Bamako et Kati en agitation

l’armée malienne a reçu du renfort de Sikasso et Ségou. Sous la conduite du Colonel Major Didier Dakouo, nos forces armées tiennent bon sur trois points clés proches de la ligne de démarcation : à  Mopti, Konan et Diabaly, dans la région de Ségou. Contre toute éventuelle attaque nouvelles des islamistes, les autorités ont jugé bon de renforcer l’arsenal militaire. Ainsi des armes auraient aussi été acheminées vers Mopti, armes qui étaient bloquées à  Conakry au plus fort de la crise malienne. Deuxièmement, sur la capture des 12 soldats maliens, rapportée par la chaà®ne d’information Qatari Al Jazeera, a tout simplement été démentie par le ministre de la Défense du Mali, sur les ondes de RFI, ce mercredi matin. «Â Nos hommes tiennent bon, il n’y a rien », a en substance affirmé le Colonel Yamoussa Camara à  la radio mondiale. Cela nous rassure… Bamako et Kati s’échauffent à  nouveau A Bamako, il y a du mouvement. Ce mardi matin, des marcheurs ont envahi la rue, les axes principaux et bloquer le Pont Fahd en direction du centre ville depuis l‘aube. Circulation coupée, des voitures rebroussent chemin. La veille, des sources ont été informées d’une «Â marche en direction de Koulouba » pour réclamer la tenue des concertations nationales, et d’après une autre source à  Kati : «Â demander la démission de Dioncounda Traoré… ». Vers midi, le mouvement s’est tassé et à  Kati, les routes ont été bloquées. Personne n’entre et ne sort de la ville garnison comme pour parer à  tout désordre. A Bamako, les marcheurs guidés par la COPAM, ont promis un sit-in et une nouvelle marche mercredi. On se demande pourquoi Bamako entre dans une telle agitation alors qu’à  Mopti, les forces de l’ordre stationnent pour parer à  toute menace d’attaque. Le Mali a-t-il encore de besoin de ce genre de désordre quant C’’est l’intégrité du pays qui en jeu. Il faut croire que ceux manipulent ces foules à  sortir dans la rue n’ont pas intérêt à  ce que la Paix revienne au Mali. Précautions à  prendre ! Dernière mise à  jour : 13h06

Après la guerre des bérets, celle des femmes…

Les femmes de bérets verts postées à  Kati disent attendre de pied ferme leurs sœurs, femmes de bérets rouges. Ces dernières ont promis de marcher sur Kati en ce mois de ramadan en protestation à  l’ arrestation de leurs maris après la tentative de contre coup d‘état du 30 avril. Pour les femmes de militaires putschistes, la démarche de leurs sœurs relève de la provocation. La date du 30 avril 2012 restera historique dans les annales de l’armée malienne. Le contre coup d’état des bérets rouges contre les putschistes échoue avec la reprise de lieux stratégiques comme l’ORTM, l’aéroport et Kati par les hommes de Sanogo. Par la suite, de nombreux bérets rouges et leurs complices suspectés seront arrêtés et gardés à  Kati. Faut il rappeler que les époux de ces dames sont détenus dans des conditions inhumaines par les hommes de l‘ex junte. Conditions que dénoncent par ailleurs, le collectif des avocats comme des violations flagrantes de la loi et des droits de l’homme. Avis de protestation Transférés au camp de la gendarmerie à  Bamako, une vingtaine des militaires sont également portés disparus. Le 16 juillet dernier, les femmes du Camp Para de Djicoroni, avaient marché dans les rues de Bamako et prévoient de sortir à  nouveau pour faire entendre leur voix. Certaines auraient même clamé vouloir «Â marcher nues », signe d’un désespoir évident chez ces épouses de bérets rouges; Mais va-t’on les laisser faire ? Les femmes de bérets verts se disent prêtes à  les affronter si elles osent monter jusqu’à  Kati. « Nous nous préparons pour les recevoir et surtout, nous ne permettrons à  personne de venir nous manquer de respect », martèle une épouse de béret vert à  Kati. D’autres estiment que leurs sœurs ont la mémoire bien courte : « Avant le coup d’Etat, nos maris, nos enfants ont été égorgés comme des moutons à  Aguel’Hoc et personne n’a protesté. Nous aussi, nous avons marché pour dire nos vérités au Président de la République ! ». Dans le camp des femmes de bérets rouges, la détermination à  faire éclater la vérité sur les arrestations arbitraires et les actes de torture envers leurs maris est sans limite. Au camp de Djicoroni Para, des femmes des bérets rouges dont certaines sont ingénieurs et juristes ont publié un communiqué de presse, vu qu’elles ne sont pas autorisées à  rendre visite à  leurs époux . Elles donnent ainsi une semaine aux autorités pour faire toute la lumière sur ces disparitions et rendre justice !

Mali: la médiation poursuit ses discussions avec les islamistes d’Ansar Dine

« Nous poursuivons les échanges avec eux pour mieux leur expliquer notre position et celle de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao) », a indiqué à  l’AFP un proche de M. Compaoré venu retrouver la délégation dans un grand hôtel de la capitale. A l’issue d’une rencontre lundi avec M. Compaoré, médiateur de la Cédéao, la délégation d’Ansar Dine avait annoncé accepter la médiation du président burkinabè qui, de son côté, a appelé ce groupe à  rompre avec les « terroristes » d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), ses grands alliés dans le Nord malien. « Nous demandons au monde de nous comprendre, (. . . ) nous nous battons au nom d’Allah. Nous, on n’est pas Al-Qaà¯da. L’islam interdit de prendre quelqu’un en otage » ou de prendre « l’argent de la rançon d’un otage », a assuré à  l’AFP Cheick Ag Wissa, porte-parole de la délégation islamiste. Une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touareg supplantée dans le nord du Mali par les islamistes, se trouve aussi à  Ouagadougou. Des envoyés du MNLA, mouvement d’idéologie sécessionniste et laà¯que, avaient rencontré M. Compaoré le 9 juin. « Rien ne peut sortir de nos discussions tant qu’Ansar Dine réclame l’application de la charia (loi islamique) et le jihad (guerre sainte) », a affirmé à  l’AFP Magdi Ag Bohada, responsable du MNLA à  Gao, une grande ville du Nord malien. Il a ajouté que son groupe avait « confiance » dans le Burkina Faso mais non dans les autorités maliennes. La médiation souhaite arriver à  un « agenda global de sortie de crise » qui se concluerait par des négociations entre groupes armés occupant le Nord malien depuis fin mars, communautés de la région et autorités de Bamako. Pendant ce temps, la Cédéao prépare l’envoi éventuel d’une force de quelque 3. 300 hommes au Mali. La France a dit mardi s’attendre à  une décision rapide du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant ce projet de l’Union africaine et de la Cédéao.

Accusations de torture au camp malien de Kati

Dans une lettre ouverte adressée au Garde des Sceaux, un collectif d’avocats dénonce des faits de tortures et le non respect des droits de la défense. Parmi les hauts gradés arrêtés et incarcérés figurent plusieurs proches d’Amadou Toumani Touré (ATT) et le fils de l’ancien président Konaré. Les familles des détenus se disent très inquiètes pour la santé et la vie de leurs proches, près de six semaines après leur arrestation. La lettre ouverte envoyée au ministre de la Justice est claire et directe : il y est question de faits de torture, de traitements inhumains, dégradants et humiliants, dont les détenus au camp de Kati seraient victimes depuis le début mai. Selon les avocats, il est difficile de connaà®tre le nombre exact de ces militaires, accusés du contre coup d’Etat des 30 avril et 1er mai : une cinquantaine d’officiers supérieurs et d’hommes de rangs, peut être plus, vivent en tout cas dans « des conditions d’enfermement intolérables » dit la lettre. Et même si la situation semble s’être améliorée depuis une dizaine de jours, les avocats dénoncent tout un système de détention organisé en violation flagrante de la loi. Un juge d’instruction a été saisi et plusieurs détenus ont été inculpés pour atteinte à  la sûreté de l’Etat et tentative d’assassinat. Parmi eux, des très proches d’ATT, mais aussi le fils de l’ancien président Konaré. Etat complice de crime Or ces militaires sont toujours détenus à  Kati et les avocats demandent leur transfèrement au camp de la gendarmerie de Bamako. Et avertissent le gouvernement malien : « en ne mettant pas fin à  la torture, l’Etat se rend complice du délit ou du crime ». Joint par RFI, le Comité international de la Croix rouge chargé des conditions de détention des détenus s’est dit préoccupé par cette affaire et affirme préparer pour les prochains jours des visites à  ces détenus. Les autorités maliennes ont donné leur accord de principe.

Dissolution du CNRDRE : A quoi joue le gouvernement ?

Sur les antennes de la télévision nationale, Hamadoun Touré, l’actuel ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, a annoncé vendredi 8 juin 2012, la création d’ une nouvelle structure qui devrait absorber le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), à  défaut de le dissoudre complètement, comme l’ont exigé l’Union Africaine, l’ONU et la CEDEAO. Du reste, si la médiation a pour le moment réduit ses contacts avec l’ex junte, elle entend désormais s’atteler à  la résolution de la crise au Nord. Une délégation du MNLA, conduite, par Ibrahim Ag Assaleh, a été reçue ce week-end à  Ouagadougou par le médiateur Blaise Compaoré, en vue de négociations futures… Rapide dissolution ? La dissolution du CNRDRE ne serait donc qu’une formalité ? Pas si sur, à  entendre Hamadoun Touré, qui évoque une entité nouvelle. Si le nom en est pour le moment tenu secret, le projet de loi « sera examiné au prochain conseil des ministres extraordinaire et déposé devant le bureau de l’ Assemblée nationale pour examen et adoption », d’après le ministre. Objectif de cette structure nouvelle, la formation, le conseil, autrement dit, une mission consultative qui pourrait « aider » le gouvernement de transition à  « réussir » sa mission. «Â C’’est tout simplement ridicule, le CNRDRE devait être dissous depuis longtemps. On voit mal des militaires qui n’ont aucune expérience du pouvoir, épauler le gouvernement », estime un éditorialiste malien. «Â s’ils sont incapables d’aller au nord remplir leur mission première, celle de défendre leur pays face aux envahisseurs, ils n’ont pas à  faire de la politique », s’insurge Abou, un jeune étudiant. Pour certains , cette décision montre l’influence toujours présente de l’ex junte sur le gouvernement de transition : « Faire disparaitre définitivement le CNRDRE, signifie, l’inutilité d’un gouvernement qui est le fruit de l’Accord cadre entre la CEDEAO, et le CNRDRE », argue Abdramane Diarra enseignant. Harouna pense que « le Premier ministre Cheick Modibo Diarra travaille sous l’instruction du capitaine Amadou Haya Sanogo. s’il accepte que le CNRDRE disparaisse complément, C’’est comme se tirer une balle dans le pied ». Enfin de compte, la création d’une structure pour absorber le CNRDRE serait-elle une manière pour l’ex junte,de défier en deça, la communauté internationale ? « Après avoir accordé l’amnistie aux ex putschistes, on promet aux militaires, une entité pour ne pas les froisser. Le vrai homme fort reste le capitaine Sanogo et ses complices », lâche Mariétou, journaliste. Affaire à  suivre !

Kati couleur kaki

Les habitants de Kati auraient pu mener la vie paisible destinée à  ceux qui vivent à  15km de la capitale, dans une ville entourée de collines et de verdure. C’’était sans compter le coup de sang des bérets verts du camp Soundiata Keà¯ta, qui ont transformé depuis le 22 mars la ville en un vaste camp militaire. Quartier général des putschistes, Kati fait l’objet de toutes les attentions. Les bérets rouges l’ont attaquée le 30 avril lors d’une tentative avortée de contre-coup d’Etat. Depuis le 22 mars, les populations doivent s’habituer aux treillis et aux claquements des armes à  feu. « Un simple pneu qui éclate provoque la panique » Les vendeurs ambulants évitent de se rendre à  proximité du camp militaire. « Vue la situation je préfère m’éloigner » témoigne Modibo Diallo, vendeur de montres et de lunettes. « Un simple pneu qui éclate provoque la panique au marché », commente un taximan local. Les katois doivent désormais se faire aux nombreux contrôles d’identité et aux fouilles censés protéger la ville-bunker. « Une fois J’avais oublié ma carte d’identité dans mon bureau. Arrivé vers Samè, o๠des barrages étaient érigés partout, J’ai été menacé par un militaire qui m’a obligé à  faire demi-tour pour retourner chercher ma pièce d’identité », témoigne un employé de banque. La tension était à  son comble le 10 mai, quand en fin d’après-midi une fausse alerte au sujet d’une contre-attaque de mercenaires a circulé dans la ville. « Les militaires nous ont fait rentrer chez nous en nous disant que les mercenaires étaient en position pour lancer un assaut sur Kati. Jusqu’au matin nous avons prié Dieu. » Une inquiétude partagée par certains militaires. « Dieu seul peut nous sauver, on ne sait pas quand les mercenaires peuvent faire irruption, malgré les mesures de sécurité », témoignait Ibrahim Dagno, caporal chef, en poste à  l’un des barrages. « Tout se décide chez nous » Malgré la situation angoissante certains habitants trouvent quand même de quoi se réjouir. « Notre ville est désormais la capitale du Mali, tout se décide chez nous », lance une femme dans le quartier Noumorila. D’autres voient dans l’arrivée au pouvoir des militaires de Kati des signes, et les griots s’en donnent à  C’œur joie. « Kati a été fondée par Bourama Koné, un chef guerrier. C’’était un homme courageux car à  l’époque, les Niarés de Bamako lui avaient déconseillé de s’installer à  Kati car la ville était hantée par les esprits. Il s’y était installé malgré tout », raconte Mamadou Diabaté, l’un des griots de Kati. « Le capitaine Sanogo est sur les traces de ces grands hommes qui ne connaissaient pas la peur. Il a permis à  tous les Maliens de connaitre le vrai Mali », clame t-il…

Qui veut la peau du capitaine Sanogo ?

Une tentative de contre-putsch a été immédiatement évoquée, dès le début des affrontements entre bérets rouges et bérets verts de l‘ex junte, le 30 avril au soir. Un affrontement qui a occasionné de nombreux morts de part et d’autre et parmi la population civile, sans qu’aucun bilan officiel n’ait été révélé. Les bérets verts du capitaine Sanogo ont livré en quelques heures une bataille épique contre les bérets rouges du camp des parachutistes de Djicoroni à  Bamako, considérés comme l’élite de l’armée malienne, jusqu’ à  reprise totale du contrôle de la situation. Dans un ultime sursaut, ces parachutistes (environ 300 hommes) ou bérets rouges, ont voulu contrôler la télévision nationale, l’aéroport et le camp de Kati. Les opérations étaient dirigées par le colonel Abidine Guindo, commandant des parachutistes et ancien aide de camp du président déchu ATT. Il serait l’artisan de la fuite d‘ATT du palais de Koulouba la veille du coup d’état du 22 Mars. «Â Un capitaine de plus en plus populaire ? » De son côté, le capitaine Sanogo, qui ne quitte plus son QG de Kati, doit en avoir gros sur le C’œur. Ayant rejeté en bloc les dernières décisions du sommet de la CEDEAO tenu à  Abidjan le 26 Avril, il avait clairement promis que l’Accord Cadre signé avec la CEDEAO serait respecté. Et sans autre forme de recours. La CEDEAO elle a réaffirmé certaines mesures, lors du sommet de Dakar le 3 Mai, tout en lâchant du lest sur l’envoi d’une force de sécurisation de la transition, qui ne sera désormais déployée que sur demande des nouvelles autorités maliennes de transition. Son non à  la CEDEAO, dont les décisions étaient perçues comme une atteinte à  la souveraineté nationale, et la victimisation qui a suivi les attaques du 30 avril, ont sans doute renforcé la popularité de Sanogo, auprès des populations maliennes. En est-il de même parmi les élites de Bamako ? Pas si sur, et certainement pas dans les partis politiques, qui après s’être beaucoup agités, font désormais profil bas. La vague d’arrestations qui a visé de nombreuses personnalités, dont l’ancien premier ministre Modibo Sidibé, interpellé trois fois, ou encore le leader du parti URD, Soumaila Cissé, en soins à  Paris, a sans doute calmé leurs ardeurs. Au total, 22 personnalités politiques et civiles avaient passé 48h au camp de Kati, entre le 16 et le 18 avril 2012. Les déclarations et les méthodes du capitaine semblent agacer depuis longtemps. «Â  Il est frappant de constater à  quel point un culte de la personnalité s’est crée autour de ce militaire, dès les premières heures du putsch », témoigne un journaliste sur place. Défilés de personnalités à  Kati, demande d’audiences en cascade, le chargé de la communication de la junte est débordé, parfois exaspéré, mais il tient : «Â  Vous voyez, C’’est ainsi toute la journée à  Kati. Tout le monde veut voir le capitaine… » Tout le monde peut-il encore voir le capitaine ? «Â Evidemment non ! », affirme un garde à  Kati , joint par téléphone. «Â  Depuis l’attaque du lundi, on a renforcé la sécurité autour du capitaine et du camp.» A l’entrée de la ville garnison, les contrôles de sécurité ont été renforcés et les véhicules sont fouillés un à  un par les hommes du capitaine. «Â Le Bâton magique du capitaine » «Â  Le capitaine est un enfant béni ». «Â C’’est Dieu qui le protège contre ses ennemis », témoignait un menuisier à  Bamako, au lendemain des attaques du 30 avril. En effet, Amadou Haya Sanogo, depuis son entrée en scène, se promène avec un bâton en bois étrange, qui le protégerait contre toute attaque sur sa personne, disent les plus superstitieux. «Â Il ont pourtant essayé de l’avoir un soir … », raconte une femme soldat de la garnison de Kati aux formes rondes. Elle est l’objet de plaisanteries de la part de ses collègues, mais sa bonne humeur plaà®t. Elle fait partie de ceux qui auraient empêché une énième tentative d’exfiltration du capitaine il y’a quelques semaines. Alertés, par la sortie inopportune de l’homme fort de Kati, elle et ses collègues ont intercepté le véhicule et demandé au chauffeur : «Â  O๠emmenez-vous le capitaine? ». Et cette autre tentative au début du mois d’avril, qui aurait été commanditée par des politiciens excédés par les agissements de la junte. «Â 58 millions » auraient été proposés si l’opération de liquidation avait réussie, confirme une source militaire à  Kati. «Â s’Ils ont procédé de la sorte en visant la garde rapprochée du capitaine, ils ont mis tous leurs œufs dans le même panier et les ont cassé ! », réplique un éditorialiste malien. « Bérets rouges en mission ? » Entraperçus sur la route de Samè et de Koulouba menant à  Kati, lundi 30 Avril, l’information a rapidement été transmise au camp, qui a agi en conséquence… A Kati, il y a bien eu des échanges de tirs, mais les bérets rouges n’ont pu atteindre le QG. D’autant que les mercenaires qu’ils attendaient à  l’aéroport de Bamako pour leur prêter main forte, n’ont pas pu atterrir. l’ ORTM et l’aéroport ont vite été repris et 300 hommes ne peuvent faire tomber l’ex junte, qui a reçu le renfort de la gendarmerie, de l’armée de l’air et du géni, avec des éléments venant notamment de Koulikoro. Cette tentative de contre-putsch par les bérets rouges s’inscrit-elle dans un complot qui dépasse les frontières nationales ? l’idée circule à  Bamako, que des forces étrangères ou « forces obscures » selon l’ex junte, chercheraient à  faire tomber le CNRDRE. Parmi les mercenaires arrêtés ces derniers jours et dont certains ont été exhibés à  la télévision, se trouvaient des Burkinabés, Sénégalais, Nigérians, Tchadiens et des Ivoiriens. D’autres pointent du doigt la CEDEAO, dont les dernières décisions à  Abidjan, concernant la durée de la transition et le maintien du Président intérimaire au-delà  des 40 jours, renvoient à  une mise sous-tutelle du Mali, insupportable aux yeux de beaucoup. « La junte a signé seule l’Accord Cadre avec la CEDEAO, sans consulter les forces vives de la nation, à  elle d’assumer les conséquences des mesures de la CEDEAO », affirmait l’Imam Dicko, en réaction. Son institution, le Haut conseil islamique du Mali (HCIM) a pris ses distances avec l’ex junte. Du reste, l’action de protestation des bérets rouges, fidèles à  l’ancien président ATT peut-elle avoir été suscitée et récupérée par des individus malintentionnés et soutenus par des éléments étrangers ? Ne dissout pas qui veut le CNRDRE en quelques heures. La chasse aux sorcières elle va-t-elle reprendre de plus belle ? Le commandant Mamadou Lamine Konaré, dit « Mala » et fils d’Alpha Oumar Kaonaré, soupçonné d’avoir épaulé la junte dans le coup d’état du 22 Mars, a été arrêté le vendredi 4 Mai par les hommes de Sanogo…

Contre putsch avorté : Sanogo confirme le maintien des organes de la transition

La capitaine Sanogo, président du Comité national de restauration de la démocratie et du redressement de l’Etat (CNRDRE) a fait une déclaration sur les ondes de l’ORTM à  15h40, au cours de laquelle il a tenu à  rassurer la population : « je suis là , je vais bien ». Des mercenaires étrangers infiltrés Selon lui, les événements qui ont opposé ses troupes, les bérets verts, aux parachutistes (bérets rouges) hier soir et dans la matinée étaient destinés à  l’éliminer. Pour le chef de l’ex-junte, auteur du coup d’Etat du 22 mars, les paras étaient appuyés par des « individus mercenaires mal intentionnés qui commençaient à  s’infiltrer depuis plusieurs jours ». Selon lui, des enquêtes seraient en cours. Sanogo a par ailleurs lancé un appel aux bérets rouges qui ne se seraient pas rendus, « il est encore temps de revenir, de se rendre. Cela va faciliter les choses », a t’il déclaré. Visiblement fatigué, le chef de la junte était entouré de plusieurs membres du commandement militaire : le ministre de la défense, le colonel-major Yamoussa Camara, celui de la sécurité le Général Tiefing Konaté, et également le chef d’Etat major de la gendarmerie, le colonel Diamou Keita. Interviewé par le journaliste Makanfing Konaté, Sanogo a par ailleurs confirmé que les organes de la transition, Président par intérim, Premier ministre et gouvernement resteraient en place, conformément à  l’Accord-Cadre signé le 6 avril 2012 signé entre la CEDEAO et le CNRDRE. Première sortie du porte parole du gouvernement Dans la foulée de Sanogo, Hamadoun Touré, ministre de la communication, des nouvelles technologies et porte parole du gouvernement a pris la parole pour appeler au calme, « la violence ne saurait être la solution ». Celui qui était jusqu’à  sa nomination porte parole de l’ONUCI a présenté ses condoléances aux familles des disparus, et appelé à  parachever le retour définitif à  la vie constitutionnelle avec un retour de la sécurité sur tout le territoire.

Sanogo dos au mur

Combien de temps tiendra-t-il encore le coup ? Arrivé au pouvoir le 22 mars par un coup de force, le capitaine Amadou Haya Sanogo reprochait au régime d’Amadou Toumani Touré «Â l’incompétence » dans la gestion de la rébellion au Nord du pays. Comme une ironie du sort, deux semaines après le coup d’Etat la junte militaire doit se résoudre à  constater l’avancée remarquable des rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et des groupes islamistes d’Ansar Dine. La semaine dernière, les trois villes principales villes sont tombées sous le contrôle des assaillants. Face à  cette déroute de l’armée nationale, le capitaine est aux abois. Ses nombreuses offres de dialogue à  l’endroit des rebelles n’ont pas eu gain de cause. Et la communauté internationale, dont il sollicite l’aide, demande mordicus son départ. Les sanctions économiques et diplomatiques décrétées la semaine à  Dakar par la CEDEAO et entérinées par l’ONU, ne laissent point de chance à  la junte militaire de rester au pouvoir. Mission infructueuse à  Abuja La délégation de leaders religieux (composée du président du Haut conseil islamique et de Monseigneur Jean Zerbo), dépêchée lundi dernier à  Ouaga, n’a pu convaincre le médiateur Blaise Compaoré de revoir auprès de ses pairs les sanctions contre le Mali. De sources proches de la junte, nous apprenons que rien n’a filtré de cet entretien avec le président du Faso. A Abuja, au Nigéria, o๠la junte avait envoyé le colonel Blonkôrô Samaké (chef d’Etat-major du chef de la junte) auprès du président Jonathan, les nouvelles ne sont pas bonnes non plus. Et dans l’entourage du capitaine Sanogo, on se refuse à  tout commentaire sur les conclusions de cette mission. «Â Si la junte n’a pas communiqué sur cette mission, il faut en déduire que les résultats n’ont pas fructueux », analyse cet observateur politique. Comme si cela ne suffisait pas, la Convention nationale annoncée par le capitaine n’aura finalement pas lieu ce jeudi. Face au refus d’une importante partie de la classe politique (réunie au sein du Front uni pour la Sauvegarde de la démocratie FDR ), la crise politique s’accentue au Mali. Sur le plan économique, malgré les assurances de la junte sur les conséquences de l’embargo, la population reste inquiète. Cette convention, devrait donc réunir toutes forces vives de la nation, et adopter le schéma de mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Avec le report de ces assises à  une date ultérieure, une la junte rate l’occasion de réconcilier les positions de la classe politique. Le temps presse donc pour le capitaine, qui est pris désormais entre plusieurs feux : la pression de la communauté internationale, l’avancée de la rébellion, l’opposition d’une partie de la classe. «Â Il faut aider Moussa Dadis Camara », avait recommandé ATT aux pires moments de crise guinéenne. Faudra-t-il «Â aider » le capitaine Amadou Haya Sanogo ?

Mali : Islamistes et Touareg profitent de la confusion

Impuissante face à  l’avancée des Touareg et des islamistes au nord du Mali, la junte, au pouvoir depuis le coup d’à‰tat du 22 mars, a lancé un appel à  l’aide vendredi. «Les rebelles continuent à  agresser notre pays et terroriser nos populations, a lancé le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, dans un discours à  la presse. La situation est à  cette heure critique, notre armée a besoin du soutien des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l’intégrité territoriale» du pays. Les insurgés, qui sont passés à  l’offensive dans le Nord en janvier, profitent en effet de la confusion régnant à  Bamako à  la suite du coup d’à‰tat militaire pour gagner du terrain. Vendredi matin, ils ont pris le contrôle de la ville stratégique de Kidal, dans le nord-est du pays aux confins de l’Algérie et du Niger. Selon une source diplomatique africaine , c’est «essentiellement le groupe islamiste Ançar Dine d’Iyad Ag Ghali appuyé par des combattants d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique)» qui a mené l’assaut. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg, et Ançar Dine, dont le chef est natif de Kidal, prenaient la ville en étau depuis plusieurs jours. Si le MNLA, qui affiche une position laà¯que, ne partage pas les objectifs d’Ançar Dine , qui vise l’instauration de la charia et a des liens avec Aqmi, les deux groupes combattent parfois ensemble l’armée malienne. La junte au pouvoir depuis le coup d’à‰tat militaire, qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, avait justement invoqué, pour justifier son putsch, l’échec du régime contre la rébellion touareg. De fait, celle-ci a réalisé une offensive spectaculaire en deux mois. Jamais, lors des deux soulèvements touareg des années 1990 et 2000, les rebelles – qui comptent cette fois des hommes revenus de Libye lourdement armés après avoir combattu pour Mouammar Kadhafi – n’avaient à  ce point menacé le pouvoir central, démoralisé une partie de l’armée et surtout engrangé de telles conquêtes. Menace d’embargo Sanogo a par ailleurs assuré que des élections libres allaient être organisées, sans toutefois donner de calendrier, alors que les pays africains voisins s’apprêtent à  imposer des sanctions contre son pays. Il a dit comprendre la position de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a donné 72 heures aux auteurs du coup d’à‰tat pour se retirer avant de fermer les frontières et couper l’accès à  la banque centrale régionale. Sanogo a cependant demandé à  la Cédéao de le soutenir, assurant que la junte a pris le contrôle du pays avec l’intention de lancer «un processus rapide de normalisation et d’organiser des élections libres et transparentes». Le Conseil de sécurité de l’ONU a pour sa part de nouveau condamné vendredi le coup d’à‰tat, «d’autant plus inacceptable qu’il intervient contre un président démocratiquement élu et au moment o๠la communauté internationale était prête à  apporter son soutien décisif pour apporter une solution pacifiée au nord» du pays, confronté aux rebelles. Quant au président déchu, Amadou Toumani Touré est sorti de son silence mercredi pour dire qu’il se trouvait sain et sauf «à  Bamako» et qu’il n’était «pas prisonnier», sans pour autant préciser sa localisation exacte.

Pourquoi la junte a t’elle arrêté Modibo Sidibé ?

l’ancien Premier ministre et candidat déclaré à  l’élection présidentielle du 29 avril qui préparait un meeting géant le 25 Mars au Stade du 26 Mars dans le cadre de sa campagne, a fait les frais de la chasse aux personnalités proches de l’ancien régime par la junte . Dans la nuit du 22 mars 2012, aux environs de 1 heure du matin, des éléments de la junte lui rendent visite à  sa résidence de Faladiè, un quartier de Bamako. De sa chambre à  coucher, Modibo entend les crépitements des armes automatiques. Il sort pour s’enquérir de la réalité. Selon nos sources, Modibo Sidibé s’est mis à  la disposition des militaires sans résistance, après avoir cru à  une protection, et avec un calme olympien en leur déclarant de «Â l’amener o๠ils veulent ». Il a été ensuite conduit au camp Soundiata Kéita de Kati o๠sont gardées d’autres personnalités de l’Etat, des ministres et présidents d’institutions de la République. Après cinq jours de détention, l’ancien bras droit d’ATT a enfin été relaxé ce mardi dans des conditions non encore élucidées. Fidèle à  son tempérament flegmatique, Modibo Sidibé est apparu souriant sur les écrans de la télévision nationale, en compagnie du président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, qui a rendu visite mardi aux détenus. Pourquoi Modibo Sidibé ? Vraisemblablement, les putschistes en avaient gros sur le C’œur contre Modibo Sidibé, si bien que, parmi la vingtaine de candidats officiellement déclarés à  la présidentielle du 29 avril 2012, Modibo Sidibé, candidat d’une dizaine de partis politiques, est l’un des rares à  avoir été arrêté par le Conseil national de redressement de la démocratie et pour restauration de l’Etat (CNRD-RE) avec Jeamille Bittar, le président de la Chambre de Commerce et d‘industrie. «Â Modibo Sidibé aurait été ciblé pour sa connivence avec le régime déchu », révèle une source proche de la junte. Pour plusieurs personnes, l’ancien Premier ministre était celui qu’ATT prédestinait au fauteuil présidentiel. Des preuves auraient été découvertes par les éléments de la junte, chose qui reste à  vérifier… Mais les observateurs ne le voyaient pas venir en raison de son «Â manque de popularité et l’absence d’appareil politique approprié ». Modibo peut-il encore briguer la magistrature suprême ? Difficile à  dire. Il est certain que l’arrestation de Modibo Sidibé a ralenti sa marche vers Koulouba au moment o๠l’on évoque une possible transition que pourrait diriger Dioncounda Traoré. Une proposition émise par la Cédéao à  l’issue du sommet extraordinaire d’Abidjan sur la crise malienne. Juste avant le putsch, le candidat indépendant avait misé sur une grosse campagne de communication. l’élan est désormais brisé pour Modibo Sidibé qui a été relâché mardi soir par la junte. Il lui reste toutefois l’adhésion de ses partisans, mais le contexte ne se prête plus au jeu électoral. A moins d’un retour rapide de l’ordre constitutionnel au Mali et l’organisation d’élections immédiates, un scénario presque’ impossible, l’issue de la médiation des cinq chefs d’états attendus mercredi à  Bamako, nous en dira davantage sur les chances de l’un ou l’autre des candidats, et comment chacun d’entre eux s’appropriera ce contexte… Reste que depuis le putsch militaire, Soumaila Cissé et Ibrahim Boubacar Keita étaient apparus comme les deux figures au devant la communication anti-junte, les deux hommes ayant rencontré le capitaine Sanogo, après avoir condamné le coup de force. Mais le retour de Dioncounda Traoré, qui était à  Ouagadougou lors des évènements du 22 Mars, pourrait-il changer la donne ? Tout comme le bref séjour de Modibo Sidibé au camp de Kati pourrait-il créer chez lui un sursaut d‘orgueil. Les cartes seraient ainsi remises en jeu…

Communiqué final de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao)

A l’invitation de Son Excellence Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire et Président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), une session extraordinaire de ladite conférence s’est tenue le 27 mars 2012 à  Abidjan, République de Côte d’Ivoire. Cette conférence a été convoquée à  l’effet d’examiner les derniers développements survenus au Mali suite au renversement du président Amadou Toumani Touré et à  la prise du pouvoir au petit matin du 22 mars 2012, par les militaires du Comité national de redressement pour la démocratie et la restauration de l’Etat. Etaient présents les chefs d’Etat et de gouvernement suivants ou leurs représentants dûment accrédités : Son Excellence Thomas Boni Yayi, Président de la République du Benin Son Excellence Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina Faso Son Excellence Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire Son Excellence Dr John Evans Atta Mills, Président de la République du Ghana Son Excellence Raymondo Pereira, Président par intérim de la République de Guinée Bissau Son Excellence Madame Ellen Johnson Sirleaf, Présidente de la République du Libéria Son Excellence Yssoufou Mahamadou Mahamane, Président de la République du Niger Son Excellence Ernest Ba௠Koroma, Président de la République de Sierra Leone Son Excellence Faure Yassimgbé, Président de la République du Togo Son Excellence Mamadou Tangara, Ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et des gambiens de l’Etranger de la République de Gambie Son Excellence Nourridine Mohamad, Ministre délégué aux affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria Son Excellence Me Madické Niang, Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères de la République du Sénégal Ont également pris part à  cette réunion, les hautes personnalités suivantes : Son excellence Ramtame Lamamra, Commissaire chargé de la paix et de la sécurité, représentant le Président de la Commission de l’Union africaine Son Excellence Saà¯d Djinnit, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest Son Excellence Messaed Abdel Kader, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines de la République Algérienne populaire et démocratique. Son Excellence Edi Ould Ta, ministre des affaires économiques, et ministre des affaires étrangères par intérim de la République Islamique de Mauritanie. Son Excellence Cheik Adjibou Soumaré, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine Les chefs d’Etat et de gouvernement ont pris note de l’exposé du président de la Commission de la Cedeao sur la situation actuelle au Mali. Des conclusions de la mission d’information de la Cedeao qui a séjourné au Mali du 16 au 18 mars 2012, ainsi que de la mission conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine et de l’Onu, du 23 mars 2012 et des briefings sur la réunion d’urgence du Comité des chefs d’état-major de la défense relative aux menaces dans la région du sahel et du golf de Guinée, tenue à  Abidjan le 09 mars 2012, et de la réunion tenue en marge du présent sommet. La conférence a rappelé la déclaration de la Cedeao en date du 21 mars 2012 sur la mutinerie d’une fraction des forces armées du Mali et de la réaction de la Cedeao par rapport au coup d’Etat du 22 mars 2012. Elle a également rappelé les décisions prises lors de sa 40 e session ordinaire tenue à  Abuja les 16 et 17 février 2012 sur la situation au Mali. Après avoir longuement délibéré sur la situation au Mali, la conférence a pris les décisions suivantes : Sur le renversement du gouvernement par le Comité national de redressement pour la démocratieet la restauration de l’Etat La conférence réaffirme l’inviolabilité des protocoles de la Cedeao, et notamment les dispositions pertinentes du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, signé en 2001, qui stipule la tolérance zéro en ce qui concerne l’accession ou le maintien par des voies anticonstitutionnelles. La conférence condamne sans équivoque le renversement du gouvernement démocratiquement élu de Monsieur Amadou Toumani Touré. Dénie catégoriquement toute forme de légitimité au Comité national de redressement pour la démocratie et la restauration de l’Etat. Exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel au Mali. La Conférence rappelle par ailleurs au Cnrdr, sa responsabilité en ce qui concerne la sécurité et la sûreté du président Amadou Toumani Touré. La conférence déplore l’impact négatif du coup d’Etat sur les gains difficilement obtenus par la région de la Cedeao au cours des deux dernières décennies dans le cadre du renforcement de la stabilité et de l’enracinement de la culture démocratique et de l’Etat de droit. La conférence suspend le Mali de tous les organes de prise de décisions de la Cedeao avec effet immédiat, conformément aux articles 1E, et 45-2 du protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance et les dispositions de la charte africaine sur la démocratie et la bonne gouvernance, et ce, jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel. La conférence exige que le Cnrdr libère tous les détenus politiques et facilite le départ du pays, de tous les visiteurs qui ont été piégés par le coup d’Etat. La conférence enjoint au Cnrdr de prendre des mesures immédiates en vue de rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali, conformément au protocole de la Cedeao et en tenant compte des décisions adoptées par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur la situation au Mali. La conférence a décidé de l’envoi au Mali dans un délai de 48h, d’une délégation de haut niveau pour permettre un retour rapide à  l’ordre constitutionnel. Cette délégation qui sera conduite par le président en exercice de la Cedeao, Son Excellence Monsieur Alassane Dramane Ouattara, sera composée des présidents Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine, le président Blaise Compaoré du Burkina-Faso, de Madame Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, du président Issouffou Mahamadou Mahamane du Niger, et du président Goodluck Jonathan du Nigeria. La conférence décide de dépêcher au Mali, une délégation de cinq membres des chefs d’état-major du Bénin, du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et du Togo, avec pour mission, de sensibiliser la junte sur la nécessité d’un retour immédiat à  l’ordre constitutionnel. D’informer la junte des récentes mesures envisagées par la Cedeao, pour aider le Mali à  préserver son intégrité territoriale. D’apprécier la situation militaire sur le terrain et la chaà®ne de commandement. D’informer la junte des possibles sanctions auxquelles elle s’expose en cas de non respect des décisions de la conférence. D’informer la junte que la Cedeao prendra d’autres mesures nécessaires à  la restauration de l’ordre constitutionnel. La conférence autorise la montée en puissance de la force en attente de la Cedeao pour parer à  toute éventualité. En cas de non respect des décisions par le Cnrdr, la conférence invite tous les Etats membres à  imposer avec effet immédiat, une interdiction de voyage ainsi qu’un embargo diplomatique et financier sur les membres du Cnrdr et leurs proches collaborateurs. A cet égard, la conférence salue la décision de l’Union Européenne et des autres partenaires, de suspendre l’aide au développement du Mali, et invite les autres partenaires qui ne l’ont pas encore fait, à  prendre des mesures similaires. De la rébellion dans le nord du Mali La conférence condamne la décision opportuniste des mouvements armés visant à  profiter de la crise constitutionnelle au Mali pour intensifier leurs attaques dans le but de gagner plus de territoire dans le nord. Et réaffirme la détermination de la Cedeao à  prendre toutes les mesures nécessaires pour appuyer les efforts du gouvernement en vue de préserver l’intégrité territoriale du Mali. La conférence exige une fois encore, un cessez-le feu immédiat à  travers tout le Mali. Et demande aux mouvements armés opérant dans le pays, d’utiliser la voie du dialogue pour leurs revendications, dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali. La conférence décide de nommer Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, président du Faso, comme médiateur dans la crise malienne avec pour mission de prendre contact avec toutes les parties prenantes, en vue d’engager un dialogue fructueux visant à  la restauration de la paix dans ce pays tout en tenant compte des efforts en cours dans ce sens. La conférence décide d’envoyer immédiatement une délégation de haut niveau au Mali pour assurer un retour à  l’ordre constitutionnel au Mali. La délégation conduite par le président en exercice comprendra également le président du Bénin, du Burkina-Faso, du Libéria, du Niger et du Nigeria. En cas de non respect par les mouvements, la conférence prendra toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à  la rébellion et veillera à  préserver l’intégrité territoriale du Mali, y compris l’utilisation de la force. La conférence demeure saisie de la situation au Mali et instruit le président de la Commission de la Cecdeao de bien vouloir transmettre ses décisions au président de la Commission de l’Union africaine et au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour information et action appropriées. Des élections présidentielles au Sénégal La conférence adresse ses félicitations au candidat Macky Sall pour la remarquable victoire au cours de l’élection présidentielle du 25 mars 2012 et à  Son Excellence Abdoulaye Wade pour avoir accepté sa défaite et pour sa contribution à  la consolidation de la démocratie au Sénégal et en Afrique de l’ouest. La conférence a félicité le peuple Sénégalais pour avoir, encore une fois, donné l’exemple au continent africain en faisant preuve de maturité et grande culture démocratique. Sur la rubrique divers La conférence a décidé de dépêcher une mission conjointe d’information Cedeao-Union africaine-Onu en Guinée-Bissau dans le cadre du deuxième tour de l’élection présidentielle ainsi que de la situation sécuritaire dans le pays. De soutenir la candidature de Dr Ngozy Okonjo Iwoya, ministre des Finances du Nigeria au poste du président de la Banque mondiale. Et invite l’Union africaine à  soutenir cette seule candidature africaine. La conférence a été informée par le président en exercice de l’Union africaine, Son Excellence Monsieur Thomas Boni Yayi, des efforts déployés par le groupe des huit Etats membres de l’Union africaine, en vue de sortir de l’impasse dans l’élection du prochain président de la Commission de l’Union africaine. Tout en assurant que des progrès considérables ont été enregistrés.

Amadou Haya Sanogo, un putschiste qui s’ignorait…

« La mort vaut mieux que la honte ! » aime à  répéter le capitaine Sanogo à  ces collègues en référence à  la déroute de l’armée malienne face aux rebelles du nord. Le nouvel homme fort du Mali et président du Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNR est de l’ethnie Senoufo, celle des braves cultivateurs du Sud. Mais Amadou Aya Sanogo n’a pas opté pour la « daba » mais l’armée afin de défendre le pays. Athlétique, et aimant le sport, le fooball, l’armée était le cadre idéal pour canaliser ses ambitions. Passage au Prytanée de Kati Ils sont nombreux ces militaires à  connaitre ce jeune officier peu bavard à  Kati comme à  Koulikoro, villes d’académies militaires au Mali. Ils affirment tous l’avoir côtoyé sur le terrain, son bâton à  la main, alors que l’homme laisse apparaitre une certaine discrétion dans les actes, « même s’il doit en mourir, il te dira toujours la vérité », témoigne une jeune dame militaire. Originaire de Ségou, le tombeur du président Amadou Toumani Touré est issu du Prytanée de Kati, l’école militaire située à  une quinzaine de kilomètres de la capitale, et dont le camp est devenu le QG du nouveau pouvoir. Là  sont même retenus les membres du gouvernement déchu d’ATT, et peut être le président déchu dont le sort reste flou. Audacieux mais pas fou Quatrième fils d’un infirmier à  la retraite à  Ségou, ses amis d’enfances disent de Sanogo, qu’il est un être d’une grande maà®trise. Son père avait pour l’habitude de dire que parmi ses enfant, le capitaine est le plus imperturbable de tous. Faut-il se méfier de l’eau qui dort ? Ses dernières apparitions le montrent un bâton à  la main et des « gris gris » à  la poignée, censés protéger sa personne. Ne se lève qui veut pour orchestrer un putsch militaire… Populaire à  Kati, le capitaine Amadou Aya Sanogo a été professeur d’anglais au Prytanée militaire de Kati et de Koulikoro. Il en a ensuite été renvoyé, puis a suivi plusieurs formations aux Etats-Unis notamment à  la base des Marines de Quantico en Virginie. Le badge accroché à  son uniforme témoigne de son séjour américain. Cela qui n’a pas empêché Washington de condamner le coup de force perpétré au Mali. l’affaire du bizutage de l’EMIA de Koulikoro o๠il était instructeur reste une part d’ombre dans sa carrière. Pour rappel, cinq élèves officiers ont trouvé la mort à  l’école militaire Interarmes de Koulikoro(EMIA) des suites de sévices corporels brutaux. Sanogo n’a pas directement été impliqué dans les faits, mais il figure parmi les militaires qui ont été renvoyés puisque tout le personnel d‘encadrement, dont il faisait partie, a été sanctionné. Personnalité multiple… Ses collaborateurs et ses proches militaires lui imputent une grande sociabilité. Tandis que d’autre le décrivent séducteur et fougueux… Est-ce pour cela qu’il laisse son lieutenant Amadou Konaré, faire le porte-parole sur les antennes nationales à  la lecture de chaque communiqué du CNRDR de peur de laisser apparaà®tre sa véritable nature ? l’Adudjant Astan Doumbia, qui sillonnait ce dimanche la capitale malienne pour restituer des véhicules réquisitionnés par les militaires le jour du coup d’état, affirme que le putschiste est un homme qui écoute les autres Certaines personnalités qui l’ont rencontré depuis sa prise du pouvoir, le décrivent toutefois “attentif” aux propos de ses interlocuteurs. Un diplomate estime par ailleurs qu’il ne prend jamais de décision seul, préférant consulter son entourage. A la question de savoir si ce coup d’Etat était préparé, le capitaine répond non, C’’est juste un coup du hasard : « Je n’ai jamais pensé à  un coup d’Etat ! ». Faut-il le croire ? Si le capitaine affirme ne pas s’éterniser au pouvoir, à  défaut de sauver le nord du pays en proie à  la rébellion, on l’accuse de vouloir régler des comptes avec le pouvoir. De nombreuses personnalités ont été arrêtées en marge le 22 Mars dont l’ancien premier ministre Modibo Sidibé ou encore l’opérateur économique Jeamille Bittar et d’autres proches têtes de l’ancien pouvoir. Le capitaine est marié et père de trois enfants.

Coup d’Etat : 10 partis politiques comdamnent le coup de force

Considérant que le Mali vit un des moments les plus dramatiques et les plus périlleux de son histoire démocratique. Considérant en effet, qu’un coup d’Etat militaire vient de s‘opérer, empêchant du coup l‘aboutissement normal du processus démocratique par lequel le peuple du Mali devrait choisir librement ses nouveaux responsables à  la tête de l’Etat. Les partis politiques ci-dessous signataires : – condamnent fermement ce coup de force qui constitue un recul grave pour notre démocratie et exigent le retour à  une vie constitutionnelle normale; – demandent que le rétablissement de la paix dans le nord du pays et l’organisation d’élections libres et transparentes soient les deux priorités de l’heure ; – appellent l’ensemble de la classe politique et toutes les forces vives de la Nation de s‘unir pour la réalisation de ces objectifs ; – exigent l’arrêt immédiat des pillages et des exactions, et demandent la libération immédiate de toutes les personnalités civiles et militaires. Fait à  Bamako, le 23 mars 2012 Les partis signataires : ADEMA PASJ URD UDD PDES UFDP MPR PSP PDJ PDP MDD

Stupeur et tremblements à Bamako

Il y’a de véritablement de quoi s’inquiéter à  Bamako, depuis l’orchestration du coup de force des militaires de Kati. l’activité économique est paralysée depuis ce mercredi à  Bamako. Outre la timide réouverture des boutiques, l’absence de plus en plus remarquées des vendeurs à  la sauvette, C’’est le chaos qui s’installe. Comme une trainée de poudre, la même atmosphère semble se ressentir sur les autres localités du pays, dans les régions de Gao et Tombouctou notamment. Parti de la ville garnison de Kati, ce vaste mouvement d’humeur des militaires s’est vite transféré à  Bamako, avec pour cible le Palais de Koulouba et l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM). C’’est véritablement là  qu’a commencé la panique chez la population. Partout à  travers la ville, l’on pouvait apercevoir les bérets rouge commis d’office pour protéger les édifices publics contre d’éventuelles agressions. C’’est ainsi que, le trésor public, l’Assemblée nationale, les alentours du Palais présidentiel étaient ceinturés par un impressionnant dispositif sécuritaire. Les démons du passé resurgissent désormais après le coup d’état de 1991, lorsque le général ATT aujourd’hui tombé, renversait, en mars 1991, le général Moussa Traoré. Personne, malgré la menace touarègue n’a vu venir le coup d’état du 21 Mars 2012. Et C’’est sans grande réistance que les mutins ont pris le contrôle de l’Office de radio diffusion télévision du Mali (Ortm), coupant sur le champ les différents programmes de diffusion. Aux environs de 23 heures TU que les téléspectateurs ont pu apercevoir sur leur petit écran, un message laconique stipulant qu’une déclaration allait être lu : «Â DANS UN INSTANT, UNE DECLARATION DES MILITAIRES ». Ce n’est qu’aux environs de 4 heures du matin que le message a enfin été lu. Jonché de maladresses et de déchets techniques, ce message a décrété la dissolution des Institutions de la République, la suspension de la constitution… Dès lors, des coups de feu ne cessent de tonner dans l’air Bamakois. Vol, pillage, indiscipline militaires riment avec un contexte de non-droit Malgré les appels à  l’arrêt des tirs à  sommation, certains militaires continuent de terroriser les pauvres populations. Ce vendredi, encore, le calme est loin de revenir vu les coups de tirs sporadiques qui tonnent par endroits dans la capitale et ses banlieues. Sur l’axe de Babalabougou-Kabala, l’on a assisté à  ces scènes de pillages orchestré par des hommes de tenue. Comme quoi, dans le contexte de non droit instauré par ce coup d’Etat, tous les coups sont permis. Certains particuliers ont été dépossédés de leurs véhicules par des militaires, des boutiques et stations d’essences ont été pillées. Des candidats arrêtés Le Comité national de redressement de la démocratie et de restauration de l’Etat (CNR qui se prévaut de ce coup d’Etat a procédé à  l’arrestation de certaines autorités. Selon nos sources, outre l’arrestation de l’ancien Premier ministre d’ATT, Modibo Sidibé, le président du Conseil économique social et culturel (CESC) et candidat à  la présidentielle, Jeamille Bittar a été arrêté dans l’après midi de ce jeudi. C’’est dire que la tourmente est loi de finir pour ATT et les siens. Le président déchu serait en lieu sûr mais tenu secret, a indiqué le chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo. Selon nos informations, il a été très vite exfiltré par sa garde rapprochée au Camp des parachutistes à  Djicoroni Para.

Coup d’Etat : récit de la folle journée du 21 mars

Dans la matinée du mercredi 21 Mars, au camp militaire de Kati, une rencontre a lieu entre le Ministre de la défense, Sadio Gassama e et les militaires du camp garnison o๠vivent de nombreuses familles La rencontre, apprend t’on, se solde par une joute verbale puis des échanges de tirs en l’air, rapportent des témoins, des militaires en colère contre le pouvoir. D’autres affirment qu’au même moment, des manifestations ont lieu dans la ville garnison de Kati, elle située à  15km de Bamako. Lundi 19 mars, des jeunes avaient tenté de marcher sur Koulouba ( palais présidentiel ) avec des pancartes affichant les messages suivants : «Â Libérez les otages de Tessalit ! ». Manifestation très vite contrôlée par les forces de l’ordre. 11h : Mécontents, le militaires cassent le magasin d’armes de Kati pour exprimer leur ras-le bol face à  la situation qui prévaut au nord. Selon une source sur place, ils auraient réclamé aux autorités plus d’armes pour se battre au nord… Rappelons que de nombreux militaires maliens sont déployés au nord du territoire, contre les rebelles du MNLA, qui ont lancé un offensive contre l’armée malienne depuis le 17 janvier. La dernière offensive à  Tessalit, a vu la prise du camp d’Amanach par les rebelles, au détriment de l’armée malienne qui a du se replier. 15h, en milieu d’après midi, les militaires commencent à  descendre sur Bamako, en direction du palais présidentiel. Selon l’agence Reuters, des soldats sont postés un peu partout, autour du palais par mesure de sécurité. Des rumeurs commencent à  agiter la ville, alors que beaucoup quittent le centre-ville de Bamako par peur des casses. Sur injonction, de l’ambassade de France, les écoles, lycées et établissements à  caractère public ont fermé depuis le matin. 16h, le 2è de pont de Bamako est en sens unique et voit défiler une longue file de véhicules qui quittent le centre ville. En quelques heures, le centre-ville s’est complètement vidé. 16h30 : Plus spectaculaire, les locaux de la télévision nationale sont pris d’assaut par les militaires, qui font évacuer le personnel à  l’extérieur,… Quelques minutes plus tard, le signal est coupé sur la chaà®ne nationale. La chaà®ne privée panafricaine Africable n’émet plus également ses programmes. 18h : Sur la colline de Koulouba aux abords du palais présidentiel, des militaires continuent de tirer en l’air, d’après des témoins. Mais aucune information ne filtre de la présidence, laissant place aux rumeurs de coups d’états… Ce qui est certain, C’’est qu’en fin de journée, les militaires, dont le nombre reste incertain, sont déployés un peu partout dans Bamako et font monter la tension… 22h : Le signal de l’ORTM est toujours coupé dans la soirée de mercredi. Par ailleurs, des témoins affirment que des pick-up circulent dans le centre-ville de Bamako, et continuent de tirer en l’air. 23h, les militaires auraient visé les locaux de la chaà®ne panafricaine Africable, toujours en tirant des coups de feu en l’air, après avoir traversée la Tour de l’Afrique, près du quartier Faladjè. Tard dans la soirée de mercredi, la situation reste très confuse, alors qu’un témoin affirme qu’au camp militaire de Djicoroni Para, près du centre ville de Bamako, les militaires seraient en balade… Absence de communication, folles rumeurs de coup d’état, avec la télévision nationale suspendue, l’on avait pour seul écho, le bruit des détonations qui ont plu sur Bamako toute la journée du mercredi 21 mars au matin. Le militaires ne s’en prennent toutefois pas aux civils… Peu avant minuit, la télévision nationale émet de nouveau, avec un message annonçant une déclaration des Militaires… Déclaration qui passe à  4h du matin… A 6h du matin, le couvre feu est décrété à  Bamako. Et l’aéroport fermé. –

Confusion sur le sort du président ATT

Quelques heures après l’annonce officiel du coup d’état sur les ondes de l’ORTM, les mutins auraient pris le camp para dans lequel se trouvait retranché le président ATT. Selon des informations provenant du camp para situé dans le quartier bamakois de Djicoroni Para, le Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, se serait rendu aux alentours de 9h. Selon d’autres sources, la réédition n’aurait pas encore eu lieu. Retranché dans le camp qui regroupe les éléments de son corps d’origine, il aurait fuit le palais de Koulouba avant l’arrivée des mutins la veille au soir. Les mutins, qui avaient pris l’ORTM le 21 mars vers 17h, ont lu une déclaration aux alentours de 4h30, annonçant la dissolution de toutes les institutions et la création du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’à‰tat (CNRDRE), dont le chef est le capitaine Amadou Haya Sanogo. La déclaration a été lue par le porte parole du mouvement, Amadou Konaré. La junte militaire qui a renversé le président malien Amadou Toumani Touré le gardait en détention jusqu’à  jeudi après-midi dans le camp militaire Soundiata Keà¯ta de Kati, à  15 km de Bamako, a-t-on appris vendredi de bonnes sources dans la capitale malienne. Une incertitude avait plané sur le sort de l’ex désormais chef de l’Etat après son exfiltration du palais présidentiel de Koulouba à  la suite de violents combats ayant opposé mercredi des éléments de son corps d’origine de parachutistes commandos à  des mutins lourdement armés. Le doute avait été quelque peu dissipé jeudi par des propos du chef de la junte affirmant que l’ancien président se portait bien. « Il est sain et sauf, et en sécurité », a dit le capitaine Adama Aya Sanogo qui n’a cependant pas voulu se prononcer sur son lieu de détention. Des sources bien informées dans la capitale malienne ont toutefois révélé à  APA que le président Amadou Toumani Touré a été, après son arrestation, conduit directement au camp militaire de Kati o๠il se trouvait gardé dans la journée de jeudi. Dans la même garnison, qui sert de base à  la junte, se trouveraient également détenus des hauts gradés de l’Armée et des ministres. Tous seront déférés devant les juridictions compétentes, a affirmé le chef de la junte dans sa première interview à  la télévision.

Tentative de coup d’Etat militaire en cours au Mali

La radio nationale malienne occupée par des soldats mutins a annoncé vers 23H00 (locales et GMT) à  Bamako qu’un militaire allait y faire une allocution prochainement, sans en préciser l’heure. l’Office de la radio-télévision du Mali (ORTM), qui avait interrompu ses émissions depuis son occupation dans l’après-midi par les mutins, les a reprises pour faire cette annonce et diffusait de la musique en attendant. Cette annonce est intervenue alors que des coups de feu de plus en plus intenses entre soldats de la garde présidentielle et mutins étaient entendus autour du palais présidentiel. « On a pris le palais », a affirmé un des mutins lors d’un bref échange téléphonique avec l’AFP, sans que cette information n’ait pou être confirmée du côté de la garde. Des membres de la garde présidentielle, les « Bérets rouges », qui avaient pris position autour de l’ORTM occupée ont été ramenés au Palais présidentiel pour le défendre. Avant le début des tirs, un membre de la garde avait affirmé qu’elle contrôlait la présidence et un conseiller présidentiel avait indiqué que le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, lui-même un ancien militaire, s’y trouvait toujours. Des dizaines de militaires excédés par le manque de moyens pour combattre la rébellion touareg et les groupes armés islamiste dans le nord du pays se sont mutinés dans un camp à  Kati, ville garnison près de Bamako. Puis la mutinerie s’est étendue à  la capitale elle-même dont les soldats ont parcouru les rues en tirant en l’air, semant la panique. « Nous en avons marre de la situation dans le nord » du pays, en proie à  une rébellion touareg et aux activités de groupes islamistes radicaux, a affirmé un des mutins. Les soldats, qui ont investi l’ORTM, sont des jeunes. Ils ont tiré en l’air dans le siège de l’ORTM et ont fait sortir le personnel. « Nous voulons des munitions » « Nous voulons des munitions pour aller combattre les rebelles touareg, trop C’’est trop », a déclaré un caporal du camp de Kati, d’o๠est partie la mutinerie. La France, ex-puissance coloniale, a appelé « au respect de l’ordre constitutionnel » et condamné « tout recours à  la violence ». Le département d’Etat américain a pressé le Mali de régler les tensions qui divisent le pays « à  travers le dialogue et non la violence ». Début février, des femmes et proches de soldats avaient manifesté dans plusieurs villes, dont Bamako, pour dénoncer le silence sur la situation de ces soldats et la « mollesse du pouvoir » face aux rebelles touareg. Certaines de ces manifestations avaient tourné à  la violence et des propriétés appartenant à  des Touareg saccagées et d’autres Maliens et étrangers à  la peau claire. Le président Touré avait réussi à  calmer l’ardeur des femmes de soldats en prenant en compte leurs demandes, en particulier qu’elles puissent avoir des nouvelles de leurs maris au front. Le Mali est confronté depuis mi-janvier à  des attaques du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles touareg, dont des hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays. Un mouvement islamiste armé touareg, Ançar Dine (Défenseur de l’islam) qui veut imposer la charia au Mali par la lutte armée, a affirmé contrôler trois villes dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne: Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok. Le gouvernement malien a en outre accusé Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali d’o๠elle opère dans plusieurs pays du Sahel, de combattre avec le MNLA. Aqmi a été en particulier accusée d’avoir exécuté sommairement près d’une centaine de soldats maliens à  Agulhok. Le premier tour de l’élection présidentielle, à  laquelle le président Touré qui a épuisé ses deux mandats de cinq ans ne se représente pas, est en théorie prévu le 29 avril au Mali, couplé à  un referendum constitutionnel. Mais des observateurs s’interrogent sur la tenue d’un tel scrutin alors que la moitié du pays est en proie à  un conflit armé. AFP

La colère des militaires de Kati

Ce mercredi, il semble que Kati, la ville garnison située à  15km de Bamako, soit encore le siège de contestations face à  la situation de déroute de l’armée malienne au Nord. Lundi matin, on apprenait que des jeunes de la ville, avaient tenté de marcher sur le palais présidentiel de Koulouba. Mais ils ont vite été dissuadés par les forces de l’ordre pour éviter le scénario de février, lorsque les femmes en colère, avaient pris d’assaut les grilles du palais présidentiel et lancé des injonctions à  ATT sur le sort de leurs époux soldats tués au nord. Selon les jeunes, l’objectif de cette marche était d’adresser un message au président malien Amadou Toumani Touré pour exprimer « leur mécontentement ». Sur les pancartes de certains marcheurs, on pouvait lire « Libérer le camp de Tessalit! « , « Libérez les otages de Tessalit ! ». Mutinerie On apprend ce mercredi que des échanges de tirs auraient eu lieu entre militaires. Ce mercredi matin, une rencontre entre quatre ministres et les militaires de la garnison de Kati, dont le but aurait été de calmer les soldats suites aux différentes manifestations vécues par la ville, s’est terminée par un tir de semonce du garde de corps d’un des ministres présents. Selon nos sources, parmi les quatre ministres, il y avait le ministre de la défense et des anciens combattants et celui de l’Administration territoriale et des collectivités locales. La situation aurait dégénéré à  l’issue d’une joute oratoire opposant les ministres aux militaires. Afin de ramener le calme, selon plusieurs témoignages de katois, le garde du corps d’un des ministres aurait été amené à  tirer en l’air pour dissuader ces confrères d’intenter toute action contre les ministres en compagnie desquels il aurait quitté les lieux très vite. Une fois les visiteurs partis, les militaires se seraient dirigés vers les dépôts de munitions et se seraient emparés des armes. Des tirs auraient été entendus au-delà  des murs de la garnison, toujours selon les habitants. Cette démonstration de force serait leur marinière de montrer leur mécontentement vis-à -vis de la guerre qui persiste dans le septentrion du pays. Rappelons que le 2 février dernier, les femmes et les jeunes de la même ville avaient marché sur le palais présidentiel, toujours au sujet de la crise au nord du Mali pour réclamer la vérité sur la situation des soldats morts lors des attaques d’Aguel’hoc en Janvier. Cette fois, C’’est la prise de Tessalit, par les rebelles qui semblent être le moteur de cette nouvelle contestation. Quant les rebelles affirment détenir de prisonniers maliens, on peut comprendre l’inquiétude des populations de Kati sur le sort de leurs proches. Par ailleurs, l’Ambassade de France lance une alerte de sécurité à  la population. Ce qui laisse présager d’une situation tendue à  Kati. Mais atteindra-t-elle Bamako ? Nous y reviendrons.

 » Je pensais que la République était une et indivisible »

« Permettez-moi, votre Excellence Monsieur le Président, de vous faire part de ma colère et de mon indignation par rapport aux incidents graves dont ma famille et moi-même avons fait l’objet. Mon étonnement est que les services de sécurité et militaires et peut être vous-même – car je ne peux pas penser un seul instant que vous n’êtes pas au courant de ce qui allait se passer – n’ayez pris aucune disposition pour anticiper. Je suis en droit de me poser la question que si pour faire taire vos sœurs et épouses militaires, vous avez préféré nous livrer à  la vindicte populaire. Alors que vous m’avez toujours appelé « ma sœur », et mon mari votre « maà®tre ». Vous avez choisi la même voie que mes voisins et amis de la ville de Kati, à  qui j’ai donné respect et amitié pendant dix ans de bon voisinage. Au moins, ça a le mérite d’être clair et concis. Entre amis, parents, on se regarde en face et on se dit la vérité. Cela n’a pas été le cas avec mes voisins ni avec vous, l’autorité suprême, de qui je ne m’attendais pas à  une telle connivence. Je pense donc que j’ai eu tort de croire à  la fraternité et à  l’amitié. J’ai eu tort de vous faire supporter ma présence, car il n’est pas poli de s’inviter soi-même à  une table à  laquelle vous n’êtes pas convié. Ce n’est pas la première fois que ce qui s’est passé arrive, contrairement à  ce que beaucoup pensent et font croire que nous sommes les gâtés de la République. En 1991, au vu et au su de toute la garnison de Diabaly et des autorités de cette ville, c’est toute ma famille qui a du se réfugier en Mauritanie après l’assassinat sauvage de mon oncle à  Sokolo, le pillage de toutes nos maisons et de nos biens, qui ne nous ont été jamais restitué. C’était aussi, le décès de ma sœur et de ses trois enfants tentant de fuir les atrocités. Voyez-vous, votre Excellence Monsieur le Président, nous avons souffert et continuons de souffrir autant, sinon plus, car nous, Monsieur le Président, on ne nous reçoit pas à  Koulouba pour nos doléances et on ne daigne même pas nous demander de ce qu’il advient de nous. Quand on pille, vol, viole les Touaregs, c’est une vengeance et c’est normal; dites-nous, Monsieur le Président, que c’est malgré vous que nous sommes vos citoyens et nous comprendrons. C’est plus simple et ça évitera des milliers de morts et des souffrances inutiles. Dans cette affaire, nous souffrons la République et cela n’a pas commencé aujourd’hui. Oui en effet, votre Excellence Monsieur le Président, j’ai été sidérée de voir qu’aucune autorité habilitée ne s’est inquiétée de notre sort après le pillage de notre maison et des menaces à  notre encontre. Contrairement à  ce que l’on apprend aux Maliens, nos pères et nos mères se sont battus et ont donné de leur sang pour que le Mali soit. Nous-mêmes, les nouvelles générations, avons fait de notre mieux pour avoir l’estime de nos amis, concitoyens et de la République. Je ne peux m’empêcher en ces moments difficiles pour mes enfants et moi de penser à  mon grand frère, qui a subi le même sort que moi, et qui a quitté le Mali dans des conditions similaires, en 1991, après que sa maison ait été pillée et vandalisée et qu’il ait été menacé de mort. Avec toute sa famille et ma grand-mère, morte après près de 20 ans d’exil. Je ne peux m’empêcher de penser à  mon cousin, le défunt Mohemedoun Ag Hamani, le grand frère de «votre ami», qui fut sauvagement assassiné à  Tombouctou. Je ne peux m’empêcher de penser à  ma sœur Zeinabo, dont le domicile, la clinique et la pharmacie ont été vandalisés et pillés le même jour. Pourquoi a-t-on laissé les gens lui faire vivre ce cauchemar ? Personne à  Kati, ne peut dire que Zeinabo lui a un jour porté tort. Elle en est simplement incapable. Sa récompense a été cet acte sauvage et inhumain, 4 heures passées avec son fils dans ce cauchemar. Ces moments me font penser aussi aux proches de mon mari, les Kel Essouk de Gao, pour lesquels la République n’a jamais rendu justice alors qu’ils se battaient pour la paix. Pourquoi n’avez-vous pas dit et expliqué cela à  mes sœurs de Kati quand elles sont venues vous voir? Cela aurait peut-être atténué leur douleur, car le malheur n’est l’apanage de personne, malheureusement. Entre citoyens républicains on se regarde en face et on se dit, ce qui ne va pas. Je pensais que la République était une et indivisible, mais je découvre avec beaucoup de regrets que cela dépend de votre origine et de votre couleur. Malheureusement, Monsieur le Président, c’est le faciès qui détermine les égards que l’on doit : C’est «eux» et «nous», et cela dure depuis 50 ans maintenant. Monsieur, le Président, entre républicains on doit se dire la vérité, on ne peut pas mentir à  son pays et à  ses amis, sinon quel est donc le sens que l’on peut donner à  ces deux grands mots ? Je suis sûre, votre Excellence Monsieur le Président, qu’un jour des Maliens, dignes fils respectueux des valeurs, feront rejaillir cette vérité. Je saisis cette occasion pour remercier tous ceux de mes amis qui ont bien voulu nous apporter leur soutien et leur amitié sous de multiples formes. Je vous prie de bien vouloir accepter, votre Excellence Monsieur le Président de la République, mes très hautes et distinguées salutations. Zakiyatou Oualett Halatine. Ancienne Ministre

Elles ont parlé à ATT

 » Pourquoi vous envoyez nos hommes se faire tuer, sans équipements et sans munitions. Si c’est ainsi, qu’on nous ramène nos hommes ! ». C’est le témoignage énergique de l’une des femmes qui participait à  la manifestation qui a gagné la capitale malienne après Kati toute la journée du jeudi 2 février. Ils étaient ainsi plusieurs centaines de manifestants à  avoir pris d’assaut la capitale. Parmi eux, des femmes, des jeunes très en colère venus pour casser et exiger le départ d’ATT. Et ils ont cassé, mais d’après un témoin, il y aurait eu plus peur que de mal bien que la psychose ait très vite gagné Bamako alors que beaucoup appelaient à  la prudence. De nombreux commerces et banques ont fermé alors que les femmes de Kati se dirigeaient vers la présidence ou ATT les a finalement reçu en début d’après midi. Un petite groupe a pu pénétrer dans la salle d’audience de Koulouba. Conduites par Mme Coulibaly Oumou, elles ont fait part de leur doléances au chef de l’état. A savoir, dans quelles conditions leurs hommes ont-ils été tués dans les attaques du Nord ? Comment ont-ils été attaqués? Pourquoi le silence des autorités sur les corps ? Et pourquoi sont-ils envoyés au front sans équipements et sans munitions ? Autant de revendications qui trahissent le manque de communication au sommet. Après une demi-heure d’entretien avec le chef de l’état, ces femmes sont ressorties un peu plus apaisées. « Il nous a promis de tout faire pour renforcer le dispositif sécuritaire en dotant l’armée de plus de moyens. Il nous a assuré avoir envoyé un renfort d’hélicoptères pour appuyer les troupes au sole ». Pour cette femme qui a perdu son mari tombé sur le champ de l’honneur : «ATT doit dire la vérité aux Maliens. Nous sommes fatigués par son jeu de cache-cache. Nous nous attendions à  ce qu’il fasse la lumière sur le carnage d’Aguel’Hoc et ailleurs. Rien de tout cela ». L’Armée Malienne remise en question Jeudi, en solidarité avec les femmes de Bamako, d’autres femmes ont marché à  Ségou, ville située à  200 kilomètres de Bamako. Elles ont exigé que la lumière soit faite sur le sort de leurs époux, et qu’une liste des noms des hommes qui ont été tués, soit publiée. Une manière de montrer qu’elles ne lâcheront pas le mouvement, si leurs doléances n’étaient pas écoutées.  » Ce qu’il faut savoir, c’est que ces hommes envoyés au Nord ne sont pas équipés et pas assez formés pour faire face à  des attaques rebelles et à  des mouvements soudains. Or dans l’armée, vous devez avoir un réseau d’informations efficace, une logistique maà®trisée, les troupes au sol doivent impérativement localiser les mouvements au sol grâce à  d’autres sources. Ce n’est pas le cas dans notre armée, en tout cas pour les détachements du Nord. Par ailleurs, il n’y a pas de vrai hiérarchie militaire au Nord, les officiers supérieurs et commandants sont pour la plupart tous à  Bamako. Et les plus inexpérimentés vont au Nord », nous explique cet éditorialiste Malien. Remaniement express Après cette folle journée, le président Malien a procédé à  un mini remaniement ministériel en permutant les ministres de la Défense et de la Protection Civile. Une mesure sans doute destinée à  calmer les esprits. Au même moment, le ministre des Affaires Etrangères tente de négocier avec les rebelles à  Alger. Mais le Général Sadio Gassama que l’on dit ardu à  la tâche et bénéficiant d’un grand respect au sein des forces armées, sera t-il plus efficace que Natié Pléah dans la gestion de cette crise ? Car la question qui se pose véritablement, c’est le renforcement de l’Armée Malienne confrontée à  la rébellion, à  la menace sécuritaire et à  un manque de moyens. Fêtée, le 20 janvier dernier, cette armée aux prises avec la rébellion touarègue a bien du mal à  assurer l’intégrité du territoire national et la sécurité des biens et des personnes.

Après le Nord, Kati s’embrase et ATT appelle au calme

17 jours après l’éclatement de la rébellion au Nord, le chef de l’état fait une déclaration à  la télévision nationale. C’était le 1er février à  20h30 face à  un peuple inquiet quant aux conséquences des attaques au Nord et qui ont coûté la vie à  de nombreux citoyens et mlitaires maliens . Deux jours auparavant, les femmes de militaires à  Kati, avaient marché et menacer d’aller voir le président à  Koulouba. La situation n’en est pas restée là , puisque hier mardi, aux environs de 11h, à  Kati, des jeunes en colère ont d’abord bloqué toutes les voies d’accès aux automobilistes avant de piller et saccager des infrastructures appartenant à  des citoyens touaregs. Il s’agit notamment de la polyclinique Alama située en face du Prytanée militaire de Kati, et appartenant à  un médecin d’origine touareg. Là , les manifestants ont abà®mé du matériel médical et se sont ensuite acharnés contre une pharmacie populaire. Un peu plus tard, ils ont saccagé une villa appartenant à  une dame Touareg. Brandissant des pancartes et hurlant des slogans, ils en voulaient surtout au président de la République  » ATT, tu vas laisser le pouvoir »,  » Nous ne voulons plus d’ATT ! Il a tué nos pères et frères », criaient certains au comble de l’exaspération. « Si notre président ne peut pas prendre ses responsabilités, nous n’accepterons jamais que nos enfants, nos proches meurent sur le terrain », scandaient d’autres. Décidés à  en découdre avec le pouvoir et malgré la déclaration du chef de l’état, une autre manifestation serait prévue ce jeudi. Pour tenter de contenir ce mouvement populaire, le chef de l’état s’est adressé aux Maliens à  la télévision nationale. ATT a t-il convaincu ?  » J’invite l’ensemble de nos compatriotes à  garder le sens de la fraternité qui nous a toujours caractérisés, à  éviter le piège de la confusion et de l’amalgame pour ne pas faire le jeu de ceux qui ont choisi de troubler la quiétude de notre pays ». Mais pourquoi attendre 15 jours, pour rassurer les Maliens alors que les victimes et les dégats sont déjà  là . Des citoyens tamasheqs ont été pris pour cible par des Maliens, dont les proches ont été tués au Nord par des rebelles. Une dérive ethniciste qu’ATT a tenté de condamner dans son discours, avec un ton qui se voulait ferme, mais qui laisse certains désabusés : « Je voudrais convier toutes les Maliennes et tous les Maliens à  savoir faire la part des choses. Ceux qui ont attaqué certaines casernes militaires et localités au Nord ne doivent pas être confondus avec nos autres compatriotes Touareg, Arabes, Songhoà¯, Peulh… qui vivent avec nous, qui vivent nos difficultés, qui ont choisi le Mali, qui ont choisi la République, qui ont choisi la loyauté et qui ont les mêmes droits et les mêmes aspirations que nous à  vivre en paix dans un pays dédié totalement à  son développement », a affirmé le président. Et de poursuivre :  » Ne les confondez pas avec ceux qui ont tiré à  Ménaka, Tessalit, Aguelhock, Niafunké et ailleurs. Nous avons plutôt le devoir d’aider nos frères et sœurs, de les assister pour surmonter les épreuves du moment ». N’aurait-il fallu pas dès les premières attaques du Nord, s’adresser aux Maliens pour éviter tout amalgame et surenchère identitaire. Aujourd’hui, la tension reste toujours vive à  Kati et d’autres manifestations seraient prévues ce jeudi.

Bamako face à la colère du peuple, la France appelle à une solution rapide

Après Kati, la ville garnison située à  15km de Bamako, c’est la capitale qui est sous le joug des manifestants en colère contre le pouvoir, suite aux attaques rebelles dans plusieurs localités du Nord, qui ont coûté la vie à  de nombreux militaires Maliens. Très tôt ce matin, les jeunes et les femmes en colère sont descendus de Kati pour prendre Bamako d’assaut. Faut-il craindre le pire ? Il semble que l’appel au calme du président lors de son intervention télévisée de mercredi soir, n’ait pas eu d’effets sur le mouvement commencé mardi avec la marche des femmes de Kati vers Koulouba. Le marché central, le Camp de Ntominkorobougou, et plusieurs voies d’accès menant aux ponts de Bamako ont été assiégés par les manifestants, qui cassaient des voitures et ciblaient des commerces appartenant à  des citoyens d’origine touarègue. D’après un témoin sur place, le président de la République, cible de la manifestation, aurait quitté le palais et c’est son aide de camp qui reçevrait les manifestants. Des tracts circuleraient en ville, avec la mention : » ATT, Assassins de nos soldats » ! Plusieurs axes de la capitale sont bloqués, et de nombreux commerces et banques ont fermé pour éviter le pillage. On apprend aussi qu’au niveau du 2è pont, les manifestants ont cassé des voitures de service et jeté des cailloux sur le goudron pour marquer leur passage… La France appelle à  une solution rapide Face à  la situation, la France a émis une déclaration, par la voix de Bernard Valéro, porte parole du ministère des Affaires Etrangères, contre tout amalgames et accusations d’implication de la France dans les évènements qui secouent le Nord Mali :

Discours sur le Nord : ATT a-t-il convaincu les Maliens ?

Plus de deux semaines après l’éclatement de la série d’attaques perpétrées par des «Â rebelles » contre des villes du Nord, ATT était très attendu sur la question. Après un discours de près d’une quinzaine de minutes, il y a très peu d’enseignements à  tirer, à  part l’appel à  «Â éviter l’amalgame » entre touaregs rebelles et ceux vivant au sud depuis de nombreuses années. C’’est un président de la République très décevant qui s’est adressé hier soir au peuple malien sur le Nord. Sans intérêt…le discours était véritablement vide de sens ! La déclaration du président ATT ce mercredi 1er février n’a rien de plus pertinente que celle prononcée le 23 mai 2006 à  Diéma au lendemain des attaques perpétrées par l’ex chef rebelle défunt Ibrahim Ag Bahanga. C’’est un discours vide de sens finalement auquel les Maliens ont eu droit. Car, il n’était pas à  la hauteur de la gravité de l’évènement. Du président ATT, on s’attendait à  un discours de fermeté digne d’un homme d’Etat qui explique comment il compte gérer la crise du Nord politiquement en tant que garant des institutions et premier militaire du pays. ATT devait aussi nous annoncer les perspectives dans la résolution de cette crise afin de rassurer les Maliens. Silence sur les mesures l’intervention du chef de l’Etat était d’autant plus attendue par les Maliens, qu’elle intervenait dans un contexte d’extrême tension, avec d’une part des épouses de militaires écoeurées par les conditions de combat auxquelles leur maris sont soumis. Et d’autre part, les manifestations des jeunes (particulièrement ceux de Kati) qui s’en sont pris aux touaregs vivant à  Bamako et à  Kati. On ne s’attendait pas peut-être à  ce qu’ATT nous dévoile sa stratégie de guerre contre les «Â rebelles », mais au moins qu’il explique au peuple malien les dispositions pratiques, moyens militaires et décisions politiques pour rétablir la quiétude au Nord. Aujourd’hui, il ne fait aucun doute qu’entre les assaillants et l’armée malienne les moyens militaires sont disproportionnés sur le terrain. Les spécialistes des questions militaires sont formels : pour gagner la guerre contre les combattants, l’armée du Mali doit se doter de moyens plus sophistiqués adaptés au contexte du terrain. l’un des points sur lesquels ATT est resté flou, C’’est surtout les dispositions mises en œuvre pour sécuriser les populations du Nord, notamment celles du sud en fonction en ce moment dans certaines villes. Ils sont enseignants, élèves maà®tres des IFM (Institut de formation des maà®tres), travailleurs des collectivités, etc. à  accepter de rester sur place pour leur travail. l’Etat a le devoir d’assurer leur sécurité ou de les rapatrier vers Bamako ou vers des endroits plus sécurisés que Kidal o๠les habitants d’Aguel Hoc ont été rapatriés après l’attaque. Et le discours d’ATT hier ne peut les rassurer sur ces points. ATT a certes eu raison de lancer un appel au calme et à  éviter l’amalgame, mais il n’annonce aucune mesure de sécurité en faveur des populations touaregs vivant au sud depuis plus de 40 ans. Il l’a dit «Â ils sont des Maliens comme nous tous ». Malheureusement pour des raisons d’incompréhension, ils sont la cible de violentes manifestations de colère. En tant que Maliens à  part entière, l’Etat a donc le devoir d’assurer leur sécurité. En n’annonçant aucune mesure de sécurité en leur faveur, le chef de l’Etat les abandonne à  leur triste sort. Bref, dans la forme ATT a eu raison de faire sa sortie médiatique, mais dans le fond son discours est vide de sens !

Logements sociaux : Kati fait des heureux

Les clés ont été remises aux bénéficiaires samedi 24 décembre 2011 par le Chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, en présence de certains membres du gouvernement dont le ministre en charge du logement et des affaires foncières, Yacouba Diallo, le PDG de SIFMA, Mamadou Coulibaly et des autorités régionales et locales. La construction des 350 logements par la Société Immobilière et Foncière du Mali (SIFMA) s’inscrit dans le cadre du partenariat public privé initié par les autorités maliennes. Il intervient à  la suite d’une convention signée en 2009, entre la société immobilière SIFMA et l’Office Malien de l’Habitat (OMH), portant sur la réalisation de 300 logements à  Sikoro (Kati Sanafara) pour un montant de 5 548 231 867 FCFA. Les logements sociaux de types F4, F3A et F3B sont réalisés sur un site viabilisé de 20 ha 50 a 04 ca. Les maisons de types F4 au nombre de 90 sont construites chacune sur une superficie de 88,55 m2 et composées comme suit : 1 bâtiment principal constitué d’un salon ; trois (03) chambres dont une principale ; deux toilettes intérieures ; une terrasse couverte ; une toilette extérieure et une cuisine extérieure. Les types F3A (110 au total) sont bâtis sur 64,62 m2 et comprend : un bâtiment principal constitué d’un salon ; deux chambres ; une toilette intérieure ; une cuisine intérieure ; une terrasse couverte et une toilette extérieure. Quant aux logements de types F3B au nombre de 100, ils sont construits sur une superficie de 65,80 m2 et comprend également d’un bâtiment principal constitué d’un salon ; deux chambres ; une toilette intérieure ; une cuisine intérieure, une terrasse couverte et une toilette extérieure. Cette première tranche de 300 logements a coûté à  la société SIFMA et partenaires, une somme de 5 548 231 867 FCFA HT. En plus de ces 300 logements sociaux, 50 autres logements de types 3A (30) et F4 (20) ont été réalisé par la société pour un coût de 1 043 847 018 FCFA. Le coût total de l’opération 350 logements ainsi réalisés s’élève à  6 592 078 885 FCFA. Le site des logements sociaux est relié à  la route nationale (route du lido) par une voie bitumée. En ce qui concerne les équipements collectifs indispensables à  toutes les villes y sont. Il s’agit d’une école avec crèche maternelle, un lieu de culte, un centre de santé, un espace vert et deux places publiques. Au cours de la cérémonie d’inauguration, le maire de la commune de Kambila se réjouissant du choix porté sur sa commune pour la construction de ces logements qui répondent aux normes d’une ville, a regretté le fait qu’aucun habitant de sa commune ne figure parmi les bénéficiaires des 350 logements. Pour le Président Directeur Général de la société SIFMA, Mamadou Coulibaly, C’’est un devoir impérieux de sacrifice pour participer au développement économique et social du Mali. La société SIFMA fidèle à  sa devise à  savoir : une famille, un toit est déterminé à  soutenir la politique de logements sociaux du Président ATT car, elle fait bon ménage avec les objectifs de la SIFMA. « Ce qui reste à  faire est infiniment plus important que ce qui a été fait à  ce jour » a indiqué le PDG de la SIFMA SA, Mamadou Coulibaly. La réalisation de ce projet de 350 logements sociaux est pour SIFMA selon le PDG, un bonheur infini. Les maisons rappel le promoteur, ont été édifiées avec de nouvelles innovations et un niveau de viabilisation répondant aux normes recommandées (voiries revêtues, électricité, eau potable, éclairage public, caniveaux maçonnés, aménagement des voies principales en bitume, aménagement des voies secondaires en latérites etc.…). Le PDG de SIFMA a profit de la tribune pour évoquer deux grands projets de la société qui selon lui vont changer la physionomie de la capitale. Il s’agit du Centre d’Affaires d’Habitat Résidentiel et de Tourisme (CEFHART) de Sirakoro Méguétana et la Zone d’Habitat et d’Affaires de Bamako Ouest (ZHAF) de Ouadougou-Sicoro. Il enfin remercié ses partenaires notamment Ecobank et Shelter Afrique qui l’ont accompagné dans cette aventure. Le ministre en charge du logement et des affaires foncière, Yacouba Diallo, a souligné qu’environ 1.000 logements sociaux ont été réalisés depuis 2006 par les sociétés immobilières (SEMA, IFA-BACO, AL Immobilière et SIFMA). Selon le ministre, le financement de ce projet initié dans le cadre du partenariat public privé sera entièrement remboursé par l’OMH sur une période de 3,5 ans. Quant aux bénéficiaires, ils rembourseront l’OMH pendant 25 ans à  travers les mensualités de 94.000 FCFA par mois pour les logements de types F4 et 45 000 FCFA par mois pour les types F3. Le représentant des bénéficiaires, Abdoulaye Tangara, a au nom de l’ensemble des heureux bénéficiaires, remercié cette initiative du Président ATT qui permet aux Maliens d’avoir un toit. Le Président ATT en terrain connu a déclaré que C’’était son cadeau de noà«l aux enfants avant d’inviter les bénéficiaires à  honorer les engagements pour la pérennisation du projet de logement social

Le Prytanée militaire de Kati a 30 ans

Le Prytanée militaire de Kati est une école à  part dans notre système de formation. Sa mission est d’inculquer aux élèves une instruction générale et militaire les prédisposant à  une carrière militaire. Au fil des ans, l’établissement est devenu une référence de l’enseignement primaire et secondaire dans notre pays. Et son prestige s’est vite étendu au-delà  des frontières nationales. Il est de nos jours un creuset de ressources humaines compétentes mises à  la disposition du pays. Il reçoit en son sein des jeunes filles et garçons en phase préadolescente sur les bases du mérite intellectuel et de l’aptitude physique. Le Prytanée a soufflé mercredi ses trente bougies. C’’est en effet le 16 novembre 1981 que l’école a ouvert ses portes. Le trentième anniversaire de l’établissement a été célébré comme cela se doit. La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de l’école. Présidée par le commandant du Prytanée militaire, le lieutenant-colonel Abdrahamane Baby, elle a réuni beaucoup de monde : des anciens élèves de l’établissement, des officiers, sous-officiers et militaires du rang des forces armées et de sécurité, des autorités politiques et administratives et notabilités de Kati. « Il y a exactement trois cent mois que les premiers pensionnaires du Prytanée militaire ont foulé le sol de cette école. En effet, C’’était un lundi 16 novembre 1981, au petit matin que trente jeunes garçons venus à  pied ou à  moto ou accompagné par un parent, allaient faire connaissance avec cette illustre école qui demeurait en son temps inconnu de la grande majorité des Maliens », a rappelé le colonel Fatogoma Ibrahim Kansaye, président de l’Amicale des anciens élèves du Prytanée militaire. l’école, selon lui, a été créée dans un cadre institutionnel très difficile, jetant par moment des incertitudes sur les perspectives d’avenir des jeunes bacheliers issus de cet établissement. « En décidant de la création du Prytanée militaire sur les cendres de l’Ancienne école des enfants de troupe des Kati (AET), les dirigeants de l’époque ont fait preuve de vision futuriste. l’engagement du commandement militaire à  soutenir et à  encourager cette école, la détermination et la perspicacité de certaines personnes ont permis de dessiner un peu plus clairement les voies et débouchés pour les jeunes sortant de l’établissement », a souligné colonel Fatogoma Ibrahim Kansaye. De son ouverture à  nos jours, l’établissement a recruté plus de 1400 élèves qui ont séjourné sous la direction de neuf commandants d’école, quatre directeurs d’études pour le fondamental et trois censeurs pour le lycée. Il s’efforce d’inculquer à  ses pensionnaires ses valeurs cardinales : le travail, la discipline, l’esprit de camaraderie, la rigueur, le dévouement. l’école s’est ouverte à  l’étranger en octobre 1984. Une délégation constituée d’élèves et de personnel d’encadrement a alors séjourné au Prytanée militaire de La Flèche en France dans le cadre d’un programme de jumelage. Le commandant actuel de l’école, le lieutenant-colonel Abdrahamane Baby, a souligné l’importance de la date du 16 novembre 2011 pour l’établissement. Une date historique qui mérite d’être célébrée. « C’’est un sanctuaire pour les anciens enfants de troupe et ceux qui ont suivi ceux-ci. Un haut-lieu de la mémoire militaire malienne voire africaine qui a vu grandir entre ses murs des grands-pères, des pères et enfants à  travers différentes générations. En trente années d’existence, si la finalité du Prytanée militaire a certainement été redéfinie par le haut commandement, sa mission de formation de qualité quant à  elle demeure la même conformément à  sa devise : s’instruire pour servir », a assuré Abdrahamane Baby. Pendant les trois décennies écoulées, a-t-il souligné, le Prytanée militaire de Kati a produit de hauts cadres militaires et civils, filles et garçons, qui servent le pays et à  travers le monde. Et il continue à  former des élèves qui seront demain un des viviers pour l’émergence africaine. « A cet effet, la conviction et la vision des responsables sont de faire de l’établissement un creuset d’apprentissage qui devrait continuer à  bien former dans un cadre de vie et de travail adapté aux enfants. Cette vision trouve sa pertinence épistémologique dans la pensée et est matérialisé par la perspicacité et la détermination des pionniers de cette école. Nous, les héritiers à  qui il échoit aujourd’hui la lourde responsabilité de conduire cette mission sacrée, donnerons le meilleur de nous-mêmes afin de ne jamais faillir et ce malgré les soubresauts que connaà®t l’école malienne en général, le cycle secondaire du Prytanée en particulier », a promis l’officier. La cérémonie de célébration du trentenaire a été également marquée par la montée des couleurs et un défilé des élèves militaires. Des moments d’intense émotion.

CHU de Kati, une fierté nationale

Etablissement public hospitalier, le CHU de Kati fait partie aujourd’hui des trois grands hôpitaux du Mali. En moins de cinq ans, il a suivi une véritable mue et répond positivement à  la forte demande des usagers. Le Centre Hospitalo-universitaire de Kati offre une meilleure prise en charge des patients tout en offrant un soin de qualité avec un personnel qualifié. Ancienne infirmerie de la garnison militaire française, l’édifice a été érigé en Hôpital en 1967 sous le nom de «Hôpital du 22 Août». Avec la loi hospitalière du 22 juillet 2002, l’Hôpital de Kati est devenu un Centre Hospitalo-universitaire, un établissement public hospitalier. Aujourd’hui, le CHU de Kati dispose des équipements médicaux et non médicaux, lui permettant de jouer en partie son rôle de 3ème Référence, surtout dans les domaines de l’Orthopédie et de la Traumatologie. «Non seulement nous avons une mission curative mais aussi nous avons pour vocation, la formation. C’’est ainsi que nous recevons les étudiants de la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie, les élèves issues des écoles secondaire de santé. Il y a cinq ans, cet hôpital n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. C’’est le lieu pour moi de rendre un hommage mérité au Directeur défunt, Sissoko qui s’est beaucoup investi pour rendre le CHU de Kati plus moderne.», a fait remarquer Dr. Alioune Doumbia, Directeur Général de l’Hôpital de Kati. «Dans les années 80, les hôpitaux étaient mal gérés avec de multiple problèmes d’hospitalisation, de gestion des déchets biomédicaux, d’infrastructures ainsi que des difficultés de recouvrement des recettes. Les réformes et surtout la loi hospitalière de juillet 2002 nous ont permis d’avoir une gestion saine à  travers la mise en place des organes de gestion notamment le Conseil d’Administration, le Comité de Direction, la Commission Médicale d’Etablissement, la Commission des Soins Infirmiers et Obstétricaux, le Comité Technique d’Etablissement. Ce sont autant d’organes qui travaillent avec la direction dont les avis sont prise en compte afin d’offrir un service optimum aux usagers», a expliqué Dr. Doumbia Selon Dr. Doumbia, les infrastructures de l’Hôpital de Kati ne répondaient plus aux normes et étaient dans un état très vétuste. C’’est ainsi qu’avec la volonté politique, l’Hôpital de Kati a subi une rénovation impressionnante dont les travaux se poursuivent. En termes de statistiques, l’Hôpital de Kati a consulté, en 2010, 35499 patients soit un taux de 101, 3%. Le seul service des urgences a reçu 2277 patients sur une prévision de 982 soit un taux de 231,87%, le service d’odontostomatologie a consulté 2910 patients (176,9%). Quant aux services de médecine et de traumatologie, ils ont respectivement atteint 10008 (125,87%) et 4873 (70%). La gynécologie a quant elle reçu 4092 patients soit un de réalisation de 99,56%. En Acupuncture, les consultations étaient de l’ordre de 6528 soit 82, 86%. l’âge des patients variaient en 2010 entre 1 an et 60 ans et plus. Les personnes âgées de 5 à  14 ans étaient plus nombreuses en consultation avec un total de 1431 (41,88%). Ils sont suivis par la tranche d’âge 45-59 ans avec un taux de consultation de 1080 (31,60%) dont 78 hospitalisations. Les enfants âgés de 1 an et la tranche 1-4 ans comptent le plus faible taux de consultation avec respectivement 14 et 65 consultation courant 2010. La Commune urbaine de Kati, Commune d’implantation du CHU connait un taux de fréquentation de 35,94% pour 1228 patients. Les patients du Cercle de Kati (hors Commune de Kati) étaient de 767 (22,44%). Quant à  la région de Koulikoro (hors Cercle), on décompte 105 consultations (3,07%). Les patients d’autres régions et pays voisins occupent le premier rang avec 1317 consultations soit 38,54%. Selon Dr. Alioune Doumbia, la tendance est entrain de changer considérablement. Comparativement aux années précédentes, les populations issues de la Commune de Kati sont de plus en plus nombreuses en consultation. «Cela est au crédit des efforts de modernisation de l’hôpital consentis par les plus hautes autorités du pays.», a conclu Dr. Doumbia.Dans le cadre de la coopération bilatérale, l’Hôpital de Kati entretient un partenariat très exemplaire avec la Chine et le Cuba.

Cancer de l’œsophage: Une première réussie à l’hôpital de Kati

Répondant au nom de Diouma Traoré, la patiente âgée de 45 ans développait une tumeur au niveau de l’œsophage. « C’’est l’une des graves pathologie dans la chirurgie viscérale ». Depuis maintenant 10 jours, elle a été débarrassée du mal à  l’issue d’une intervention particulièrement difficile savamment diligentée par les Dr. Koniba Keà¯ta, chef du service chirurgie de l’hôpital de Kati, Rodolpho, chirurgien cubain et Aboubacar Koné, médecin généraliste. C’’est la toute première fois que l’hôpital de Kati se retrouve devant un cas du genre, nous a rassuré le Dr Koniba Keà¯ta, chef du service Chirurgie. l’intervention s’est opérée en deux temps, a-t-il indiqué. La phase abdominale o๠il a fallu ouvrir l’abdomen pour aller constater la tumeur. La seconde phase qui a consisté à  ouvrir la cage thoracique s’est avérée très difficile, d’autant plus que l’hôpital de Kati ne disposait pas de chirurgien thoracique. Et n’eut été la présence du médecin cubain, Rodolpho dont la touche a été précieuse, la malade allait difficilement s’en sortir. « Son apport a été très déterminant, car il fallait forcement reséquer la tumeur au niveau de l’abdomen pour ensuite faire remonter une partie de l’estomac dans la cage thoracique. C’’est cette partie qui a été particulièrement difficile. Ce fut un succès véritable, car, nous avons réussi à  reséquer toute la tumeur, emportant une grande partie de l’estomac qui a été décliné de moitié, pour faire l’anastomose dans la cage thoracique ». C’’est une sale maladie, nous a confessé Dr Keà¯ta. « Au départ la patiente ne pouvait avaler aucun aliment, ni boire de l’eau». Selon le Dr Keà¯ta, les causes les plus connues de cette pathologie sont la cigarette, le tabac, l’alcool, la mal nutrition. Le reflux gastro œsophagien, ajoutera-t-il, est également l’une des causes de cette pathologie. M Keà¯ta a indiqué que ce genre de tumeur, en général, s’attaque aux sujets à  partir de 55 ans et 70 ans. Toute chose qui lui fera dire que le cas de cette patiente est tout à  fait précoce. 11 jours après son intervention, Diouma Traoré se porte à  merveille, en témoigne la joie et tout le bonheur qui se lisait sur son visage lors de notre passage. Selon Dr Keà¯ta, elle sera autorisée à  consommer des aliments liquides dans deux jours. Durant tout le temps de son hospitalisation, la patiente s’alimente par le biais d’une sonde urinaire, introduite au niveau l’intestin grêle, à  travers laquelle les aliments sont injectés par une seringue. Avec ce dispositif, la patiente n’a perdu aucun poids car, sous l’œil bienveillant de l’équipe médicale qui l’entoure, elle n’a jamais eu faim. Le médecin cubain, Rodolpho qui a derrière lui plus de 20 ans de carrière, n’a caché sa satisfaction à  travailler avec ses confrères maliens qu’il qualifie de très courtois et disposés à  percer les secrets du métier. Quant aux Dr Keà¯ta et Koné, ils ont salué l’immense appui que le médecin cubain leur apporte. « C’’est dans la plus grande convivialité que nous travaillons ».

Kati : Un marché remis à neuf

La ville de Kati Située à  15 km de la capitale Bamako, Kati est la ville qui souffre justement de sa proximité avec la capitale. Le nom ‘Kati’ vient de la contraction du mot bambara ‘katéguèlèn'(têtue, intransigeant ou insoumis). Il s’agit selon le maire de la commune, Hamallah Haidara, du caractère dominant de son fondateur Bourama Koné au début des années 1800. Kati est une citée historique avec un passé assez glorieux. En 1886, les français y ont installé le deuxième régiment des tirailleurs sénégalais. Kati a une population totale de 150 000 habitants dont 42% ont moins de 15 ans. Cette commune à  une vocation agro-silvo-pastorale. l’essentiel du revenu des habitants provient du maraà®chage et de l’agriculture. C’’est l’une des plus importantes zones de production de fruits au Mali. Ses foires bihebdomadaires du jeudi et du dimanche attirent bon nombre d’acheteurs venant de tout le pays. Un marché relooké Le grand marché de Kati a 50 ans cette année et n’avait connu aucun aménagement nouveau depuis sa création. Sa vétusté et son manque d’infrastructures adéquates ont amené les autorités communales à  songer à  le rénover. Ainsi, grâce au fond issu de la vente de la société de téléphonies Sotelma dont l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes a bénéficié, le marché a pu être relooké. Il a coûté 159 millions de francs CFA dont neuf millions d’apports de la mairie de la localité. Il s’étant sur une superficie de 13 454 m². Les visites quotidiennes sont évaluées à  environ 1200 (vendeurs et acheteurs). Le maire Haidara précise que ce marché constitue l’une des principales ressources de la commune. l’APEJ est le maà®tre d’ouvrage de ce marché qui comprend : une boucherie, 60 boutiques, 42 hangars de 850 places, un parking de moto et de vélo, 500 mètres linéaires de caniveaux curés et réaménagés. Le directeur de l’APEJ Modibo Kadjogué s’est dit satisfait du travail effectué par ses agents, en collaboration avec les jeunes de Kati. Il faut dire que le dallage des rues du marché a été effectué avec l’aide d’une vingtaine de jeunes de Kati. Des commerçants partagés Le renouvellement du marché, s’il a été salué par un nombre de personnes, n’est cependant pas apprécié par tous. Certaines veilles dames discutaient autour de ce marché qu’elles n’ont pas du tout apprécié. Mah Koro Niakaté est âgée de 60 ans et vend dans ce marché depuis plus d’une cinquantaine d’années. C’’est sa seule occupation depuis toujours. Cette dame vendeuses de condiments au grand marché de Kati indexe les autorités communales. « Tout ce qu’ils aiment, C’’est se remplir les poches au détriment des pauvres. Ce n’est pas possible que ce petit travaille effectué ait coûté autant d’argent pour un travaille si bâclé. Les caniveaux sont mal faits, et il serait très étonnant que ces dalles dures en période d’hivernage. » Un autre, Boubacar Dao, contrairement à  la dame, se réjouit de cette initiative qu’il qualifie de salutaire. « Kati avait vraiment besoin de cette rénovation. On souffrait tellement pendant la saison des pluies. Nos hangars en paille pour la plupart, brûlaient tout le temps au moindre faux-pas, court-circuit ou autres causes. Ou bien ça tombait tout le temps. Maintenant on est plus garanti. Merci aux autorités du pays de nous épargner des pertes colossales chaque année. » Quoi qu’il en soit, le renouvellement de ce marché est un évènement parce que l’essentiel des constructions était usé. Désormais les hangars sont dotés de toits protégeant les visiteurs de la pluie et le soleil.

ATT inaugure la polyclinique de l’armée à Kati : 250 millions de FCFA investis

Ce joyaux architectural est le fruit d’une collaboration entre la fondation Kadhafi et celle pour l’enfance. Elle sera au service non seulement des militaires, mais aussi et surtout, des civils. D’un coût global de 250 millions de FCFA, l’infrastructure est composée de blocs administratifs, de consultations, d’un service radio, d’une pharmacie et d’une ambulance de réanimation. Il a été construit sur une superficie de plus de 3 hectares. La polyclinique caritative dédiée à  la fondation pour l’enfance, est un patrimoine militaire. Le lieutenant colonel Mohamed Sall est directeur du service de soins des armées. Il indique que cette œuvre répond à  l’un des soucis majeurs de la direction centrale des services de santé des armées. Il explique que les 250 millions de francs ont été investis en matériels, médicaments de première mise et en médicaments non techniques, notamment la fourniture bureaux et tables. Notons que le ministère malien de la défense et des anciens combattants a contribué à  hauteur de 152 millions de FCFA. Cette somme a servi selon le colonel Sall, à  la réception des locaux de l’ancien lycée sportif et à  l’acquisition des matériels de climatisation. Le plateau technique de pointe qui sera amélioré, servir à  optimiser le parcourt du patient. Une armée saine et en bonne santé Le ministre de la défense et des anciens combattants, Natié Pléah déclare que « selon un adage, il n’y a pas de recette préférable à  la santé du corps qui demeure avant tout, capitale de l’homme. Je peux dire aussi que depuis la nuit des temps, il n’y a pas de grande nation sans une armée forte. Or une armée forte, C’’est avant tout, des femmes et des hommes aptes et bien portant. ». Signalons que cette polyclinique vient augmenter la densité des structures hospitalières de Kati et de Bamako. Le président ATT estime qu’un bon combattant doit obligatoirement être en bonne santé. Il précise que « nous mettrons tout en œuvre et nous donnerons tous les moyens nécessaires qui sont à  la dimension de nos moyens et ceux de nos ainées, pour mettre l’armée malienne et les corps des officiers dans les meilleures conditions. Cela, dans le souci de répondre à  la mission cardinale qui les recommande. » ATT remercie non seulement la fondation Kadhafi pour le geste, mais aussi et surtout, la fondation pour l’enfance à  qui cette infrastructure était dédiée. Il explique que la présidente de la fondation qui est bien entendu la première dame malienne, Mme Touré Lobbo Traoré, a accepté de céder la polyclinique à  l’armée. Il lance un appelle à  tous les médecins spécialistes et généralistes de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Il les exhorte à  donner un coût de main à  cette nouvelle polyclinique qui aura certainement besoin d’eux. Ce lieu devrait normalement constituer une référence et pour le pays, et pour le contient. Surtout que la plupart de nos cadres vont tous se soigner en Tunisie, au Maroc, en France, au Canada… Pourquoi ne pas équiper nos hôpitaux de matériels performants, de médecins spécialisés, évitant de faire faire entrer des sous dans d’autres pays. C’’est notre pays qui en bénéficiera et cela entrainera également de nombreux emplois directs et indirects, tout en faisant gagner et économiser de l’argent au pays. Par ailleurs, le représentant de la fondation Kadhafi a promis d’équiper la polyclinique en matériels performants.