Drissa Ballo : « L’objectif du projet est de former 1000 jeunes »

Le PROCEJ vient de lancer la troisième édition de la compétition de plan d’affaires et les jeunes porteurs de projets ont jusqu’au 30 avril pour postuler. Le coordinateur Drissa Ballo nous fait le bilan des éditions passées et des innovations pour cette troisième édition.

Qu’est ce que la CPA ?

C’est une compétition de plan d’affaires organisée entre jeunes entrepreneurs porteur d’idée de création d’entreprise ou déjà promoteur d’une entreprise depuis au moins une année. et de sélectionner 500 parmi eux avec des projets et de financer ces projets. Le financement se fait en 2 parties constituées d’une subvention et d’un crédit bancaire.

Parce que nous avons jugé que le tout subvention n’aidait pas l’entrepreneur et ne lui donnait pas les clés pour être entrepreneur. Nous n’avons pas non plus opté pour le tout crédit parce que le temps que le jeune entrepreneur démarre, même si le crédit était  donné avec  des différés, le temps de recevoir et de démarré, le jeune est souvent obligé de commencer à rembourser sans être entré en activité.  La subvention est entre 1 à 5 millions et le crédit de 7 à 10 millions de francs CFA.

Quelles sont les conditions pour le financement ?

Pour la subvention, le jury est mis en place par le patronat. Au sein du jury, nous avons l’Association professionnelle des banques et établissements privés, le centre du secteur privé, le réseau des entreprises de l’Afrique de l’Ouest, celui des femmes entrepreneures. Le jeune a 15 minutes pour convaincre le jury qui va surtout évaluer la capacité entrepreneuriale du jeune et de la pertinence du projet. Et en fonction des notes, 3 types de prix sont attribués de 1, 3 et 5 millions.

Un organe chargé de la décision du crédit est crée auprès de notre partenaire le Fonds auto renouvelable pour l’emploi qui a recruté la BMS comme banque partenaire. Le crédit est octroyé par un comité de crédit où siègent les acteurs comme le patronat, la chambre de commerce et un expert indépendant.

Quels sont les résultats à l’issue des deux premières éditions ?

Pour la première édition, 77 dossiers ont été sélectionnés sur 600. Les 77 ont bénéficié de la subvention et 53 ont eu le financement bancaire.  Les décisions n’étant pas liées, certains qui ont eu la subvention n’ont pas eu le financement bancaire par ce que la banque ne croyait pas en leur projet.  Ce qui constitue l’une des faiblesses que nous avions noté, parce que la subvention était accordée à tout le monde même ceux qui n’avaient pas le financement bancaire. Le financement global pour cette édition a été de 285 millions de francs CFA.

L’une des insuffisances était aussi que nous avions accordé le financement avant le recrutement des cabinets chargés d’accompagner les jeunes. Il y a eu un décalage d’environ cinq mois, cela a joué sur certains.

Pour la deuxième édition, on a  comparé et fait une réunion de validation après la décision du jury pour la subvention et le comité de crédit. Ce qui nous a permis de nous arrêter à 180 sur 240 projets retenus à l’issue des sélections du jury et du comité de crédit. Les autres ont été sur la liste d’attente.

Pour cette troisième édition dont le lancement a eu lieu le 19 mars, quelles sont les innovations ?

Nous avons cette fois fait des indications sur les créneaux. Parce que la majeure partie des projets financés faisaient de la production. Nous les avons guidés pour faire de la valeur ajoutée, notamment la transformation. Le premier créneau concerne l’économie verte, les énergies renouvelables et le traitement des déchets. Le deuxième concerne les BTP, mines et valorisation des matériaux locaux de construction. Le troisième concerne le coton textile. L’accent est mis sur les innovations. Il y a aussi la transformation des produits agricoles et d’élevage.

Jusqu’à présent nous avons financé des jeunes individuellement. Cette fois on encourage les jeunes à se mettre ensemble de 2 jusqu’à 5. L’autre innovation est relative au montant du financement qui passe à 50 millions au maximum, contre 15 auparavant.

Tous les jeunes sélectionnés jusque là ont il obtenu leurs financements ?

Pour la deuxième édition, nous avons mis du temps pour recruter les cabinets d’accompagnement pour éviter les erreurs de la première. En plus on a mis en place la formation en gestion qui a pris fin en février. Le cabinet est en train de travailler avec les jeunes pour redimensionner les projets. Normalement les premiers versements doivent être faits d’ici au 22 mars.

Quelles leçons avez-vous tiré des précédentes éditions ?

Il y a un manque de culture d’entreprenariat. Pour 95%, c’est la première fois qu’ils reçoivent une formation d’entreprenariat, même ceux qui ont fait des études en économie.

Aussi la majeure partie des candidats ne viennent pas par conviction. Souvent ils viennent par ce qu’ils n’ont pas réussi ailleurs. L’autre leçon c’est le manque de civisme. Souvent ils pensent que l’argent appartient à l’Etat et n’ont pas à rembourser. Or, ils doivent comprendre que c’est leur argent, parce que même ceux qui n’ont pas postulé contribuent à rembourser.

Mais tout n’est pas négatif. Des jeunes se battent sans attendre l’aide. Et souvent les meilleures réussites sont ceux qui n’ont pas attendu l’aide de l’Etat.

Présidentielle 2018 : Les jeunes, « acteurs de changement » dans le champ politique

Ils sont de plus en plus nombreux sur la scène politique. Il suffit de se rendre dans les quartiers généraux de campagne pour se rendre compte que leur présence n’est pas figurative. Décidés à faire partie du « jeu », les jeunes maliens sont le cœur de cette période électorale.

« Nous ne sommes plus là comme de simple badauds », assure Cheick Haïdara, croisé à un meeting de l’URD. Le jeune homme d’une vingtaine d’années écoute attentivement le message délivré. Il filme, « c’est un live que je fais, pour que tous mes amis entendent avec moi ce qui est dit ici ». « Je vais faire ça avec autant de candidats que je peux. On ne va plus aller voter comme ça, encore moins pour de l’argent ou un plein d’essence ». Il y a tout juste cinq ans, ce jeune homme aurait té regardé par ses compères « comme un  martien !». « La politique, ce n’était pas du tout mon affaire. J’étais plus jeune mais aussi je me disais que c’est une affaire de vieux, c’est eux qui sont responsables du pays. J’avais le droit de vote mais en 2013, je ne suis allé nulle part », confie Alfa, tout juste 30 ans.

Aujourd’hui, en pleine campagne pour la présidentielle du 29 juillet, ils sont nombreux, comme ces deux jeunes, à suivre de près l’actualité politique et à écumer les quartiers généraux, tout comme les sites internet et les réseaux sociaux des candidats, à la recherche de… « De quoi ? De leurs arguments, de ce qu’ils proposent aux Maliens », répond Habiba, étudiante en sociologie et qui rêve, un jour, d’entrer en politique. « J’observe, je prends même note parfois, quand je trouve des idées ou une manière de faire intéressante », explique-t-elle. Cette élection, « c’est une chance pour nous. Nous avons l’esprit ouvert maintenant, nous sommes plus conscients et nous voulons être acteurs de la vie de ce pays, du changement », finit-elle. Mahal quant à lui est pour ainsi dire, la main dans la pâte. « Je me suis engagé auprès d’un candidat parce qu’on ne peut pas vouloir changer les choses et rester en marge du processus. Ainsi, je peux défendre mes idées, porter le projet de mon candidat. Je me sens acteur », se réjouit-il.

A Tombouctou, Fatouma Harber est plutôt sceptique. « Je n’attends rien de ce scrutin » avoue-t-elle. Pour l’activiste connue, « le tableau est trop noir…» A Badiangara où  elle vit, Bintou a elle aussi son idée fixe : la sécurité. « Il faut que tout se passe bien. Les bagarres, la guerre, ce n’est pas bien.  Je ne veux qu’une chose, que le prochain président s’occupe de ramener la paix. Surtout dans la région de Mopti. Depuis que je suis enfant, je n’ai jamais vu ce que nous avons vécu cette année dans notre région. Il faut y mettre fin ». « Nous avons tous peur ici, ça ne peut plus continuer comme ça. Le président du Mali doit penser à nous tous, travailler pour tous les Maliens, pour toutes les régions ».

Mohamed Salia Touré : « Pour l’instant, le mouvement Welé Welé ne soutient aucun candidat »

Le 28 mars, le candidat de l’Alliance pour la Démocratie et la Paix (ADP Maliba), Aliou Boubacar Diallo, recevait Mohamed Salia Touré, Président du mouvement Welé Welé, l’Appel. Après cette  rencontre, le PDG de Wassoul’Or affirmait sur son compte Facebook que l’ancien Président du Conseil national des jeunes soutenait sa candidature à l’élection de juillet. Mohamed Salia Touré affirme le contraire à Journal du Mali et explique sa ligne de conduite.

Comment se porte le mouvement Welé Welé?

Welé Welé se porte très bien. Depuis notre lancement, le 21 octobre 2017, nous avons entamé une vaste campagne de sensibilisation et d’implantation de nos comités, à Bamako et à l’intérieur du pays. Nous avons pu couvrir toutes les communes de Bamako et fait le lancement à Sikasso le 17 mars,  le 24 à Mopti et le 31 mars à Kayes, en plus de la région de Ségou. Koulikoro et les cinq régions du nord, où nous avons pu identifier nos points focaux, suivront.

Le candidat de l’ADP Maliba a affirmé  il y a quelques jours que vous souteniez sa candidature à la présidentielle. Qu’en est-il ?

Le mouvement social Welé Wélé est dans une démarche d’implantation, de promotion de la  citoyenneté, en milieu jeune. Nous sommes fermes, mais pas fermés.  Nous parlons avec tous ceux qui parlent d’alternance, car la finalité de notre action est de parvenir à une alternance générationnelle au sommet de l’Etat. Aliou Boubacar Diallo est une personne respectée et respectable. Il parle d’alternance et porte des nouvelles idées pour le Mali. C’est dans ce sens que je l’ai rencontré et que nous avons échangé. Je me suis rendu compte qu’il y avait une convergence parfaite de vision entre nous par rapport au Mali. Nous avons donc décidé de nous  revoir pour approfondir les échanges et voir dans quelle mesure pouvons mettre en place un cadre de collaboration pour nous mener à cette alternance. Mais, pour l’instant, le mouvement Welé Welé ne soutient aucun candidat.

Beaucoup d’observateurs estiment que vous êtes affiliés à Mamadou Igor Diarra…

Nous ne sommes affiliés à personne. C’est vrai qu’il y a des personnalités du monde politique, économique et culturel qui nous ont aidés dans la mise en place de ce mouvement. Alioune Ifra N’diaye, Président d’honneur du mouvement, est une personnalité connue du monde culturel. Quant à Mamadou Igor Diarra, il nous a aidé et soutient les idées du mouvement, comme d’autres personnalités avec qui nous parlons. Il y en a d’autres, dans l’anonymat, qui nous aident. Le jour où nous  déciderons de nous affilier à un courant politique donné, nous le ferons savoir. C’est la convention nationale des Horons qui décidera.

Sur quels principes  allez-vous opérer votre choix ?

Il y a des points sur lesquels nous ne pouvons transiger, car nous pensons que la crise dans laquelle notre pays a été  précipité est due au manque de sérieux et de responsabilité, souvent même collective. Pour en sortir, il faut que nous devenions des Horons responsables, qui respectent la parole donnée. Un autre point est le programme, les recettes proposées pour faire sortir le Mali de la crise. Nous devons garder à l’esprit que le Mali a besoin d’une personnalité politique nouvelle incarnant de nouvelles idées.

On constate de plus en plus d’implication des jeunes en politique. En quoi est-ce une nécessité ?

C’est une très bonne chose. C’est le discours que je tiens quand je vais dans les milieux jeunes. Je leur dis : « investissez le champ politique. Il faut qu’on déprofessionnalise ce secteur dans notre pays, qu’on cesse de penser que la politique est pour des malhonnêtes ou des gens qui ne tiennent pas parole. Parce que, si vous honnête et que vous vous désengagez, si moi qui suis honnête, je me désengage et que d’autres, qui le sont aussi, font de même, la politique restera entre les mains des malhonnêtes ». Sous d’autres cieux, quand on est menteur et qu’on ne respecte pas la chose publique, on ne peut devenir homme politique. L’exemple le plus patent est le cas de François Fillon en France. Il faut donc une nouvelle génération de jeunes, qui n’ait pas honte de faire de la politique, parce qu’il n’y a pas de travail plus noble que de se mettre au service de la communauté. C’est cette révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux. Si les jeunes s’intéressent à nous, cela veut dire que  le message est en train d’être entendu.

Le Conseil National des Jeunes du Mali (CNJ) dans l’impasse

 

 

Depuis la démission en juin 2017 de son président, le Conseil National des Jeunes du Mali CNJ s’enfonce dans la crise. Partagé entre ceux qui estiment que le bureau actuel est illégitime et ceux qui pensent qu’il doit mener son mandat à terme.

Pour le 1er vice-président et président par intérim du bureau, Souleymane Satigui Sidibé, « il n’y a vraiment pas blocage ». Selon Mr Sidibé, si les textes n’ont pas prévu le cas de démission, ils règlent les cas de vacance et d’empêchement. Il revient donc selon lui, à la prochaine instance de statuer pour valider l’intérim, selon les textes.

Pour Abakary Touré, secrétaire aux relations extérieures du bureau, « lorsque le président, qui est élu sur une liste bloquée selon les textes, démissionne, il n’y a plus de bureau ». D’où leur lutte pour l’organisation d’un congrès extraordinaire pour élire une nouvelle instance.

Sur la question des fonds alloués au CNJ, il s’agit selon Mr Sidibé d’un fonds des Nations Unies dont a bénéficié l’organisation pour exécuter un projet. Un fonds géré par Accor International une ONG. Et la gestion approuvée en réunion du comité exécutif. Mais le début de l’exécution a coïncidé avec la démission de l’ancien président et des « incompréhensions », selon Mr Sidibé. Le trésorier s’est donc senti exclu et lui en tant que point focal du projet a eu la délégation de signature avec la trésorière adjointe.  Et le montant total pour la CNJ est de 283 millions. La 1ère tranche débloquée est de 45 millions et une 2ème d’environ 70 millions. Ce qui est donc loin des 400 millions qui auraient été détournés. D’ailleurs pour Mr Sidibé, parler de « détournements relèvent de manipulations ».

Pour Mr Touré, à partir du moment où le trésorier qui est l’un des signataires « est exclu », il est indispensable de faire la lumière sur la gestion de ces fonds.

Pour sortir de l’impasse, les deux parties misent sur la tenue de la prochaine instance du CNJ qui s’annonce décisive.

 

Jeunesse malienne : un volcan qui dort ?

Au Burkina Faso ou au Sénégal, les jeunes se font entendre et prennent position dans la vie politique de leur pays. Au Mali, la jeunesse n’est pas silencieuse, même si son discours n’a pas encore la puissance des « Y’en a marre » et autre « Balai Citoyen ».

Depuis quelques mois, les mouvements se suivent et ont un point commun : la jeunesse malienne revendique son droit à la parole. « Mali100Mega », « Boycott Orange », mais aussi d’autres moins connus ont fleuri sur les réseaux sociaux et dénoncent les problèmes actuels de la société malienne. « Nous sommes jeunes et nous représentons une génération qui a rarement son mot à dire ». C’est globalement ce qui ressort quand on tend le micro aux jeunes Bamakois. Cette génération qui ne s’estime pas assez écoutée, est consciente de ce qui se passe dans la société malienne de tous les jours et ne se gêne pas pour le dire. À l’instar de Zeina, 18 ans, étudiante en multimédia, qui considère que ce qui gangrène la société, « c’est la corruption des gouvernants, que l’on connaît depuis tout petits, et l’habitude qui veut que pour un travail, on place ses proches plutôt que des gens compétents ».

Bintou, 22 ans, estime que le poids de la tradition ancre le Mali dans le passé : « il faut changer et évoluer avec son temps, car tout évolue, même la religion. Donc pourquoi pas la tradition ? » Pour plusieurs d’entre-eux, l’éducation nationale et une « mauvaise gestion publique » sont au cœur des différents problèmes. « Il faut décentraliser les institutions, il faut qu’il y ait une égalité entre le nord et le sud du Mali, déclare Abdoulbaky, étudiant en théâtre, originaire de Ménaka. « Tout est centré à Bamako, alors qu’en Côte d’Ivoire, il y a deux capitales, l’une politique, l’autre économique », complète Zeina.

Sur la réconciliation nationale, Gagny estime que c’est possible, mais ajoute-t-il, « négocier avec les terroristes est inadmissible ! » Enchaînant sur l’Islam, ce dernier considère que ce n’est pas seulement une religion au sens occidental du terme, mais aussi un mode de vie complet, un code de conduite socio-politique. Pour Lamine, la laïcité est en danger depuis que les politiciens, par manque de leadership, ont demandé main forte à certains leaders religieux pour battre campagne. « Cite moi le nom d’un seul président qui était chrétien ? », interroge Zeina. « La laïcité au Mali c’est juste sur le papier », lâche-t-elle. Ces jeunes partagent un point en commun : la volonté de voir la jeunesse prendre son destin en main. Ils souhaitent un renouvellement générationnel, comme Alpha : « ce pays n’appartient pas aux vieux, il appartient à nous tous et nous le bâtirons ensemble car, tôt ou tard, les vieux partiront et c’est nous, les jeunes, qui le dirigerons ». La plupart espèrent qu’avec la nouvelle génération et la prise de conscience, les choses pourront enfin changer. « Nous devons nous mettre au travail, dès maintenant, pour surprendre les anciens et prendre le relais le plus vite possible », conclut Lamine.

Programme Elumelu : 5 maliens sur la liste

Lancé en décembre 2014, le programme a enregistré plus de 22 000 soumissions en ligne. Réuni à  Lagos le 23 mars au matin, le comité de sélection du programme, dont font partie Amadou Hott (patron du Fonds souverain Fonsis) et l’entrepreneuse sociale Mariéme Jamme, tous deux originaires du Sénégal, a retenu la liste des 1000 meilleurs dossiers, sur la base d’un gros travail de tri mené par le cabinet Accenture. Le Nigeria, pays d’origine de Tony Elumu, initiateur du challenge, domine la liste des sélectionnés originaires des quatre coins du continent. On y retrouve aussi 19 Camerounais, 17 Ivoiriens, 10 Béninois ou encore 5 Algériens…et 5 Maliens ! Il s’agit de Bourama Bengaly(Agriculture), Debey Henry(Transport), Diakite Hammou hammany, (TIC), Mamadou Mamoudou(Santé) et Togo Manass࣠(Agriculture). Ils bénéficieront d’un coaching intensif et d’un accompagnement financier de 10 000 dollars chacun. Le programme annuel Tony Elumelu pour l’entrepreneuriat est doté de 100 millions de dollars sur 10 ans. Après la phase de sélection, il se poursuivra par des formations et tutorats en ligne, un bootcamp ainsi qu’un grand forum. Une fois les business plans complétés, les candidats retenus pourront bénéficier de deux tours de financements de 5000 dollars chacun. l’ancien patron de la banque UBA, aujourd’hui 26e fortune africaine selon Forbes, compte, à  travers sa fondation, créer un million d’emplois et générer 10 milliards de dollars de revenus supplémentaires pour l’Afrique d’ici dix ans. « Bien que je n’ai jamais rencontré ou parlé à  aucun des lauréats, je suis convaincu, en raison de la rigueur des critères et du processus de sélection, que ces entrepreneurs représentent l’espoir d’un avenir meilleur pour l’Afrique », a déclaré Tony Elumelu.

A Kangaba, l’or plutôt que l’école

Situé dans la région de Koulikoro, le cercle de Kangaba abrite environ dix sites d’orpaillage qui attirent des centaines de jeunes de la localité mais aussi des jeunes de l’intérieur du Mali. Tous veulent faire fortune en cherchant de l’or. Le triste constat est que les élèves et les enseignants abandonnent les classes pour s’installer dans ces lieux malgré la sensibilisation et les mesures prises par le gouvernement. Partout o๠se trouvent les sites d’exploitation artisanale, les classes se vident, faute d’élèves et d’enseignants. Selon Assétou Ballo, animatrice d’une ONG, les élèves sont les premiers à  abandonner la classe au profit de l’orpaillage. « l’enseignant qui se trouve souvent seul face au tableau noir et les tables bancs est obligé aussi à  rejoindre à  ses élèves à  l’orpaillage. Cette fois-ci pas pour dispenser les cours mais chercher de l’or ». Raison pour laquelle poursuit–t-elle, « l’année dernière lors de l’examen du DEF, il y avait plus 100 candidats absents, car ils étaient tous à  la recherche de l’or ». Par ailleurs, sur les sites beaucoup de jeunes perdent leurs vies lors des éboulements. Le médecin chef du centre de référence de Kangaba souligne aussi que l’orpaillage constitue l’un des facteurs majeurs de propagation du VIH et des infections sexuellement transmissibles. Ce qui fait dire à  un enseignant d’un lycée privé de la localité que l’avenir du cercle est hypothéqué car un jour Kangaba risque de se retrouver sans cadres.

Rétro 2014 : Nos artistes de l’année ! (2/2)

Naba TT, sur les pas de sa sœur Son visage vous dira certainement quelque chose, sa voix aussi…la ressemblance est grande et elle le revendique. « J’ai fait mes premiers pas dans la musique il y a six ans en tant que choriste avec ma sœur. C’’est elle qui m’a donné mes premiers cours de musique ». Sa sœur, C’’est Rokia Traoré, grande star de la musique malienne à  la renommée internationale. Elle, C’’est Naba, 27 ans et une voix qui laisse augurer d’un bel avenir musical. Naba fera des études de marketing avant rejoindre sa sœur sur les podiums en 2008 pour vivre sa passion. Pendant cinq ans, l’âinée lui fera découvrir le métier. Depuis, voici Naba prête à  voler de ses propres ailes. Son album s’intitule « Dounia » comme le monde. Sa musique est riche d’influences diverses. Des accents de blues, des sonorités rock qui se mêlent aux sonorités africaines. « Je suis éclectique, C’’est ce qui fait mon identité musicale. Je fais de la musique moderne malienne, basée surtout par le traditionnel bambara du bélédougou… » Ma musique parle des problèmes sociaux sur toutes ces formes », explique la jeune artiste engagée. En 2012, le titre « Mabilénso » qui appelait les maliens divisés par la crise à  l’union et à  la paix. Naba TT est notre coup de C’œur artistique de l’année. Tiken Jah Fakoly chante « Africa Stop Ebola » Incontournable, engagé, premier sur les fronts des grandes causes, l’artiste d’origine ivoirienne mais malien de coeur, Tiken Jah Fakoly n’a pas chômé cette année. Après la sortie de son dernier opus « Dernier Appel », il a avec un collectif de grandes voix de la musique malienne interprété en parallèle une chanson intitulée « Africa stop Ebola ». Très Vite, ce titre deviendra le fer de lance d’une campagne musicale engagée dans la lutte contre la fièvre Ebola. Il n’en fallait pas moins et la voix de Tiken Jah pour booster ce titre sur toutes les lèvres. Car tant que le virus en sera pas bouté hors d’Afrique, Tiken Jah et ses amis ne cesseront de prendre le micro. Fatoumata Diawara, ambassadrice des droits des femmes Le jeudi 11 décembre 2014, Fatoumata Diawara a été élevée au rang de Chevalier des arts et lettres de la République française à  la résidence de l’ambassadeur de France au Mali. Elle rejoint ainsi Georges Clooney, Marion Cotillard, Cate Blanchett, Vanessa Paradis ou encore Salif Keà¯ta et Abdoulaye Konaté. Institué en 1957, l’ordre des Arts et des Lettres est une décoration honorifique française qui récompense « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. En 2013, elle est nominée par «New Africans» parmi les 100 Africains les plus influents et est devenue la première femme à  recevoir la «Science for Peace Awards» de la Fondation Veronesi à  Milan. Dans le film «Timbuktu», d’Abderrahmane Cissoko, Fatoumata Diawara avait réuni des musiciens pendant l’occupation du nord du Mali pour chanter une chanson de paix à  Tombouctou. Mylmo, rappeur sans frontières Récompensé en 2010 par le trophée du meilleur parolier aux Mali Hip Hop Awards, Mylmo explose tous les charts au Mali. La recette magique de ce jeune rappeur ; des textes forts, une vibe rythmée et une inspiration qui puise dans le quotidien des maliens. Très adulé du public malien, Mylmo N Sahel a été cette année, l’un des artistes les plus impliqués dans la lutte contre Ebola au Mali. Le ministère de la santé et d’autres structures impliqués dans la lutte contre le virus ont salué son engagement. « Face aux doutes qu’un insecte peut te piquer ou pas, mieux vaut tout faire pour qu’il n’entre pas dans ton pantalon. Autrement dit, mieux vaut prévenir que guérir », chante Mylmo dans l’un de ses derniers textes. A 27 ans, Mylmo pour les intimes, Mohamed Soumounou à  l’état civil, est un jeune rappeur qui s’est très vite imposé sur la scène malienne. Rokia Traoré, « Beautiful Africa » Elle a reçu pour son dernier album intitulé « Beautiful Africa », le grand prix SACEM 2014 en France dans la catégorie Grand Prix des musiques du monde. Chaque année, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) distingue la carrière de celles et ceux dont les mots, les notes, les œuvres ont marqué la création dans tous les répertoires représentés par la Sacem. Cinquième album de Rokia Traoré, « Beautiful Africa » a été dévoilé au printemps 2013. Il est enregistré à  Bristol et réalisé par l’Anglais John Parish (connu notamment pour son travail avec PJ Harvey ou Dionysos). Elle chante la force des femmes, la sincérité, la mélancolie, le respect. Artiste engagée, Rokia a créé la fondation Passerelle, qui vise à  aider de jeunes artistes à  se professionnaliser. C’’est en 1997 que Rokia remporte le prix Découverte Afrique de Radio France Internationale. C’’est de là  qu’a débuté sa riche carrière sur le plan international. Les réunions de familles ne sont pas toujours des réussites, mais quand il s’agit d’un duo entre deux virtuoses de la kora, le maà®tre malien Toumani Diabaté, et son talentueux fils Sidiki, prince des tubes rap et star à  Bamako, ça devient un rendez-vous exquis, tout en douceur, écrit RFI Musique pour symboliser la relation magique du père et du fils. Le jeune artiste est nominé cette année aux Grammys Awards. Adieu Fantani ! Et pour clore cette rétrospective des artistes, nous ne pouvions pas ne pas faire un hommage à  la diva de la musique malienne Fantani Touré, décédée le 3 décembre 2014 à  Paris. L’initiatrice du prestigieux festival « Les Voix de Bamako » a tiré sa révérence, laissant un vide dans la grande famille des artistes. Dors en paix Fantani !

« Camp Baguineda », incubateur pour l’auto-emploi

Lutter contre le chômage au Mali et permettre aux jeunes notamment ceux issus des milieux défavorisés, C’’est le leitmotiv de l’AJA Mali (Action Jeunesse Avenir). AJA Mali est une ONG nationale de développement qui contribue à  la réduction de la pauvreté au Mali à  travers l’éducation, et la formation de l’économie sociale et solidaire auprès des groupes défavorisés que sont les enfants, les jeunes et les femmes en situation difficile. A 30 kilomètres de Bamako, dans le cercle de Kati, se trouve le centre de formation entrepreneuriat agricole de Baguineda (CFEAB), communément appelé ‘’Camp de Baguineda » dans le village de Sinkoro coura. Cette structure mise en place par AJA-Mali, est construire sur une parcelle de 15 hectares, et abrite plusieurs volets de formations notamment, la pisciculture, la transformation alimentaire, l’équipement agricole, l’aviculture, l’énergie solaire, l’embouche, la restauration et l’agriculture /maraichage. Ce centre de formation s’autofinance grâce aux produits de ces différentes activités. Tout ce qui est utilisé dans ce centre a été créé sur place, par les apprenants dans le cadre de leur formation. Une chaà®ne de production qui permet d’utiliser en circuit fermé tout ce que génère le centre, même les déchets. Ainsi, les fientes de poulets sont utilisées pour l’alimentation des poissons et aussi comme engrais dans le volet agriculture. Les produits récoltés servent au volet restauration etc. Un centre de fabrique de machines agricoles Ici, en plus d’apprendre aux jeunes à  cultiver la terre, élever des animaux ou tenir un restaurant, il est aussi question de fabrication de matériel. Un atelier permet la fabrication et la réparation des matériaux agricoles. Le centre a aujourd’hui à  son compte une trentaine de machines agricoles fabriquées par le personnel et les apprenants. Ce sont entre autre des batteuses de mil et de maà¯s grand et petit format, décortiqueuses d’arachide, des moulins pour l’aliment- volaille… Après leur formation, les apprenants représentent un atout inestimable pour le développement agricole dans leurs localités respectives, déclare Hamadou Coulibaly, assistant gestionnaire dudit camp. Il est lui-même sortant de ce centre. « Tous autant que nous sommes, à  la sortie de ce centre, sommes capables de créer et gérer une entreprise » a-t-il conclu.

« Paroles de filles » : les jeunes femmes leaders engagées pour Beijing+20

Ce 26 novembre à  Bamako a eu lieu, le lancement de la campagne mondiale Beijing+20, contre les violences faà®tes aux femmes organisé par ONU Femmes et le ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Ainsi durant 16 jours, chacun est invité à  se mobiliser pour dire non à  l’indifférence et à  la souffrance de celles qui subissent les coups et les humiliations au quotidien. En marge d’un panel composé de jeunes femmes, de jeunes filles, de lycéennes brillantes, de bachelières et aussi de militantes de la cause des femmes issues de divers domaines d’activité, nous avons rencontré trois jeunes femmes leaders. Elles témoignent sur leur engagement pour l’avancement du droit des femmes ou tout simplement sur leur statut de femme moderne… Diallo Nana Diaby, communicante, créatrice du Phi Phi Show « En tant que femmes, nous sommes conscientes des réalités des différentes communautés desquelles nous sommes issues. Que chaque femme à  son niveau continue à  nourrir l’espoir qu’elle a et surtout à  rêver, car sans rêves, nous ne saurons pas par o๠commencer le combat. Je fais personnellement du coaching. Nous avons remarqué qu’il est déjà  appliqué à  tous les niveaux, dans la cellule familiale quand les parents ou la belle-famille doivent intervenir pour régler un conflit conjugal. Mais, je suis persuadée que chacun a quelque chose de positif en lui même, qu’il faut développer et le coaching professionnel sert à  cela. Enfin, si plus souvent on se donnait la main au lieu de se diviser, on pourrait avoir un Mali meilleur… » Adjaratou Sangaré, militante politique « En 1995, lorsque les femmes étaient réunies à  Beijing, je n’avais pas dix ans et l’occasion plus tard nous a été donné de rencontrer les vraies actrices de Beijing, pour évoquer les perspectives de la jeune fille malienne. Il faudrait maintenant fédérer les acquis pour évoluer ensemble vers une société plus égalitaire. L’avenir du Mali, c’est sa jeunesse et on ne peut pas parler de cette jeunesse sans parler des jeunes femmes. Donc, je crois qu’il est primordial que nous nous formions et nous mettions ensemble pour combattre les obstacles pour arriver à  un avenir meilleur. Quant à  nos aà®nées, elles doivent laisser la place aux jeunes femmes. Et ce temps là  est arrivé ». Mariam Diallo Dramé, présidente d’AFLED, Association Femmes leadership et développement En premier lieu, je salue nos mère, nos tantes et toutes ces femmes leaders qui nous ont précédé. Aujourd’hui, nous suivons leur traces et ne sommes nullement en concurrence avec elle, ni pressées dans la lutte pour le droit des femmes. Je souhaite que de plus en plus de jeunes femmes prennent conscience des défis liées à  leur condition et cela au nom de la démocratie. Aujourd’hui, force est de constater que la jeune femme reste confrontée à  la violence, la toxicomanie, les viols et les mariages précoces etc… C’est pour tout cela que je me bats. Naba Aminata Traoré, artiste chanteuse « En tant que femme, il ne faut jamais perdre le courage et la volonté. En général, la société exerce une telle pression pour qu’on n’y arrive pas. Donc, il faut garder la tête haute et se dire qu’être une femme, ça ne peut jamais être un facteur de régression. à‡a peut pas t’arrêter ! C’est parce que tu es femme que tu dois faire encore plus pour t’affirmer. Donc la confiance en soi est primordiale et surtout ne pas écouter ce que racontent les gens autour de toi. Quelque soient les voies qu’on utilise, à  travers la chanson ou la poésie, on a une approche plus facile des autres. Et il y a plus d’humilité dans la chanson, donc c’est un bon moyen pour moi de toucher les gens. »

IBK à propos du djihadisme : « Nous sommes tombés dans un piège sémantique »

La géopolitique mondiale a changé de protagonistes. Il ne s’agit plus d’une guerre froide entre Russes ou Américains, ou entre Chinois et Américains, mais bien de cette troisième guerre mondiale, si l’on peut utiliser l’expression, contre le nouveau mal de ce millénaire. Terrorisme, terreur, violence, exécutions sommaires, décapitations en série, enlèvements de jeunes filles, assassinats atroces, explosions, bombes humaines, kamikazes. Oui la liste est longue des atrocités qui sont commises en ce monde, au nom de l’Islam. De l’Est à  l’ouest, l’avènement du califat mondial de la terreur, fait trembler les puissances occidentales. Si le régime répressif de Bachar El Assad était l’ennemi il y a peu, il faut désormais admettre qu’Américains, Français et Syriens ont désormais un ennemi commun. Le califat de la terreur véhiculé par l’Etat Islamique, Boko Haram, les Shebabs et bien d’autres organisations, qui veulent faire régner la peur… Perceptions de l’ennemi, usage des expressions pour désigner ces adeptes de la terreur, il faut faire preuve de discernement : « J’ai bien peur que nous ne soyons tombés dans un piège sémantique. Djihadisme prête aujourd’hui à  confusion », s’est exclamé le président Ibrahim Boubacar Keita, à  l’ouverture du Forum International des Jeunes, de Bamako, sur la Paix et la Sécurité au Sahel. Allant plus loin, dans ses propos, IBK a regretté cette confusion faà®te au nom de l’Islam. La désignation « Etat Islamique », revient au-delà  de l’appellation de ce groupe, à  créer l’amalgame dans les esprits, comme s’il y avait les « méchants musulmans du Levant contre les bons occidentaux ou chrétiens ». Si le bourreau de James Foley, de Steven Sotloff ou de David Haines, tous exécutés par l’EI, est identifié comme un britannique, C’’est que l’Occident n’est plus le modèle. Le califat s’instaure désormais en alternative pour les refoulés du système, un prétexte pour assouvir sa soif de violence, sinon comment expliquer la froide exécution de ces trois hommes ? Le monde fait face à  une menace de grande ampleur comme l’a souligné le président Keita, parlant de ce califat. « Jeunes d’Afrique et du Monde, vous êtes en danger », a ainsi mis en garde IBK. Le Mali a fait les frais en 2012 de la crise libyenne en devenant un « ventre mou » du Sahel, qui abrite tous les terrorismes. Alors, il va de soi que la question mérite réflexion et justes perceptions de la part de cette jeunesse, réunie à  Bamako pour discuter des défis sécuritaires qui menacent clairement la stabilité de la bande sahélo-saharienne.

Forum des jeunes pour la paix : les moments forts de l’ouverture

Le président de la jeunesse du Tchad en larmes Plusieurs délégations de pays africains sont présentes à  Bamako pour cette rencontre. Salutations chaleureuses du public lorsque le maà®tre de cérémonie les a présenté tour à  tour. Mais la délégation qui a eu droit à  une véritable ovation fut celle du Tchad. Un moyen pour les jeunes maliens de dire merci à  ce pays dont les soldats se sacrifient pour ramener la paix au Mali. Une reconnaissance qui a ému aux larmes le Président de la Jeunesse du Tchad présent dans la salle. Ne sifflez pas devant le Président! Dès son entrée dans la salle de 1000 places du Centre International de Bamako, les jeunes ont manifesté pour accueillir le chef de l’Etat. Avec des coups de sifflets stridents qui ont très vite dérangé Ibrahim Boubacar Keita qui a demandé que cela cesse. Sans trop de succès. « Le vieux tient encore!» Lorsque Abdullah Coulibaly, vice-président du forum de Bamako s’excuse auprès du Président de la République qui a fait le déplacement du CICB alors qu’il rentre à  peine de voyage. Le Président de lui répondre « le vieux tient encore ». l’assistance n’a pas manqué de penser à  une autre phrase, prononcée cette fois-ci par le chef de file de l’opposition, il y a une semaine. Soumaila Cissé disait d’IBK « Tièkoroba dèssera », littéralement, « le vieux ne tient plus »Â… Le poème en Bambara du Président du CNJ, à  traduire Mohamed Salia Touré a de nouveau récité son fameux poème. Le hic, devant le public « multi-nations » présent dans la salle, C’’était qu’il était en bambara. Le Président Ibrahim Boubacar Keita, qui avait été sous le charme du texte et de l’orateur, en a donc demandé la traduction en français. Pas sûr que ça donne le même rendu. « Mea maxima culpa» dixit le président IBK Le président de la République après avoir fait son intervention marquée de conseils, regagne sa place. Les travaux du forum international des jeunes sur la paix et la sécurité au Sahel peuvent commencer. Sauf que le Président n’a pas prononcé la phrase magique. Il reviendra au lutrin, présenter ses excuses (en latin !). « J’ai même oublié d’ouvrir le forum » dira –t-il. Le président reste, les ministres au travail ! Face à  la reconnaissance des jeunes quant à  présence pour répondre aux questions du premier panel consacré à  la sécurité, IBK, toujours aussi mordant s’est exclamé :  » Je resterai autant de temps qu’il faudra pour les jeunes. Les ministres, vous pouvez retourner au cabinet! ». Ordre ou sommation ? Toujours est-il que le gouvernement est resté sur place. Qui oserait se lever ?

Prévention routière : les jeunes de la commune IV en action

Les jeunes de la commune IV du district de Bamako font œuvre utile. En partenariat avec l’ANASER, le Conseil national de la jeunesse de la commune IV a lancé depuis le samedi, 23 août 2014, une vaste opération d’information et sensibilisation dans ladite commune. Dénommé » Ba Gnoumankè( qui pourrait signifier le bon serviteur en français), l’opération qui se poursuit jusqu’au vendredi, 29 août 2014, concerne au total 9 ronds-points ou intersections à  travers la commune. Un accent particulier est mis sur la route nationale 5 (la route de Guinée Conakry) qui a la triste réputation d’être l’une des routes les plus ‘’accidentogènes » du pays. Sur cette voie, les ronds-points du Motel, de Woyowayanko, du poste de contrôle de Sébénicoro, les intersections du Camp-Para et de l’Usine Céramique à  djicoroni-Para et la passerelle de Sébénicoro sont ainsi retenus en plus des ronds points de la place CAN et Cabral en Hamdallaye ACI et Lafiabougou. l’objectif est de réduire le cycle infernal des accidents de la circulation qui cause de nombreux décès. Il s’agit, selon les organisateurs d’aider les usagers de la circulation à  prévenir les accidents et de sauver leur vie. « Les accidents mortels se multiplient sur les routes notamment la RN5 depuis la destruction des ralentisseurs de vitesse après l’élection du président de la République. « Je viens juste d’être un témoin oculaire d’un accident sur cette voie. Il s’agit de se mobiliser et d’agir pour réduire des cas d’accidents », témoigne Oumar Sidibé, le coordinateur technique de l’opération et également chargé de sport, culture et loisirs au bureau communal du Conseil national des jeunes. Messages forts Pour cette opération citoyenne, 30 jeunes de la commune retenus sur 150 et formés par l’ANASER sur le code la route, sont déployés pour les besoins de l’opération de 8h à  10 h. Formant un groupe de trois personnes dans les ronds-points, ces jeunes gens, à  l’aide d’un mégaphone et d’une pancarte véhiculent des messages forts sur les précautions et les bons comportements à  adopter dans la circulation pour éviter les accidents. « La route fait des ravages surtout chez les jeunes motocyclistes. Allons-y doucement pour éviter les accidents » « Respectons-le code la route, portons les casques et nous arriverons paisiblement à  destination », « roulez-doucement, respectez les piétons et vous éviterez les accidents » sont entre autres messages relayés en langue nationale Bambara à  l’aide du mégaphone. Pour l’instant l’opération se déroule sans incidents sous la protection d’un policier par rond-point. Le coordinateur Oumar Sidibé se dit satisfait du déroulement et indique que l’initiative pourrait être renouvelée autant de fois que le besoin se fera sentir. Pour leur part, les usagers de la circulation accueillent favorablement cette opération des jeunes de la commune IV. Pour les personnes interrogées, cette initiative salutaire contribuera sans doute à  réduire de façon considérablement les accidents de la circulation sur la route en commune IV et partout dans le pays.

Jeunes leaders YALI : Amina et Mahamadou représentent le Mali

Amina Sidibé(MALI),entrepreneur dans le domaine agricole J’ai été sélectionnée dans le programme Yali « Business et entrepreneurship » pour l’université Notre Dame South Bank de Chicago et d’Indianapolis, c’est un programme qui comporte des semaines de cours académiques et des visites de compagnies américaines; A l’université Notre Dame, j’ai appris à  développer mes capacités en leadership, en gestion de business, avec des cours pratiques sur comment monter une affaire, analyser la faisabilité d’un projet, sans oublier l’intéraction avec les autres Yali et les chefs d’entreprises ! Au Mali, je travaille pour un programme d’appui à  la transition financé par l’USAID et je possède aussi une ferme agricole o๠je produis des œufs et du poulet de chair que je revends sur le marché et il est certain que j’aurai plus de compétences pour faire grandir mon business. Ce que je retiens de ce programme et du discours du président Obama est que les Etats-Unis veulent désormais un autre type de partenariat avec l’Afrique, qui n’est plus seulement basé sur l’assistanat mais un partenariat gagnant pour développer le secteur privé. Que peut-on attendre des chefs d’Etats africains qui participent au sommet US-Africa leaders du 4 au 6 Aout à  Washington ? Je note que le président Obama croit beaucoup en la jeunesse africaine en travers ce programme qui les outille et leur donne un véritable réseau. Alors je demande à  nos présidents de croire en nous davantage et qu’ils nous fassent confiance afin d’emmener le pays à  un autre niveau. Mahamadou Camara, fondateur d’un cabinet de traduction et de consultance à  Sikasso « Il y a beaucoup de choses que les gouvernements africains promettent de faire. Ils doivent plus s’engager en faveur des jeunes. Je suis très honoré de représenter le Mali en dépit de tous les problèmes qui touchent mon pays au sommet YALI. J’ai eu la chance de serrer la main du président Obama. Je fais partie comme Amina du programme « Business et entreprenariat », ce qui m’a permis de comprendre comment mieux réussir dans mon domaine, grâce à  des sessions de formations avec des hommes d’affaires américains. Ce qui manque réellement aux jeunes maliens, ce sont des compétences et des outils pour réussir dans tout ce qu’ils entreprennent ». Mahamadou Diakité, Mali Je travaille pour le programme d’Appui à  la transition fnancé par l’usaid comme chargé de projet et support en technologie pour appuyer la bonne gouvernance. Jai eu la chance immense de faire partie des 500 jeunes talentueux leaders qui sont à  Washington, mais au delà  de ça, cela réveille en moi une conscience plus grande de responsabilité puisque de nombreux jeunes n’ont pas eu ma chance. Il faudra donc que je partage et mette en œuvre cette expérience une fois de retour dans mon pays. Pour le secrétaire d’Etat, John Kerry, il y a aujourd’hui plus de 65% des africains qui ont moins de 35 ans et nos gouvernement n’ont plus d’autre choix que de parier sur cette jeunesse. Les ressources les plus valables aujourd’hui sont les jeunes africains. Quant à  Obama, il a évoqué le fait qu’il est important de démarrer dans la vie avec toutes les chances et outils nécessaires d’o๠de programme YALI. Cela passe par l’implication de toutes les franges de la société, les femmes, les filles etc. Nos chefs d’Etats qui viennent la semaine prochaine à  Washington, doivent comprendre que 80% de cette masse qui travaille dans l’informel devra être outillée davantage, de par sa jeunesse, je parle de ces jeunes mécaniciens, artisans qui tous les jours se battent pour s’en sortir etc… O๠te vois-tu dans dix ans ? Je me vois en position de servir mon pays en ayant plus de volonté pour changer mon pays. J’espère dans dix ans être capable de dire que j’ai accompli toutes les initiatives que j’ai engagé aujourd’hui.

Sommet YALI 2014 : pari sur les générations de demain

l’Afrique parie t-elle assez sur sa jeunesse ? Nos Etats donnent-ils toutes les opportunités et ressources pour permettre aux jeunes d’impulser un développement durable sur tout le continent ? Pour le savoir, prenez 500 jeunes leaders africains et réunissez-les autour d’un sommet unique à  Washington, capitale politique des Etats-Unis, cela vous donne un évènement d’une envergure exceptionnelle. Le YALI Summit ou « Young African Leadership Initiative » est un programme initié en 2010 à  Soweto par le président américain Barack Obama. Le défi était de faire venir des jeunes de tout le continent africain, en Amérique pour les outiller dans divers domaines d’activité et en faire les leaders de demain, les nouveaux entrepreneurs et success stories, mais aussi des membres actifs et influents de la société civile africaine. Ces heureux « fellows » passent ainsi six semaines aux Etats-Unis au sein de différentes universités pour apprendre puis transmettre leurs expériences. Ils participent durant leur séjour à  un sommet de trois jours à  Washington, avec une session spéciale dite « Town Hall » face au président américain Barack Obama. «Investing in the Next Génération », C’’est tout l’esprit de ce sommet 2014 qui se veut le moteur d’une jeunesse dynamique, motivée et créative et non plus assistée ou plainte. Pour le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui a ouvert la session ce 28 juillet, à  l’Omni Shoreham Hôtel, «il ne s’agit plus de regarder le continent américain comme un continent de ressources, mais de l’envisager comme un continent d’opportunités et de talents ». Avec près de 65% de sa population qui est jeune, l’Afrique, a tout intérêt à  parier sur cette jeunesse pour impulser le changement tant prôné. Une vision que partage résolument Barack Obama qui s’est livré à  un exercice oral mémorable face aux 500 jeunes leaders. Le Mandela Washington fellowship En hommage au héros de la lutte anti-apartheid disparu le 5 décembre 2013, le YALI fellowship programme s’appellera désormais, le « Mandela Washington Fellowship ». C’’est l’annonce qu’a faite Barack Obama à  l’entame de ses propos. Car le programme porte en lui un esprit d’optimisme, de persévérance et de créativité. Mieux, ce seront près de 1000 jeunes africains qui seront sélectionnés pour participer au prochain YALI d’ici deux ans, promet Obama, qui s’apprête à  recevoir près d’une quarantaine de leaders et chefs d’Etats Africains début Août. Autant dire que l’Amérique a compris que l’Afrique était le continent de toutes les espérances. Agriculture, renforcement du secteur privé, entrepreneuriat des jeunes, impact des nouvelles technologies, bonne gouvernance politique, lutte contre la corruption, parité et bien sûr les grands défis liés à  la santé avec l’éradication de maladies comme le paludisme ou le SIDA ne sont pas en reste, autant de sujets abordés par les jeunes leaders africains face au président Obama. Et Obama d’évoquer l’exemple d’Abigail Muleya, cette jeune zimbabweenne qui a fait 18h de trajet en bus simplement pour participer à  une interview et faire partie du programme auquel près de 50000 jeunes Africains se sont inscrits. Bannir les pratiques néfastes « Vous ne pourrez jamais éliminer la corruption à  100% dans vos pays, mais la différence, C’’est qu’aux Etats-Unis la corruption est bien plus une aberration qu’une norme. Aux USA, les lois sont respectées à  95%, alors les jeunes leaders que vous êtes, doivent être plus conscients et responsables pour demain », a déclaré Obama en réponse à  certaines préoccupations. Tout il prône l’abandon définitif de pratiques traditionnelles telles que l’excision, jugée barbare et sans avenir. Pour Obama, en définitive, le problème des sociétés africaines réside dans les inégalités criardes de chance entre citoyens. ; « Si le minimum, lié à  l’éducation la santé, l’accès aux ressources n’est pas assuré à  tous, alors, il ne peut exister un sentiment de justice au sein de la société ». Orateur incroyable et visionnaire exceptionnel, Barack Obama a terminé la session en invitant les jeunes leaders à  se connaà®tre davantage entre eux et à  profiter de cette opportunité pour transformer le continent, et apporter le changement tant attendu en somme !

Mamadou Gaoussou Diarra : « Les jeunes ne sont pas que l’avenir, mais aussi le présent »

Il est jeune. Il est avocat. Il représente le nouveau ministère de la Jeunesse et de la construction citoyenne, séparé désormais du Sport. A première vue, Mamadou Gaoussou Diarra donne une impression de jeunesse. Et avec ses quarante ans passés, il inspire confiance à  ceux qu’ils représentent au sein du gouvernement. Très sollicité, par les groupements et associations de jeunes, il rêve d’une jeunesse plus structurée, plus confiante en elle-même, une jeunesse qui porte les valeurs de la génération Danbe ! Entretien à  bâtons rompus : Journaldumali.com : Quelles vont être les missions de ce nouveau ministère de la construction citoyenne et de la jeunesse ? Mamadou Gaoussou Diarra : C’’est effectivement un nouveau département, mais pas une nouvelle mission pour moi. Cela consiste à  encadrer cette jeunesse autour des valeurs de la République, à  travers une construction citoyenne, la condition même de toute action de redécollage de notre pays. On a vu le rôle de la jeunesse dans la vague démocratique, mais il s’en est suivi une forte déperdition des valeurs sociétales, comme élément de rattachement à  cette république. Si vous demandez aujourd’hui ce qu’est l’hymne national, rares sont les jeunes capables de l’entonner ou de savoir quelle est la signification des trois couleurs du drapeau ou encore de la devise du pays etC’… Des choses que l’on doit inculquer dans l’esprit des plus jeunes. Le pari est donc dans une nouvelle jeunesse imbibée des valeurs qui fondent la république et imprégnée des valeurs culturelles et qui fonde la génération Danbe. Cette jeunesse malienne a souvent été instrumentalisée, que faut-il faire pour réengager les jeunes vers la nouvelle construction citoyenne ? Aujourd’hui, nous voulons d’une jeunesse pensante et non plus d’une jeunesse qui est dirigée. Il nous faut travailler à  outiller la jeunesse pour qu’elle assume ses propres décisions. Et qu’elle sache o๠elle met les pieds et ne compose plus avec n’importe quel aventurier. Aujourd’hui, cette jeunesse constitue un potentiel. Vous voulez faire des actions de développement, il faut compter sur la jeunesse. Qui constitue une force positivée au service du pays. La jeunesse malienne est confrontée au chômage, mais surtout à  la qualité de l’éducation, qu’allez-vous faire dans ce sens ? Notre département se définit comme une sorte de point focal jeune au sein du gouvernement. Quand on parle de santé, on parle des jeunes. Quand on parle emploi ou agriculture, on pense prioritairement aux jeunes, C’’est donc une politique transversale. Et nous estimons aussi que l’éducation est à  revoir que ce soit à  la maison comme à  l’école. Aujourd’hui, il y a besoin d’asseoir de nouvelles bases et pour l’école et pour l’éducation familiale, faire en sorte que nous ayons des jeunes responsables, qui sont engagés et qui ne seront plus spectateurs mais acteurs de la transformation sociale. Des jeunes qui en définitive rêveront d’un Mali grand et qui travailleront pour ce Mali. Pour rentrer dans le détail, comment définissez-vous la jeunesse? La jeunesse peut être un état d’esprit. Il y a des jeunes vieux tout comme il y a des vieux qui sont jeunes dans leur tête. Mais pour revenir à  une définition plus exacte, je vois cette jeunesse sous la tranche d’âge o๠on est physiquement le plus capable. On est plus tout à  fait dans l’enfance et pas non plus dans une courbe descendante mais en pleine capacité et C’’est psychologiquement le moment o๠on a le plus envie de refaire le monde. Ici au Mali, même si les statistiques fluctuent, on peut compter sur à  peu près 70% de la population, qui est jeune. Entre 15 et 35 ans. Alors, vous considérez-vous comme un jeune ministre ou un ministre jeune ? Quand on ramène au contexte malien, je suis un jeune ministre. Mais pour ne rien vous cacher, J’ai dépassé la quarantaine. Ailleurs, je ne serais pas vu comme un jeune, mais comme un citoyen à  part entière sans être catégorisé. A quarante ans, dans d’autres pays, on assume des fonctions de présidence sans être pointé du doigt sur l’âge. Ici tant que le papa est là , on est considéré comme l’enfant, donc, oui, toutes proportions gardées, je me considère comme étant plus proche de la jeunesse que de la vieillesse. Au Mali, on demande souvent aux jeunes d’attendre leur tour. Les aà®nés ont du mal à  leur céder la place et le renouvellement aux postes ne se fait pas vite ? Oui, cela est du à  une perception paternaliste du jeune dans la société malienne. Et cela effectivement ralentit les choses. Mais d’un autre côté, il ne faut pas s’attendre à  ce que les autres vous fassent la place. C’’est aux jeunes de se battre et montrer qu’ils sont capables et porteurs de valeurs, parce qu’ils ne représentent pas que l’avenir mais aussi le présent. Je pense que le changement viendra, mais avec une transition générationnelle qui devra se faire en douceur dans une logique de succession naturelle. Beaucoup de jeunes sont regroupés, au sein du CNJ ou dans la Jeune chambre et ailleurs, faut-il passer par là , pour se faire entendre des plus hautes autorités ? Pour moi, un jeune engagé n’est pas un loup solitaire. On s’engage sur des projets par rapport à  une communauté. l’engagement passe par une mise en synergie des idées et des moyens d’action. Lorsqu’on se regroupe dans des associations ou même un parti politique, on prend de son temps pour s’engager dans des actions sociales. Et je pense même aux associations de consommateurs qui pour moi participent aux processus d’évolution de la cité. Sur le plan économique, on ne voit pas assez les jeunes opérateurs dynamiques qui illustrent la réussite autrement que par le tout politique ? J’ai une lecture différente. Au début des années 90, en effet, ce n’était pas le cas. Mais aujourd’hui, de plus en plus de jeunes émergent à  la tête d’entreprises structurées qui font du chiffre d’affaires. On ne les voit peut être pas car malheureusement, ils ont tendance à  dissocier cette activité économique de tout engagement social. Parce qu’on estime que la chose politique est vile et cela peut être mal vu. Mais la révolution est là . Certains jeunes ont compris que le Tout Etat est fini et qu’il y avait des possibilités dans le privé et ce secteur privé est de plus en plus dynamique. Pour finir, qu’est-ce que la génération DANBE ? La génération DANBE, C’’est un label. Nous voulons labelliser tout ce qui est modèle de réussite jeune pour les jeunes maliens. Que les jeunes puissent s’y identifier et se dire, je veux en être et par la vertu, et la performance et par l’exemple. C’’est simplement une génération de jeunes maliens qui en veut un peu plus pour son pays.

SAJE-UEMOA: des innovations pour cette 2è édition

A la fin de la première édition tenue en avril 2013, le promoteur du SAJE-UEMOA, Drissa Coulibaly, dans une interview accordée à  Journaldumali.com, affirmait que le programme à  l’époque a été adapté au contexte du pays. « Initialement, il y avait beaucoup de choses qui étaient prévus. La crise a un peu réduit notre marge de manœuvre et nous pensons que la deuxième édition verra la réalisation de toutes les activités inscrites au programme du salon ». Comme nouveautés cette année: le « Prix CCIM du meilleur projet jeune » dédié aux personnes ayant entre 20 et 40 ans qui souhaitent entreprendre ou développer leurs activités. Ouvert à  tous les pays de l’UEMOA, ce prix est doté d’une valeur de 2 millions de Francs CFA financé par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) dont 1 million de francs pour le lauréat, 600 000 F pour le deuxième nominé et 400 000 F CFA pour le troisième. Ce prix, selon les initiateurs du salon, vise « à  promouvoir l’entrepreneuriat jeunes à  travers un appui aux jeunes à  développer leurs activités ou à  entreprendre dans les secteurs porteurs et innovants de l’économie notamment celui des PMI/PME» . Il est également prévu un espace B to B pour nouer des contacts avec des dirigeants d’entreprise et partenaires financiers et un espace conseil pratiques création d’entreprise. Cet espace est un programme spécial de rencontres d’affaires avec des experts et partenaires financiers pour aider les jeunes à  mieux construire leurs projets et les assister à  créer leur entreprise. Des conférences et ateliers sont également prévus. Plus de 100 exposants et 3 000 visiteurs sont attendus à  cette deuxième édition qui a pour thème « Problématique de financement de l’entrepreneuriat jeune dans l’espace UEMOA ».

Boxe : « Un jour avec Mohamed »

Réalisée par Rudy Jomstomp, la première partie de cette œuvre a porté sur les actions humanitaires et l’engagement de Mohamed Diaby dans différents domaines aux côtés de son sponsor, Waati B. La deuxième partie est réalisée par Lamine Diarra et s’intitule, «Un jour avec Mohamed». Elle est essentiellement consacrée aux coulisses du combat TK2 à  Marseille. C’’était en septembre 2013 avec le sacre (Ceinture) de Mohamed. Ce jeune talent à  une fois de mis à  contribution cette opportunité (projection) pour relancer sa campagne de collecte de fournitures et de denrées alimentaires en faveur des enfants. On se rappelle que les fruits de la première campagne avaient été acheminés au Mali avant d’être distribués aux enfants du nord en juillet 2013. Ce séjour avait permis à  Mohamed Diaby de constater que les enfants de ces régions manquent aussi de fournitures scolaires. D’o๠son initiative d’organiser des projections gratuites des documentaires qui lui sont consacrés contre des fournitures scolaires qui seront acheminés au Mali d’ici un mois. Et cela avec le soutien de M. Dadia Diakité alias Dawala, PDG de Waati B, son sponsor. Professeur d’éducation physique et sportive à  Epinay sur Seine 93, Mohamed avait fait le déplacement avec quelques élèves pour la circonstance. A ceux-ci, s’étaient joints des élèves du collège Rosa Luxembourg et ceux du collège Jean Moulin d’Aubervilliers. Ils étaient accompagnés de leurs professeurs d’éducation physique et sportive qui ont porté le projet auprès de leurs élèves partageant les mêmes valeurs défendues par le jeune boxeur. Le jeune boxeur et son équipe managériale font aussi un clin d’œil aux réalisateurs, Lamine Diarra et Rudy Jomstomp, pour «le très beau documentaire réalisé». A noter que les différents cartons de fournitures scolaires arriveront à  Bamako courant mars 2014. Pour les besoins de la cause, Mohamed Diaby et son parrain, M. Dawala, seront présents pour la distribution dans les écoles. Ce sera aussi l’occasion pour la jeune locomotive de la boxe malienne de rencontrer les autorités maliennes, notamment le Ministre Mamadou Gaoussou Diarra qui lui a récemment adressé «un très beau courrier» l’élevant au statut d’un des leaders de la «Génération Dambé» qui a la redoutable mission de redresser le Mali pour de bon !

Pour stimuler la croissance, l’Afrique doit créer plus d’emplois

Intitulé « l’emploi des jeunes en Afrique subsaharienne », ce rapport constate que dans un avenir proche, près de 80 % de la main-d’œuvre continuera de travailler dans de petites exploitations agricoles et des entreprises familiales. Bien que le secteur salarié formel se développe très rapidement dans certains pays, il ne peut créer suffisamment d’emplois pour résoudre la problématique de l’emploi des jeunes. D’après les estimations, quelque 11 millions de jeunes Africains feront chaque année leur entrée sur le marché du travail, au cours de la prochaine décennie. Pour réduire de façon significative la pauvreté, promouvoir une prospérité partagée et stimuler la croissance économique en Afrique, d’après le document de la Banque mondiale, il faut créer des millions d’emplois productifs et bien rémunérés. Investir dans l’éducation et la formation des jeunes « Les pouvoirs publics doivent aborder le défi de l’emploi des jeunes sous deux angles : ils doivent non seulement œuvrer à  améliorer le climat des affaires mais aussi investir dans l’éducation et la formation des jeunes pour leur offrir de meilleures perspectives d’avenir », souligne Deon Filmer, économiste principal à  la Banque mondiale, et coauteur du rapport. Alors que la population vieillit dans d’autres régions du monde, la main d’œuvre africaine, jeune et qualifiée, pourrait être très prisée à  l’international à  condition que les gouvernements africains investissent dans l’éducation et la formation professionnelle des jeunes. Selon Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, rendre l’éducation scientifique et technologique plus accessible aux jeunes Africains et mieux adapter l’enseignement supérieur aux besoins du marché du travail constituent désormais des priorités pour de nombreux pays d’Afrique. Aujourd’hui, de nouveaux partenaires de développement comme la Chine, l’Inde et le Brésil s’attachent, en partenariat avec la Banque mondiale, à  développer des formations scientifiques pour les jeunes Africains.

Sommet des jeunes leaders : Et après le brainstorming ?

Le C’œur de la jeunesse africaine bat depuis le 13 janvier 2013 dans la capitale sénégalaise. Jusqu’au 17 janvier, les jeunes du continent vont plancher sur le thème ô combien important du «Chômage des jeunes dans l’agenda post-2015 des Nations Unies». Ce quatrième sommet panafricain des jeunes leaders sera surtout axé sur la problématique du chômage des jeunes. Un sujet d’autant plus crucial que la couche juvénile est la plus touchée par le phénomène nonobstant son poids démographique. Les jeunes africains, de moins de 30 ans et représentent 60% de la population. La rencontre en soi est une bonne chose. Après tout, elle sera l’occasion pour les jeunes africains, acteurs et décideurs nationaux comme internationaux, de pouvoir faire des propositions concrètes et envisager des initiatives dans le sens du développement de la jeunesse africaine. D’ailleurs, l’Afrique d’aujourd’hui ne manque pas de talents dans les rangs de sa jeunesse. Ils sont des milliers de diplômés dans beaucoup de domaines du savoir, avec autant d’idées et d’initiatives qui ne demandent qu’à  être améliorées ou financées pour se concrétiser. Ce sont sans doute avec des arguments solides que ces jeunes venus d’Afrique et d’ailleurs sont en terre sénégalaise pour tenter d’impulser une autre dynamique de développement du continent. Un développement dont la jeunesse se voudra volontiers le fer de lance. « A quoi sert vraiment ce genre de sommets ? C’’est juste du tourisme pour beaucoup !». Ce coup de gueule d’une jeune malienne est malheureusement le sentiment partagé par nombre de jeunes. En effet la multiplication des sommets semble laisser de marbre nombre de jeunes africains qui continuent à  broyer du noir au quotidien en dépit de l’engagement et la profession de foi des dirigeants. Ils veulent aujourd’hui des actions concrètes et urgentes capables d’influencer positivent sur leur vie. Il s’agit par exemple de mettre en œuvre des politiques de créations d’emplois qui les exonèrent des aventures périlleuses au risque de leur vie et à  la recherche d’un hypothétique eldorado. Il est bon de se concerter pour échafauder des stratégies de développement, certes. Mais à  quoi bon si les résolutions ou recommandations restent classées dans la poubelle des bonnes intentions ? Absolument rien. Or C’’est le triste constat auquel on assiste très souvent sur le continent. O๠en sommes-nous aujourd’hui dans la mise en œuvre des recommandations des trois premiers sommets ? Les lignes ont-elles commencé à  bouger ? Autant de questions qui méritent des réponses claires avant d’engager un énième brainstorming.

Sommet des jeunes à Dakar: OMD à l’horizon

Près de 500 jeunes d’Afrique et de la diaspora âgés entre 18 et 35 ans sont attendus à  ce sommet qui sera lancé par le président Ibrahima Boubacar Keà¯ta et son homologue sénégalais, Macky Sall. Le choix du thème sur le chômage des jeunes est très significatif. Aujourd’hui, l’Afrique est le continent le plus jeune au monde avec 200 millions de personnes âgées de 15 à  24. Selon le rapport 2012 des Perspectives économiques en Afrique préparé par des experts des différents organismes internationaux, la tendance actuelle démontre que ce chiffre va doubler d’ici 2045. Assurer le plein emploi D’après l’ONUSIDA et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le sommet vise à  «mobiliser l’énergie et l’intelligence des jeunes africains à  un an de l’échéance de 2015 fixée pour l’atteinte des OMD». Il souligne donc l’objectif fixé par les OMD, qui stipule: « Assurer le plein emploi et la possibilité pour chacun de trouver un travail décent et productif, y compris les femmes et les jeunes ». Ce sommet sera axé sur l’action et offrira la possibilité de façonner les projets des jeunes qui ont effectivement contribué à  l’accélération de la réalisation des OMD et jouer un rôle important dans le programme de développement post -2015 de l’ONU. Il met également en évidence non seulement les perspectives de la population jeune en Afrique, mais aussi son rôle essentiel dans le processus de développement économique grâce à  l’autonomisation des jeunes et l’accès aux financements. Cette rencontre marque le début d’un processus de consultation mondiale des jeunes leaders qui dirigeront le 2ème Sommet mondial des jeunes leaders de l’ONU qui se tiendra en septembre 2015. En prélude à  ce sommet, le Réseau national des organisations des Jeunes Leaders des Nations Unies pour l’Atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ROJALNU/OMD) au Mali avait organisé un atelier de formation à  l’endroit de ses participants le 7 janvier dernier pour mieux outiller les jeunes maliens afin de prendre part activement aux activités.

Edito : Les jeunes, oui les jeunes, rien que les jeunes…

Barack Obama l’avait dit en marge d’un forum mondial. « Jeunes, engagez vous de plus en plus en politique pour changer les choses dans vos pays ». C’est bien de cela qu’il s’agit, engager la jeunesse malienne dans la voie politique pour faire bouger les lignes, influer sur les décisions, mais surtout parler au nom de cette jeunesse malienne en perte de repères et de vision pour son avenir… Au Mali, la jeunesse est active ! En matière de plaidoyer et à  l’inverse d’autres pays de la sous région, les jeunes, les enfants, à  travers le Parlement des Enfants, le Conseil consultatif des jeunes, ou encore le Conseil National de la Jeunesse (CNJ), cet instrument qui tend à  s’institutionnaliser à  moyen terme, et à  côtoyer les hautes sphères du pouvoir, agissent au niveau national et local. Mais la jeunesse malienne est-elle soudée ? Partage t-elle des valeurs communes, les mêmes idéaux ? « Je pense qu’il faut casser des structures comme l’AEEM, pour faire avancer l’éducation au Mali », estime Awa, étudiante.  » Pour moi le CNJ, n’est pas tout à  fait représentatif, de l’ensemble de le jeunesse malienne, il doit s’ouvrir plus », précise Aliou, cadre. Du reste, ce CNJ confronté à  des querelles internes, doit malgré tout représenter cette jeunesse qui veut compter.  » Nous allons même accompagner les autorités dans le processus de réconciliation nationale », ajoute Salia Touré, le président, récemment élu au terme du congrès de Kayes, un congrès contesté par une autre frange de jeunes… Le défi reste immense pour les jeunes. Le nouveau bureau du CNJ a même rencontré le Président de la République. Et IBK leur a lancé :  » je l’ai dit, je le ferai ! », une promesse, celle de prendre en compte plus l’avenir des jeunes dans son programme politique.

ONU : Des jeunes lancent un appel pour mettre l’innovation au service du développement

Au cours des trois derniers jours, près de 600 jeunes ont participé au Sommet mondial de la Jeunesse BYND 2015 à  San José, la capitale costaricaine, tandis que plus de 4.000 autres y ont pris part à  distance grâce aux réseaux sociaux. Les jeunes participants au Sommet BYND2015 ont appelé les gouvernements à  adopter des structures de gouvernance plus souples, dynamiques et ouvertes pour toucher davantage de personnes. Soulignant que l’innovation sera la clé d’un paradigme de développement efficace, ils ont demandé que les systèmes éducatifs permettent aux étudiants d’acquérir non seulement des connaissances théoriques, mais aussi un ensemble pratique de compétences pertinentes, en adéquation avec le marché et tournées vers l’innovation pour être compétitifs dans l’économie numérique mondiale. Dans le domaine des soins de santé, les jeunes ont estimé qu’il convenait de mettre au point des outils TIC qui permettront, d’une part, de repenser la manière dont les soins de santé seront dispensés dans l’avenir, au moyen de systèmes novateurs grâce auxquels les patients pourront avoir accès à  des informations sur les services de santé et, d’autre part, d’améliorer l’accessibilité, notamment sur le plan financier, et l’acceptabilité des soins. Ils ont par ailleurs appelé les gouvernements à  tirer parti d’outils TIC novateurs pour l’alerte, la diffusion d’informations, la préparation et le retour à  la normale en cas de catastrophes naturelles. » Les jeunes ayant grandi dans un monde placé sous le signe de l’innovation technologique ont démontré que les TIC sont notre principal atout en vue d’atteindre, dans l’avenir, les objectifs de développement durable « , a déclaré le Secrétaire général de l’UIT, Hamadoun Touré.  » L’engagement qu’ils ont manifesté par les jeunes au Sommet mondial sur la jeunesse leur garantit d’être associés aux décisions les plus importantes qui seront prises au XXIe siècle. En définitive, les jeunes d’aujourd’hui seront les héritiers du monde de demain. Et ils seront nos futurs dirigeants.  » Toutes ces recommandations sont contenues dans la Déclaration de la jeunesse BYND2015, qui sera présentée aujourd’hui à  la Présidente du Costa, Rica Laura Chinchilla. Elle-même transmettra les demandes de la jeunesse du monde entier lors du débat général de l’Assemblée générale. Selon l’UIT, plus de 1.000 idées originales ont été proposées sur la plate-forme en ligne d’externalisation ouverte prévue à  cet effet, sur laquelle les jeunes ont voté environ 15.000 fois et publié plus de 12.000 commentaires. Des dizaines de milliers de personnes ont participé aux discussions via les réseaux sociaux, Twitter touchant à  lui seul plus de 16 millions. Les discussions en ligne ont eu lieu dans 74 langues, les principaux sujets étant l’éducation, la santé et l’accès aux TIC.

Noël Diakité: « nous voulons un changement majeur pour le Mali »

Noà«l Diakité est consultant en informatique (développement et Logiciel) et Secrétaire Général de l’ODG. JDM : Qu’est-ce que l’ODG ? Noà«l Diakité : ODG, C’’est observatoire pour la démocratie et la gouvernance. Je crois qu’à  travers ces deux mots, nous sommes dans le vif du sujet actuel du Mali o๠chacun pense que la démocratie a failli et que nous en sommes à  ce niveau de crise à  cause de cela. C’’est une association apolitique mais nous voulons travailler et faire avancer les choses pour le Mali. Nous voulons un changement majeur pour le Mali. Ainsi, nous avons jugé nécessaire de créer une association pour que nos idées soient formelles et sortir du seul cadre des « grins » o๠chacun se plaint dans son coin. Nous sommes au moins cent jeunes gens du Mali, du Sénégal entre autres. D’o๠vient l’idée de créer ce genre de regroupement ? l’idée est venue de moi et de mes amis et collaborateurs avec qui nous avons l’habitude de critiquer la démocratie de ce pays. Nous nous sommes dit, au lieu de rester là  à  parler et à  émettre des idées sans lendemain, pourquoi ne pas mettre cela en pratique. Nous avons eu notre récépissé il y a une semaine. Je suis le secrétaire général de l’association et J’ai eu l’idée de l’activité qu’on devra mener pour les élections. Ceci étant, je pense sincèrement qu’un grand nombre de membres fondateurs nourrissaient déjà  l’idée d’agir pour ce pays au sein d’un groupe, bien avant que je vienne les voir pour mettre sur pied cette association qu’est l’ODG. Que propose l’ODG concrètement pour une bonne démocratie et une bonne gouvernance au Mali ? l’ODG va mener sa première grande activité lors des élections à  venir au Mali. Il s’agira de créer un réseau d’observateurs pour les élections. Dans un premier temps, nous ne somme pas sûrs de toucher tous les 25 000 bureaux de vote du Mali mais notre objectif est de montrer l’utilité de ce genre d’observation et de faire en sorte que les tendances des résultats soient connues le soir du vote et instantanément. Et pour cela, nous sommes en train de mettre en œuvre un logiciel pour le comptage. C’’est un logiciel qui sera accessible à  toute personne connectée à  Internet. Je pense aussi qu’en se mettant dans une association pour porter nos prochaines activités et études, nous optons et comptons d’une part, sur un grand nombre de ressources humaines compétentes au sein de même de l’association, et d’autre part sur des partenariats techniques forts. Quelles sont vos relations avec les autorités maliennes pour mener à  bien cette première activité ? Nous sommes en train de chercher les accréditations auprès des autorités compétentes pour cela. Nous proposons notre J’aimerais insister sur le fait que nous ne proclamons aucun résultat, notre rôle sera de donner des tendances plus rapidement. Pour éviter une nouvelle crise, les prochaines élections doivent être irréprochables. Combien de jeunes avez-vous déjà  mobilisé ou comptez-vous mobiliser? Nous ne sommes pas si nombreux que cela. l’association compte entre 80 et 100 membres (membres fondateur et d’autres membres), mais nous sommes aussi en train de nouer des partenariats avec d’autres associations de jeunes et même des ONG (NDI, IFES, CNI etc.). Nous voulons des partenariats avec la presse malienne aussi. Ceci étant nous continuons notre recrutement afin de consolider notre base et aussi nous permettre de ratisser plus largement. C’’est un début, les années à  venir nous aurons assez d’expérience et ça ira crescendo. Quelles sont les prochaines activités que vous comptez mener au sein de l’ODG? Nous voulons faire des études et évaluer les besoins réels des Maliens en matière de démocratie et de gouvernance. Notre deuxième activité pourrait être par exemple de mettre un tableau de bord en place pour permettre à  la population de revoir les promesses d’élection des élus. Ce qu’ont dit les hommes politiques avant d’être élus et ce qu’ils feront et dans quel ordre. Ceci pourra permettre aux populations de suivre en temps réel les programmes des élus au moment de l’exécuter. Ce sont là  des idées auxquelles nous continuerons de réfléchir pour pouvoir les mener à  bien.

Elections : les jeunes Maliens prennent la parole

« La jeunesse ne doit plus être un marchepied qui permet aux hommes politiques d’atteindre leur objectif. Il est temps de bien ouvrir les yeux et jouer notre rôle générationnel. On ne doit plus permettre à  n’importe qui de diriger le Mali ». Ce cri du C’œur a été émis par Makan Keita, étudiant en Sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako. Le jeune profitait ainsi d’une rencontre mensuelle avec ses collègues pour, selon sa formule, sonner la révolte. Un autre jeune, lycéen, friand de débats philosophiques et des TIC souhaite quant à  lui créer un blog ou une page facebook. l’objectif, de l’avis de l’élève en 12ème Année SB (Sciences Biologiques), est de dénoncer les maux de la société et appeler les jeunes à  participer aux changements du pays comme ce fut le cas lors du Printemps arabe. Je voudrais surtout, a-t-il dit, inviter tous jeunes à  se mobiliser lors des élections pour choisir un patriote capable de défendre en tout temps et en tout lieu les intérêts matériels et moraux de la nation. Ces réactions spontanées de ces deux jeunes paraissent à  première vue anodine. Mais au fond elles sont révélatrices d’un sentiment de ras-le-bol et de révolte à  l’égard d’une gouvernance à  l’épreuve de l’usure du temps et qui s’est longtemps avérée incapable d’apporter du baume au C’œur des citoyens. Sans peut-être le savoir, nos deux jeunes gens extériorisent un sentiment le mieux partagé par une bonne frange des compatriotes depuis la crise multiforme qui secoue le depuis plus d’un an. Et sans le savoir, ils sont en train de réunir les ingrédients d’une révolution future. En effet, un peu partout dans le pays, notamment dans la capitale, des voix juvéniles s’élèvent pour faire barrage aux dirigeants indélicats et les pratiques peu orthodoxes qui ont précipité le pays dans le précipice. Des responsables de certains regroupements s’apprêtent à  lancer, à  l’approche des élections, des campagnes d’information d’éducation et de sensibilisation pour la population en vue d’accomplir un vote utile. Toutes choses s’inscrivant à  la suite des associations et partis de jeunes qui veulent imprimer leur touche à  la gestion du pays. Un autre jeune, cadre dans une ONG soutient que tous les Maliens sont conscients de la déliquescence de la gouvernance et aspirent au changement. Selon notre interlocuteur, ils ne savent pas très souvent mettre en place les mécanismes pouvant aboutir à  leur désir. Comme début de réponse, il table sur l’organisation et la mobilisation des jeunes qui, selon lui, sont les véritables vecteurs du changement. C’’est pourquoi, il s’attèle à  appuyer et accompagner les jeunes dans la mise en œuvre de leur stratégie de changement dans la perspective des échéances électorales à  venir. La prise de parole de la jeunesse, décidée à  ne plus se laisser manipuler et spolier sa voix, C’’est de là  peut-être que viendra le salut, en ce Mali qui se cherche.

Jeunes Pro’ 2ème édition: « Les secteurs porteurs de croissance en Afrique »

Après le succès de la 1ère édition, Le Club Efficience Junior (CEJ) organise sa 2ème soirée Networking sur le thème « les secteurs porteurs de croissance en Afrique ». Tout comme la 1ère édition, la soirée Jeunes Pro’ du 31 mai 2013 sera introduite par une conférence, et se poursuivra par une session de speed-networking au cours de laquelle les participants pourront partager informations, cartes de visite, et pourquoi pas nouer de nouvelles relations professionnelles. Constat : Actualité et perspectives de la croissance africaine Des intervenants de qualité feront le point, données à  l’appui, sur l’actualité et les perspectives de la conjoncture économique africaine, d’un point de vue continental puis régional. Cette analyse permettra de souligner l’existence d’un certain nombre de secteurs porteurs qui focaliseront l’attention de la soirée. Action : Les jeunes talents africains, acteurs de la croissance africaine Une fois le constat posé, il s’agira de discuter des moyens concrets pour faire des jeunes africains, et particulièrement ceux de la diaspora, les acteurs de la croissance dans les secteurs porteurs identifiés : quelles sont les structures qui peuvent faciliter l’accès à  l’information, la mobilisation et l’accompagnement des talents motivés ? Existe-t-il un parcours classique qu’emprunterait un jeune africain dans un de ces secteurs porteurs ? Quels sont les embûches qu’ils devront savoir contourner ? Intervenants – Jean Marie Tallet, Délégué du Groupement Interpatronnal du Cameroun (Gicam) en France – Romain Perrez, Economiste à  l’OCDE – Badou Sambague, Avocat à  la Cour chez Ravet

1er SAJE-UEMOA: une réussite malgré la crise

Selon Drissa Coulibaly, promoteur du Salon des jeunes entrepreneurs de l’espace UEMOA (SAJE-UEMOA) tenu du 16 au 20 avril 2013, le programme de cette première édition a été adapté au contexte actuel du pays. Augustin Fodou l’a rencontré pour journaldumali.com Journaldumali.com: Qu’est ce qui a motivé l’organisation d’un tel salon ? Drissa Coulibaly: Après avoir identifié l’existence d’un besoin par rapport à  un tel évènement, nous avons pensé à  un cadre de rencontre, d’échange entre les jeunes entrepreneurs de l’espace UEMOA. C’’est ce qui a donné naissance au Salon des jeunes entrepreneurs de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (SAJE-UEMOA). Pour un projet de cette envergure, avez-vous eu du soutien ou bien C’’était difficile de réunir les moyens ? Je peux dire les deux à  la fois. Déjà  on a eu un confort moral car, pour un initiateur de projet, ce qui est important, C’’est d’avoir les félicitations des uns et des autres. Les gens qui trouvent que vous avez un bon projet et vous encouragent dans ce sens, C’’est un énorme soutien. Les difficultés ne manquent pas quand on est dans l’entrepreneuriat surtout en tant que jeune. Ce n’est pas toujours facile d’accéder à  toutes les portes, mais malgré cela, nous avons tenu et nous avons pu réaliser notre objectif qui était d’organiser ce salon. A la fin de cette première édition, pouvez-vous dire que vous avez atteints les objectifs fixés? Nous pouvons juger que les objectifs ont été atteints à  90%. Déjà , au niveau de la participation, la crise a eu un impact sur les objectifs qui étaient initialement prévus. Mais comme vous avez pu le constater par vous-même, tous les stands qui étaient prévus ont été occupés. Nous sommes donc satisfaits sur ce plan. Les jeunes entrepreneurs maliens ont répondu à  l’appel et certains pays voisins comme le Burkina, le Sénégal, ont pu effectivement faire le déplacement. C’’est un début de réussite pour un évènement qui est à  sa première édition et qui se passe dans un pays en crise. Quelle sera la fréquence d’organisation du salon? Le salon est prévu pour être pérenne. Pour cela, nous comptons l’organiser chaque année. C’’est pour vous dire qu’après la clôture de cette édition, mon équipe et moi allons nous mettre à  la tâche pour les préparatifs de la deuxième édition qui aura lieu certainement à  la même période en 2014. D’autres innovations pour les prochaines éditions? Bien sûr ! Notre programme a été adapté au contexte actuel du pays. Initialement, il y avait beaucoup de choses qui étaient prévus. La crise a un peu réduit notre marge de manœuvre et nous pensons que la deuxième édition verra la réalisation de toutes les activités inscrites au programme du salon.

« Volontaires » de l’APEJ, vivier pour le développement

Démarré en 2005, le Programme de stage de qualification, prosaà¯quement connu sous le vocable « volontariat », a atteint sa vitesse de croisière. La structure vient de lancer 6ème programme qui concernera 3 000 jeunes. En effet, ces 3 000 volontaires ont été sélectionnés sur un total de 22 864 inscrits. Selon la DG de l’APEJ, les autres dossiers ont été rejetés, à  cause des vices de formes et de fonds constatés. Les 3000 jeunes seront dispatchés dans des structures publiques et parapubliques. l’une des spécificités du présent programme a retenu 500 jeunes diplômés du nord. Si les bénéficiaires du programme n’ont jamais caché leur satisfactions vis-à -vis de l’initiative, force est de souligner qu’ils voudraient tous qu’il soit soutenu et renforcé. « Ce programme m’a permis d’acquérir beaucoup d’expériences professionnelles. J’ai beaucoup appris », se réjouit ce jeune diplômé en ingénierie qui avait souhaité renouveler son stage à  la Direction de la Géologie. « l’Etat doit songer à  rallonger le temps du stage qui s’avère insuffisant si l’on en croit nos précurseurs », propose Djeneba Sissoko, qui figure parmi les nouveaux élus. Bien, mais peut mieux faire l’initiative du volontariat a été instituée en 2005 par le Gouvernement malien. La plupart des jeunes pensent aujourd’hui que C’’est un acquis positif mais qui mérite d’être ajusté aux exigences de l’heure. Tout en rappelant que le partenariat entre sa structure et l’APEJ a permis la formation de milliers de jeunes, Mamadou Minkoro Traoré, opérateur économique, émet cependant des réserves. Il pense qu’il y a lieu de corriger certaines erreurs constatées le long du parcours : absentéisme, irrégularité des jeunes dans les lieux de stage et le manque de suivi des jeunes dans les structures d’accueil. « Nous devons donc inculquer aux jeunes les talents et les valeurs qui font la marque des travailleurs productifs et responsables », lance-t-il. Pour lui, les jeunes volontaires constituent un vivier important, à  même de relever des défis dans divers domaines agro-sylvo-pastoral, commercial, artisanal, socio-sanitaire… M. Traoré, chef de file des partenaires stratégiques de l’APEJ, préconise la mise en place d’une étude d’impact du Projet ainsi que l’affectation effective de ressources dédiées au suivi rapproché des stagiaires.

Armée: les milliers de jeunes voulant partir au nord devront attendre

Débuté il y a une dizaine de jours, le recrutement des 2000 militaires avait suscité beaucoup d’intérêt auprès des jeunes Maliens. Parmi eux beaucoup se sont dit motivés pour la reconquête du nord. L’annonce du report a fait l’effet d’un coup de massue. l’armée…contre le chômage C’’est à  l’Ecole de gendarmerie de Faladié que sont reçus les candidats. Il y a foule, en majorité des jeunes gens ont l’âge varie de 18 à  22 ans. Ils sont pour la plupart des recalés du bac, DEF et mêmes des jeunes diplômés sans-emplois. Coincés dans un rang fourni, ils acceptent volontiers de parler de leurs motivations. Pour quelques-uns, C’’est la réalisation d’un rêve : être porteur d’uniforme. Mais pour les autres, les plus nombreux, C’’est avant tout pour partir au nord pour libérer les trois régions occupées afin de laver l’affront du Mali. Enfin, C’’est tout simplement une solution pour avoir un emploi, en ces temps difficile… Au milieu du rang sous le soleil du vendredi dernier se trouve Mohamed Habib Koné. « Je suis chauffeur, ma motivation réelle pour déposer ma candidature est le manque du travail. J’ai fait le DEF deux sans succès. Avec ce recrutement je pense profiter d’une opportunité à  saisir ». Même motivation pour Mamadou Diarra qui a passé le baccalauréat trois fois sans succès. « Nous n’avons pas le choix. J’ai été exclu de l’école et aujourd’hui, je pratique du sport. Entant que sportif je me vois en mesure de faire l’armée » affirme –t-il. Son voisin aussi met tous ses espoirs dans ce recrutement. « C’’est la deuxième fois que je suis candidat pour entrer dans l’armée. En 2010 J’ai payé 150 000 FCFA à  quelqu’un qui s’est volatisé avec mon argent, sans que J’aie gain de cause. Je pense avoir de la chance cette fois-ci» confie–t-il avec le sourire sur les lèvres. s’engager pour libérer le Nord Mais il n’y a pas que des chômeurs dans la queue. Parmi ces jeunes candidats, on retrouve également des étudiants, des employés et même des propriétaires structures privées. Ibrahim Kanté est fils de magistrat. à‰tudiant en licence dans une université privée de la place, il a décidé de devenir militaire pour sauver son pays des envahisseurs rebelles et terroristes. « Je suis meurtri de voir mon pays sombré dans la crise dont le responsable est l’apatride rebelle réclamant son indépendance. J’ai décidé de tout laisser tomber pour devenir militaire avec un seul objectif d’aller me battre au nord». Si Kanté est issu d’une famille aisée, Adama Diarra 22 ans est quant à  lui apprenti chauffeur. Mais ils partagent le même objectif, «libérer le pays ». l’occasion a fait des larrons Ce recrutement de 2000 militaires a été une opportunité pour certains de se faire de l’argent. A cette occasion certains esprits très malins ont créé des parkings des motos et d’autres vendent les cartes de recharge, les sandwiches pour ceux qui passent toute la journée place. Des jeunes militaires se sont convertis en intermédiaires. Ils collectent les dossiers des candidats, en échange d’un certain montant, et se chargent de les déposer. C’’est du moins ce qu’affirment les jeunes postulants, mais cette information a été fermement démentie par un militaire que nous avons approché. « Les militaires qui déposent les candidatures sont des parents et des proches de certains candidats » affirme notre interlocuteur qui est béret vert. Au moment o๠nous quittons le site, 5007 dossiers avaient été enregistrés mais la queue à  l’extérieur laisse présager une augmentation substantielle de ce nombre. Il faut signaler que ce recrutement ne concerne pas les femmes. Un report mal compris Vers midi, samedi dernier, alors que de longues files étaient encore visibles dans la cour de l’à‰cole de gendarmerie, une infirmation est tombée de la part des organisateurs du recrutement: suspension de l’opération et report à  une date ultérieure. Accueillant cette nouvelle avec désespoir et tristesse certains candidats se sont dit révoltés, surtout qu’aucune raison n’a été avancée pour justifier cette décision.

Paix et bonne gouvernance en Afrique , les jeunes donnent leur avis

C’’est l’Ecole de maintien de la paix, Alioune Blondin Bèye qui a abrité ce forum des jeunes sur la paix et la bonne gouvernance. Venus de partout dans la sous-région, les participants ont décrié le fait que la jeunesse africaine n’est pas assez utilisée dans les débats sur le développement et la croissance africaine. Elle est, selon eux, énormément exposée à  la spéculation politique, le terrorisme et d’autres défis politiques. Les deux jours de travaux ont permis aux différentes délégations d’adopter des solutions transnationales aux crises que traversent les pays africains. Pour les jeunes réunis à  Bamako, il faut tendre vers l’abolition des barrières à  la communication, et réduire la fuite des cerveaux africains. Des thématiques pertinentes Si le Mali et la Côte d’ivoire (deux pays qui connaissent des crises sécuritaires identiques) ont planché sur la Paix et Réconciliation, le Sénégal et la Guinée ont travaillé sur la Bonne Gouvernance. Pour avoir joué un rôle de médiation dans la sous région, le Burkina et le Niger ont donné leur position sur la crise sécuritaire. Au terme des deux jours de travaux, les jeunes ont élaboré une charte avec des recommandations réparties en six (6) points. « Ces recommandations seront directement adressées aux chefs d’Etats des pays participants ainsi qu’à  toutes les grandes institutions panafricaines », indique Yacine Moussa Sidibé. Chattons sur TCHATTU.com Comme annoncé, l’organisation Futuranswerz a mis à  profit le Forum de Bamako pour procéder au lancement de sa première plateforme électronique intellectuelle d’échange www.TCHATTU.COM. l’outil permettra, selon son promoteur, Yacine Moussa Sidibé, de mettre en réseau les solutions et idées, et proposera des équipes de travail régional en ligne pour la réalisation des projets. l’atteinte des objectifs d’intégration à  travers internet Aussi, ajoute-t-il, TCHATTU.com sera un espace de rassemblement, d’échange pour la jeunesse africaine avec pour objectif la résolution des problèmes du Mali ainsi que d’autres pays africains à  travers des espaces de sondages, des clubs de réflexion, des bibliothèques virtuelles, des chambres d’investissement… l’objectif recherché par l’organisation C’’est de créer le plus grand réseau social africain de débat d’idées à  travers la participation des jeunes à  révolutionner la gouvernance du continent.