés de reconstituer leurs moyens de production. Il a déploré que des inondations affectent le monde à  un moment o๠des blocus céréaliers sont décrétés par les pays développés. Ceci est une situation récurrente contre laquelle les pays en voie de développement doivent élaborer des programmes pérennes de développement agricole. Il a remercié les autorités pour l’accueil et l’hospitalité qui caractérisent notre pays. Il a réitéré ses félicitations au président Touré et au gouvernement pour tous les efforts déployés afin de faire de l’agriculture malienne un vecteur de croissance économique. Le chef de l’Etat a offert un cadeau à  son hôte, lequel lui a remis la médaille d’or de la Journée mondiale de l’alimentation.