Patronat du Mali: vers la scission?

Le Conseil National du Patronnat du Mali (CNPM) vit des heures difficiles. C’’est le moins qu’on puisse dire. La toute puissante organisation qui regroupe les « patrons » maliens fait face à  une crise qui menace son existence. Mamadou SIDIBE, son président doit veiller au grain pour en éviter l’implosion. Les conséquences de l’élection présidentielle sont passées par là . En effet, à  l’orée de la campagne présidentielle, le président du Conseil Economique, Social et Culturel, l’homme d’affaires Jeamille BITTAR avait fait part à  ses camarades de sa volonté d’aller à  la conquête des suffrages. Difficile au sein du CNPM de soutenir cette candidature, l’organisation s’étant déjà  positionnée. En effet, une frange n’avait caché son désir de soutenir la candidature de IBK. Ce pan dirigé par le président SIDIBE n’y alla pas avec le dos de la cuillère pour combattre les adversaires de l’actuel locataire de Koulouba. Les élections terminées, le calumet de la paix n’a pu être fumé entre les deux camps. Résultat des courses : un patronat divisé et en passe d’être affaibli. Au lieu de réunir ses forces et de jouer son rôle de force de proposition face au pouvoir politique, le CNPM doit concentrer ses efforts pour ne pas imploser. Trésorerie essoufflée, saignée dans les rangs Mauvaise nouvelle pour le CNPM, l’immeuble qui abrite le siège du patronat ressent les affres de cette division. Des problèmes de trésorerie estimés à  un manque à  gagner de plusieurs dizaines de millions rendent difficile la vie de cette institution. Des sources proches du siège sis à  l’ACI 2000 annoncent l’imminence du déménagement de la compagnie ivoirienne d’assurance NSIA dont la facture locative oxygénait bien les caisses du Conseil National du Patronat. En plus de la saignée financière, le Conseil National du Patronat irait vers un éclatement préjudiciable. Pour cause, le départ de nombre de ses membres qui ont décidé de rejoindre Jeamille BITTAR. l’enfant de Koutiala, ex-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, président du Conseil des Opérateurs Economiques et résistant président du Conseil Economique Social et Culturel, a décidé de ressusciter son MODEM, le Mouvement des Entreprises du Mali. Affilié au MDES français, le MODEM compterait dans ses rangs des ténors du tissu économique dont les barons d’origine libanaise et le magnat du thé au Mali. Bien conseillé, Jeamille BITTAR refuse de se laisser fragiliser et de prêter le flanc à  ses détracteurs qui saliveraient de le voir avoir maille à  partir avec la justice malienne suite à  son passage à  la Chambre de Commerce. Ses proches parlent de 2014 comme d’une année de combat et de revanche sur tous ceux qui ont tenté de le liquider à  un moment ou à  un autre. A preuve, des proches de BITTAR commencent à  agiter leurs épées de Damoclès dont un juteux marché qu’une compagnie de téléphonie mobile aurait illégalement attribué à  une société évoluant dans les télé- services et dont le propriétaire ne serait autre que le président du CNPM. La barque des « patrons » va-t-elle chavirer ?

Christine Lagarde au CESC :  » Nous aiderons le Mali à atteindre ses objectifs de développement »

Tout au long de la crise qu’a traversé le Mali, le FMI a toujours été un proche partenaire du Mali. l’institution financière a été parmi les premières à  fournir au Mali une aide d’urgence après les événements de l’année dernière et le mois dernier, le FMI a approuvé un concours au titre de la facilité élargie de crédit. « Nous sommes prêts à  continuer à  aider le Mali à  atteindre ses objectifs de développement » a réaffirmé la directrice du fonds monétaire International(FMI) devant le président du conseil économique, social et culturel et un parterre de personnalités du monde économique, industriel et commercial mais aussi des décideurs politico-administratifs le jeudi 9 janvier 2014 dans les locaux du CESC. Bilan économique Christine Lagarde a brossé un tableau reluisant du bilan économique du Mali ces dix dernières années. Selon la directrice du FMI, les dix années précédant la crise ont effectivement été marquées par des avancées impressionnantes : « le Mali peut s’enorgueillir d’un robuste taux de croissance moyen d’environ 5,5% entre 2001 et 2011- bien supérieur à  la moyenne de l’union économique monétaire ouest africaine ». Le Mali est aussi parmi les pays d’Afrique subsaharienne qui ont progressé le plus sur la voie des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Pour preuve, le taux de scolarisation primaire a augmenté de 4 à  7 enfants sur 10, le taux d’alphabétisation des jeunes hommes et femmes a doublé, le taux de mortalité infantile a été réduit presque de moitié. En bref, des progrès importants ont été accomplis sur le front de la pauvreté qui certes reste encore élevé. « Mais nous savons tous que la tâche est loin d’être achevée. Le Mali a une forte croissance démographique et un potentiel économique et humain largement inexploité », souligne t- elle. Aujourd’hui, l’enjeu consiste à  renforcer les fondamentaux économiques pour accélérer la croissance et la création d’emploi, et faire reculer de manière encore plus sensible la pauvreté en veillant à  ce que les bénéfices de la croissance soient partagés par tous. La mise en valeur de ce potentiel du Mali nécessitera de gros investissements. Conjoncture mondiale Par ailleurs, Mme Lagarde a tenu à  partager quelques réflexions sur la conjoncture économique mondiale, les perspectives de l’Afrique subsaharienne et la mise en valeur du potentiel du Mali. Ce qui intéresse plus les Maliens est la mise en valeur du potentiel de croissance du pays. A ce niveau , la conjoncture extérieure offre des perspectives plutôt favorables au Mali : « Votre pays doit relever des défis redoutables au sortir d’une période tumultueuse. Il s’agit de la consolidation de la paix, la réconciliation nationale et l’impératif de la stabilité politique, des objectifs primordiaux. A juste titre, la stabilité politique est essentielle pour que l’économie tourne, et à  l’inverse une activité économique vigoureuse et florissante, favorisera la stabilité politique et la paix sociale », a déclaré la présidente du FMI. De son coté Jeamille Bittar, le président du conseil économique , social et culturel, après avoir expliqué le rôle de son institution dans le développement du pays a soutenu que le sujet de la rencontre traduit parfaitement d’une part, la prise de conscience de l’urgence à  agir et des enjeux du développement, d’autres part, le souci de maximiser les efforts, face à  la réalité impressionnante des besoins. La ministre de l’économie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko et la directrice du FMI, se sont ensuite prêtées aux questions des différents intervenants du monde économique .

Elections: UMAM et URD roulent ensemble

La cérémonie de la signature a lieu le samedi 20 avril 2013 au grand hôtel de Bamako en présence massives des militants de ces deux formations. Apres une cérémonie d’adhésion massive des militants du rassemblement pour le Mali(RPM), le PDES et du parti Sadi, l’URD vient de marquer un autre point avec la signature de la plate-forme d’alliance de l’UMAM pour les échéances prochaines. Cette plate-forme d’alliance s’engage à  soutenir au second tour de l’élection présidentielle prochaine le candidat issu de l’alliance, dans tous les cas le candidat en lice dès le 1er tour. Selon Mamadou Sissoko, secrétaire général adjoint du parti URD a indiqué que cette plate-forme peut se transformer en une fusion entre les deux regroupements. Pour les élections législatives et communales, ces deux formations s’engagent également à  faire des listes communes. «Si les candidats arrivent ensemble au second tour, les deux formations s’engagent à  procéder à  une campagne civilisée. C’est-à -dire mener des campagnes sans s’insulter », déclare le secrétaire général adjoint du bureau national de l’URD. Comme disposition finale les deux parties se rencontreront pour déterminer les modalités de gestion commune du pouvoir en cas de victoire à  la présidentielle. Selon Jeamille Bittar, président de l’UMAM déclare qu’il est temps de passer du discours à  la pratique. « l’espoir de changement C’’est maintenant » a –t-il déclaré. Pour Younouss Touré le président du parti URD, le sens de cette alliance se trouve dans la qualité des hommes et des femmes qui composent ces deux formations. « On ne peut pas diriger ce pays si on ne connaà®t pas l’économie. On ne peut pas diriger ce pays si on ne connaà®t le sens de la gestion des affaires publiques. Pour ce faire il faut savoir gérer des hommes et femmes d’o๠ces deux candidats l’incarnent cette notion de la gestion d’entreprise ». « Main dans la main vers la victoire » comme on pouvait lire sur la banderole. Younouss Touré fait noter qu’avec cette alliance, l’une des plus importantes sur la scène politique voit le jour. « Je mesure à  sa juste valeur l’importance de l’acte qui vient de poser. Nous fédérons les moyens et nos énergies. A partir d’aujourd’hui le monde politique braquera des yeux sur nous » dit-t-il. Le cheval blanc de San, Jeamille Bittar a conclu qu’en acceptant d’aller ensemble à  la conquête du pouvoir, « nous pouvons mettre en œuvre un nouveau modèle développement ».

CCIM : Jeamille Bittar boude la passation

Le désormais ancien président de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali Jeamile Bittar a brillé par son absence lors de la passation de pouvoir au nouveau bureau denommé le “Collège transitoire”. Il existe deux modes de passation dans l’administration malienne. Soit elle est faite en présence des deux présidents (ancien et nouveau) soit l’huissier constate la passation, au cas ou le président sortant est absent. Le collège transitoire a fait recours à  la deuxième option . C’’est Maitre Cheick Oumar Sissoko qui a constaté l’absence du président sortant et a procédé à  la passation sous le regard du contrôleur des services publics. Consensus pour un renouveau à  la CCIM Après quoi, le secrétaire de l’administration de la CCIM a présenté les membres du Collège transitoire au public. Le nouveau bureau de treize membres est composé de certains membres du sortant et d’autres de la tendance d’Ousmane Djittèye, adversaire de Bittar en 2006. Devant un public d’hommes d’affaires, le nouveau président a prêché la paix, le consensus et l’unification des commerçants. Dans son adresse, M. Konaté a demandé à  «tout le monde de soutenir le bureau transitoire. Aujourd’hui le bureau a pris fonction dans une situation spécifique. Nous demandons l’accompagnement et la bénédiction de tous les commerçants sans distinction ». Poursuivant son intervention, il a appelé les commerçants et des hommes d’affaires à  Âœuvrer ensemble afin de redonner à  la Chambre de Commerce sa valeur d’antan. « Nous ne sommes pas là  pour faire le gendarme, ni chercher des poux sur la tête de personne »poursuit –t-il. Son intervention a été saluée par un tonnerre d’applaudissement. [ b Bittar, pas d’accord avec la creation du Collège] l’absence de Jeamile Bittar à  cette cérémonie n’a pas surpris grand monde. En effet, il a attaqué en justice l’arrêté 2862/MCI-SG du 08 aout 2012 portant création d’un collège transitoire au niveau de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali. La Cour suprême a rejetté cette plainte. Selon d’autres spectateurs présents ce jeudi, l’absence de jeamile Bittar serait liée à  la pression que certains commerçants dits détaillants ont exercé pour empecher cette cérémonie. Nous avons essayé en vain de joindre Jeamile Bittar pour connaitre les raisons de son absence. Il faut rappeler que le bureau sortant était en fin de mandat depuis juillet dernier. Au regard de la situation exceptionnelle que traverse le Mali, une nouvelle election n’avait pas pu etre organisée dans les délais statutaires.

CESC : L’actualité au crible

Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé, Premier Ministre, a présidé ce 6 juin la cérémonie d’ouverture de la quatrième session ordinaire de la quatrième mandature du Conseil économique, social et culturel (CESC) placée sous le thème « Recueil annuel 2011 des attentes, des besoins et des problèmes de la société civile ». C’’est le siège de l’institution qui a abrité la rencontre qui a vu la participation des membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République et des membres du corps diplomatique. La précédente session ordinaire de la quatrième mandature du Conseil économique, social et culturel avait été, on s’en souvient, consacrée à  l’environnement et au réchauffement climatique. Elle avait permis aux conseillers de se rendre compte, à  travers les exposés des experts, des problèmes que connait notre environnement et « des risques auxquels nous sommes exposés par nos comportements imprudents et irrespectueux de la nature », a rappelé le président de l’institution Jeamille Bittar dans son discours. l’une des recommandations des travaux de cette session concerne l’engagement citoyen pris par les conseillers de se transformer pour la cause en agents d’assainissement. Ils avaient annoncé qu’ils partiraient au C’œur du Mali réel, écouter les populations des différentes régions. « Nous voici bien de retour des missions consacrées au recueil annuel des attentes, des besoins et des problèmes de la société civile. Les Maliens établis à  l’extérieur ont toujours retenu notre attention. Mais la modestie de notre budget nous impose quelque discipline. C’’est pourquoi nous avons privilégié d’orienter nos visites en direction de certains pays o๠la sollicitation des Maliens n’a pas cessé ces dernières années d’exprimer l’angoisse des oubliés », a argumenté Jeamille Bittar. Les conseillers se sont donc ainsi rendus à  Ouagadougou et Douala o๠ils ont rencontré nos compatriotes. Ces derniers ont partagé avec eux leurs préoccupations quotidiennes mais aussi les réussites qu’ils ont pu obtenir à  force de travail et de sacrifices. Les grandes questions d’actualité au Mali retiendront l’attention des conseillers au cours de cette 4ème session. Avec en premier lieu, celle du fichier électoral qui est aujourd’hui objet de polémique. Les membres du CESC avaient déjà  pu discuter avec Madame le Premier Ministre de ces sujets, lors de la visite de courtoisie qu’elle le rendit peu après sa nomination. Cette session leur permet d’en débattre à  nouveau avec d’autres sujets comme les réformes institutionnelles, l’Assurance maladie obligatoire. Ils ont discuté avec les ministres en charge de ces différentes questions afin de mieux cerner ces sujets et d’intégrer les différents points de vue de nos concitoyens recueillis lors des passages dans le Mali profond et les quelques pays o๠résident de fortes colonies maliennes, dans leurs avis à  communiquer aux plus hautes autorités. La session s’achève le 20 juin prochain.