Consommation du« Bôgôni »: alerte danger!

La consommation du kaolin, « bôgôni » en bambara, n’alerte pas vraiment l’opinion publique car étant un phénomène traditionnel mais aussi très répandu dans nos sociétés. Dégoutante selon l’avis de la plupart des hommes, honteuse selon celui des femmes, cette pratique dure depuis des siècles en Afrique occidentale. Révélateur de manque La consommation du kaolin peut être associée au syndrome de « pica ». Le pica est un trouble du comportement alimentaire caractérisé par l’ingestion durable (plus d’un mois) de substances non nutritives (terre, craie, sable, papier, kaolin, etc.) Le pica a plusieurs causes, sa genèse associant des carences alimentaires et affectives. Son évolution peut parfois se compliquer de troubles intestinaux (occlusion, parasite digestif), de saturnisme en cas d’ingestion de peinture. l’ingestion du kaolin a beau être banalisée dans nos sociétés elle n’en demeure que plus dangereuse. Un effet presque imminent de l’absorption du kaolin est la constipation. Celle-ci est suivie d’une anémie qui s’aggrave au fil du temps. En effet le kaolin, une fois absorbé constitue une barrière à  beaucoup d’éléments nutritionnels à  l’exemple du fer et du zinc. Arrêtez, vite ! Pour les femmes enceintes, principales consommatrices de kaolin, les effets peuvent aller de l’avortement spontané à  l’incrustation du kaolin sur certaines parties du corps de l’enfant causant ainsi des manifestations cutanées et des troubles intestinaux. A la naissance, le bébé peut souffrir de développement insuffisant de ses organes, d’hypogonadisme (sécrétion anormalement faible d’hormones par les glandes génitales, C’’est-à -dire testicules chez l’homme et ovaires chez la femme) et de ralentissement de sa croissance. Diverses méthodes sont utilisées par certaines femmes soucieuses des dangers du kaolin. Une cure est de diminuer progressivement sa consommation mensuelle de kaolin (une demi-dose, puis un quart… jusqu’à  arrêt). Par contre l’envie de croquer du kaolin découle d’un manque de certains éléments tels que le fer dans notre organisme. De ce fait, un moyen beaucoup plus efficace serait la prise régulière de ces éléments (fer ou acide folique sous forme de comprimé), sous ordonnance médicale bien sûr et sur une durée allant d’un à  deux mois. Alors, les croqueuses, maintenant que vous êtes averties, il est temps d’abandonner cette pratique qui en plus est loin d’être esthétique !