Economie: demain sera vert !

Depuis quelques décennies, de nouvelles notions envahissent notre quotidien. Celles entre autres de changement climatique ou de développement durable sont désormais plus ou moins bien cernées par les profanes que nous sommes. En ce 5 juin 2012, les Nations Unies nous invitent à  en ajouter une nouvelle à  notre vocabulaire de terrien, l’économie verte. C’’est en effet le thème de la journée mondiale de l’environnement célébrée aujourd’hui. Planète en danger cherche nouveau souffle Notre boule bleue est au bord de l’asphyxie. Les changements climatiques ont des effets néfastes que chacun d’entre nous sait désormais reconnaitre dans son quotidien. La diminution des ressources et l’augmentation exponentielle de la population sont autant de défis pour l’humanité. Comment continuer à  vivre sur la terre sans précipiter sa disparition ? Il est urgent de trouver des solutions viables afin de composer avec la nature, avec notre environnement. C’’est ce qu’on appelle le développement durable. Et mettre en place le développement durable, cela passe par un changement de la politique actuelle. Le système économique basé sur l’utilisation d’énergies polluantes doit céder la place à  une nouvelle manière de fonctionner basée, elle, sur des énergies propres, des énergies vertes. Et en 2012, l’énergie verte est à  l’honneur. Le slogan de la journée mondiale de l’environnement, « à‰conomie verte : en faites-vous partie ? » vient donner un avant-gout de ce que sera le Sommet de la Terre (Rio+20), dont l’objectif est d’essayer de tracer l’avenir du développement durable. En fait, l’énergie verte est une source d’énergie primaire qui produit une quantité faible de polluants lorsqu’elle est transformée en énergie finale puis utilisée comme telle. Elle est produite à  partir de sources d’énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne, géothermique ou biomasse) et de cogénération de qualité : production combinée de chaleur et d’électricité permettant une efficacité énergétique plus élevée. Economie verte pour une boule bleue Les scientifiques sont formels. Si nous ne changeons pas notre modèle de développement pour l’adapter aux contraintes et défis de l’heure, l’humanité va au devant de graves dangers. Déjà , le réchauffement entraà®ne des conséquences comme la désertification, la disparition d’iles englouties par les mers, et d’espèces animales et végétales que l’on ne retrouvera plus jamais. Les plus pessimistes prédisent à  la race humaine, le même sort que celui des dinosaures il y a quelques millions d’années. Des solutions « vertes » qui sont proposées pour inverser cette fâcheuse tendance, est née une économie du même nom. « Economie verte », « croissance verte », ces notions englobent aujourd’hui les engagements en matière de protection de l’environnement, d’innovations et de création d’activités et d’emplois. Pour certains, C’’est aussi l’émergence d’un nouveau modèle de croissance. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) la définit comme « une économie qui apporte une amélioration du bien-être et l’équité sociale, tout en réduisant considérablement les risques environnementaux et les risques de pénuries écologiques (de ressources naturelles) ». Cette économie durable ne signifie pas forcément la fin de l’actuel modèle de développement mais plutôt un réajustement. 15 à  60 millions d’emplois verts d’ici 2020 Outre les avantages environnementaux et les options pour en matière de durabilité, l’investissement dans une économie verte est décrit dans plusieurs rapports comme un moyen de créer de millions de nouveaux emplois, tel que décrit dans le UNEP’s Green Jobs report (le « Rapport du PNUE sur les emplois verts », en français). Un taux d’emploi plus élevé est un des principaux moteurs de la croissance économique, en effet il donne aux consommateurs un pouvoir d’achat qui leurs permet de vivre et de soutenir l’économie. En 2008, plus de 2,3 millions de personnes ont été engagées dans ce secteur, dans six pays avant-gardistes en matière d’emplois verts (la Chine, le Danemark, l’Allemagne, l’Inde, l’Espagne et les à‰tats-Unis). L’économie verte n’est donc pas une mode environnementale passagère, mais l’une des meilleures solutions disponibles pour atteindre une croissance économique durable tout en prenant les problèmes sociaux en compte. Pour Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, « les résultats de ce rapport soulignent que l’économie verte peut inclure des millions de personnes en termes d’éradication de la pauvreté et d’amélioration des conditions de vie des générations actuelles et futures. C’’est un message positif d’opportunité dans un monde troublé de défis que nous faisons passer aux villes du monde alors que les leaders se préparent pour le Sommet de Rio +20 ».

SOS: Forêts en danger!

« Les forêts : la nature à  votre service » et « les forêts maintiennent la vie dans les terres sèches » sont donc les thèmes de la quinzaine de l’environnement qui s’étendra du 4 au 18 juin prochain. l’Agence pour l’Environnement et le Développement Durable (AEDD) qui est le bras technique du Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement a prévu toute une panoplie d’activités dont l’objectif commun est d’informer et de sensibiliser les acteurs et le public sur les enjeux environnementaux actuels et particulièrement ceux liés aux thèmes de l’année. Débats radio et télédiffusés, conférences débats, visites de terrain, activités récréatives, autant de rendez-vous que les amis de la nature, C’’est –à -dire n principe nous tous, ne devront pas rater. Les forêts, la survie de l’humanité ? Les forêts jouent de nombreux rôles très importants dans nos vies. Elles nous offrent de la nourriture en abondance, elles offrent un refuge à  de nombreuses espèces, et de l’air pur pour tous. Si les forêts venaient à  disparaitre, la vie serait tout simplement impossible sur terre. Les forêts sont souvent décrites comme les «poumons de la terre». Plus qu’une simple métaphore, cette comparaison peut notamment s’expliquer par le fait que la déforestation et la dégradation des forêts produisent près de 20% des émissions mondiales de gaz à  effet de serre, qui pourraient être d’absorbées par ces mêmes forêts, si elles étaient mieux gérées. Plus qu’ailleurs, au Mali, on connait l’importance des arbres. Ils donnent de l’ombre et protègent de la chaleur caniculaire, mais sont aussi et avant tout des sources de revenus car presque tout est utile dans un arbre. Paradoxalement, cette conscience de la nécessité et de l’importance de l’arbre ne signifie pas leur protection, au contraire ! Ce sont des millions d’hectares de bois qui disparaissent chaque année à  cause de la coupe abusive ou de mauvaises pratiques culturales comme le défrichement systématique ou les feux de brousse. Selon M. Lassine Fofana de la direction nationale des Eaux et forêts, le Mali risque de se transformer en désert si la tendance n’est pas inverser. « Les gens savent qu’ils ne doivent pas couper car ils savent que la loi l’interdit. Les espèces protégées sont connues mais les contrevenants évoquent la pauvreté comme justification ». On recense généralement trois sources principales de dégradation des forêts: Les feux de forêts, l’exploitation forestière à  des fins commerciale, et la collecte de bois pour s’en servir de combustible. Les insectes et les ravageurs peuvent également occasionnellement provoquer des dégâts considérables dans les forêts. Dégradation et/ou déforestation Ces deux termes sont utilisés quand on évoque les dangers que court notre environnement et en particulier les espaces verts. La déforestation désigne la réduction de la surface initialement couverte par une forêt, notamment visible à  cause de la diminution notable du nombre d’arbres. L’exploitation forestière commerciale et les incendies sont des exemples de causes de la déforestation. Il est cependant possible d’utiliser les forêts à  des fins commerciales, tout en les gérant de manière durable de façon à  maintenir leur existence. Il n’y a donc pas de phénomène de déforestation s’il existe une garantie de continuité dans le maintien du couvert forestier. Quant à  la dégradation, elle se réfère à  la disparition de certaines propriétés des forêts, plutôt qu’à  la diminution de leurs couvertures. La qualité d’une forêt peut être observée grâce au suivi du taux de survie de son écosystème, des différentes couches de végétation par exemple (le sol, la flore et la faune). Parmi les causes de la dégradation des forêts on trouve: la collecte de bois de chauffage, l’invasion de certains insectes et autres ravageurs. Engagement impératif ! Notre pays est confronté à  l’un et l’autre de ces phénomènes. Comme on l’aura compris, l’action humaine est la grande responsable des problèmes que connaissent nos forêts. Un moyen rapide et très simple de s’impliquer consiste à  sensibiliser aux enjeux de la conservation des forêts en partageant les informations. Les gouvernements devraient élaborer et faire appliquer des politiques qui encouragent une utilisation durable des ressources naturelles provenant des forêts. Ils devraient également envisager de protéger les zones habitées par des espèces en péril et s’efforcer de promouvoir la restauration des forêts surexploitées. Les entreprises privées ont la possibilité d’investir judicieusement dans une nouvelle économie verte, et de construire une relation basée sur le concept de « Responsabilité sociale des entreprises » avec leurs consommateurs. Et enfin, la société civile doit jouer un rôle important en surveillant toutes les parties concernées, en lançant des campagne de sensibilisation sur le thème des forêts et en soutenant les initiatives locales. Mais avant tout, chaque individu peut faire des choix responsables. Prendre des mesures pour protéger nos forêts exige un engagement continu et un changement dans notre mode de vie, ce n’est donc pas une action ponctuelle. Un nouveau style de vie demande des efforts constants, que ce soit dans nos choix, dans notre mode de consommation ou encore dans nos actions au quotidien. La quinzaine de l’environnement 2011 commence le 2 juin prochain et à  l’échelle mondiale, le pays hôte des festivités est l’Inde.