Anciens ministres d’ATT : Que sont-ils devenus ?

Nombreux sont les maliens qui se demandent ce qu’ils sont devenus. Après la chute du régime d’ATT, les membres du dernier gouvernement ont connu des fortunes diverses. Les « exilés » Le Sénégal voisin est décidemment la destination privilégiée des cadres du régime déchu. Alors que l’ancien président Amadou Toumani Touré s’y est rendu avant de continuer sur la France, trois membres de son gouvernement profitent du soleil au bord de la mer à  Dakar. Il s’agit notamment d’Ahmed Diane Séméga (ancien ministre de l’équipement et des transports), Hamane Niang, ex patron du département de la culture, et Mohamed El Moctar ex-ministre de l’artisanat et du tourisme. Le premier a fui Bamako depuis le déclenchement de la mutinerie du 21 mars ayant abouti à  la chute de son mentor Amadou Toumani Touré. Le second, lui, avait été interpellé par la junte. Après sa libération avec d’autres ministres et personnalités politiques, il s’est réfugié à  Dakar, o๠l’ex ministre a une bonne partie de sa famille. Quant à  El Moctar, lui aussi victime de la vague d’interpellations par la junte, il a décidé de prendre du recul à  Dakar. Avec ses deux camarades politiques du PDES (parti pro ATT), ils évoqueront sans doute les vieux bons souvenirs de l’ère ATT. Les « reconvertis » Brièvement interpellée par la junte juste après le coup d’Etat du 22 mars, l’ex-Premier ministre n’a pas trop souffert de la série d’arrestations contre les anciens dignitaires du régime déchu. Elle vient de reprendre du service avec son élection la semaine dernière à  la tête du Réseau des femmes ministres et parlementaires. A 63 ans, Mme Cissé Mariama Kaà¯dama Sidibé s’est ainsi trouvé une occupation tout en apportant sa contribution à  la lutte pour la représentativité des femmes dans les instances de prise de décisions. Abdoulaye Sall est l’un des rares ministres du gouvernement sortant à  ne pas avoir été interpellé après les évènements du 22 mars. Quelques jours après la chute du régime, il a repris son combat de militant de la société civile dans le cadre du renforcement de la démocratie et de la citoyenneté. Avec le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie, « CRI 2002 » (dont il est le président), l’ancien ministre des relations avec institutions a fait plusieurs sorties dans la presse, dont la «Grande interview » accordée à  la chaine de télévision «Africable » sur les solutions de sortie de crise. Le document de solution à  la crise, adopté à  l’issue de sa rencontre avec les chefs et autorités traditionnelles de Bamako, reste d’actualité pour la réussite de la transition. Les « toujours actifs » Dans le gouvernement sortant, ils sont beaucoup à  ne pas avoir quitté Bamako et repris leurs activités politiques. C’’est le cas de Modibo Kadjogué (ancien ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, du CNID), Bocary Téréta (ancien chef du département de l’élevage et de la pêche, du RPM), Djiguiba Keà¯ta dit « P.P.R », ex-chef du département de la jeunesse et des sports, du PARENA, Tiémogo Sangaré, (ancien ministre de l’environnement, de l’ADEMA-PASJ). Quant à  Salikou Sanogo, précédemment ministre de l’alphabétisation et des langues nationales, il préside régulièrement les réunions du bureau de l’URD. David Sagara, quant à  lui, après avoir disparu les premiers jours de l’après coup d’Etat, a repris du service dans son parti (CODEM) o๠il participe régulièrement aux réunions hebdomadaires et autres consultations du parti. « Mon ministre va bien. Il est à  la retraite technique », nous a confié récemment un de ses anciens proches au ministère délégué chargé de la décentralisation. s’agissant de l’ancien ministre de l’agriculture, Agatham Ag Alassane (ancien baron de la rébellion de 1990), il a fui avec sa famille pour, disent ses proches, des raisons de sécurité. Soumeylou Boubeye Maà¯ga (précédemment chef de la diplomatie malienne), est un obsédé de la politique. On comprend ainsi sa présence au devant de la scène politique (dans les rangs de l’ADEMA) juste après sa libération par la junte. Après avoir participé à  plusieurs meetings du COREN (Collectif des ressortissants du Nord, dont il est membre), il rentre d’une visite en France o๠il a donné une interview à  RFI dans une édition d’ « Afrique matin » sur la crise politique du pays. Les « profil bas » Deux ministres sont restés particulièrement discrets depuis leur libération par la junte. Il s’agit notamment des généraux Sadio Gassama et Kafougouna Koné (respectivement anciens ministres de la défense et de l’administration territoriale). Leurs proches nous confient qu’ « ils se reposent chez eux ». Le premier est d’ailleurs en convalescence après la blessure subie au cours de l’altercation avec les soldats à  Kati dans la matinée du 21 mars. Le second, à  la retraire bien avant le coup d’Etat, s’offre un repos bien mérité après avoir été l’objet de deux interpellations par les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo. Le gouvernement Mariam Kaà¯dama Sidibé, C’’est aussi des anciens ministres introuvables depuis le coup d’Etat du 22 mars. C’’est le cas par exemple des ministres de la fonction publique, de la justice, Garde des sceaux et de la Sécurité et de la protection civile, respectivement Abdoul Wahab Berthé, Maharafa Traoré et de Nathié Pléah. Aux premières heures du coup d’Etat, on disait que les deux derniers ont quitté Bamako avec leurs familles. C’’est ainsi qu’ils ont échappé aux séries d’interpellations par la junte. A ce jour, leurs proches refusent tout commentaire à  leur sujet.

Code de la famille : le projet définitivement enterré à l’Assemblée ?

A titre de rappel, le projet de réforme du code des personnes et de la famille, adopté le 03 août 2009, a été renvoyé à  l’Assemblée Nationale pour une seconde lecture face à  la pression des musulmans. On se souvient de ce meeting de 50 000 personnes au Stade du 26 Mars, organisé par le Haut Conseil islamique du Mali et diverses organisations religieuses pour protester contre la réforme du code, jugée contre les valeurs culturelles et spirituelles du Mali. ATT face à  la colère de la rue, n’avait alors eu d’autre choix que de renvoyer le texte pour calmer les esprits en plein mois de ramadan. Ce jeudi 23 juin, les élus devaient à  nouveau examiner le texte mais le projet a une fois de plus été rangé aux oubliettes. La commission ad hoc comprenant l’Assemblée Nationale et les membres du Haut conseil islamique avait elle été mise en place le 22 juin 2010 pour revenir sur les dispositions ayant fait l’objet d’incompréhensions et de conflits, cela afin de parvenir à  un texte véritablement consensuel, tout comme la Commission Lois de l’Assemblée Nationale, conformément à  une méthodologie de travail, devait se concerter avec les associations religieuses, les membres de la société civile et le gouvernement. N’ayant pas eu le temps de tenir toutes ces consultations et fortement préoccupée par l’obtention d’un compromis autour du projet de code des personnes et de la famille, la Commission Lois a renvoyé l’examen du projet de loi à  une prochaine session de l’Assemblée Nationale avec l’aval de la présidente de la Commission Mme Camara Saoudatou Dembélé. Face à  un sujet aussi sensible, nos honorables élus de la nation se veulent ainsi très prudents. Les députés boycottent la plénière par des représailles Le 23 juin dernier, la salle Modibo Keà¯ta de l’hémicycle était quasi- déserte. De nombreux élus avaient tenu à  boycotter la plénière par peur de représailles. Seulement voilà  : le compromis intelligent que les députés ont négocié avec les représentants du Haut conseil islamique du Mali dérangent également les organisations féminines et autres associations de défense de droits de l’homme qui estiment que le projet a été vidé de toute sa substance. Dans le contexte actuel marqué par l’absence de tout consensus sur le projet, est-il préférable, voire sage pour notre pays, de laisser ce projet en sursis ? De donner le temps au temps pour préparer des esprits surchauffés à  accepter la réforme. A quoi sert d’adopter un texte mal compris ? Le président Alpha Oumar Konaré avait sagement gardé le document dans son tiroir lors de son mandat sachant la sensibilité du sujet. En août 2009, lors de l’adoption du texte par les locataires de Bagadadji, les services spéciaux, ont failli à  l’une de leurs missions essentielles, c’est-à -dire proposer des mesures d’anticipation pour prévenir la fronde sociale. La sagesse du président ATT, que certains estiment être une faiblesse, a alors permis à  notre pays d’éviter une crise sociale sans précédent. Politisation religieuse A l’époque, si le pouvoir et ses services spéciaux avaient sous-estimé la capacité de mobilisation des organisations et associations islamiques, ils ne doivent pas perdre de vue que notre pays entre dans une période extrêmement délicate pour notre jeune démocratie au moment ou les élections pointent à  l’horizon . De plus, on assiste à  une politisation excessive de la religion dans notre pays. Des associations religieuses sont devenues des mouvements politiques de contestation. Dans ce contexte, des éléments subversifs peuvent chercher à  établir une connexion dangereuse entre le code et les réformes constitutionnelles en cours, avec, en ligne de mire, une révision de la Constitution du 25 février 1992. Il ne faudrait plus donner à  quelques furieux manipulés par des aventuriers politiques, l’occasion d’échauffer la conscience de nos compatriotes sur cette affaire de code. Car, à  défaut de leur tenir un langage de fermeté, les députés devraient garder le silence qui, seul est « grand » tout le reste étant faiblesse. C’est sans doute pourquoi le premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, a soigneusement évité de répondre aux questions des députés relatives au code de la famille, lors de sa déclaration de la politique générale le lundi 27 juin à  l’hémicycle.

DPG: Ils ont dit OUI!

l’écrasante majorité des députés ont adopté la Déclaration Politique Générale du Premier Ministre Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé avec le oui de 140 des 147 députés présents. Les 4 députés du parti de la solidarité africaine pour le développement et l’intégration(SADI) qui se sont eux retirés de la salle pendant le vote. Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé avait présenté sa déclaration de sa politique générale(DPG) aux députés le vendredi soir et est revenue ce lundi devant les honorables pour répondre la défendre. Elle s’est donc prêtée aux questions des députés dans un exercice en deux séries de questions. Les députés voulaient être édifiés sur beaucoup de sujets tels que l’intervention des forces étrangères sur le territoire malien contre Aqmi, l’organisation des élections de 2012, la reforme constitutionnelle en vue, le système éducatif au Mali, les litiges fonciers, la crise scolaire, la vie chère, la santé, l’eau, l’énergie, l’agriculture, les infrastructures, les maliens de l’extérieur, la communication, le football et les mines. Un accent particulier a été mis sur l’organisation d’une bonne élection avec un fichier électoral crédible et fiable et la réforme de l’Etat. En réponse le Premier Ministre a réaffirmé son engagement d’organiser les élections dans les délais constitutionnels, et ce grâce à  une bonne collaboration avec les formations politiques. Elle a évoqué certains impératifs comme l’augmentation du taux de participation au vote, les votes par témoignages, source de fraudes etc. Quant à  la réforme, il s’agit pour elle d’une nécessité, car elle contribue au renforcement de la démocratie malienne, l’Etat de droit, la bonne gouvernance. Pour ce faire il faut que toutes couches s’impliquent, conclut-elle. En ce qui concerne l’intervention des forces militaires étrangères sur le territoire contre Aqmi, Mme Cissé a déclaré qu’elle se fait dans le cadre de la coopération sous régionale. La loi sur la sécurité foncière est en cours d’élaboration pour trouver une solution aux problèmes que l’on connaà®t aujourd’hui. La lutte contre le chômage est également un grand chantier que le gouvernement entend poursuivre. La preuve est que le taux de chômage est passé en 2001 à  plus de 51 % à  43,06 %. Au cours des dernières. Au Mali il faut reconnaitre la pauvreté a baissé de 65 à  55%. Le tout prioritaire La DPG adoptée ce lundi s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la lettre de cadrage du 3 novembre 2007. Elle a pour grandes lignes l’achèvement ou la poursuite des chantiers en cours, la réalisation des reformes, l’organisation des élections, la mise à  dispositions des populations des produits de première nécessité, la poursuite ou l’instaurations du dialogue entre l’Etat et les partenaires sociaux . s’y ajoutent la recherche de la paix et de la sécurité, la résolution de la crise de l’école, la création d’emplois notamment pour les jeunes et enfin l’assainissement des finances avec une lutte contre la délinquance financière et la corruption. Autant de secteurs plus importants les uns que les autres. On retiendra que l’équipe Kaidama Sidibé, dans le domaine de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, continuera la réalisation d’infrastructures nécessaires. Dans le domaine de la santé en plus de la réalisation de centres de santé à  travers le pays, la mise à  disposition gratuites des médicaments contre les grandes maladies notamment le VIH Sida sera assurée. La prise en charge gratuits de la césarienne et des enfants de 0 à  5 ans atteint du paludisme continuera également. Dans le secteur de l’énergie et l’eau, Mariam Kaidama Cissé a annoncé la création de nombreux points d’eau pour la période 2011 2012, la mise n service de station de pompage d’eau de KABALA et de Kalabancoro. En matière de transport désenclavement et de télécommunication, le PM a promis l’inauguration du 3ème pont de Bamako le 22 septembre prochain, la poursuite de la couverture télévisuelle du pays avec la création d’une seconde chaine nationale publique. l’école, l’emploi des jeunes, l’assainissement dans finances ne sont pas demeurés en reste. 2011-2012 marquera la création d’IFM dans beaucoup de localités, l’opérationnalité de l’université de Ségou et la création d’un fonds compétitif de la recherche. Autant d’arguments qui ont convaincu les députés de l’Assemblée Nationale. Les maliens eux, attendent devoir traduites ces déclarations d’intention en actes concrets pour applaudir ou pas la première femme Premier Ministre du Mali.

Déclaration de politique générale : les débats s’ouvrent ce matin

Parmi les points essentiels de son discours, Mariam Kaidama Sidibé a insisté sur la nécessité d’assainir les finances publiques, la lutte contre le chômage des jeunes ou encore l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne. Les débats sur le texte commencent ce matin. Au terme des discussions, les députés décideront d’accorder ou non leur confiance. En attendant de pouvoir publier l’intégralité de la déclaration, nous vous en proposons les grandes lignes. Parmi les priorités des mois à  venir, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé a cité la réalisation des réformes politiques et l’organisation des futures élections. Les efforts pour assurer la disponibilité des produits de grande consommation seront maintenus. Et le pays continuera à  faire face aux défis économiques. Le renforcement de la collaboration entre les institutions se poursuivra. Au plan extérieur, la présence du Mali continuera à  se renforcer et notre pays restera engagé dans la construction de l’intégration africaine. Dans la déclaration, le Premier ministre a rappelé que le chef de l’à‰tat, dans sa Lettre de mission, adressée au gouvernement le 3 mai passé, a assigné à  ce dernier un certain nombre d’objectifs. Il s’agit entre autres, de la poursuite de la mise en œuvre de la Lettre de cadrage du 13 novembre 2007 inspirée du PDES, à  travers l’exécution et le prolongement des chantiers déjà  ouverts dans les domaines de l’agriculture, la santé, l’eau, l’énergie, le désenclavement et la sécurité. Il y a aussi la réalisation des réformes politiques, l’organisation des élections présidentielles et législatives « libres, transparentes et crédibles, l’accessibilité des produits de grande consommation et de première nécessité, la poursuite et l’approfondissement du dialogue social. Le gouvernement, a assuré Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé, compte réaliser des actions concrètes pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Pour ce qui est du domaine de l’agriculture, le gouvernement entend poursuivre la mise en oeuvre de la Loi d’orientation agricole (LOA). Par ailleurs, le gouvernement intensifiera la campagne de communication pour une meilleure appropriation par les populations en ce qui concerne l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et le Régime d’assistance médicale. S’agissant de la question du genre, le Premier ministre, a dit que le gouvernement veillera à  une plus grande implication des femmes dans l’élaboration et la mise en oeuvre des politiques de développement à  travers la politique nationale genre. Dans le domaine du désenclavement intérieur et extérieur, le gouvernement procédera, au cours de la période 2011-2012, au démarrage de nouveaux projets routiers et poursuivra à  l’exécution de ceux en cours. Le troisième pont de Bamako sera inauguré en septembre prochain. Tandis que la modernisation de l’aéroport de Bamako-Sénou et la construction de l’aérogare de Mopti sont en cours. Dans le domaine des communications, le gouvernement poursuivra ses efforts dans l’extension de la couverture télévisuelle et radiophonique ainsi que dans le développement des télécommunications et des technologies de l’information. En ce qui concerne le secteur des mines, le gouvernement continuera à  prendre des mesures pour intensifier et optimiser l’exploitation des gisements en cours. De même, les activités de recherche seront poursuivies, en vue de diversifier les ressources minières. En matière de sécurité, notamment dans l’espace sahélo-saharien, le gouvernement apportera tout son appui aux initiatives sous-régionales en cours, visant à  conjuguer les efforts de résolution de cette situation. Au plan national, l’accent sera porté sur la mise en oeuvre du Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au nord du Mali. Pour ce qui est des réformes politiques, le Premier ministre a rappelé que le président de la République a décidé de soumettre à  référendum un projet de révision de la Constitution du 25 février 1992. Subséquemment, il sera procédé à  la relecture de certains textes tels que la loi électorale, la loi organique relative à  l’organisation et au fonctionnement de la Cour constitutionnelle, celle relative à  la Cour suprême, les textes relatifs aux médias, le Code des collectivités, la Charte des partis politiques et le Code du travail. Pour les élections générales de 2012, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé a engagé le gouvernement à  tenir ces échéances dans le strict respect du délai constitutionnel. En ce qui concerne la promotion de la gouvernance locale, le gouvernement s’attellera au renforcement du processus de décentralisation. à€ cet égard, il accélérera le transfert des ressources et des compétences et renforcera la fonction publique des collectivités territoriales.

DPG : Mariam Kaïdama Sidibé devant les députés

Ainsi, l’article 78 de la Constitution du 25 février 1992 stipule que ‘’le Premier ministre, après délibération du Conseil des ministres, engage devant l’Assemblée la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une Déclaration de politique générale. » Deux cas se présentent en pareille situation. l’Assemblée nationale approuve la Déclaration de politique générale tout en donnant sa caution à  l’équipe gouvernementale. A l’inverse, elle désapprouve la Déclaration de politique générale du Gouvernement. Alors, le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du Gouvernement. Dans le contexte actuel, un vote de défiance serait le pire des scénarios à  imaginer (pour ne pas dire qu’il est impossible) même si certains partis politiques de la majorité présidentielle ne font plus mystère de leur divergence avec le gouvernement sur des points relatifs à  l’organisation des élections de 2012. Dissiper les inquiétudes et rassurer les uns et les autres autour des missions confiées à  son équipe par le président de la République, Amadou Toumani Touré. Voilà , l’exercice auquel Mme Cissé Mariam devra s’atteler ce 24 juin à  l’Assemblée nationale devant les élus de la nation. Qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, les députés ont besoin d’être rassurés. Même si le gouvernement dispose d’une majorité confortable à  l’Assemblée nationale, Mme le premier ministre doit s’attendre à  des débats houleux et passionnants de la part des honorables députés. La récurrence des questions orales adressées aux membres du gouvernement est un indicateur du niveau des débats que le Premier ministre sera prêt à  engager avec les députés. Deux questions retiendront l’attention des honorables députés. Il s’agit de l’Organisation des élections générales de 2012 avec en toile de fond le fichier électoral utilisable (Race ou Ravec) et les réformes notamment la tenue du référendum portant révision de la constitution du 25 février 1992. Deux questions qui suscitent à  la fois inquiétudes et agacement au sein de la classe politique. Le président du Rassemblement pour le Mali, El Hadji Ibrahim Boubacar Kéà¯ta, a donné le ton, le week-end dernier, lors d’un atelier organisé par son parti sur la problématique du fichier électoral. En effet, l’ancien président de l’Assemblée nationale n’a pas pu contenir sa colère sur le sujet. La cherté de la vie, la sécurité dans nos villes et campagnes, le foncier, l’école avec ‘’cette fuite massive » des sujets au D.e.f., parmi d’autres questions importantes de la vie de la nation risquent d’être relégués au second plan au profit des points de l’actualité. Pour ne pas provoquer l’ire des députés, qui manifestent une certaine impatience depuis sa nomination, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé se doit d’être convaincante et rassurante dans ses réponses.

Déclaration de Politique Générale du gouvernement Kaidama : la primeur aux députés

l’information nous est révélée par des sources parlementaires, qui précisent qu’au niveau de l’Assemblée nationale toutes les dispositions ont été prises pour le bon déroulement de l’exercice démocratique, fortement attendu par les observateurs. La présentation du document de politique générale de Mme le Premier intervient ainsi plus d’un mois après la remise, le 4 mai dernier, de sa lettre de mission par le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré. Elections, réformes au C’œur du document La Déclaration de politique générale du chef du gouvernement sera sans nul doute axée sur le Programme de développement économique et social, PDES, du président ATT. Il n’y aura donc pas de surprise, la future déclaration s’engagera à  poursuivre la mise en œuvre de la Lettre de Cadrage du 13 novembre 2007, présenté par son prédécesseur Modibo Sidibé. ATT avait instruit en mai dernier dans la lettre de mission, l’exécution et le prolongement des chantiers déjà  ouverts dans les domaines qui constituent pour l’équipe Cissé Mariam Kaidama Sidibé des défis importants : l’agriculture, la santé, l’eau, l’énergie, le désenclavement et la sécurité. La DPG de Mme le Premier ministre devra aussi accorder une attention particulière à  huit questions prioritaires relatives à  la réalisation des réformes politiques envisagées, après vingt ans environ de pratique institutionnelle pour corriger les insuffisances et combler les lacunes de notre système politique. Les prochaines élections générales ne seront pas occultées dans la prochaine DPG. Car, l’année 2012 sera une année électorale (élections législatives et présidentielle) qui doit parapher le dernier et ultime mandat du président ATT. Celui-ci, au cours de la remise de sa lettre de la mission en mai dernier, avait expliqué tout son «Â souci d’organiser des élections libres, transparentes ». Les revendications catégorielles, la paix sociale et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, la situation de l’école, la question de l’emploi des jeunes, celle de l’assainissement des finances publiques et la rigueur dans la gestion des ressources nationales, seront autant d’axes qui détermineront la politique générale du chef du gouvernement. Comme une lettre à  la poste Sans grande surprise, la future Déclaration de politique générale de Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé devra passer comme une lettre à  la poste. Car, la configuration de la nouvelle équipe gouvernementale, marquée par l’entrée de l’opposition (à  l’exception du parti SADI), rien ne devrait s’opposer au vote dudit document. Il est vrai que des députés, dans leurs discussions, apporteront des amendements, mais ces observations n’empêcheront pas l’adoption de sa feuille de route. Sur les 147 députés que compte notre Assemblée, seulement trois élus (de SADI) représentent l’opposition véritable. Mariam Kaà¯dama peut donc dormir sur ses oreilles: elle ne sera pas vraiment secouée le 24 juin prochain. Issa Fakaba SISSOKO

Gouvernement Kaidama : La chasse aux prédateurs est lancée

Cette inculpation du ministre suscite de nombreux commentaires. Certains pensent que le Président qui est à  New depuis ce début de semaine pour la conférence mondiale sur le Sida, aurait donné lui-même instruction de mettre l’ex-ministre sous le contrôle judiciaire. Histoire de bien se défendre à  la tribune onusienne avec l’objectif de reprendre le financement de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme qui est en souffrance depuis l’éclatement de l’affaire des détournements de fonds avec les difficultés que cela implique pour les bénéficiaires des actions financées par le Fonds Mondial. D’autres pensent que la chasse aux prédateurs de la République annoncée par le Premier Conseil de ministres du gouvernement de Mariam Kaidama Cissé a bel et bien commencé. Arrestations et limogeages en cascade Dans l’administration malienne, les arrestations, les limogeages en cascade provoquent une véritable panique chez les cadres maliens en ce moment. l’affaire de la directrice de la pouponnière en est une illustration. Cette dernière médite son sort à  la prison de Bolé depuis la semaine dernière pour avoir par négligence, occasionnée la mort d’une trentaine d’enfants. Histoire de dire que les fautes commises par les agents de l’Etat ne resteraient désormais plus impunies. Avant cette affaire, C’’étaient les directeurs administratifs et financiers des départements ministériels qui avaient tous été relevés de leur fonction. Cette mesure rentrait dans le cadre de la lutte contre la délinquance financière, selon le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement. l’inculpation jeudi 2 juin de l’ex ministre de la santé, Oumar Ibrahim Touré par la section de la cour suprême suite à  l’affaire dite du Fonds mondial contre le paludisme, la tuberculose et le sida viendrait donc confirmer la tendance. Du côté de l’Union pour la République et la Démocratie, on se dit confiant et on «estime qu’il va y avoir un procès équitable, juste respectant tous les droits de la personne humaine et s’attend à  un blanchiment par la justice de l’ex ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré ». Gouvernement mains propres ? ATT vient donc de déclarer une guerre sans merci contre l’impunité. La publicité faite sur l’affaire alors que la justice n’aime pas le bruit incline à  penser tout d’abord que le président cherche à  plaire aux occidentaux, soucieux de l’utilisation faite de leur sous. Toutefois, on se souvient, qu’en nommant Mme Mariam Kaidama Cissé, premier ministre, ATT l’avait chargée de faire de la lutte contre la corruption, les détournements de biens publics, la délinquance financière son cheval de bataille. Alors, l’ère Kaà¯dama sera-t-elle celle de la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat ? Qui vivra verra, dira l’autre.

Conseil des Ministres du 4 Mai 2011

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté un projet de texte , entendu une communication et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES Sur présentation du ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi autorisant la ratification de l’Accord de financement, signé entre le Gouvernement de la République du Mali et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) pour le financement du Projet d’accroissement de la productivité agricole au Mali (PAPAM). Par cet Accord signé le 24 février 2011, le Fonds International de Développement Agricole consent à  notre pays un prêt d’un montant de 21 millions de Droits de Tirage Spéciaux, soit 15 milliards 663 millions de francs CFA environ et un don de 200 mille Droits de tirage spéciaux destinés au financement du Projet d’accroissement de la productivité agricole au Mali. l’objectif visé par le projet est l’augmentation de la productivité des petits exploitants agricoles et producteurs de l’agrobusiness dans les systèmes de production ciblés dans les zones d’intervention par : – le transfert de technologies et la prestation de services aux producteurs agricoles dans la zone Office du Niger ; – l’aménagement d’infrastructures d’irrigation dans les zones de Sabalibougou 1 et 2 et de M’Béwani. Le prêt est consenti pour un délai de 40 ans y compris un différé de 10 ans et ne donne pas lieu au paiement d’intérêts. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE : – Chef de Cabinet : Oumar Chérif HAIDARA, Gynécologue. AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS : 1. Général de Brigade : Colonel-Major Adama KANIKOMO. 2. Hauts Fonctionnaires de Défense auprès des Départements ci-après : – Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle : Colonel Diarikou TRAORE. – Ministère de l’Artisanat et du Tourisme : Colonel Mahamane Abidine MAIGA. – Ministère de l’Agriculture : Colonel Cheickna BATHILY. – Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales : Contrôleur Général de Police Sidi HAIDARA. – Ministère de l’Economie et des Finances : Commissaire-Colonel Zakaria KONE. – Ministère de la Réforme de l’Etat : Commissaire-Colonel Alassane SAMAKE. – Ministère des Postes et des Nouvelles Technologies : Colonel Zanga DEMBELE. – Ministère des Relations avec les Institutions : Colonel Fallé TANGARA. AU TITRE DU MINISTERE DE LA REFORME DE l’ETAT : – Secrétaire général : Madame BERTHE Mariétou MAKALOU, Administrateur civil. AU TITRE DU MINISTERE DE l’INDUSTRIE, DES INVESTISSEMENTS ET DU COMMERCE : – Chef de Cabinet : Lansiné DOUMBIA, Inspecteur des Services Economiques. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ENERGIE ET DE l’EAU : – Chargé de mission : Madame SACKO Mariam DIALLO, Juriste. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DES MINES Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative aux perspectives de diversification de la production minière au Mali. l’industrie minière au Mali est essentiellement tournée vers l’exploitation de l’or qui constitue l’une des principales sources de revenus pour l’économie nationale et soutient d’autres secteurs de croissance au niveau national. En 2009, les ressources issues de l’exploitation de l’or ont constitué plus de 70 % des recettes d’exportation et le secteur de l’or a contribué pour 7 % dans la création de richesses (P.I.B). Malgré une tendance favorable sur le marché international, la production industrielle d’or pourra connaà®tre une baisse substantielle à  partir de 2014 accentuant la fragilité de notre industrie minière. Face à  cette situation, le Gouvernement a entrepris la mise en œuvre d’un programme de diversification de la production minière et de promotion de la recherche pétrolière. l’objectif recherché est de minimiser la grande dépendance vis-à -vis de l’exploitation de l’or et de promouvoir d’autres substances minérales dont dispose le Mali. Les perspectives de diversification de la production minière, objet de la présente communication, sont favorables grâce aux multiples indices connus et à  la qualité des infrastructures géologiques mises en place. En plus des indices et gisements d’or, le sous-sol du Mali recèle d’autres ressources non négligeables pouvant constituer un potentiel pour la diversification minière parmi lesquelles le cuivre, le nickel, le marbre, le gypse, le plomb, le lithium, le fer, la bauxite, l’uranium, les phosphates et le manganèse. Pour relancer la recherche pétrolière, le Gouvernement a pris des mesures en vue de stimuler l’intérêt d’investisseurs crédibles dans le secteur. La diversification de la production minière permettra : – d’assurer la découverte et la promotion d’autres substances que l’or ; – d’augmenter la contribution des mines à  l’économie par l’accroissement des revenus ; – d’assurer le développement durable dans les communautés riveraines des mines ; – de favoriser la création d’un marché sous-régional de produits miniers ; – d’intégrer les activités minières à  l’économie nationale. KOULOUBA, LE 04 MAI 2011 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT. Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’ordre national

Il était une fois une dame à la Primature…

Mme le premier ministre, on vous voit sourire à  chacune de vos sorties, devant les élus, les partis politiques, les ONG, les caméras de télévision, les diplomates étrangers, avec ces fossettes qui vous caractérisent. Pourtant, Mme le premier ministre, la tâche qui vous a été confiée par le chef de l’état est une tâche délicate, noble, en témoigne votre lettre de mission. Mais à  vrai dire, Mme Kaidama, après l’effet de surprise, quant toutes les femmes et leaders d’association saluaient votre nomination, vient le moment du grand test. Et l’on vous sent moins à  l’aise dans vos chaussures et ne sachant pas trop comment vous démarquer de votre prédécesseur. Et surtout comment accomplir cette mission en 13 mois ? Le temps file, vous en conviendrez ! Madame le Premier Ministre, que répondez-vous à  tous ceux qui doutent de votre capacité à  engager les réformes voulues par votre hôte jusqu’au bout, quant il y débat sur les priorités ? O๠placez-vous la votre ? Organiser ces élections tant attendues par des milliers de maliens ou conduire la réforme constitutionnelle à  son terme. Hier inconnue, vous voilà  propulsée sur le devant de la scène avec tous les risques inhérents à  la fonction et des choix à  faire. Oui, vous êtes à  l’écoute. Vous y croyez, répétez-vous, êtes convaincue que les chantiers engagés aboutiront. Vous prenez le pouls, la température, rencontrez les partenaires sociaux, techniques et financiers, mais que répondez-vous face à  la grogne populaire ? Aux étudiants, qui la semaine dernière ont manifesté à  quelques encablures de votre siège, bloquant toute la circulation de Bamako ? Que lancez-vous aux enseignants grévistes, qui paralysent l’année scolaire ? Enfin, il paraà®t que vous auriez même refusé de recevoir les marcheurs de l’AMO. Mme Kaidama, votre seule fonction se limite t-elle à  des audiences cordiales et distinguées, ici o๠là . Des femmes ont placé d’immenses espoirs en vous, allez-vous les décevoir, et pour qu’on finisse par dire que vous n’êtes qu’une « bonne femme » qui n’a pas la carrure d’un Premier ministre ? On cherche déjà  votre marque, mais vos discours déçoivent les observateurs politiques et alimentent les « grins » des journalistes qui vous suivent de près ? Et d’aucuns vont jusqu’à  prétendre que vous n’êtes qu’un premier ministre de substitution, qui ne fera pas long feu à  la Primature. Sachez Mme, le premier ministre qu’on vous donne tout juste six mois pour convaincre ou disparaà®tre, telle une étoile filante dans la constellation sans pitié de la politique au ali. On vous attend Mme Kaidama, sachez le. Juste à  l’angle de la Primature et du Monument de l’indépendance… Qu’importe si le soleil est de plomb ce jour là  pour les marcheurs… Alors, allez-vous laisser ces langues perfides avoir raison de votre réputation et dire, il était une fois une dame à  la Primature…

Nouveau Gouvernement : la tâche ne sera pas aisée !

Les douze mois qui nous séparent des élections générales de 2012 seront très laborieux pour le Gouvernement. Comme le dirait certains caciques, c’est un gouvernement de défi et d’action qu’ATT vient de mettre en place. Depuis son discours à  la nation à  l’occasion du nouvel 2011, o๠il n’a nullement fait allusion à  la réforme constitutionnelle, plus d’un Malien ont pensé que le président de la République l’avait jetée aux oubliettes. Manifestement, C’’est loin d’être le cas car le 17 mars, le Chef de l’Etat Amadou Toumani Touré a saisi la tribune de la cérémonie d’ouverture de la Journée nationale des communes pour faire part de sa volonté de réformer, à  commencer par la Constitution du 25 février 1992. Il dit avoir prit le temps de constater les insuffisances des textes après presque deux décennies de pratique. Pour les besoins de cette réforme, un Ministère a été crée, celui de la Réforme de l’état et il est dirigé par Daba Diawara, celui là  même qui présidait le Comité en charge de réforme institutionnelle. Dans le volet institutionnel, la nouvelle carte judiciaire et le découpage administratif, projet cher au Général – président, annoncé fin 2010 sont autant de projets cher au Gouvernement de Mme Cissé. Mais le chantier le plus important semble être la préparation des élections de 2012. O๠en sommes-nous du Recensement administratif à  vocation d’état civil (Ravec) ? La question est sur toutes les lèvres, car C’’est sur la base du RAVEC que devra être conçu le nouveau fichier électoral qui doit permettre à  chacun de détenir sa carte d’électeur. De nouvelles régions, des cercles et arrondissements qui seront créés en vue d’approcher l’administration des administrés, seront à  l’actif du nouveau Gouvernement avec le Ministère délégué chargé de la Décentralisation. l’établissement d’un fichier électoral crédible , accepté par tous les protagonistes semble être la priorité d’ATT, d’o๠sa volonté d’écarter du gouvernement les candidats déclarés à  la présidentielle 2012. Citons Modibo Sidibé et Iba Ndiaye notamment, afin d’avoir un gouvernement que l’on ne pourra pas accuser de partialité. Organiser des élections transparentes n’est-il pas pour lui la meilleure manière d’effectuer sa sortie ? En marge de ces volets institutionnels, force est de constater que l’urgence sociale demeure avec le problème chronique de la vie chère mais également celui de la crise scolaire alors que la rentrée universitaire n’est toujours pas effective. A coté de ceci, le Gouvernement aura fort à  faire avec certaines centrales syndicales dont notamment la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) qui, récemment, a multiplié les marches contre la politique de l’Assurance maladie obligatoire (Amo). Le Gouvernement de Mme Cissé devra redresser la barre de l’économie nationale durement secoué par les effets collatéraux des crises ivoiriennes et libyennes, qui continuent de sévir. Mme Cissé Kaà¯dama et son équipe feront face à  la problématique de l’insécurité ainsi que le narcotrafic qui, au cours des dernières années, empirent. Il conduira également des discussions autour des amendements à  apporter au dossier très sensible du Code de la famille. Un pas déterminant sera certainement dans le cadre de la lutte contre Aqmi, avec la nomination d’un grand commis de l’état, et ex Directeur de la Sécurité d’état, à  la tête du Ministère des Affaires étrangères, en la personne de Soumeylou Boubèye Maà¯ga.

Première Rencontre du nouveau Premier Ministre avec les membres du gouvernement

SE Mme CISSE Mariam Kaà¯dama SIDIBE a rencontré ce matin les ministres nommés hier. Presque tous ont répondu à  l’appel. Il s’agissait pour Madame le Premier ministre de féliciter chacun et attirer l’attention de tous sur les responsabilités confiées ou renouvelées. Madame CISSE a demandé aux ministres que le travail commence sans délai, si possible dès aujourd’hui avec les passations de services. C’était ce jeudi 07 avril 2011 dans la grande salle de réunion de la Primature. Voilà  le discours qu’elle leur a adressé Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, J’ai l’insigne honneur de vous entretenir en cette occasion solennelle des orientations fondamentales que Son Excellence Monsieur Amadou Toumani TOURE, Président de la République, Chef de l’Etat a décidé de donner à  l’action du Gouvernement à  l’effet de concrétiser davantage la mise en œuvre du Projet pour le Développement Economique et Social (PDES), d’impulser et de conduire les réformes nécessaires pour la consolidation et le renforcement de la démocratie. Je voudrais de prime abord vous adresser mes sincères félicitations pour la confiance placée ou renouvelée en vous. Je forme le vœu ardent qu’elle soit à  terme amplement méritée. l’exécution de la mission qui vous est confiée par le Chef de l’Etat commande, dans un environnement sous-régional et international particulièrement difficile et dans un contexte national marqué du sceau des élections et des réformes, une tenace volonté de réussir, une grande capacité d’écoute et un courage à  toute épreuve. Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, Je ne doute pas, un seul instant, que vous partagez ces impératifs de l’heure. Notre conscience commune d’appartenir à  un gouvernement de mission et d’action nous incite à  davantage de solidarité et de responsabilité que d’ordinaire. Le temps presse. Les Maliennes et les Maliens attendent de nous des résultats. Gageons ici que nous y sommes profondément dédiés. Par la grâce de Dieu, nous conduirons à  bon port le navire. Engagés sous l’éclairage du Président de la République à  tourner une page glorieuse de notre histoire, nous ne céderons ni à  la pusillanimité, ni à  la partialité. Nous nous emploierons à  réussir la mission dont il nous a investis. Mesdames et Messieurs les Ministres, La période qui nous occupe marque une étape cruciale du processus de consolidation de la démocratie. A cet égard, une ère nouvelle s’ouvre à  la gouvernance malienne qui doit demeurer un exemple en Afrique. J’en appelle à  tous les membres du Gouvernement pour qu’ils s’impliquent dans la réalisation de ce projet initié par le Président de la République. Dans le même temps, les chantiers de construction des infrastructures de développement et d’amélioration de l’accès aux services sociaux seront poursuivis sans relâche. En d’autres termes, les projets de développement et les réformes politiques et économiques seront conduits concomitamment. Le Gouvernement espère, en cette circonstance, l’accompagnement de la classe politique, de la société civile et du monde des affaires, ainsi que celui des partenaires techniques et financiers. A la suite de cette note d’espoir, je clos mon propos sur le vœu que le Seigneur nous inspire les idées et les actions qui prospèrent, qui assurent la satisfaction des besoins du citoyen malien et de l’hôte du Mali, qui améliorent la qualité des relations de notre pays avec les autres Etats d’Afrique et du monde ainsi que les organisations internationales. Je vous remercie de votre attention.

La classe politique favorable à la nomination de Mariam Kaidama Sidibé

Younoussi Touré, président de l’URD : « J’ai une très bonne impression d’elle » Je voudrais exprimer toute ma satisfaction de voir le président de la République accorder sa confiance à  une femme au poste de Premier ministre. Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé est une cadre expérimentée dans la gestion des affaires publiques, elle a fait ses preuves au Mali et même dans la sous-région. Personnellement, l’ai croisé quand J’étais commissaire du Mali à  l’Union économique et Monétaire Ouest africaine (Uemoa). On a collaboré, J’ai une très bonne impression d’elle. Les organisations internationales reconnaissent en elle de grandes qualités. Je sais qu’elle donnera le meilleur d’elle-même pour réussir sa mission. * Dioncounda Traoré, président de l’ADEMA- PASJ : « Nous nous réjouissons de cette nomination » Le premier ministre Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé est un haut cadre dont les qualités personnelles et la compétence sont reconnues au Mali et au-delà  de nos frontières. Elles suffiront largement pour expliquer le choix porté sue elle par le chef de l’Etat. Notre pays et notre démocratie viennent de franchir un nouveau palier avec la désignation d’une femme à  la tête de notre gouvernement. Nous nous réjouissons de cette nomination, et nous lui souhaitons beaucoup de succès dans l’accomplissement de la noble et exaltante mission que le chef de l’Etat vient de lui confier. *Mountaga Tall, président du Cnid Faso Yiriwa ton : « je n’ai pas de commentaire » Je reste sur ma position, je n’ai pas de commentaire à  faire sur cette nomination. Elle relève des prérogatives du chef de l’Etat. * Cheick Oumar Sissoko, Président du Parti SADI : « Le nouveau Premier ministre a une grande capacité d’écoute » En plus du fait qu’elle a déjà  occupé des postes de grandes responsabilités au Mali et au CILSS, dont elle a été la secrétaire exécutive, je pense que Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé est une femme d’un abord très agréable. Ma conviction est qu’elle a une grande capacité d’écoute. Cette qualité sera pour elle un capital précieux pour le travail qui l’attend à  la tête du gouvernement, compte tenu des problèmes ardus que notre pays connaà®t.

Une femme à la Primature : Mariam Kaidama Cissé prend les rênes du gouvernement

C’est par le décret n 2011173 P-RM que le président de la République a officiellement nommé Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, au poste de Premier Ministre du Mali. Une première au Mali. Après la démission du gouvernement de Modibo Sidibé, c’est désormais une femme à  la riche carrière politique, qu’il échoit de conduire le nouveau gouvernement du Mali. Mme Mariam Cissé Kaidama Sidibé est né le 4 janvier 1948 à  Tombouctou au Mali. Elle fait ses études primaires à  Goundam et entre ensuite au lycée des Jeunes filles pour y décrocher son baccalauréat en 1970. Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé achève ensuite ses études supérieures à  l’Ecole nationale d’administration (ENA) avec un diplôme d’administrateur civil. Elle a déjà  derrière elle une riche carrière professionnelle : ministre du Plan et de la Coopération internationale (d’août 1991 à  juin 1992 pendant la Transition) ; ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, cumulativement avec le portefeuille du Plan et de la Coopération internationale (mai 1992-juin 1992) et ministre du Développement rural (mars 2002-juin 2002). Le nouveau Premier ministre a connu une longue carrière internationale (août 1993-novembre 2000) comme secrétaire exécutif du Cilss (Comité Inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel) basé à  Ouagadougou.
 Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé était depuis 2003 jusqu’à  présent, la présidente du conseil d’administration de la Sonatam (Société nationale des tabacs et allumettes du Mali). Le nouveau Premier ministre a suivi plusieurs formations spécialisées, notamment en gestion des entreprises à  l’Ecole internationale de Bordeaux en France (1976), en contrôle interne à  l’Institut international d’administration publique de Paris (1979), en relations professionnelles au Centre de perfectionnement professionnel de Turin (Italie) en 1983. Toujours au niveau des formations spécialisées, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé a été formée en restructuration des entreprises publiques à  l’Institut belge de formation de Bruxelles (1986), en ménagement à  l’Ecole nationale d’administration publique (ENAP) du Québec au Canada (1988), une formation sanctionnée par le 1er prix d’excellence. En 1993, elle était au Centre de formation de la BCEAO en programmation financière et ajustement. Comme expérience professionnelle, on peut retenir son passage au service du Contentieux du ministère de tutelle des sociétés et entreprises d’Etat (1974-1975). Elle a également été inspecteur des sociétés et entreprises d’Etat chargé du contrôle de la gestion des sociétés et entreprises publiques (mars 1980-juin 1987), conseiller technique au ministère de tutelle des sociétés et entreprises d’Etat (juin 1987-juillet 1998). De juin 1989 à  mars 1991, le nouveau Premier ministre était affecté au Bureau des entreprises au ministère du Plan. Elle a été également chargé de missions à  la présidence de la République (mars 1989-mars 1991) et conseiller technique (mai 1991-aôut 1991). Entre août 2001 et mars 2002, elle est à  nouveau conseiller technique à  la présidence de la République. Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé est membre de plusieurs associations dont le Réseau des femmes ministres et parlementaires du Mali (REFEMP), l’Alliance contre la faim (ACF-Mali), l’Association pour la sauvegarde de Tombouctou (Assaut). En plus du français, elle parle anglais, sonraà¯, bambara et a des notions en peulh et arabe. l’on notera que C’’est pour la première fois qu’une femme est nommée Premier ministre dans notre pays.