Général de brigade Kani DIABATE : servir le pays d’abord

Le général Kani Diabaté est la première femme à  avoir intégré l’armée malienne. Conseillère du chef de l’à‰tat, à  la tête de la Commission de lutte contre la prolifération des armes légères, elle combat d’abord pour son pays, puis pour la promotion des femmes. Nous avons commencé à  deux. Aujourd’hui, nous sommes peut-être plus d’un millier, cela veut dire que nous avons donné un bon exemple ! » La fierté et l’humilité réunies dans un sourire généreux, le général Kani Diabaté sait parler d’elle- même avec rigueur. En 1974, pour la première fois, l’armée malienne intègre deux femmes. Quarante ans après, Kani Diabaté est général de brigade, présidente de la Commission malienne de lutte contre la prolifération des armes légères, conseillère du président Ibrahim Boubacar Keà¯ta. Affable, elle reçoit dans son bureau du complexe de Koulouba, non loin du palais présidentiel; du haut de la colline, elle domine tout Bamako. Et raconte son engagement, son envie de « servir le pays», de voir ses habitants enfin réconciliés. Elle explique également pourquoi les femmes ont un rôle déterminant à  jouer, tout en se défendant de servir autre chose que son institution. « Je ne travaille pas pour les femmes ; l’armée veut être républicaine, et moi je me sens comme un soldat du développement. l’armée est au service des communautés, du peuple. La question de la femme constitue uniquement un plus ». Enfant, Kani ne rêvait pas de devenir militaire, ne comptant aucun soldat au sein de sa famille ; elle est née en 1952 à  Kayes, non loin de la frontière sénégalaise, dans une famille khassonkés (ethnie mandingue proche des Malinkés) de dix enfants. Son père est contremaà®tre principal des travaux publics pour le cercle de Bamako et sa mère s’occupe des enfants. La jeune Kani veut être médecin: « à€ l’époque, il n’y avait pas de concours pour devenir médecin. Sauf à  passer par la médecine militaire». Mais l’idée d’intégrer une institution aussi rigide que l’armée ne va pas de soi. Kani Diabaté ne goûte pas tellement le treillis, encore moins la discipline militaire. « Je n’étais pas très emballée. Je me disais que je n’avais rien à  faire là  », se souvient-elle. Quelques mois avant de passer son bac, C’’est un ami officier qui la convainc. «Il a procédé par élimination : C’’est à  cause du sport ? Tu en fais déjà  au lycée. C’’est à  cause de la discipline, du respect de la hiérarchie ? Tu as déjà  appris chez toi à  respecter tes aà®nés…» l’année de terminale se poursuit. Le père de Kani meurt. Avant de franchir le cap, Kani demande une dernière fois conseil à  sa mère. « Elle m’a dit qu’avant de mourir, mon père lui avait demandé de nous laisser faire ce que nous voulions faire. Elle m’a répondu : “Si tu penses que tu en es capable, fais-le” ». Kani se sent capable. Elle passe le concours de la médecine militaire et le réussit. Lire la suite sur : https://www.dropbox.com/s/vyvqpx4yu4phfh5af37_relay.pdf