Mali: 7 millions d’enfants vaccinés contre la polio

L’information a été donnée il y a quelques jours lors d’une conférence de presse organisée par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) au bureau de l’OMS à  Bamako. Il s’agit de mobiliser et de sensibiliser les populations pour mieux accueillir ces Journées nationales de vaccination dans les régions du Mali y compris la région de Kidal. Les 7 millions d’enfants ciblés ont une tranche d’âges compris entre 0 et 5 ans , a précisé la directrice nationale de la santé, Dr Binta Keita. « Il sera inoculé des doses de polio orale contre la poliomyélite dans toutes les régions, mais la région de Kidal exceptionnellement recevra des doses de vitamine A ainsi que des médicaments contre les maladies infectieuses et parasitaires » a t-elle indiqué. Pour réussir ces JNV, le Docteur Binta Keita a invité toutes les sensibilités du pays à  s’impliquer pour le bon déroulement de cette opération. Il faut signaler que la poliomyélite a été déclarée éradiquée au Mali depuis 2008, sauf qu’un cas importé a été découvert à  Goudam en 2011. Raison pour la quelle les organisateurs ne croisent pas les bras afin de réduire le risque de contamination. « La lutte contre la poliomyélite est sous-régionale. Tant qu’elle existe chez ton voisin, il y a toujours le risque d’importation» a souligné Sidiki Konaké, président du comité de pilotage de lutte contre cette maladie. D’importants moyens financiers Le coût de ces premières journées s’élève à  plus d’un milliard de F CFA. l’OMS a réaffirmé son soutien à  l’opération, indique son représentant au Mali. La directrice de la DNS a, pour sa part, salué l’engagement de l’ensemble des acteurs et des partenaires aux côtés de notre pays. Précisons que ces Journées sont couplées avec la Semaine africaine de vaccination, une initiative de l’Assemblée mondiale de la santé depuis 1988. A la date d’aujourd’hui, le Nigeria est le seul pays endémique de la sous-région qui passe de 53 cas en 2013 à  un seul cas en 2014. Le Mali totalise à  ce jour, plus de 41 passages des Journées nationales de vaccination avec l’introduction de 11 vaccins. La couverture vaccinale varie de 47 % à  Kidal à  85 % à  Bamako.

JNV: les populations de Kossa innovent avec la SIAN

Le village de Kossa, commune rurale de Kèrèla, est situé à  12 km de l’arrondissement Fana . Et il compte 1992 habitants, en majorité des Bambaras. l’activité agricole principale est la culture du coton. Ici, la journée de vaccination est perçue comme une fête car elle permet de protéger enfants de la poliomyélite, une maladie qui paralyse les bras valides et les rend inaptes aux travaux champêtres. Ainsi, C’’est à  chaque fois une grande mobilisation quand arrive les JNV. Avec un certain succès dans la lutte contre la poliomyélite et les autres maladies concernées. Selon le premier responsable de la santé dans la région de Koulikoro, pour la présente édition des journées nationales de vaccination, environ 10748 enfants de 0 à  5 ans recevront leurs doses de vaccin poliovirus, 56156 enfants de 6 à  59 mois. En outre, 15588 femmes nouvellement accouchées seront concernées pour l’administration de la vitamine A et Albendazole » a précisé Dr Guindo. En ce qui concerne les moyens humains, afin de couvrir toutes les familles, 1662 binômes de vaccination seront déployés. Dépistage de malnutrition pour sauver des tout-petits Cette année l’édition a été couplée au lancement de la semaine d’intensification des activités de la nutrition(SIAN) par l’ONG Bornefonden à  Kossa. Ce nouveau programme contribue aux efforts déployés par l’ONG en vue de l’amélioration des conditions de vie des enfants à  travers la prise en charge des frais scolaires et sanitaires. Selon Mamadou Coulibaly, conseiller au programme santé à  l’ONG, la campagne agricole 2011 a connu une mauvaise pluviométrie avec comme conséquence un déficit de production céréalière. Pour venir en aide aux enfants, Bornefonden a décidé d’appuyer des activités de diversification alimentaire et de valorisation des recettes locales. «Au cours de ces activités, des dépistages de masse seront organisés par les mères éducatrices dans les classes locales d’éveil préscolaire (CLEP), dans les villages cibles afin d’identifier et de récupérer les enfants malnutris» a laissé entendre, Mamadou Coulibaly. Dans ce village, la population apprécie l’intervention de l’ONG qui a permis de réduire la charge des foyers en matière de santé. Mariam Touré, mère éducatrice, témoigne « C’’est Bornefonden qui prend en charge les frais de santé de nos enfants qui tombent malades. A cause d’un seul enfant parrainé, tous nos enfants sont soignés à  60 %. Auparavant, nous craignions d’amener les enfants au CSCOM par peur d’avoir une ordonnance élevée». Ce programme a été vivement accueilli et salué par les autoritaires sanitaires et administratives de la localité. Ainsi, pour le directeur régional de la santé de Koulikoro, Dr Abdoulaye Guindo, mention spéciale doit être faite à  l’ONG Bornefonden pour son soutien inestimable. Le préfet Alfel Yattara a saisi cette tribune pour remercier l’ONG Bornefonden pour ses efforts louables en faveur des femmes et des enfants démunis. Puis le préfet a administré la première goutte de la vitamine A et de Albendazole à  un enfant avant de lancer une séance de dépistage de 20 enfants par les mères éducatrices.