Issa Bocar Ballo : « Les Maliens doivent se tourner vers l’avenir »

Journaldumali.com: Vous êtes un maire très actif, dit-on. Parlez-nous des grands chantiers inscrits au compte de votre mandat ? Issa Bocar Ballo: Je profite de votre micro pour remercier l’ensemble de la population de ma commune et l’ensemble de nos partenaires. Vous savez, quand nous sommes arrivés aux affaires en 2009, les difficultés étaient énormes. Mais grâce à  Dieu, avec les efforts des conseillers communaux, et l’engagement fervent de nos partenaires sociaux, nous avons pu relever de nombreux défis. Aujourd’hui de suis en droit d’avouer que la commune a véritablement démarré avec, à  la clé, beaucoup d’investissements suivis de réalisations tangibles se traduisant par la réalisation de centres de santé secondaires. Nous nous sommes investis afin que Kalaban ait son Centre de santé de référence ainsi que le Centre de santé de ATTbougou. l’autre grand chantier est le fameux marché dont le taux d’avancement des travaux atteint les 85%.Nous avons commencé à  réaliser des salles de classes partout dans la commune. A Sabalibougou 6 classes ont été réalisées, des salles de 3 classes sont également réalisées à  Gouana, Sangha, Tienbani. Par ailleurs, il faut souligner que nous avons entrepris de petits travaux d’aménagement avec l’accompagnement de nos populations ainsi que de nos partenaires. Au nombre de ceux-ci, il faut noter le décapage des artères principales, des efforts sont faits pour que certaines rues soient praticables. Quelles difficultés avez-vous rencontré? l’une des difficultés majeures à  laquelle nous sommes confrontés demeure le non payement des taxes par le plus grand nombre. La commune perd beaucoup de ses droits sur ce plan. Il reste entendu que ces ressources pourraient énormément nous aider à  faire des réalisations au bénéfice de la population elle-même. Le scenario qui fâche le plus C’’est le cas que nous subissons à  Niamana par la faute de la Mairie du district qui effectue des prélèvements illégaux dans notre commune. Nous avons adressé des correspondances au Maire du District pour attirer son attention sur cet état de fait. Aucune suite ne nous a été donnée quand bien même ce comportement viole les textes de la décentralisation. C’’est déplorable ! Aucune collectivité ne peut se permettre de faire des prélèvements dans une autre sans verser des ristournes à  cette dernière. La justice reste notre dernier recours si la Mairie du District venait à  persister dans son entêtement. Que pensez-vous de la crise socio politique que traverse le Mali ? Vous savez, bien avant le coup d’Etat, notre pays le Mali était malade dans tous les domaines sensés propulser son développement. Il y a sans doute eu des efforts. Mais qui n’ont pas suffit pour la satisfaction de la population. Il y a eu des hauts et des bas. Je crois qu’il revient à  l’ensemble des Maliens de comprendre que ce qui nous est arrivé était quelque part prévisible. Acceptons les solutions alternatives et tournons-nous vers l’avenir dans l’unité.

Insécurité: Les populations de Kalabancoro se révoltent

La population, notamment la jeunesse, très en colère, avait prise d’assaut la brigade territoriale de Kalaban-coro en bloquant toutes les issues. Les gendarmes, pour se protéger et faire déguerpir la foule qui ne voulait rien entendre, ont dû procéder à  des tirs de gaz lacrymogène quand celle-ci avait commencé à  jeter des cailloux et à  brûler des pneus sur le goudron. Heureusement il n y avait pas eu de blessé ni de cas de perte de vie humaine. Prêts à  se faire justice Les choses auraient commencé le samedi 31 décembre dernier, après l’annonce que le jeune Daouda Sissoko, alias «Polo», victime d’attaque à  main armée et du vol de sa moto dans le quartier ADEKENE, se battait pour survivre à  l’hôpital Gabriel Touré après avoir été amputé d’un bras. Pour manifester leur mécontentement et leur ras-le-bol, les jeunes du quartier se sont organisés pour rédiger des plaintes et des demandes d’autorisation de marche à  l’adresse de la mairie et de la sous-préfecture de Kalaban-coro. Les responsables desdites structures, précisément le maire, en la personne d’Issa Bocar Ballo, et le Chef de Brigade de la gendarmerie, Sékou Boukadari Dagnoko, seraient parvenus à  les en dissuader, en leur promettant de faire de leur mieux, pour arrêter les malfrats. Ce qui avait constitué un objet de satisfaction et avait contribué à  baisser d’un cran la tension. Comme promis, les hommes de Sékou Boukadari, avec le soutien de la population, sont parvenus à  appréhender le chef de gang Kaba MONEKATA et son frère Bakaridjan, le samedi 7 janvier dernier vers 03 heures du matin. Les deux hommes ont plusieurs morts sur la conscience, respectivement, 13 pour le premier et 10 pour le second. Ils auraient été arrêtés en possession d’un arsenal d’armes à  feu et d’un stock de munitions. Kaba succombera quelques minutes après son arrestation, ayant été grièvement blessé lors de la bagarre avec les gendarmes. Son frère, à  la suite de son interrogatoire, dénoncera d’autres éléments qui furent arrêtés les uns après les autres. Il a par ailleurs reconnu avoir tiré sur Polo qu’il connaissait d’ailleurs bien, habitant dans la même rue. Les jeunes, sous la colère, sont allés brûler la maison de Kaba et Bakaridjan. Un témoin confie qu’un certain colonel Monekata de l’Armée, travaillant à  la présidence de la République, et qui serait un grand frère au défunt Kaba et au détenu actuel, Bakaridjan se serait mêlé à  la danse. « Il se serait donc rendu à  la gendarmerie de Kalabancoro pour demander le transfert de l’affaire Bakaridjan à  Kati, afin de détourner les regards de la population. Comme une trainée de poudre, cette information fit le tour du quartier et arriva aux oreilles des jeunes qui se dirigèrent vers le lieu de détention avec la ferme intention de brûler vif Bakaridjan ». Les jeunes se sont rassemblés le lundi dans l’après midi, dans l’enceinte même de la cour de la gendarmerie, pour empêcher le départ de Bakaridjan à  Kati. Les populations exigeaient le départ immédiat du colonel Bloncoro Samaké qui aurait été envoyé par le Colonel Monekata de la Présidence pour trouver une formule afin de libérer son frère. Jusqu’à  la tombée de la nuit, la situation était explosive dans Kalaban-Coro. Selon nos sources, des agents de la gendarmerie auraient passé la nuit à  surveiller les entrées et sorties dans la gendarmerie. Cette tension ne s’apaisera pas le lendemain ni le jour suivant puisque ce mercredi encore, dans la matinée, il y a eu des échanges de tirs de gaz lacrymogène et de cailloux entre les deux camps. Malgré l’opposition des jeunes, le transfert a finalement eu lieu.

Kalaban Coro : Bientôt un marché ultra-moderne

l’équipe communale est pleine d’ambition pour la localité. l’un des grands chantiers en cours est celui du gigantesque marché public. Il est aujourd’hui 85% de réalisation et est très attendu par les populations. Incontestablement, le nouveau marché public de Kalaban-coro ouvrira la voie de la modernité à  cette commune rurale relevant du cercle de Kati. L’ouvrage, outre sa superficie inédite, arbore une architecture futuriste qui, certainement, boostera l’économie locale et du coup, permettra au conseil communal de disposer de boutiques à  louer aux particuliers et même à  des entreprises de la place. Toute chose pouvant faire rentrer de l’argent dans les caisses de la Mairie afin de couvrir d’autre besoins publics. Plus de 200 millions de Fcfa, c’est le budget total de ce nouveau marché public de Kalaban-coro, dont le chantier entièrement sur fonds propre de la mairie, a été amorcé avec l’arrivée en 2009 de l’actuel conseil communal dirigée par le maire Issa Bocar Ballo. Il faut toutefois signaler que la mairie bénéficie d’un appui financier de l’Anict, au même titre que les autres collectivités. Le chantier est très avancé, selon le Maire qui se dit confiant, malgré quelques difficultés financières rencontrées. La construction des boutiques est achevée, et il ne reste que quelques immeubles et hangars qui sont en finition. A notre passage, nous avons remarqué que certaines boutiques avaient déjà  trouvé preneurs… Ce qui augure de très bonnes perspectives pour la nouvelle infrastructure dont la livraison définitive est annoncée pour fin 2012. Le vœu le plus ardent du conseil communal est de voir les travaux du marché se terminer dans les plus brefs délais : « Nous nous attelons à  la finition très rapide des travaux du marché, car d’autres urgences nous attendent. La commune a besoin de se développer, et très rapidement. Nous envisageons des initiatives nous favorisant des rentrées d’argent », a déclaré le maire. Car les chantiers sont nombreux pour l’équipe de M. Ballo. « Les efforts sont répartis. Nous sommes obligé d’intervenir dans plusieurs domaines prioritaires (les routes, les centres de santé, les écoles) malgré nos maigres ressources ». Il lance un appel à  tous les partenaires potentiels et tous ceux qui voudraient aider cette commune qui est en quête de son développement, gage de la pax de stabilité et de prospérité.

Fait divers; Un homme met fin à ses jours à Kalabancoro

C’’est à  moins de 100 mètres du Lycée public de Kalabancoro que l’on a fait la macabre découverte. Le pauvre homme, apparemment âgé d’une soixantaine d’années, était pendu à  un arbre dans le lit du marigot qui traverse le quartier. D’après les témoins, il était pauvrement vêtu et avait un bonnet vert sur la tête. Les badauds étaient nombreux sur place, pour assouvir leur curiosité mais tous se demandaient sans cesse comment un homme de cet âge en est arrivé à  se suicider. Alertés très tôt le matin (à  6 heures), les éléments de la Brigade territoriale de Kalaban-coro, avec à  leur tête le Commandant de brigade, ont investi les lieux. Ils ont d’abord procédé à  la descente du corps sans vie de l’homme suspendu sur un arbre solidement enraciné dans le lit du marigot. Sur lui, il n’y avait qu’un petit sachet contenant du tabac et une pièce de 25 FCFA. Pour eux, l’acte est survenu dans la nuit du mercredi au jeudi dernier. Les mobiles du suicide sont inconnus, la victime n’ayant rien laissé derrière elle pouvant justifier son acte. Pour certains, l’homme ne supportait plus sa condition. Mais pour d’autres, ce suicide est tout sauf anodin. Le fait que le suicide se soit déroulé précisément dans le « komotou », (touffes d’arbres o๠avaient lieu les rites et sacrifices traditionnels des familles fondatrices de Kalaban-coro), en dit long sur les circonstances quelque peu ambigà¼es de cette mort. Alors, s’agit-il d’un meurtre, d’un règlement de compte ? Ces hypothèses sont balayées du revers de la main par le commandant de brigade de Kalaban-coro. Ce dernier, présent sur les lieux avec une forte équipe, indique qu’il s’agit vraisemblablement d’un suicide. De l’investigation des médecins déployés sur place, il ressort que le défunt était atteint d’une hernie. Peut-être est-ce à  cause de la souffrance physique insupportable due à  sa maladie que la victime a commis l’irréparable. Interrogé par les éléments de la Brigade, l’employeur du défunt, d’un air inquiet, s’est empressé de reconnaitre que le sieur B. Diarra faisait office de gardien dans son champ situé dans la zone aéroportuaire à  Sénou. Cependant il n’a relevé aucun différend quelconque qui aurait pu l’opposer à  son employé. Bien au contraire, dit-il, il suivait en personne le traitement médical du mal qui rongeait ce dernier. « Les soins ont commencé. D’ailleurs, demain vendredi, nous avions rendez-vous chez le médecin pour le second pansement », a-t-il expliqué. Après plus de 3heures d’attente sur le lieu, le CB de la Brigade territoriale a transféré la dépouille mortelle aux autorités municipales qui sans plus attendre ont procédé à  son inhumation. Qu’il repose en paix.

Insécurité à Kalaban-coro : la population aux abois

Plus que jamais, la création d’un commissariat de police s’impose à  Kalaban-coro. C’’est presque dans une jungle que vivent aujourd’hui les populations quasiment laissés à  elles-mêmes. Plus une nuit, une journée ne passe sans qu’on ne recense un cas de violence, braquage ou vol simple et les habitants se retrouvent bien souvent sans recours. Quartier plutôt paisible, il y a quelques années, o๠des bamakois venaient se réfugier, loin des bruits du centre-ville, la localité bat désormais des records d’insécurité. Et pour cause. Ici, règne des ventes d’armes à  feu, des trafics à  grande échelle de stupéfiants, banditisme…A ces maux, qui coupent le sommeil aux populations, s’ajoutent la clochardisation de la couche juvénile de la localité. Laquelle, dans sa majorité, semble avoir perdu tous ses repères d’avenir, pour ne se livrer qu’à  la facilité et la recherche effréné du gain facile. O๠est la police ? Créée il y a près d’une vingtaine d’une année, la brigade de gendarmerie toujours logée dans de sombres chambres exiguà«s, semble à  bout de souffle vu son cuisant manque de moyens. Il est manifeste qu’elle est désormais incapable de circonscrire l’insécurité dans la zone. Très désemparée, la population se demande d’o๠pourrait venir le salut. « Il nous faut un commissariat de police », réclament certains habitants de la localité qui, certainement, ignorent que la création de cette entité sécuritaire requiert certaines conditions. En réalité, sur le papier, Kalabancoro est une commune rurale. Mais, de par son emplacement et son peuplement, elle n’a rien à  envier aux autres circonscriptions de Bamako. Elle compte plus de 80 000 âmes reparties entre plus de 10 quartiers et 10 villages. Aujourd’hui, la sécurité de tout ce monde pose problème. La seule brigade de gendarmerie avec des moyens dérisoires n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ses quelques actions menées se limitent à  l’audition des plaignants et concernent les affaires civiles. D’ailleurs, à  la brigade, on se dit incapable de couvrir le quartier « avec nos moyens très faibles ». Conséquence : des bandits et autres malfaiteurs sont en train de transformer le quartier en un nid de vagabonds irréductibles, au grand dam de la population. Les rares patrouilles ne sont pas en mesure d’inquiéter les bandits tellement leur champ d’opération est vaste et incontrôlable pour une seule brigade. Autodéfense Devant l’ampleur des attaques avec des armes à  feu (les brigands se dirigent dans les familles et obligent les occupants à  ouvrir la porte de leur chambre s’ils veulent rester en vie), des jeunes s’adonnent à  la vente de pistolets à  vil prix. Dans un lieu gardé secret non loin de la brigade de la gendarmerie, des chefs de familles se ruent sur ses pistolets, qui se vendent comme du petit pain. Devant une telle situation, le département de la Sécurité intérieure et de la Protection civile est interpellé. Si les populations entreprennent de se défendre toutes seules, nul ne sait ce que cette situation pourra engendrer. Alors, avant que les choses ne se dégradent définitivement, il urge d’agir. Pour la quiétude des habitants de la localité et pour la sécurité de tous dans le district de Bamako.