Sud Soudan : Des violences dans la région de Fangak

Depuis plusieurs jours, des combats opposent des hommes armés de la tribu arabe nordiste des Misseriyas, et des Dinkas Ngok, tribu sudiste. Au moins 70 personnes ont été tuées, et deux villages rasés. Philip Aguer est le porte-parole de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), composée des ex-rebelles aujourd’hui à  la tête de l’armée de la région semi-autonome du Sud-Soudan. Selon lui, ces affrontements opposent les forces de la région semi-autonome sudiste au groupe d’un chef sudiste local, le général George Athor, entré en rébellion après avoir perdu les élections pour le poste de gouverneur de Jonglei. « Athor dit avoir tué plus de 80 de nos soldats, mais cela n’est pas exact (…). Il y a eu environ 40 soldats de la SPLA tués », a ajouté M. Aguer. Mercredi matin, des hommes armés se présentant comme membres des Misseriyas ont mis le feu aux villages dinkas, Maker et Wungok, dans le nord de l’Abyei, a affirmé Barnaba Marial Benjamin, ministre sudiste de l’information. « Ils ont été brûlés et complètement détruits », a-t-il dit à  la presse. « Nous craignons d’autres attaques ». Les habitants du village avaient fui avant l’assaut, selon les autorités. Deng Arop Kuol, administrateur en chef d’Abyei, a affirmé que les combats étaient appuyés par des soldats de l’armée régulière du Nord (SAF). En vertu de l’accord de paix de 2005, qui a mis un terme à  plus de deux décennies de guerre entre le Nord et le Sud, la SPLA et la SAF ne sont pas autorisées à  avoir des troupes à  Abyei. Le Nord et le Sud accusent mutuellement l’armée de l’autre camp de soutenir les attaques à  Abyei. Au moins 37 personnes sont mortes en janvier lors de heurts entre Dinkas Ngok et Misseriyas à  Abyei, o๠un référendum sur l’annexion au Nord ou au Sud-Soudan a été repoussé sine die après un désaccord sur la participation des Misseriyas.