Emission publique RFI : Mohamed Salia Touré s’exprime sur l’école malienne

Le thème abordé était l’accès à  l’éducation primaire au secondaire que le journaliste de RFI, Juan Gomez animait lors d’un débat à  l’université de Bamako. Un jeune visionnaire Une occasion pour Mohamed Salia Touré en tant que président de la COJEM (Coalition des jeunes pour le Mali) et membre du conseil Régional des jeunes de Sikasso d’intervenir sur le PRODEC( programme décennal de développement de l’éducation). Ce jeune visionnaire ne s’est pas limité à  détecter les facteurs dysfonctionnant du PRODEG. Pour la circonstance, le professeur Salikou Sanogo, ministre de l’éducation de base, Mme Ginette Siby Bellegarde et le recteur de l’université Mandé Boukary, étaient invités sur le plateau de RFI. Tous, face au public en majorité des étudiants ont abordé les acquis et faiblesses de l’école malienne avant de tirer le bilan de 50 ans de l’éducation. Parmi les intervenants, Mohamed Salia Touré s’intéresse à  la résolution des problèmes qui affectent le système scolaire. l’accès à  l’éducation, l’amélioration de la qualité, et la gestion décentralisée, tels sont les objectifs que se sont fixés le PRODEG. «On voit bien que notre gouvernement est porté par des objectifs quantitatifs liés à  l’accès à  l’éducation ce qui justifie la construction des infrastructures à  travers le pays souvent de manière pas très ordonnée ». Répliquant sur le chiffre de 82% de taux de scolarité au Mali que vante le ministre de l’ éducation, Touré démontre ceci : « Le taux brut de scolarisation a atteint 82% en 2009 mais seulement 53% des enfants atteignent le niveau de 6 ème année, soit plus de 40% des jeunes maliens quittent le système éducatif dès le primaire sans avoir acquis la moindre compétence ». Par ailleurs seulement 1/3 des enfants maliens arrivent en 7ème année et 1/4 vont au secondaire. Mohamed Touré déplore aussi d’autres types de formation professionnelle non adaptées au système. Quel changement faut-il apporter pour que le système éducatif soit plus performant, quel accompagnement local à  envisager pour que l’éducation réponde aux besoins des communautés à  la base, voila des différentes questions posées par M. Touré. Toutes ces interrogations renvoient aux aspects de qualité, de pertinence et de gestion décentralisée. De son point de vue, les résultats obtenus par le PISE (programme d’investissement sectoriel de l’éducation) phase I et II sont très mitigés. « Le PISE a souffert dans sa mise en œuvre d’énormes difficultés qu’il faut revoir dans la phase III notamment la lourdeur des planifications, l’absence d’informations sur les cadrages budgétaires au niveau régional, la faible capacité des acteurs locaux à  piloter ,le dispositif d’éducation formation, la non-effectivité du transfert des ressources financières aux collectivités malgré le transfert des compétences », se défend -t-il. Sur le plan de la qualité poursuit-il, toutes les actions prévues dans le PISE qui devraient contribuer à  améliorer la qualité de l’éducation en République du Mali ont accusé un retard ou ne sont jamais venues à  l’image de la généralisation du curriculum, de la formation initiale et continue des maà®tres, la mise à  disposition des manuels scolaires avec des contenus adaptés aux réalités du milieu. « D’autre part, on voit bien que le gouvernement actuel est entrain de faire des efforts pour sortir notre école du trou, mais nous devrons continuer dans ce sens et appliquer systématiquement les recommandations du forum sur l’éducation». En conclusion, Mohamed a interpellé le ministre de l’éducation de base d’engager une réflexion sur les problèmes exposés.