Une cinquantaine d’islamistes interpellés après l’opération de Kadji

Montée par l’armée malienne, et menée en collaboration avec l’armée française, il s’agissait d’une opération visant à  démanteler un repère de présumés islamistes, dans un village situé à  proximité de Gao, et en particulier dans un quartier formant une petite à®le. Deux jours de fouilles minutieuses chez les habitants pour une cinquantaine d’interpellations au total. l’armée malienne est satisfaite. Parmi les personnes arrêtées, il y a même un imam. « C’’était un juge islamique », affirme le capitaine Diarra, porte-parole de l’armée malienne à  Gao. Il assure que toutes les personnes appréhendées sont des Noirs, des Songhaà¯. Les suspects ont été interpellés sur la foi des témoignages des habitants ou parce qu’une partie d’entre eux avait fui au premier jour des fouilles, avant de revenir sur l’à®le o๠ils ont été cueillis, au petit matin. « Certains ont déjà  avoué qu’ils avaient collaboré avec le Mujao », affirme par ailleurs le colonel Maà¯ga, qui dirige la gendarmerie de Gao et a participé à  l’opération de Kadji. En tout état de cause, ces personnes restent présumées innocentes jusqu’à  la fin de l’interrogatoire mené dans la gendarmerie de Gao. Aucune arme ni aucun véhicule n’ont été trouvé à  Kadji. « Ils ont tout jeté dans des puits ou dans le fleuve avant qu’on arrive, croit savoir le capitaine Diarra. Ils se doutaient qu’on allait venir ».

Traque aux islamistes : ce qui s’est passé à Kadji…

Une quinzaine d’homme suspectés d’appartenir au Mujao ont été appréhendés dans le petit village de Kadji, à  quelques kilomètres de Gao entre mercredi et jeudi. l’endroit forme une à®le sur le fleuve Niger et est considéré comme un repaire de jihadistes après la prise de Gao le 26 janvier par les forces françaises. Du reste, la population de Kadji, en majorité de confession wahhabite et ses habitants sont suspectés par ceux de Gao d’avoir collaboré avec l’ennemi. Aussi, il a pu être facile pour des islamistes de s’y replier et de se fondre parmi la population pour échapper aux frappes françaises. Régulièrement sollicités pour collaborer, la population de Gao, ou en tout cas certains, habitants auraient pointé du doigt Kadji. «Â Cette opération se préparait depuis un bon moment. C’’est aussi une manière pour l’armée de rassurer la population de Gao fortement éprouvée par 8 mois d’occupation, mais aussi par la dernière infiltration des jihadistes la semaine dernière et les combats de rue qui s’en sont suivis », précise le colonel Souleymane Maiga, de la DIRPA. Collaboration, dénonciations A Gao, la peur règne encore, malgré les patrouilles de l’armée française et si des exactions ont pu y être orchestrées par l’armée malienne, les dénonciations de personnes suspectés d’être des rebelles ou de collaborer avec eux, font l’objet d’arrestations par les autorités locales. Autant qu’une véritable chasse aux islamistes s’est déclenchée dans la zone. Parmi les personnes appréhendées à  Kadji, l’imam de l’une des mosquées et juge qui prononçait des sentences d’amputation ou de lapidation du temps o๠les jihadistes occupaient encore Gao. D’autres comme Ali Mahamar, ancien chef de la police islamique de Gao, courent toujours. Se cacherait-il dans l’une des maisons de Kadji? Pour Saidou Diallo, maire de Gao, Kadji est aujourd’hui en pleine lumière, mais de nombreux jihadistes du Mujao, sont éparpillés dans les villages environnants. Et même dans la zone du Courma, environnant Gao. Enquête en cours «Â La prudence reste de mise et des enquêtes sont entrain d’être menées pour vérifier la complicité ou non des personnes arrêtées à  Kadji jeudi. Après ce travail qu’est entrain de mener les autorités, ceux dont l’innocence sera avérée, seront relâchés », nous précise le colonel Maiga. D’après une source local, proche de la gendarmerie de Gao, l’un des prisonniers aurait soufflé ne pas appartenir au Mujao, mais être un simple citoyen de Kadji. Malgré tout, les dénonciations se multiplieront dans les jours à  venir. «Â Tant que nous ne serons pas débarrassés de ces gens là  et Gao et ses environs nettoyés, nous ne vivrons pas dans la paix ! », commente ce professeur de lycée, qui salue l’intervention au Mali, mais demeure inquiet quant à  la guérilla instaurée par les jihadistes du Mujao. Une guérilla qui pourrait durer encore bien longtempsÂ