« La CPI a reçu notre plainte » (BIPREM)

Le 7 octobre dernier, le Bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (Biprem) déposait une plainte contre l’ancien président français devant la Cour pénale internationale(CPI). Alors que parait un livre à charge écrit par des journalistes de Médiapart (Avec les compliments du Guide), son président Lacina Diawara se réjouit de la réponse faite par l’instance de la justice internationale et espère que c’est un premier pas vers la vérité.

Pourquoi avoir porté plainte contre Nicolas Sarkozy? 

Après avoir travaillé pendant quelques mois sur des documents très sensibles concernant cette plainte, nous avons pris contact avec une dizaine d’organisations de la société civile malienne engagées et trois d’autres pays africains. en l’occurrence, Y en a marre du Sénégal, Balai  citoyen du Burkina Faso et « Le peuple n’en veut plus » de la Guinée Conakry. Nous avons à l’occasion organisé une rencontre qui avait eu un rayonnement grâce à la présence du parrain Tiken Jah Fakoly. Cela pour montrer que les Africains ne voulaient plus rester les bras croisés devant un  certain nombre d’injustices, en Afrique comme en dehors du continent. Cela est normal dans la mesure où la CPI a déjà juger des gens qui ont commis des crimes graves, et alors qu’elle perd de la crédibilité par rapport à son impartialité, nous voulons lui donner l’occasion de montrer qu’elle traite ses affaires sans tenir de la race et de la couleur des accusés.

Sur quels éléments se base votre plainte?

Nicolas Sarkozy a décidé unilatéralement, en entraînant les autres pays, de s’attaquer la Libye. Les preuves sont là et on en trouve de plus en plus, solides, pour montrer que son objectif était d’assassiner Khadafi. en atteignant cet objectif, il a fait tuer plus de 50 000 personnes, Libyens et ressortissants africains vivant là en ce moment. Pour que justice soit faite, il faut donc que Sarkozy soit jugé devant la CPI pour ces crimes. Nous avons  63 pages d’annexes à notre plainte, qui sont des preuves que nous avons mis dans le dossier transmis à la CPI.

La CPI qui vous a donc répondu.

Cette réponse a été en deux temps. A l’envoi du document, nous avons reçu une réponse, ni codifiée, ni signée, accusant réception du courrier, cela une semaine après l’envoi. Lors de la visite de Madame le procureur Bensouda au Mali le 18 octobre dernier, nous  avons, lors de la conférence de presse, posé la question du sort de notre plainte. Nous lui avons demandé si la Cour peut s’auto-saisir de celle-ci. Elle nous a répondu que la procédure doit suivre son cours. Ce qui a été le cas puisque le 30 octobre dernier, nous avons reçu un courrier avec numéro de dossier nous indiquant que notre plainte était en train d’être traitée. Nous en sommes déjà satisfaits parce qu’au dépôt de cette plainte, nous n’avions pas été pris au sérieux.

Si la CPI rejette votre demande, quels sont vos recours?

Nous n’en sommes pas là. Mais si la CPI rejette notre requête, ce que nous ne pensons pas car c’est elle qui représente la justice internationale, nous avons d’autres instances qui ont compétence. Nous irons jusqu’au bout, jusqu’à ce que justice soit faite.

Kadhafi : Dans le nord du Mali, le coeur balance entre le bon et la brute

Pour d’autres dont des Africains récemment rentrés de Libye, C’’est un «méchant», un «dictateur» à  chasser du pouvoir. A Gao, à  plus de 1.200 km au nord de Bamako, comme dans plusieurs localités du nord du Mali, la situation en Libye passionne. On suit sur les télévisions et radios internationales «la guerre en direct», selon le mot d’un habitant, en référence aux frappes de la coalition internationale visant des objectifs militaires libyens. «Kadhafi ne mérite pas les bombes, C’’est un panafricaniste», estime Ina, un jeune enseignant, assis sous un arbre à  l’abri de la canicule. «Moi, je ne vois pas pourquoi on peut bombarder comme ça un pays. C’’est la loi du plus fort. La France, les Etats-Unis vont payer ça cher. Je soutiens Kadhafi à  mort. Kadhafi aime les Africains», clame Thierno Maà¯ga, gérant de cybercafé. Un fonctionnaire au service des impôts de Gao le trouve «généreux», avançant: «il partage ses revenus pétroliers avec les pauvres d’Afrique». Pour Edmond Sassé, Malien d’origine togolaise, il fait «la fierté de l’Afrique». D’autres trouvent qu’il est aussi fier du continent, à  le voir arborer souvent à  la poitrine un pin’s représentant l’Afrique. Dans le quartier Château d’eau de Gao o๠s’entassent des Maliens ayant vécu en Libye, C’’est un autre son de cloche. Entre samedi et dimanche, plus de 400 Africains -des Maliens, pour leur écrasante majorité- sont arrivés dans la ville par la route, via l’Algérie, après avoir fui la Libye en proie depuis mi-février à  une insurrection populaire. Cela portait leur nombre à  un millier en moins de dix jours et les autorités maliennes s’attendent à  d’autres afflux. Kadhafi? «Ce n’est pas un homme bien. Il parle beaucoup pour rien», affirme Simon Dounté, relevant que le dirigeant libyen ne fait rien pour mettre fin à  l’exploitation et aux mauvais traitements subis par les émigrés africains dans son pays. Selon un autre Malien arrivé de Libye s’exprimant anonymement, les Subsahariens y sont traités de «sales Noirs» ou «sales moustiques». «Je travaillais dans une ferme non loin de Tripoli. Quand tu fais six mois sans être payé, quand tu demandes ton argent, on t’amène au commissariat», poursuit-il. «Moi, je travaillais pour un riche Libyen qui a des bateaux», témoigne Abéota, un Ghanéen, fringant trentenaire qui parvenait à  s’en sortir jusqu’à  l’éclatement de la révolte, ce qui n’était pas le cas «d’autres Africains, surtout ceux qui ne parlent pas anglais», raconte-t-il. Et d’ajouter: «Kadhafi n’a pas construit un Etat, il a construit un système. Le système le dépasse aujourd’hui. Il ne partira que dans le sang. Ce n’est pas un président. C’’est un roi» et il est «mégalomane». «Kadhafi doit partir. C’’est un dictateur. Son peuple a besoin de démocratie», lâche Anankia, originaire de Ségou (centre du Mali), qui envisage de retourner en Libye «si un président démocratique» succède à  Kadhafi. Anankia en a gros sur le coeur. Après cinq ans en Libye et plusieurs boulots sans salaire fixe, il a ramené au Mali 280.000 FCFA (427 euros) pour toute économie. Ses différents patrons lui doivent «3 millions de FCFA» (plus de 4.500 euros) et il leur souhaite un «châtiment divin».

Libye : La zone d’exclusion aérienne débordée

Depuis samedi 19 mars, une opération militaire baptisée ‘Aube de l’Odyssée », et menée par la France, le Royaume-Uni et les Etats Unis, frappe la Libye, avec l’accord des Nations Unies qui ont voté la résolution 1973 visant à  établir une zone d’exclusion aérienne, mais il semble que des différends diplomatiques viennent remettre en question le but de l’opération militaire, destinée selon les forces occidentales à  sauvegarder les civils, des forces Pro Khadafi. Alors qu’un cessez-le feu a été décrété, les frappes ont continué tout au long du week-end, avec en tête, la France, qui par la voie de Nicolas Sarkozy, a affirmé : «Â  permettre au peuple libyen de choisir lui-même son destin». Une position soutenue par le Grande Bretagne, qui a également déployé des Missiles et des chasseurs, tandis que les Etats-Unis, qui participent également à  l’offensive , se veulent prudents quant à  l’usage de la force. «Â Une action militaire limitée », a souligné le président Barack Obama, en promettant un soutien, en renforts militaires, ainsi des F15 et F16 ont été déployés depuis les bases de Sicile, en Italie. Au niveau du bilan, si on parle de près de 8000 insurgés, tués depuis le début de la révolte en Libye, Moscou dénonce l’offensive militaire, qui aurait fait près de 48 civils tués et plus de 150 blessés. Un bilan qui a du s’alourdir depuis. Les frappes aériennes auraient également détruit, des routes et des ponts et même des infrastructures hospitalières. l’Union Africaine condamne les frappes aériennes Par ailleurs, le panel de l’Union Africaine s’est déclaré opposé à  la violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Libye en optant pour une solution Africaine, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, solution qui doit respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays africain. Le panel a proposé à  l’UA de tenir le 25 mars une réunion sur une décision urgente pour mettre fin au bain de sang en Libye.

Libye : Benghazi sous les bombes, malgré le cessez-le-feu

Des explosions ont été entendues toute la nuit de vendredi à  samedi à  Benghazi, sans que l’on puisse déterminer s’il s’agissait de bombardements ou de tirs de batteries anti-aériennes. Tripoli a affirmé samedi que ses forces étaient attaquées à  l’ouest de Benghazi. Un avion de chasse a été abattu samedi matin au-dessus la ville. La Libye a affirmé samedi que ses forces étaient attaquées à  l’ouest de Benghazi, fief des insurgés dans l’est du pays, secoué par des bombardements intensifs, a rapporté l’agence officielle Jana. « Les gangs d’Al-Qaà¯da attaquent des unités des forces armées stationnées à  l’ouest de Benghazi, en application du cessez-le-feu annoncé par la Libye hier (vendredi) », a affirmé Jana. « Ces bandes terroristes ont utilisé des hélicoptères et un avion de chasse pour bombarder l’aggroupement des forces armées, en violation flagrante de la zone d’exclusion aérienne imposée par le Conseil de sécurité », ajoute Jana citant des sources du ministère de la Défense. « Cela a poussé les forces armées à  riposter pour se défendre », poursuit la source lançant une mise en garde aux « bandes terroristes » et appelant les habitants de Benghazi à  coopérer. Avion de chasse abattu Samedi matin, un avion militaire, vraisemblablement un Mig-23, a été abattu au-dessus de Benghazi, bastion de la rébellion dans l’est de la Libye, ont constaté des journalistes de l’AFP. L’avion militaire, qui survolait la ville depuis quelques minutes, est tout d’un coup apparu dans le ciel, l’arrière droit de l’appareil en feu. Il est ensuite tombé en vrille sur une zone d’habitation du sud de Benghazi o๠il s’est écrasé à  la verticale provoquant une explosion suivie d’une fumée très noire. Il n’était pas immédiatement possible de déterminer comment l’avion a été abattu, mais sa chute a été accueillie par des tirs de joie dans Benghazi. Le pilote a réussi à  s’éjecter avant que l’avion ne s’écrase. Selon des journalistes de l’AFP, il s’agissait d’un Mig-23. Selon le think thank IISS (International institute for strategic studies), l’armée du colonel Mouammar Kaddafi dispose de plusieurs Mig-23, un avion à  géométrie variable d’attaque au sol. Des explosions ont rythmé toute la nuit Benghazi, sans que l’on puisse déterminer s’il s’agissait de bombardements ou de tirs de batteries anti-aériennes. Intervention internationale possible samedi Dans la nuit de vendredi à  samedi, le régime de Mouammar Kaddafi avait déjà  accusé les insurgés de violer le cessez-le-feu, annoncé par Tripoli vendredi, en s’attaquant à  des forces loyales au régime dans la région d’Al-Magrun, à  environ 80 km au sud de Benghazi. La France a convoqué pour samedi un sommet international sur la Libye à  Paris, qui devrait être décisif dans le déclenchement éventuel d’une action militaire après l’ultimatum lancé vendredi soir par Paris, Londres, Washington et des pays arabes à  Kaddafi. L’ambassadeur de France à  l’ONU, Gérard Araud, a déclaré vendredi qu’une intervention militaire internationale en Libye pourrait avoir lieu « dans les heures » qui suivront le sommet, lors d’une interview à  la BBC.

Révolution Libyenne : des mercenaires Maliens impliqués ?

On connaà®t l’influence et parfois l’omniprésence du guide libyen au Mali. Grand ami d’ATT disent certains, bailleur avéré jugent d’autres, mais la révolution qui agite la Libye aura forcément des conséquences sur le Mali, son dominium. Et, une information vient troubler la presse, des mercenaires maliens d’origine touaregs et mauritaniens, pour d’autres, auraient participé aux affrontements entre révolutionnaires et partisans de Khadafi à  Tripoli. Ces mercenaires auraient été aperçus parmi les combattants, selon des chaà®nes étrangères, qui les décrivent de type noir ou africain et de diverses nationalités, convoyés spécialement en renfort au régime de Khadafi. Et à  Benghazi, une femme présente dans les manifestations, aurait également affirmé à  un journal allemand, qu’elle avait vu des «Â mercenaires maliens leur tirer dessus»Â… l’information serait partie de ce témoignage en particulier. Mais ce qu’on appelle Maliens, juge un expert, ne sont autres que des éléments touaregs fidèles à  l’armée de Khadfi. Mais, on le sait, les rebelles du Nord sont de mouvance diverse et certains sont proches du guide libyen. Outre les armer, Khadafi, dan son idéal de diriger l’Afrique, avait lancé «Â l’Association des tribus du Grand Sahara«Â , une manière d’étendre sa mainmise au Nord du Mali. De même que des sources affirment que le rebelle Ibrahim Ag Bahanga, un moment réfugié à  Tripoli, lui aurait prêté main forte, en signe de reconnaissance, en lui envoyant ces mercenaires touaregs du Nord Mali. Seul le désert nous sépare de la Libye et les populations touaregs se sentant plus proches des Arabes peuvent très bien avoir participé à  ses combats. D’autant que ces peuples veulent leur indépendance culturelle et territoriale. Il n’y a pas de doute, cette révolution, risque d’avoir des répercussions sur le problème du Nord Mali.

Libye : Seif El Islam « promet  » la guerre aux siens !

Alors que certains observateurs spéculent sur la fin présumée de Khadafi, C’’est son fils, Seif El Islam, numéro deux du régime, qui s’est prononcé sur les mouvements qui agitent son pays, de Tripoli à  Benghazi, o๠la répression a fait près de 173 morts. Un chiffre qui augmente de jour en jour selon l’ONG Human Right Watch. Dans une déclaration télévisée, Seif El Islam, met en garde le peuple Libyen, contre les manifestations hostiles au régime de son père : «Â Nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu’au dernier homme, jusqu’à  la dernière femme et jusqu’à  la dernière balle ». «La Libye est à  un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd’hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye », Reste que la vague qui agite le monde arabe, de la Tunisie, en passant par l’Egypte, a bel et bien atteint la Jamahiriya. Si son issue, pour l’instant demeure incertaine, on le sait, la dynastie Khadafi, n’a jamais lésiné sur les dommages collatéraux pour asseoir son influence. Et la mort de quelques milliers de libyens, ne saurait les empêcher de gouverner. Les exemples du passé sont là , les attentats de Lockerbie, les exécutions sommaires, les opposants dans les geôles, les répressions d’étrangers africains. La menace brandie par Seif El Islam, n’a donc rien de surprenant… Et les réformes de modification constitutionnelle promises vont-elles arrêter le mouvement ? Dans les cas tunisiens et égyptiens, elles n’ont fait qu’exacerber la colère de la rue… Complot étranger ? Khadafi peut-il tomber face à  la vindicte populaire ? C’’est la grande interrogation. Seif El Islam, estime lui que la Libye : «n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte », et est la cible d’un complot étranger. Tripoli, Benghazi se voient pourtant, traversés de soubresauts, suivis de répression dans un régime, o๠la personnalité du Guide, a toujours marqué l’esprit de ses concitoyens. Khadafi, avait même été l’un de ceux qui avaient félicité l’Egypte lors de la chute de Moubarak. s’il a émis l’idée de mourir en martyr, en restant le chef suprême de la révolution, est-ce à  dire que la cause est totalement perdue ? Peut-on également imputer ce soulèvement au seul fait d’un prétendu complot étranger relayé par les médias ? Un spécialiste, explique la contestation est souvent partie du Net. Des divers blogs, pour la plupart, animés par des opposants au régime, installés à  l’extérieur et motivés par les exemples tunisiens et égyptiens. Mais C’’est le peuple qui est descendu dans la rue, par effet de ricochet, et au-delà  de tout complot, C’’est aussi, un ras le bol, qui anime les libyens. Manipulation occidentale ou pas. Certains sont prêt à  mourir pour le prix de la liberté. Et d’autres comme Seif El Islam, sont prêts à  menacer les siens, pour sauvegarder des intérêts strictement familiaux.

Libye: 5 indices d’un affaiblissement du régime

Les rumeurs sur le départ de Kadhafi se multiplient Malte? Venezuela? Alors que le Colonel Kadhafi est introuvable, les rumeurs se multiplient concernant son éventuel départ de Tripoli, voire de Libye. La BBC affirme qu’il aurait bien quitté la capitale, s’appuyant sur des « sources indépendantes ». Le Guardian, lui, ne confirme pas encore. Le ministre britannique des Affaires étrangères déclarait que certains éléments laissaient penser qu’il était au Venezuela. Le pays a démenti et nié tout contact avec Kadhafi lundi en fin d’après-midi. Face à  l’embrasement, c’est son fils, Seà¯f Al-Islam Kadhafi, qui s’est exprimé à  la télévision libyenne dans la nuit de dimanche à  lundi. Il a adressé un double message de mise en garde et d’apaisement, prévenant que l’armée maintiendrait l’ordre dans le pays à  n’importe quel prix. « La Libye, à  l’inverse de l’Egypte et de la Tunisie, est composée de tribus, de clans et d’alliances », a prévenu le fils du dirigeant, mettant en garde contre une division du pays en plusieurs Etats. Selon lui, le peuple doit choisir soit de construire une « nouvelle Libye » soit de plonger dans la « guerre civile ». Des officiels désavouent le régime Le ministre de la Justice Moustafa Mohamed Aboud Al Djeleil a démissionné lundi en signe de protestation contre un « recours excessif à  la violence contre les manifestants », rapporte le journal libyen Kourina. Dimanche, le représentant permanent de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, avait annoncé qu’il quittait son poste pour rejoindre « la révolution » et protester contre la « violence contre les manifestants » dans son pays. Deux avions militaires et deux hélicoptères civils sont arrivés à  Malte lundi après-midi. Leurs pilotes, des militaires gradés, disent avoir refusé de tirer sur la foule et se sont réfugiés sur l’à®le. L’ancien porte-parole du gouvernement prône le dialogue. Dans une déclaration marquant les désaccords au sein du pouvoir face aux manifestations antigouvernementales qui secouent le pays depuis six jours, Mohamed Bayou a critiqué lundi la menace de recours à  la force brandie par Seà¯f Al-Islam Kadhafi. La direction libyenne doit entamer un dialogue avec l’opposition et débattre de l’élaboration d’une Constitution, a ajouté lundi Mohamed Bayou. L’ambassadeur libyen auprès des Nations unies, Ibrahim Omar Al Dabashi « pense que c’est la fin du Colonel Kadhafi ». C’est ce qu’il a déclaré à  la BBC, avant d’ajouter: « C’est une question de jours. Soit il part, soit les Libyens le chasseront ». Il a également affirmé que Kadhafi devrait être jugé « pour génocide », pour « le massacre de la prison d’Abou Salim », les « disparitions de personnalités publiques » et « pour tous les crimes commis depuis 42 ans ». Des villes seraient aux mains des manifestants Plusieurs villes de l’est du pays,dont Benghazi et Syrte, seraient tombées aux mains des manifestants à  la suite de défections dans l’armée, a affirmé lundi la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH) qui avance un bilan de 300 à  400 morts depuis le début du soulèvement. Des témoins à  Syrte ont démenti la prise de la ville par les manifestants. La communauté internationale prend position La Libye avait menacé de ne plus aider l’Europe dans la lutte contre l’immmigration si elle se prononçait sur des questions internes. L’Union européenne a annoncé ce lundi qu’elle condamnait la répression des manifestations en Libye. Nicolas Sarkozy a condamné en fin de journée « l’usage inacceptable de la force ». Plusieurs pays ont commencé à  rapatrier leurs ressortissants. « Nous sommes extrêmement préoccupés, nous coordonnons l’évacuation éventuelle des citoyens de l’Union européenne de Libye, en particulier de Benghazi », a déclaré lundi la ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, en marge d’une réunion avec ses homologues européens à  Bruxelles. Tout comme les sociétés BP, Total ou Vinci. Les médias officiels sont pris d’assaut Selon des témoins contactés lundi par l’AFP, le siège d’une télévision et d’une radio publiques ont ainsi été saccagés dans la soirée de dimanche par des manifestants à  Tripoli et des postes de police et des locaux des comités révolutionnaires ont été incendiés. La « salle du peuple », un bâtiment situé près du centre ville et o๠sont souvent organisées des manifestations et des réunions officielles, a été également incendiée, selon un Tripolitain résidant à  proximité.

Libye : Silence, on tue !

Lorsque le Colonel, guide de son état, a envoyé un message de félicitations au peuple égyptien quelques heures après la démission du Raà¯s Hosni Moubarak, je suis de ceux, ô sceptiques que nous sommes, qui avons froncé les sourcils…Comment est-il possible qu’alors que tout le Maghreb s’affole, l’homme de Tripoli puisse envoyer des mots qui pourraient encourager son propre peuple à  le pousser dehors ? Et ça n’a pas raté. Le Révolutionnaire…révolutionné ! Le combattant de l’unité africaine, qui jette ses « frères » hors de ses frontières comme des chiens, montre son vrai visage. Celui que nous avions commencé à  oublier à  force de grands sourires et de poignée de mains chaleureuses entre l’ex-paria mondial et ses « nouveaux »( ?) amis, les grands de ce monde. Tous ceux qui ont condamné à  cor et à  cris Ben Ali et Moubarak sont bizarrement silencieux. Les français n’osent trop hausser le ton, de peur que l’on découvre quelque congé de Noà«l à  Tripoli. C’’est qu’il ne faut pas mettre en danger les contrats de vente d’armes ou d’exploitation de pétrole récemment signés à  coup de victimes de Lockerbie oubliées. Le pays tout entier est bouclé. L’armée et les forces de sécurité sont partout et la population est comme cantonnée chez elle et malheur à  qui ose ouvrir la bouche. Les moindres faits et gestes sont contrôlés et les gens doivent montrer leur carte d’identité et expliquer chaque déplacement. Green Square, la plus grande place de la ville, est interdite à  la circulation, il ne faut surtout pas qu’elle devienne une place Tahrir ! Ce qui n’empêche pas la population de manifester…Les populations martyres de Benghazi, entre autres, ont décidé de se sacrifier et, quoiqu’il leur en coute, de chasser le Guide. Des dizaines de personnes ont perdu la vie en quelques jours, tuées parfois à  l’arme lourde comme des missiles ou des mitraillettes de combat. Et aucune image ne filtre et on ne sait pratiquement pas ce qui se passe là -bas. La télévision publique montre en longueur de journée le président libyen recevant ses fans (sic !) qui viennent le rencontrer au palais de Tripoli. Khadafi, l’homme providentiel qui dirige la Libye depuis plus de 40 ans, en a fait un pays développé (oui !), doit se demander ce qui peut bien passer par la tête de ce peuple à  qui il a tout sacrifier et pour lequel il a bien failli mourir. Le virus de la liberté a encore frappé et le Roi des rois d’Afrique est en bien mauvaise posture. Il serait temps à  présent que les puissances amies du Guide, réagissent et manifestent, au minimum, leur compassion et leur sympathie envers un peuple qui ne demande qu’une seule chose : reprendre son destin en main.

Sommet de Syrte : le compte à rebours des Etats-Unis d’Afrique?

Décidément le guide de la révolution libyenne n’en finit pas de surprendre ses pairs africains. Ses positions radicales dans les réunions suscitent toujours de violents débats autour des questions politiques à  l’échelle continentale. A Syrte, les surprises s’annoncent grandes pour cette 13e conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement. Car il défendra à  tout prix son projet des Etats-Unis d’Afrique. Un projet qui dort dans sa valise depuis plusieurs sommets. Dimanche, il a reconnu qu’il y avait des hésitations sur l’Afrique unie. C’’est donc un dossier qui reviendra sur la table lors du sommet. « Quand on dit non à  quelque chose, il faut s’expliquer », a lancé le frère Guide. Une idée qui ne cadre pas avec le sens que veut donner le président de la commission de l’UA à  la rencontre. Jean Ping veut plutôt parler de paix et de sécurité. De résolutions de conflits. A la réunion préparatoire, il a énuméré « la longue liste des coups d’états et des changements de constitution envisagés. La situation à  Madagascar, au Niger, en Guinée Conakry, en Guinée Bissau… a été évoquée par le président Ping. Sur la question électorale en Guinée Bissau, Jean Ping n’a pas caché ses inquiétudes. Il a déploré l’assassinat du président Vieira qui est le 31e chef d’Etat assassiné en Afrique en moins de 40 ans. Un vide remarquable… La question des Etats-Unis d’Afrique est le sujet principal qui divise les leaders africains. Partisans et non partisans défendent à  chaque sommet leur position. Mouammar Kadhafi a réaffirmé la sienne. Il propose la disparition de tous les organes de l’UA au profit d’une « autorité africaine exécutive ». Le vide pressenti à  la réunion de syrte sera sans nul doute l’absence du Président gabonais Omar Bongo Odimba, partisan des Etats-Unis d’Afrique et grand acteur de la Françafrique. Son décès le 8 juin dernier, est une perte énorme pour l’UA, car il a été un médiateur estimable dans plusieurs conflits sur le continent. Il aurait pu apporter son expertise à  son compatriote Jean Ping, quant aux questions de paix et de sécurité. ATT que l’on considère également comme un sage en Afrique, peut-il dès lors se proposer de jouer ce rôle et appuyer jean Ping dans ce sens ? Autour de la question, Jean Ping multiplie les contacts avec ses émissaires. Jeudi, il s’est entretenu avec le Président du conseil exécutif de l’UA, le Dr Ali Triki. Les échanges ont porté sur la situation politique et sociale dans les pays du continent. La Mauritanie et le Soudan étaient au centre des débats. Il a été aussi question de la réussite de ce 13e sommet. Une réussite qui passe forcement par une convergence des idées et des idéaux à  défendre. Apparemment on est encore loin de cette atmosphère. Si l’hôte des chefs d’Etats et de Gouvernements se focalise à  ressortir son dossier des Etats-Unis d’Afrique. Tout laisse à  croire que ce ne sera pas facile, car après Khadafi, C’’est Khadafi.