Kangaba : Les candidats au bac édifiés sur le choix des universités

Le Club des Jeunes Acteurs pour le Développement a organisé, samedi 15 août, une conférence sur le choix des universités pour les futurs bacheliers de la ville de Kangaba. Les candidats au baccalauréat ont été édifiés sur les filières d’études universitaires afin qu’ils puissent dès à présent avoir une vue de ce qu’ils comptent faire par admission. C’était dans la salle de conférence de l’Institut de Formation de Maîtres de Kangaba et en présence du député du cercle, Souleymane Doumbia.

« Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles », nous conseille l’acteur américain James Dean. Voilà tout le sens du Club des Jeunes Acteurs pour le Développement  en initiant cette conférence sur le choix des universités, gage de réussite pour nos jeunes frères et sœurs lycéens », a expliqué Sidy Marico, juriste et président du Club.

C’est dans cette optique que les étudiants ont été édifiés dur les quatre grandes universités de Bamako. Les formations, les conditions d’accès et les débouchés des différentes filières ont été expliqués aux candidats ainsi que les possibilités de concours de recrutements.

L’événement était parrainé par le député du cercle qui a promis d’accompagner le Club des Jeunes Acteurs pour le Développement pour de futures activités. « Je suis prêt à les accompagner pour une deuxième édition, cela relève de mon rôle. En tant qu’élu de la zone, mon souci est que les jeunes fassent un bon choix dans leurs études universitaires pour réussir. Et on a constaté que les élèves ont été bien édifiés sur les différentes filières d’études universitaires », s’est réjoui Souleymane Doumbia.

Le Club des Jeunes Acteurs pour le Développement est un tout nouveau regroupement né il y a de cela un mois. Il se propose comme objectif de contribuer au développement du cercle  de Kangaba et du Mali.

Le Campement Kangaba renait!

Attaqué le 18 juin dernier, le Campement Kangaba, centre de villégiature situé à quelques kilomètres de Bamako, n’a pas fermé longtemps.  Deux mois après, il essaie de renaitre de ses cendres.

Dimanche 18 juin 2017. Il est 16 heures 30 minutes lorsque la nouvelle parvient aux populations bamakoises. Le Campement Kangaba, lieu réputé paradisiaque et très fréquenté par les expatriés, est attaqué par des terroristes. Bilan : deux civils tués, quatre blessés, quatre assaillants abattus, cinq autres capturés, une trentaine d’otages libérés et plusieurs parties du campement parties en flammes. Deux mois après, cet établissement renommé tente de panser ses blessures.

Renaissance Bâti sur une superficie d’environ 30 hectares, le Campement Kangaba doit son existence au Français Hervé Depardieu, qui, en 2007, a acquis cette terre pour la réalisation d’une plantation d’arbres de la variété « Gueni », très utilisée dans l’artisanat. C’est de là que lui viendra l’idée de la construction du « Campement Kangaba ». Un petit paradis où toutes les commodités sont réunies pour passer d’agréables moments de détente et de pur loisir. Chambres d’hôtel, bar, ateliers d’artisanat, potager, excursions, sports et autres, le tout dans un environnement écologique. Situé à Yirimadio, en périphérie de la capitale malienne, le Campement Kangaba a depuis quelques semaines entrepris la reconstruction de son antre, dont une bonne partie a été détruite au cours de l’attaque. Les stigmates sont encore visibles et le retour de la clientèle se fait tout doucement. « Tout est ouvert depuis quelques jours et nous continuons la rénovation dans un nouvel esprit », confie à JDA la Directrice, Mme Marianne Montaut. Avec la réouverture, quelques clients reprennent leurs habitudes. « Je pense bien que, petit à petit, les choses redeviendront comme avant », espère-t-elle.Une petite satisfaction pour la directrice, qui garde l’espoir que le campement retrouve sa quiétude et son hospitalité d’antan. Avec la nostalgie d’un passé glorieux où, tous les week-ends, ce parc grouillait de monde, elle tente d’être optimiste quant à un retour prochain à la normale. Mais, pour cela, il faudra renforcer la sécurité afin de permettre à ce petit paradis de faire revivre aux Bamakois la programmation culturelle qui a fait sa particularité et son charme. Là-bas, comme à Bassam en mars 2016, l’élan de solidarité n’a pas manqué et les propriétaires des lieux n’ont pas cédé à la psychose. Hervé Depardieu avait demandé,  bien avant l’attentat, la création au Mali d’une police touristique chargée de la protection des hôtels, des lieux très fréquentés et des entreprises qui peuvent être des cibles pour les terroristes. Celle-ci devrait bientôt voir le jour.

 

 

A Kangaba, l’or plutôt que l’école

Situé dans la région de Koulikoro, le cercle de Kangaba abrite environ dix sites d’orpaillage qui attirent des centaines de jeunes de la localité mais aussi des jeunes de l’intérieur du Mali. Tous veulent faire fortune en cherchant de l’or. Le triste constat est que les élèves et les enseignants abandonnent les classes pour s’installer dans ces lieux malgré la sensibilisation et les mesures prises par le gouvernement. Partout o๠se trouvent les sites d’exploitation artisanale, les classes se vident, faute d’élèves et d’enseignants. Selon Assétou Ballo, animatrice d’une ONG, les élèves sont les premiers à  abandonner la classe au profit de l’orpaillage. « l’enseignant qui se trouve souvent seul face au tableau noir et les tables bancs est obligé aussi à  rejoindre à  ses élèves à  l’orpaillage. Cette fois-ci pas pour dispenser les cours mais chercher de l’or ». Raison pour laquelle poursuit–t-elle, « l’année dernière lors de l’examen du DEF, il y avait plus 100 candidats absents, car ils étaient tous à  la recherche de l’or ». Par ailleurs, sur les sites beaucoup de jeunes perdent leurs vies lors des éboulements. Le médecin chef du centre de référence de Kangaba souligne aussi que l’orpaillage constitue l’un des facteurs majeurs de propagation du VIH et des infections sexuellement transmissibles. Ce qui fait dire à  un enseignant d’un lycée privé de la localité que l’avenir du cercle est hypothéqué car un jour Kangaba risque de se retrouver sans cadres.

Réfection septennale du «Kamablon» : Le jour J

La réfection de la toiture d’une case n’a en soi rien d’exceptionnel mais celle du Kamablon l’est pour deux raisons. D’une part elle n’a lieu que tous les sept ans. D’autre part cette case est sacrée. « La cérémonie consacre la réunification des membres du clan et de la famille autour d’un symbole puissant de leur identité culturelle », nous explique le Pr. Drissa Diakité, qui a consacré un ouvrage aux griots du Mandé (« Kuyaté, la force du serment : Aux origines du griot mandingue ». Caractère sacré oblige, « il est strictement interdit de filmer ou de photographier l’événement, au risque de s’exposer à  de sévères représailles ». Depuis 1643 La cérémonie qui dure en tout cas cinq jours est organisée par le clan des Keita, descendants du fondateur de l’Empire du Mali Soundiata Keà¯ta, avec les griots portant le patronyme Diabaté, détenteurs de l’histoire du Kamablon. Le rituel est le même depuis 1643, année de la construction du Kamablon selon la tradition orale. Des jeunes descendent d’abord l’ancienne toiture en chaume puis posent la nouvelle sur l’édifice circulaire conçu en briques de banco de 4m de diamètre et 5m de haut. Tout se fait sous la surveillance et la direction des anciens de la communauté, qui à  cette occasion transmettent leurs savoirs. Les travaux manuels sont accompagnés par les récits des griots du village voisin de Kéla, qui rendent hommage à  Soundiata. Un patrimoine culturel à  conserver L’intérieur et l’extérieur de la case sont ensuite ornés de peintures censées prédire l’avenir du Mandé pour les sept années à  venir. Autour du Kamablon d’autres sites sacrés. Il s’agit d’un puits, d’un figuier, d’un fromager ainsi que la tombe de Massa Sèmè (fondateur et premier prêtre du Kamablon). Ce rituel qui a traversé l’Histoire est précieux. « La communauté de Kangaba et les autorités nationales ont élaboré des mesures de sauvegarde en mettant en place une législation et un programme de prise de conscience visant à  encourager la transmission des savoir-faire et des connaissances aux générations futures », explique Ben Kaba Koné, habitant de Kangaba. « L’exemple de la case sacrée de Kamablon montre que la culture malinké reste encore très proche de son histoire et de ses traditions », témoigne le directeur national du patrimoine culturel, Klessigué Sanogo. La cérémonie de la case sacrée de Kangaba a été soumise en 1999 au Patrimoine mondial de l’Unesco. Elle rejoindra peut-être le Tombeau des Askia, Tombouctou, la vieille ville de Djenné et la falaise de Bandiagara.

Patrimoine : Un festival pour Kuru Kan Fuga !

C’’est en principe ce samedi 10 septembre 2011, qu’aura lieu à  Kangaba le lancement officiel de la 1ère édition du festival Mandingue pour la valorisation de la «Â Place de Kuru Kan Fuga ». Cet évènement majeur offre l’occasion aux initiateurs de présenter la diversité artistique culturelle du Mandé. Le festival de Kuru Kan Fuga, qui se tient en décembre prochain, est une initiative  du député de Kangaba, en collaboration avec les autorités communales et traditionnelles. l’objectif est de permettre aux populations de revisiter la riche culture du Mandé. «Â Il s’agit, à  travers ce festival de prendre en compte la préoccupation du chef de l’Etat, qui a souhaité lors des festivités du cinquantenaire que la place de Kuru Kan Fuga soit un lieu de rencontre, d’échange et de manifestation pour les peuples du monde » expliquent les organisateurs. Pour qui, le festival permet aux participants de prendre connaissance avec l’histoire de cette partie du Mali. En plus de la valorisation de notre patrimoine historique, Kangaba et le Mandé peuvent être une alternative pour les touristes, qui n’ont connu et visité que le nord de notre pays. En l’occurrence Tombouctou, le pays Dogon, Gao et Kidal. Avec ce festival, qui sera désormais une manifestation annuelle, les autorités et les populations veulent faire de Kangaba une plaque tournante et une destination touristique reconnue au Mali. Pour la réussite de la manifestation, les initiateurs ont fait appel à  des professionnels de la culture. C’’est ainsi que l’organisation technique du festival, a été confiée à  N’Tji Diakité. En bon connaisseur des activités de ce genre, l’artiste malien (très connu du monde de la chorégraphe) a accepté la demande de Kangaba. Pour lui, l’enjeu du défi est de taille, mais la tâche est exaltante. Quant à  Cheick Salah Sacko et son staff, ils mettront leur savoir-faire pour la bonne organisation. Rôle historique dans la civilisation mondiale Les historiens du monde entier ont convenu du rôle historique de Kuru Kan Fuga dans la civilisation mondiale. Pour la cérémonie de ce samedi, il y aura plusieurs expressions culturelles du pays Mandé comme les tambours (Djembé, Dounou, Ttamani », les instruments à  cordes (comme la kora, le n’goni, ou encore le sokou) les chants, les danses et la chorégraphie du terroir. Le tout dans une ambiance carnavalesque sur la place de Kuru Kan Fuga. Pour les organisateurs, il est temps que Kuru Kan Fuga soit célébré chaque année, au regard, disent-ils, de la place historique que le site occupe dans le patrimoine national. Cette volonté des organisateurs rejoigne cette explication de l’historien Bakary Kamian Traoré, qui témoigne que « la Place Kuru kan Fuga signifie toute l’importance que le peuple malien et ses dirigeants accordent à  leur patrimoine historique, leur attachement aux valeurs héritées de leur passé, de leur fierté d’avoir contribué au fondement et au progrès de la démocratie dans le monde depuis la nuit des temps ». Bref, ce festival qui célèbre la culture mandingue est une contribution à  la civilisation de l’universel et le rôle historique que notre pays a joué sur le plan d’évolution des idées depuis huit siècles à  travers les grands empires soudanais, du Ghana, du Mali et du Songhoà¯.

Dossier régions : Interview de Bakary Keita, Président du Conseil de Cercle de Kangaba

En cette période de tension entre les pays industrialisés et les pays émergents après la conférence sur le réchauffement climatique à  Copenhague, nous nous sommes rendus à  85 km de Bamako pour nous informer sur la protection de l’environnement dans cette zone du Mali. Nous avons rencontré le premier responsable des collectivités pour connaà®tre les raisons de la coupe du bois abusive et des alternatives exploités après une vive tension entre les populations. Avec notre interlocuteur toujours sur pied d’œuvre pour répondre aux sollicitations des 60 villages du cercle, nous avons aussi abordé des sujets sur le tourisme, la décentralisation, le projet de la nouvelle route pour ne citer que ceux-ci. Nous vous invitons à  découvrir Kangaba et ses réalités avec son Président du Conseil de Cercle. Journaldumali.com : Bonjour veuillez-vous présenter à  nos lecteurs Bakary Keita : Je me nomme Bakary B. KEITA connu sous le nom de Monsieur Bouh ou Naà¯da Bouh. Enseignant de formation, je suis aujourd’hui Président du conseil de Cercle de Kangaba. Marié, polygame, père de 7 enfants. Journaldumali.com : Comment vous êtes venu aux affaires ? Bakary Keita : l’histoire est un peu longue mais pour être concis, je dirai que J’ai aimé la politique depuis que J’étais simple enseignant. C’’était au temps de l’UDPM (l’union démocratique du Peuple Malien. J’étais le chargé des sports de l’UNJM (ndlr : Union Nationale des Jeunes du Mali) dans le cercle. Après l’instauration du multipartisme, je suis venu à  la politique. C’’est à  l’issue d’une élection que je me suis retrouvé au conseil de cercle. D’abord je fus conseiller communal de Minindian en 1999 à  ma première mandature. J’ai été à  la même année, délégué au conseil de cercle. Je fus aussi 2e vice président au cours du même mandat. à€ travers les élections en 2004, J’ai été reconduit conseiller communal, délégué au conseil de cercle et cette fois ci, Président du conseil de cercle. Journaldumali.com : Qu’est ce qui vous a poussé à  vous maintenir à  ce poste ? Votre conviction Bakary Keita : Ma conviction dans cette mission est que personne d’autre ne peut développer notre pays ou nos localités à  notre place. Il faut donc quelqu’un qui connaisse le terrain et la mentalité des populations. Qui soit aussi capable de les motiver dans le cadre de leur propre développement. Voilà  donc les quelques points qui m’ont motivé à  réaffirmer ma disponibilité à  ce poste et J’avoue que J’ai réussi parce que J’ai eu la confiance des populations, chose qui ne date pas d’aujourd’hui. Faut il préciser que je suis natif du terroir ? Je ne me suis donc jamais mis à  la marge des activités socio – économique et culturelle de cette population. Je n’ai jamais créé la différence entre mes frères qui ne sont jamais passés par les bancs et moi. C’’est donc vous dire que je prends régulièrement part à  leurs activités. Journaldumali.com : Compte tenu des difficultés que vous rencontrez sur le terrain, parlez nous d’une expérience qui vous a le plus marqué dans votre parcours à  la présidence du conseil de cercle. Bakary Keita : Effectivement comme vous le dites, la mission d’un élu n’est pas toujours facile. Au regard de la complexité des textes et surtout un enseignant qui se retrouve au poste d’administrateur sans passer par une école d’administration, ce n’est vraiment pas facile. Alors le travail se fait avec une grande délicatesse et avec tact. C’’est après avoir pris connaissance des actes posés par mes prédécesseurs, que je me suis inspiré de leurs expériences pour ensuite apporter des améliorations afin de relever les défis du moment. Parmi ces défis il y avait assez de conflits dans le cercle de Kangaba entre différentes couches de la communauté. Sachez toute fois que Kangaba est une zone à  80% agricole. Parmi ses grandes activités il y a aussi la pêche et l’élevage étant donné que le fleuve Niger passe par ici. Il y avait donc à  ce moment un conflit terrible entre agriculteurs et éleveurs et ensuite entre transhumants et chasseurs. Face à  cette délicate situation, J’ai initié un espace d’échanges entre les différentes parties afin d’avoir un terrain d’entente, C’’est ce qui a donné naissance à  la convention locale qui est aujourd’hui un outil efficace pour la gestion de conflits et la gestion des ressources naturelles. Il faut reconnaà®tre que l’exercice a été très difficile mais au finish, il y a eu un compromis sans incident major. C’’est ce qui m’a beaucoup réconforté dans mon cours et C’’est toujours d’actualité. D’ailleurs, je profite de votre micro pour dire que nous sommes actuellement à  la recherche de financement pour l’élaboration d’une nouvelle convention locale axée principalement sur le secteur de la pêche. b Journaldumali.com : Qui étaient les autres acteurs dans l’élaboration de la dite convention locale qui est pourtant sortie d’un conflit entre 3 acteurs que sont les éleveurs, les agriculteurs et les chasseurs ? ] Bakary Keita : Cette convention qui a été élaborée avec l’appui de plusieurs partenaires, a impliqué entre autres : les services techniques de l’Etat, les pêcheurs, les exploitants forestiers, bref toutes les couches qui contribuent au développement du cercle. Journaldumali.com : Quel est l’impact du transfert de compétence et ses difficultés dans votre cercle ? Bakary Keita : En matière de transfert de compétence de nos jours, on peut dire qu’il n’y a que trois secteurs qui ont été réellement transférés mais pas les ressources. Les deux transferts doivent donc se suivre. C’’est un véritable problème que nous rencontrons ici. Il faut cependant reconnaà®tre qu’il y a un changement au fil du temps depuis le début de la décentralisation. Par ailleurs, il y a certaines autorités de tutelle qui ont bien compris la décentralisation et qui lui sont vraiment favorables. Par contre, d’autres demeurent très allergiques à  celle-ci. Et ce sont ces derniers qui empêchent les collectivités à  assurer la mobilisation des ressources et même à  leurs mises à  dispositions aux collectivités. Journaldumali.com : Des sources fiables ont témoigné qu’il y avait des tonnes de chargement de bois qui venaient régulièrement de Kangaba. Est-ce avec votre consentement ou peut être votre complicité ? [b Bakary Keita : BBK : Je dirai que J’en veux aux services techniques de l’Etat en charge de la protection de l’environnement. Je le dis à  qui veut l’entendre, Kangaba fait parti aujourd’hui des dernières réserves du Mali en matière de ressources naturelles. Nous avons élaboré cette convention locale pour permettre aussi aux exploitants forestiers de mener leurs exploitations sans nuire à  l’environnement. Mais ce fut le contraire. C’’est pourquoi nous avons demandé par la suite, l’arrêt strict du charbonnage dans la convention locale. Pour celui qui a connu Kangaba à  cette période, la zone était devenue très désolante. Tout avait été ravagé. Et pire, les 80% des sommes perçues qui vont dans la caisse de l’Etat pour l’exploitation de la forêt n’ont pas servi à  remplacer les bois coupés. Pour faire face à  cela, nous collectivités, avons tenté de créer un cadre de concertation pour faire recours à  notre convention, afin d’essayer de freiner cette coupe abusive du bois. Ainsi nous avons mobilisé les différents comités de vigilance créer dans tous les villages, pour qu’ils veillent scrupuleusement à  l’environnement. Et les camions une fois appréhender, qu’ils saisissent le maire et que celui-ci vérifie l’authenticité de leur autorisation de coupe. En cas d’irrégularité, les camions sont immédiatement déchargés. Ces produits déchargés sont mis à  la disposition des services des eaux et forets et le délégué à  l’environnement de la mairie. Par ailleurs la coupe du bois vert est strictement interdite à  l’absence d’une assurance de reboisement par l’exploitant. Lorsque nous menions ce combat, nous étions très mal compris des services techniques et des autorités de tutelle mais nous n’avions pas fléchi pour autant. Aujourd’hui ce dégât s’est beaucoup amoindri et nous continuons de réfléchir sur un cadre d’échange pour la mise en œuvre des textes législatifs en la matière. Je confirme que la coupe du bois s’est beaucoup atténuée et que les zones détruites sont en régénération. Journaldumali.com : Bientôt l’axe Bamako – Kangaba – Djoulafondo sera dotée pour la première fois d’une route goudronnée. Quelles sont vos impressions par rapport à  cela ? Bakary Keita : : D’abord je salue cet acte courageux et glorieux du chef de l’Etat. Nous l’avions sollicité et il nous a accepté avec son gouvernement. A la réalisation de cette route, nous serons obligés de nous assumer pour la simple raison que cette route arrive aussi avec ses conséquences. Vu que nous sommes à  proximité de Bamako et sur une zone plate, il faut s’attendre à  des problèmes tels que les accidents de la circulation, le banditisme… Donc réfléchir à  la construction d’un centre de santé plus performant et renforcer le dispositif sécuritaire. Avant même l’avènement de cette nouvelle route, il faut savoir que la ville de Kangaba a déjà  son schéma directeur qui nous permet d’orienter les actions. Je vais donc entreprendre les mêmes actions dans les autres communes qui longent cette nouvelle route. Journaldumali.com : Vous savez mieux que moi que Kangaba est une ville historique du Mali. C’’est ici que la grande sœur de la charte universelle des droits de l’homme à  vu le jour. Je veux parler de la charte de kurukanfuga en 1236. C’’est ici qu’il y a aussi la case sacrée qui a été construite par Mansa Sèma, localement appelé « Kaaba Blonw » (âgée de plus de 8 siècle), sans parler du balafon mystique de Soumangourou Kanté pour ne citer que ceux-ci. Mais il y a un paradoxe ici, C’’est le manque d’infrastructure pour une si grande potentialité touristique. Par quoi pouvez-vous expliquer cela ? Bakary Keita : Je crois que le manque d’infrastructure est dû à  l’enclavement. Kangaba est bien un site touristique, je dirai même plein de site touristique mais le problème était lié à  l’accès à  la zone. C’’est ce qui faisait que les touristes avaient des difficultés à  se rendre ici. Pour faire un financement il faudrait s’attendre à  ce qu’on y gagne après ! Lorsque la route sera achevée, chacun voudra investir à  cause de la potentialité et du désenclavement du cercle. à‡a ne sera plus la seule affaire des collectivités mais aussi des commerçants. J’insiste quand même sur les raisons pour lesquelles nous n’avons pas d’infrastructures. C’’est aussi dû au fait que nous avons toujours été omis et mis en marge du développement par les différents régimes passés sauf celui du général Toumani et ce, malgré nos potentialités. Le fleuve Niger passe par ici pour le reste du pays mais il y a combien de périmètres aménagés à  l’est pendant qu’il n’y avait rien chez nous qui sommes en amont. C’’est seulement à  l’arrivée d’ATT que nous avons assisté à  l’aménagement de la plaine de Maninkoura ici à  Kangaba. Maintenant il y a plusieurs autres projets de périmètre aménagés le long du fleuve. Même le tourisme était axé sur l’est à  cause de la facilité d’accès de la zone. C’’est pour vous affirmer que Kangaba a changé de visage à  tous les niveaux pendant ces deux mandats du Président ATT. Kurukanfuga dont vous parlez, fait aujourd’hui l’objet de convoitise pour sa revalorisation. l’espace a été borné récemment. Nous sommes vraiment déterminés à  la recherche de partenaires et de financement pour assurer la réalisation des infrastructures dans notre cercle. Journaldumali.com : Quel est l’état de la relation entre le cercle de Kangaba et l’autre coté de la frontière Guinéenne ? Bakary Keita : Notre relation avec la Guinée est bonne et cela ne date pas d’aujourd’hui. Ces bons liens historiques continuent entre nos différentes communautés. Si ce n’est le petit incident qui s’était déroulé entre Balandougou du coté Guinéen et Comana – Kouta au Mali, tout va bien de part et d’autres des frontières. Journaldumali.com : Votre mot de la fin Bakary Keita : : Je vous remercie et votre organe également pour votre courage et votre dévouement à  venir jusqu’ici à  Kangaba pour nous donner la parole. Je remercie également tous les acteurs au développement qui opèrent dans notre cercle. Je lance un vibrant appel à  toutes les organisations et personnes de bonne foi à  jeter un regard sur le cercle de Kangaba, à  nous tester afin de voir ce dont nous sommes capables. Pour terminer, je lance un appel à  tous les élus du Mali à  s’impliquer d’avantage pour le développement de toutes les localités et à  croire à  leur gouvernement pour que nous puissions aller de l’avant pour le bien être de notre cher Mali.